Voici le texte adressé par Cyril GIRARD au nom de Changeons d’Avenir dans le cadre de la concertation publique sur le pont de Salin-de-Giraud
Cyril Girard Conseiller communautaire, conseiller municipal Groupe « changeons d’avenir »
Arles le 02/11/2021
Objet : Concertation publique – Rd 35b – Franchissement du Rhône par un pont entre Salin-de-Giraud et Port-Saint-Louis-du-Rhône
La discrète concertation publique menée par le département touche à sa fin. Voici donc notre contribution sur le projet de pont à Salin de Giraud.
Rappel du contexte
Le hameau de Salin de Giraud est situé à 38 km de la ville de Arles. La continuité territoriale est pour le moment assurée par le bac de Barcarin qui assure un service 22h20 sur 24. Ce bac possède une voie pour les riverains qui leur assure un accès en priorité. Ce bac emploi environ 37 personnes au régime maritime et constitue donc l’un des premiers employeurs du village, après l’entreprise Solvay (groupe Imérys) et les Salins du midi.
Jusqu’en 2011, le principe de pérennité du bac était assuré par la charte du PNR. En 2011, sous la poussée des élus locaux et du département, la nouvelle charte rognait sur ce principe et a permis d’ouvrir une brèche. Dès lors un lobbying important a été fait par certains élus et une partie de la population, dans les années 2000, pour convaincre la partie de la population fortement hostile à ce projet.
Ce lobbying a été accentué par des problèmes endémiques au fonctionnement du bac (certains présidents déconnectés territorialement, problème de direction) qui ont entrainé des dysfonctionnements (techniques ou mouvements de grève).
En 2021, le retrait du principal financeur (la région), par la même équipe qui avait mis en difficulté le PNR de Camargue, apparaît comme une manœuvre visant à faire péricliter l’outil bac pour faire basculer l’opinion des derniers réticents vers le projet pont.
Sur le volet économie locale
Jusqu’à peu, l’occupation illégale en plage de Piémanson de plus de 25 000 estivants, nous prouvait que le bac ne constituait en aucun cas une entrave au tourisme sur le territoire et constituait, au contraire un élément fort de l’arrivée des gens dans le delta qui « débarquaient » littéralement en Camargue. L’absence de projet de territoire explique la situation actuelle bien plus surement que l’absence de pont, alors que la fréquentation du hameau est relancée par la création d’un camping et des nouveaux restaurants.
Le village porte encore de nombreux commerces de proximité (supérettes, épiceries, boucher-traiteur) qui seraient forcément impactés par la facilité nouvelle à aller faire ses courses à Port-Saint-Louis.
Enfin, le licenciement de 37 membres d’équipages sur un hameau de 2004 habitants aurait un impact important.
Sur le volet économique et touristique
Nous l’avons dit, le bac n’a jamais été un frein à la fréquentation touristique. La bonne qualité de l’environnement est le premier vecteur de développement économique du territoire. Sa dégradation ou sa surfréquentation aurait un effet contre-productif en ce domaine. La Camargue ne peut pas et ne doit pas devenir une e-nième station balnéaire surpeuplée en été. Elle tire sa singularité de la difficulté d’accès, des contraintes et de la sensation d’espace sauvage et ouvert. Le projet de développement doit être celui d’un tourisme de qualité que viendrait télescoper le projet de pont, qui va défigurer l’entrée dans le delta et standardiser à petit feu le territoire.
Sur le volet « coût » pour la collectivité
Le budget annuel du bac est de 5 millions d’Euros. Principalement constitué par les charges de personnel et le carburant.
Le coût annoncé de l’aménagement envisagé (40 millions d’euros) est évidemment bien en deçà du prix total de l’ouvrage. Il constitue un tarif de base pour un ouvrage sans aucun ambition esthétique alors que nous sommes aux portes de la Camargue. Les sondages récents qui ne permettent pas de trouver de sol sur lequel s’appuyer avant 40 m de profondeur nous indiquent que le prix va grimper en flèche, dès qu’il faudra se pencher plus sérieusement sur le sujet.
Une des pistes pour faire des économies sur le bac pourrait être d’envisager un classement vers un régime fluvial plutôt que maritime qui permettrait de faire de nombreuses économies. Nous pouvons également espérer que les avancées technologiques puissent nous amener vers une sobriété et des économies en termes de consommation.
La décision unilatérale de la région de se retirer ne doit pas être envisagée comme gravée dans le marbre.
Sur le volet impact environnemental
Alors que la COP 26 va s’ouvrir et qu’il apparaît que la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre est une priorité de laquelle découle la garantie pour les générations présentes de vivre dans un futur pacifié et prospère, tout projet de création de nouvelle infrastructure routière devrait être questionné. D’autant que le secteur est en première ligne face à la montée du niveau marin. Ce pont, outre l’impact du chantier, va permettre d’ouvrir une voie de circulation aux véhicules lourds au sein du PNR de Camargue. Nous ne pouvons croire la promesse d’un pont qui pourra sélectionner les bons des mauvais camions. Le trajet depuis les zones portuaires vers les plages du sud de Montpellier sera facilité et gratuit. D’autant que les estimations de trafic nous semblent largement minorées.
Le Parc Naturel Régional est aujourd’hui attaqué de toute part, que ce soit par les collectivités, mais aussi par de nombreux élus. Plusieurs maires du PNR ne cachent pas leur ambition de saborder le PNR, qu’ils trouvent trop contraignant en termes d’environnement. Le futur du PNR n’étant pas assuré, la protection du delta pourrait en prendre un coup. Dans ce contexte, le projet de pont avec ses divers corollaires pourrait rajouter à la dégradation environnementale de la Camargue.
Enfin ce projet va à l’encontre de la plupart des principes du SDAGE.
Sur le volet social
L’explosion des moyens de communication rapides (internet), l’accessibilité immédiate de nombreux services, le commerce en ligne et la percée des plateformes de vente rapides, ajoutée à d’autres phénomènes (démocratisation des transports aériens) ont engagé la société entière vers une rapidité de rythme qui devient aujourd’hui la pierre angulaire de l’organisation sociale et individuelle. Ce phénomène va à rebours du rythme de certains territoires isolés (îles, vallées montagneuses). Les locaux veulent avoir la même « qualité de vie » que partout ailleurs sur le territoire, et certaines régions peu attractives jusqu’ici, se retrouvent désenclavées par les nouveaux moyens de communication, et attirent donc de nouveaux habitants, qui ne veulent pas non plus renoncer à grand-chose. Les exigences nouvelles des « locaux » s’ajoutent à elles des « néo ». Le pont risquerait de faire de Salin-de-Giraud une cité-dortoir pour la zone industrialo-portuaire et d’amener une population peu adaptée à vivre avec les contraintes du territoire.
L’exemple de l’île de Ré, où la création d’un pont a amené avec elle de nombreux changements sociaux ainsi que d’autres d’ordre économique et financier (prix de l’immobilier, valeur des biens), devrait permettre de minorer l’enthousiasme.
Conclusion
Notre analyse et que cet aménagement ne peut en aucun cas résoudre les problèmes du hameau, et ne constitue en aucun cas un projet de territoire. Et surtout pas un projet pour un territoire exceptionnel comme la Camargue. Il participera à l’homogénéisation globale du territoire et sera vecteur de nombreux impacts pour l’équilibre économique, social et environnemental du delta.
Enfin, son étude devrait être faite à la lumière des coûts réels et des hypothèses possibles pour réduire les coûts actuels, que ce soit en matière de charges de personnel que de modèle énergétique.
Il apparaît que ce projet porté, sans vrai réflexion sur ses impacts, est une vision froidement économique et politique d’un dossier qui s’insère dans un territoire dont les niveaux de compréhension sont multiples.
Nous ne pouvons que nous montrer opposés à cet aménagement tel qu’il est présenté aujourd’hui.
Et c’est parti pour une rentrée municipale en douceur, avec seulement 39 délibérations à l’ordre du jour dont une bonne partie ne présente pas grand intérêt, il faut bien vous l’avouer…
Appel
Alors c’est un conseil de plus en plus clairsemé qui se réunit aujourd’hui, avec un tiers d’absents de part et d’autres (11 dans la majorité et 3 dans l’opposition).
N°1 : Adoption du procès verbal du mardi 6 juillet 2021
Après un hommage à plusieurs personnes décédées on ouvre la séance avec le vote du procès-verbal qui donne lieu à une rectification de PdC. Il a fait une erreur la dernière fois, le montant de la subvention attribuée l’année dernière à la CGT n’était pas de 4000 euros comme il l’avait dit mais de 5500 euros. Factchecking + Mea Culpa (= on m’a donné une mauvaise information). On n’en demandait pas tant!
Quelques modifications sont apportées à l’ordre du jour. Mme Aspord ayant à représenter M. de Carolis au Symposium international des professionnels du patrimoine, elle partira en cours de conseil. Les délibérations qu’elle doit présenter vont donc être traitées en début de conseil. Autre modification (et pas des moindres!) le projet de délibération No 32 qui portait sur la restructuration des services et le nouvel organigramme se transforme en simple “point d’information”. Comme nous le verrons plus tard, il semble que notre maire et son équipe soient plus forts en communication sur les réseaux sociaux qu’en dialogue social!
N°6 : Attribution de subventions “aides aux façades, devantures et enseignes commerciales”
Adopté à l’unanimité
N°7 : Demande d’aide financière au Conseil départementale des bouches-du-Rhône dans le cadre du dispositif aide à l’embellissement des façades et paysages de Provence
Adopté à l’unanimité
N°22 : Majoration de la cotisation due au titre de la taxe d’habitation sur les logements meublés non affectés à l’habitation principale
1400 logements sur la commune sont des résidences secondaires, soit l’équivalent de 2500 habitants. L’objectif est d’inciter les propriétaires de résidences secondaires à remettre leur logement dans le bassin locatif. La majoration maximale est de 60% et cette délibération propose de passer des 20% qui avaient été votés en 2015 à 60%. Comme vous le savez, nous, à Changeons d’Avenir, on aime les taxes et les impôts (qu’on renommerait volontiers “contributions au bien commun”) et taxer plus les plus riches (= propriétaires de résidence secondaire), on ne peut que s’en réjouir.
Cyril prend la parole de la façon suivante :
Nous prenons acte de cette décision qui nous semble aller dans le bon sens dans la mesure où il s’agit de remettre sur le marché des logements non occupés. Je vous interrogeais il y a un an sur cette problématique des logements vacants, de meublés mis en location sur les plateformes. À l’époque, vous n’aviez pas d’avis, Je suis heureux de voir que vous vous êtes rangés à notre avis sur le fait qu’il fallait agir. Même s’il s’agit d’une mesure incitative qu’on pourrait trouver légère par rapport aux enjeux de la problématique de logement à Arles, nous ne pouvons que vous encourager dans ce sens. Il va s’agir maintenant de savoir comment mesurer l’efficacité de cette mesure, car un des problèmes des politiques publiques c’est qu’on a souvent du mal à mesurer leur efficacité. Pouvons-nous prendre l’engagement que dans un an – disons avant la fin de l’année 2022 – vous vous engagiez à nous communiquer le nombre de résidences secondaires remises sur le marché locatif ?
C’est Patrick de Carolis qui répond puis laisse la parole à Sophie Aspord. Il va falloir faire un recensement. Ils pensent qu’environ 450 ou 500 logements pourraient être remis en location dans le cadre de cette mesure. On fait le point dans deux ans.
Adopté à l’unanimité.
N°24 : Pont de Crau – Mise à disposition d’un terrain et enfouissement de deux canalisations dans la parcelle communale DZ104 – Conventions commune / Enedis
Adopté à l’unanimité
N°25 : Parc d’activités du Grand Rhône – Classement dans le domaine public communal de la parcelle CO926.
Adopté à l’unanimité
VIE DE LA CITÉ
N°2 : Mise en œuvre de la démocratie participative : redéfinition du périmètre des quartiers de la ville d’Arles, création des conseils de quartier et confirmation de la création de quatre postes d’adjoints de quartiers
Si ça vous donne une impression de déjà-vu, c’est normal, c’est la troisième fois que nous votons cette (re)définition du périmètre des quartiers (après juillet 2020 et avril 2021). Lors de la dernière tentative, Momo Rafaï avait à juste titre fait remarquer que le quartier “Bassin Vigueirat” manquait un peu de… comment dire… de cohérence territoriale (je le dis dans mes mots, hein!). On reprend donc la copie en isolant Mas Thibert et en passant toute la partie Nord dans “Arles Périphérie”.
Le secteur “Arles agglomération” est quant à lui divisé en plusieurs quartiers, qui renforcent l’impression qu’il y a vraiment dans cette ville le centre,les quartiers et la périphérie : “Arles centre” et “Arles périphérie” au sein de laquelle s’ajoutent trois îlots : Barriol, Trébon et Griffeuille.
Voici la nouvelle listes des quartiers :
Moulès
Raphèle
Pont de Crau
Salin de Giraud
Territoires de Camargue
Mas-Thibert
Barriol
Griffeuille
Trébon
Arles centre
Arles périphérie
On passe donc de ça :
à ça :
Avec un zoom sur le centre, les quartiers prioritaires et la périphérie :
Mais là où il y a de la nouveauté, c’est sur la “démocratie locale”. En effet, la Mairie propose une nouvelle charte des conseils de quartiers et de village. Puisque ces conseils ont un rôle “d’instance consultative pour éclairer le conseil municipal sur tout projet intéressant directement le quartier”, la façon dont ils sont constitués et dont ils fonctionnent est déterminante pour la vie de la démocratie locale.
Je vous avoue que je ne sais pas s’ils fonctionnaient bien dans la mandature précédente, mais ils étaient censés se réunir au moins deux fois par an et leur composition était la suivante :
L’ancienne compositiondes Conseils de Quartier :
les élus municipaux habitant le quartier : adjoints, adjoints spéciaux, adjoints de quartier ou conseillers – ils sont le lien entre la Municipalité
des personnes représentant des associations agissant sur le quartier
des habitants (individuels) volontaires
un ou des professionnels, fonctionnaires ou non, en tant que personnes ressources du Conseil de Quartier
Dans cette nouvelle formule, seule une réunion annuelle est obligatoire et la composition se fait comme suit :
président de droit : le Maire
co-président : l’adjoint ou l’élu délégué au quartier
4 représentants du conseil municipal désignés par le Maire (trois dans la majorité et trois dans l’opposition)
10 représentants de groupements participant à la réflexion sur la vie et l’aménagement du quartier (CIQ, CIV, associations de riverains, acteurs locaux, autres) désignés par le Maire.
10 habitants du quartier tirés au sort de façon paritaire parmi les candidatures déposées après appel à volontaires.
On voit que dans cette nouvelle composition, la Mairie offre une place congrue aux citoyennes et citoyens volontaires, puisque seulement 10 des 26 personnes qui composeront ce conseil ne sont pas directement issues de la majorité ou nommées par elle – sachant qu’il y aura tout de même au sein de ces 16 nominations celle d’un-e élu-e de l’opposition.
Cela veut dire qu’il faudra massivement canditater à ces conseils afin qu’une diversité de perspectives puissent être représentées (dont la vision écocitoyenne que nous souhaitons représenter). Nous vous informerons des appels à candidature et espérons que vous serez nombreuses et nombreux à y répondre.
Momo demande si Serge Meysonnier est bien l’adjoint de Mas Thibert et on lui répond que oui. Jean-Frédéric souligne l’amateurisme dont témoigne cette troisième version d’une même délibération et il déplore les différences qui sont faites entre les quartiers prioritaires, dotés de façon réglementaire de conseil citoyens, et les autres quartiers auront leur conseil de quartier.
Cyril prend la parole comme suit :
Je tenais à vous féliciter, nous en sommes à la troisième version du redécoupage des quartiers et des hameaux de la commune, ce qui dénote une excellente connaissance préalable de notre territoire, mais aussi une réelle capacité à se remettre en cause et à remettre l’ouvrage sur le métier. Gageons qu’à ce rythme à d’ici à la fin du mandat, nous arriverons à une découpage qui permette de travailler efficacement. Il y dans cette délibération deux éléments sur lesquels je reviens. Le premier est le découpage des quartiers avec la mise en place d’adjoints de quartiers, le second est la mise en place des conseils de quartiers ;
Sur le découpage, je suis assez surpris de voir qu’il n’y aura pas d’adjoint de quartier à Mas-Thibert. Il y a quelques semaines en conseil communautaire sur votre projet pour ce hameau, avec cette situation particulière, Mas-Thibert n’est plus en QPV mais territoire en veille, je vous interrogeais sur votre projet pour ce hameau, et vous avez botté en touche. Si, assurément, Raphèle et Moulès méritent d’avoir chacun un adjoint, Mas-Thibert est encore une fois punie.
Sur le découpage, vous avez amalgamé en un même ensemble Arles périphérie les quartiers de Trinquetaille, Severin, Semestre, Plan du bourg, Monplaisir, Fourchon, Alyscamps, la Genouillade, les Minimes, faisant fi des grandes différences entre ces unités qui ne sont pas, mais alors pas du tout confrontées aux mêmes problématiques. Trois versions pour en arriver là.
Intéressons-nous maintenant à ces comités de quartiers que vous souhaitez mettre en place. La loi formule ainsi « Chaque quartier est doté d’un conseil de quartier dont le conseil municipal fixe la dénomination, la composition ainsi que les modalités de fonctionnement. Ces conseils peuvent être consultés par le maire et peuvent faire des propositions sur toute question concernant le quartier ou la ville. » Donc c’est plutôt souple, et rien n’oblige à ce que les élus, président, organisent, ou soient majoritairement présents dans ces conseils. Dans le projet que vous nous soumettez, le maire préside, l’adjoint co-préside, 4 représentants du conseil municipal sont présents, au cas où, puis un collège de 10 représentants, collège assez nébuleux, la seule chose c’est que les CIQ et les CIV seront là, et enfin 10 citoyens tirés au sort sur la base du volontariat. Des comités dans lesquels, sur 26 membres, 16 seront plus ou moins directement choisis par la mairie, et 10 sur la base du volontariat. Mais quelle sera la publicité faite pour choisir ces citoyens ? Si c’est comme pour le conseil des sages, nous n’avons pu que constater que votre manière de recruter des citoyens n’aboutissait qu’ à former des comités d’une dérangeante homogénéité. Ce conseil se réunira au minimum une fois par an ! Un minimum…syndical. Avec la difficulté à réunir les élus, ça va être difficile de faire mieux.
Votre démocratie participative n’en est pas une, et vous ne donnez aucune chance à ces comités de bien fonctionner. Ils n’ont aucune indépendance vis-à-vis de l’équipe municipale (les collaborateurs des élus organisent et préparent les réunions), vous ne faites absolument pas confiance aux citoyens, et mêmes les traitez avec condescendance. Le découpage est totalement inopportun, pensez-vous vraiment que 10 citoyens venant de tous les quartiers de la zone « Arles périphérie » puissent être représentatifs, et faire un travail efficace en se réunissant une fois par an par rapport à la diversité des problématiques ? Soit vous n’avez absolument pas compris ce que signifie la démocratie participative, alors même qu’il y a pléthore de documentation, de retour d’expérience, d’études sociologiques sur ces sujets, ou alors vous faites exprès de tuer dans l’œuf ce processus. Cette délibération n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu, alors qu’il y a une fracture de plus en plus évidente entre les élus et les citoyens. La cité a plus que jamais besoin de démocratie et de redonner sa place à la citoyenneté. Mais je ne pense pas que ce soit avec cette charte que nous puissions y parvenir.
Alors pour ne rien vous faire perdre de l’ambiance de nos conseils, je dois vous dire que cette délibération a donné lieu à un échange d’une bonne dizaine de minutes entre Jean-Fred, PdC, Monsieur Souque et Madame Graillon où l’on se retrouve à entendre la litanie préférée de la majorité : “Mais vous aviez deux ans pour le faire et vous n’avez rien fait”. Avec une petite variation vraiment surprenante : “Quand je vous écoute et quand j’écoute l’opposition, me vient une idée terrible : ils ont peut-être peur qu’on soit en contact avec la population” (dixit PdC). Alors là, franchement, j’avais décidé de ne pas m’en mêler mais c’est un peu la goutte d’eau : un an à se faire reprocher un bilan avec lequel nous n’avons rien à voir, ça devient vraiment irritant. Je me permets de signaler “mon immense lassitude” à ce propos, devançant Marie Andrieu qui avait également demandé la parole pour dire la même chose.
Ma lassitude, dans le texte :
Je souhaite vous faire part de mon immense lassitude d’entendre depuis plus d’un an maintenant qu’on travaille avec vous sans cesse : “vous l’opposition, vous avez eu – alors parfois c’est 5 ans, 6 ans, 19 ans, là ce n’est que 2 ans. Je vous rappelle que Cyril et moi, au sein de Changeons d’Avenir, nous nous sommes présentés aux élections municipales. Nous n’avons pas participé aux politiques de la ville précédentes. Que nous avons décidé de nous associer au Parti des Arlésiens au deuxième tour car il s’agissait d’une équipe renouvelée, qui correspondait aux objectifs que l’on voulait poursuivre au sein de cette municipalité. Nous sommes autour de cette table six, un seul d’entre nous a été élu dans le mandat précédent. Je trouve très fatiguant de se faire répéter plusieurs fois par conseil municipal que nous n’avons rien fait. Je vous demande de prendre acte du fait qu’en face de vous, vous n’avez qu’un élu de l’ancienne mandature sur six conseillers municipaux.
N°3 : Élection des adjoints de quartiers suite à la redéfinition des périmètres des quartiers de la ville d’Arles
Lors de l’installation du conseil municipal le 5 juillet 2020, nous avions élu quatre adjoints de quartier (en plus des treize adjoints qui sont référents de certains quartiers ou villages) qui étaient :
Sybille Laugier-Serisanis (Arles Agglomération)
Gérard Quaix (Raphèle/Pont de Crau)
Eva Cardini (Salins-de-Giraud)
Denis Bausch (Moulès)
Pas de grand changement, sachant que Pont de Crau était déjà sorti du giron de Gérard Quaix lors d’une redéfinition des quartiers et des adjoints lors de conseil municipal d’Avril 2021. Les quatre adjointes et adjoints de quartier sont donc réélus, “Arles Agglomération” devenant “Arles périphérie” et “Raphèle/Pont de Crau” se réduisant à “Raphèle”.
Du coup la liste présenté par la majorité est adopté avec toutes les voix de la majorité.
N°4 : Fixation des tarifs des théâtre d’Arles pour la saison culturelle 2021-2022
Il s’agit d’ajouter une catégorie B de spectacles pour des spectacles moins coûteux, sachant que nous n’avions voté en juillet la tarification sur la base d’un seul type de spectacles, avec une variation néanmoins selon qu’ils ont lieu au théâtre municipal ou au théâtre antique.
Pour info, si l’on revient sur la grille tarifaire de 2018-2019, on observe un légère augmentation de tous les tarifs :
Du coup, pas de changements énormes, il s’agit d’ajouter une nouvelle catégorie de spectacle aux tarifs que nous avions votés dans un précédent conseil, et de conserver donc la légère augmentation que nous avions déjà déploré. En même temps, sans programmation, on peut bien faire les tarifs qu’on veut!
Tarifs hors abonnement au théâtre municipal :
Tarif plein : 25 € catégorie A / 14 € catégorie B Tarif réduit : 14 € catégorie A / 10 € catégorie B Tarif réduit + : 6 € catégorie A / 5 € catégorie B
On a encore un échange totalement cryptique sur l’avenir du théâtre. Il n’y a pas de tour de passe-passe. Et Edouard Baer va très vite présenter la programmation 2021-2022. Ouf! Il a quand même fallut que Marie Andrieu insiste et repose deux fois la question pour comprendre ce qu’il en serait de la direction du théâtre : “Ce sont les services municipaux qui assureront la direction du théâtre, avec les conseils artistiques d’Edouard Baer”.
A l’exception de Changeons d’Avenir, l’opposition (D. Bonnet, M. Rafaï, M. Andrieu et J.-F. Déjean) vote contre. Cyril et moi nous abstenons. La majorité vote pour.
N°5 : Fixation des tarifs de mise à disposition du théâtre municipal pour des tiers (entreprises, associations, particuliers…)
Où l’on apprend que les associations sans salariés pourront se voir mettre à disposition gratuitement le théâtre, on est ravi et on pense déjà aux projections-conférences-débats qu’on va pouvoir vous concocter bientôt!
On en rêvait, de Carolis l’a fait! Difficile pour Cyril et moi de voter contre cette délib pour laquelle, une fois encore, nous nous désolidarisons du reste de l’opposition.
N°8 : Dotation à l’école nationale supérieure de la photographie
Une petite subvention habituelle de 100 euros par élève de troisième année pour contribuer à l’expo de fin d’année.
Adopté à l’unanimité.
N°9 : Subvention exceptionnelle à l’association Le passage du Méjan
L’association “Le passage du Méjean” qui s’était vu diviser par deux sa subvention municipale annuelle reçoit une subvention exceptionnelle de 7000 euros dans le cadre du projet “L’école du Mélomane”, en partenariat avec le conservatoire à l’attention des élèves des écoles de la commune.
Adopté à l’unanimité.
N°10 : Versement d’une subvention à la coopérative de l’école Émile Loubet en centre ville (projet chant)
Adopté à l’unanimité, après un échange musclé entre Frédéric Imbert et Jean-Frédéric Déjean sur le bilan de l’ancienne municipalité, qui semble être LE sujet politique le plus chaud du moment.
N°11 : Recouvrement de subventions aux coopératives des écoles Vallès et Camus (projets annulés suite à la crise sanitaire)
Un projet qui n’a pas pu être réalisé et du coup, la subvention est restituée.
Adopté à l’unanimité.
FINANCES
N°12 : Protocole de financement pluriannel 2021 et 2022 avec la caisse des dépôts et consignations
C’est une délibération financière. Il s’agit de signer un protocole de partenariat avec la CDC pour le financement des investissements de la ville sur la période 2021-2022. Cela permet de jeter un coup d’oeil synthétique sur ces projets et de voir l’importance des investissements sécuritaires :
Adopté à l’unanimité.
N°13 : Taxe foncière sur les propriétés bâties – limitation à 40% de l’exonération de deux ans en faveur des constructions nouvelles à usages d’habitation
Cet impôt foncier peut être exonéré pendant les deux premières années. Mais la commune peut décider de limiter cette exonération sur la part qui lui revient, ce qu’elle faisait jusqu’à présent. A partir de 2022, les parts communales et départementales sont fusionnées et reviennent à la ville. La ville choisit de limiter à 40% cette exonération. Ce qui est, selon Mme Petetin, la plus grosse limite légale (qui doit être comprise entre 40% et 90%). D’après Jean-Frédéric, les communes “peuvent” exonérer mais elles ne sont pas obligées de le faire. Du coup, il aurait été possible, comme auparavant de n’appliquer aucune exonération et de percevoir la totalité de cette taxe. Il faut se souvenir que cela ne concerne que les construction de nouveaux logement
Adopté à l’unanimité.
N°14 : Taxe communale forfaitaire sur les cessions à titre onéreux de terrains nus devenus constructibles
Il s’agit de rectifier une erreur sur les panneaux d’affichage des tarifs du centre-ville d’Arles. Le forfait 5 jours a été affiché à 57 euros alors que dans la délibération nous avions voté il s’élevait à 57,5 euros. On repasse la délibération avec correction de ce tarif pour le mettre en cohérence avec les panneaux du centre ville. Une chance qu’ils avaient juste oublié une décimale et pas rajouté un zéro !
Adopté à l’unanimité.
N°16 : Répartition intercommunale des charges de fonctionnement 2019/2020 des écoles publiques des communes d’Arles, Fourques, Bellegarde et Beaucaire.
Une délibération technique, qui passe tous les ans, établissant les modalités d’accueil dans des écoles arlésiennes d’élèves habitant hors de la commune.
Adopté à l’unanimité
N°17 : Concession de service public pour l’exploitation des arènes d’Arles 2020-2023 – Avenant No3 – Indéminsation compensatrice
Il s’agit de compenser une partie des pertes encourues par les Arènes du fait de l’annulation de la Féria de Pâques 2000 – Et bim! 60 000 euros!
Adopté à l’unanimité.
N°18 : Cotisation de la ville d’Arles à l’association des médiateurs des collectivités territoriales (AMCT)
Vous vous souvenez, Frédéric Mison, ancien maire de Fontvieille (1989 – 2001) qui a été nommé directeur de cabinet lors de l’entrée en fonction de Patrick de Carolis à la Mairie d’Arles. C’est lui qui chuchotait à l’oreille du Maire, le jour de l’installation du conseil, les justifications à donner concernant la suppression hâtive du règlement intérieur, prévenant Monsieur de Carolis que “les conséquences de cette délibération sont colossales!“
Eh bien Monsieur Mison a atteint début 2021 l’âge obligatoire de la retraite et il a dû quitter son poste de directeur de cabinet. Là, il faut comprendre ce qu’est un poste de “dircab”. Le directeur de cabinet, c’est le bras droit politique du Maire, la courroie de transmission qui va permettre à la politique prônée par le Maire et sa majorité, de s’infuser et d’être mise en œuvre au niveau des services et au-delà. Ce tableau, un peu dense pour les besoins de la cause mais très informatif, résume bien les missions d’un directeur de cabinet, la façon dont elles diffèrent et s’articulent avec celle d’un directeur général des services dont on attend une plus grande neutralité et un dévouement à la collectivité elle-même plutôt qu’à l’équipe politique en place.
Bref, l’homme de confiance de Monsieur de Carolis fraichement retraité s’est vu confié, depuis juillet, la mission de “médiateur de la ville”. Il doit donc, en toute indépendance, neutralité et confidentialité, permettre aux habitantes et habitants ou à toute autre structure du territoires qui auraient des différends avec la Mairie ou ses services de trouver des solutions à l’amiable pour éviter les contentieux juridiques.
L’objet de la délibération est l’adhésion de la ville à l’association des médiateurs des collectivités, cette association qui rédige la Charte des médiateurs signée par la Mairie en janvier lors de la création de ce poste de médiateur, et qui formule les principes devant guider l’action des médiateurs :
Indépendance et Impartialité
Neutralité, respect des personnes, de leurs opinions et de leurs positions
Écoute équilibrée et attentive des parties en litige
Respect du contradictoire
Confidentialité
Sens de l’équité
Compétence et efficacité
Transparence
Ajoutons à cela que M. Mison va disposer, pour ce travail de médiation, du plus haut salaire possible pour un agent territorial, et on se retrouve avec la drôle d’impression que la ville est en train de rémunérer un collaborateur surnuméraire du Maire plutôt qu’une “personnalité présentant les garanties nécessaires d’indépendance, d’impartialité et d’éthique dans l’exercice de ses fonctions” (cf : la Charte des médiateurs)
Ça ne manque pas de nous faire un peu grincer des dents et Cyril prend la parole en ces termes :
Je me permets de rappeler quelques éléments de cette charte : « ces Médiateurs sont des médiateurs institutionnels dotés d’une double fonction : faciliter la résolution des litiges entre l’administration territoriale et les usagers de ces services publics territoriaux ; formuler des propositions de réforme de l’Administration territoriale ou d’amélioration des règlements et des pratiques afin de prévenir le renouvellement de certains litiges répétitifs ou significatifs et contribuer ainsi à améliorer la qualité des services rendus aux usagers”.
Pour assurer donc cette indépendance vis-à-vis de l’administration et les administrés la loi formule ainsi que : « Ne peut être nommée médiateur territorial par une collectivité territoriale ou un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre : La personne qui exerce une fonction publique élective ou est agent de cette collectivité territoriale ou de cet établissement ». La charte nous parle des vertus d’un médiateur qui sont l’indépendance et l’impartialité.
Vous venez de le rappeler, ce médiateur c’est Monsieur Mison, qui est était jusqu’à peu votre directeur de cabinet. Alors effectivement, il n’est plus agent de la collectivité, mais je trouve que cette nomination est un pied de nez à l’esprit de la loi et au devoir d’indépendance qu’on retrouve dans cette charte. Qui peut réellement croire à cette indépendance lorsque l’on sait que le Médiateur a reçu les représentants des CIQ, en compagnie de Monsieur Jalabert et d’autres élus ? Comment assurer la confidentialité réglementaire alors que Monsieur le Médiateur reçoit dans les locaux de la Mairie. Je pense que ce n’est pas un fil ténu relie Monsieur le médiateur à l’équipe municipale, c’est l’autoroute de l’information.
Je précise que dans les autres collectivités, 20% environ des médiateurs sont bénévoles. Vous avez choisi pour Monsieur Mison une rémunération qui correspond à l’indice le plus cher auquel il pourrait prétendre auquel s’ajoute le régime indemnitaire prévu par la collectivité pour le cadre d’emploi des attachés territoriaux hors classe.
Monsieur le Maire, vous nous avez habitués à cet exercice de faire travailler des gens qui vous étaient proches. On se souvient du dossier overneed consulting ou l’embauche de personne dans les services qui seraient plus proche de ce qu’on fait dans un cabinet. Ça au un nom d’embaucher ou de faire travailler ses amis, ça s’appelle le népotisme, et ça se fait sur le dos des arlésiens, avec l’argent de la collectivité.
Alors vous pouvez nous faire valider toutes les chartes que vous voulez. Le principe des chartes c’est de les respecter et dès cette nomination vous ne la respectez pas donc nous ne voterons pas cette délibération avec vous.
On nous répond que M. Mison sera parfaitement indépendant et sera totalement au service des arlésiens. Concernant sa rémunération, M. de Carolis nous dit qu’il est à 17% de moins que le plafond de sa catégorie. Je vous épargne la discussion sur les grilles indiciaires de la fonction publique mais je mets en doute cette affirmation, sachant que nous avons voté en janvier une rémunération au sixième échelon de la grille des attachés hors classe, ce qui correspond au plus haut grade possible dans la fonction publique territoriale. Au-delà de cet échelon se trouvent trois “échelons spéciaux” qui peuvent être atteints par avancement, mais je doute qu’il soit possible de créer un poste qui parte d’emblée sur ces rémunérations maximales. En tous cas, Monsieur de Carolis, sûr de lui, propose de me prouver que M. Mison est bien rémunéré 17% de moins que ce qu’il aurait pu obtenir en tant qu’attaché hors classe, j’attends donc cette preuve et ne manquerai pas de vous tenir au courant.
Les six élus de l’opposition sont contre. La majorité est pour.
N°23 : Raphèle – Chemin de la Cabro d’or – enfouissement d’une canalisation dans la parcelle communale HM146 – Convention commune/Enedis
Il s’agit d’autoriser l’enfouissement d’une ligne électrique pour l’approvisionnement en électricité d’un nouveau lotissement.
Adopté à l’unanimité
N°26 : Adhésion de la commune d’Arles au Parc naturel régional des Alpilles dans la perspective du lancement de la procédure de révision de la charte
On a déjà évoqué cela dans une délibération précédente : à l’occasion de la révision de sa Charte, le Parc naturel régional des Alpilles intègre dans son périmètre les Marais de Beauchamps et Marais de la Gravière, tous deux situés sur la commune d’Arles. On s’en réjouit et Cyril en profite pour le dire :
Je me félicite de cette délibération. Arles est sans doute l’une des seules communes participant au périmètre de deux PNR. Est-ce à dire que la biodiversité de notre territoire est reconnue ? Je ne peux que vous rappeler quelques lignes du rapport Delannoy pour le compte du ministère de l’environnement en 2016 : « Le bon fonctionnement de la biodiversité et des écosystèmes constitue donc le socle vivant de notre économie et de sa capacité à créer des emplois. Les écosystèmes produisent gratuitement les éléments essentiels au fonctionnement et au bien-être des sociétés humaines : pollinisation, purification de l’eau, paysage et cadre d’activité. Ces services participent directement à 1,5 millions d’emplois et de manière positive à la balance commerciale ».
En Camargue, des études ont mis en évidence que la biodiversité est la première manne économique du territoire. Je ne suis pas persuadé qu’il faille regarder le patrimoine naturel au travers du prisme de sa rentabilité économique, mais ça permet au moins d’avoir une unité d’évaluation du problème. Je me permet de vous dire ceci car on entend, je vous entend souvent parler de la crise climatique, et très peu parler de la crise de la biodiversité, même quasiment jamais, dont les conséquences sont tout autant terribles. Les marais de Beauchamp, qui nous valent cette adhésion sont un lieu emblématique pour de nombreux arlésiens qui viennent s’y ressourcer. C’est aussi un lieu privilégié de découverte de la biodiversité des zones humides, avec de nombreuses espèces d’oiseaux nicheurs, notamment, d’amphibiens, d’insectes. Nous espérons que cette adhésion permette de développer des moyens pour valoriser ce site dont les équipements de découverte (observatoires, platelages) sont détruits depuis des années, et que ce soit aussi l’occasion en partenariat avec le CPIE par exemple, ou le CEN PACA qui gère le site, pour permettre des programmes pédagogiques auprès des enfants des écoles. Toutes les communes n’ont pas la chance d’avoir une zone humide aussi exceptionnelle aux portes de sa ville et la connaissance de la valeur de son patrimoine naturel est à notre sens un élément primordial de la fabrique des citoyens de demain.
Adopté à l’unanimité.
N°27 : Projet d’étude des habitats humides lacustres en lien avec l’inventaire et le suivi des populations d’oiseaux d’eau sur le site des marais du Paty par la Fédération des chasseurs des Bouches-du-Rhône.
Je prends la parole sur cette délibération, mais alors attention, c’est long et pénible, probablement un peu technique, et inutile de maintenir le suspens trop longtemps, autant vous avouer tout de suite que je n’ai absolument pas réussi à convaincre mes collègues élus de voter contre cette délibération, même mes collègues de l’opposition, à l’exception de Cyril (ouf!) m’ont laissé tomber sur le coup et Momo Rafaï s’est fendu d’une longue tirade pour dire tout le bien qu’il pensait de ça et tout le mal qu’il pensait des écolos, du conservatoire du littoral, etc etc.
Je pense qu’il y a deux enjeux bien distincts dans cette délibération et qu’il aurait fallu voter séparément le premier point – qui concerne une étude sur le périmètre des marais du Paty, et le second point, qui a trait à la signature d’une convention de partenariat avec la Fédération de chasse des Bouches-du-Rhône et qui dépasse largement le cadre de cette étude.
Sur le premier point, il n’y a pas grand-chose à dire. Les marais du Paty sont déjà alloués au groupe cynégétique arlésien. Si ce marais communal exclusivement dédié à la chasse permet aux chasseurs, en plus de s’adonner à leur loisir, de faire des suivis et de contribuer à l’amélioration des connaissances sur les zones humides méditerranéennes, on ne peut que s’en réjouir.
Mais la convention de partenariat que vous nous demandez de vous autoriser à signer est beaucoup plus problématique, et c’est contre la signature de cette convention, telle qu’elle est actuellement rédigée, que je souhaite m’exprimer.
Pour bien comprendre ce dont il s’agit, le mieux est probablement que vous ayez la convention sous les yeux. Elle fait suite à la délibération et on la trouve à la page 120 du dossier du conseil municipal d’aujourd’hui.
D’abord, il est peut-être utile de faire un petit point technique sur le cadre général dans lequel se situe cette convention, à savoir le dispositif d’écocontribution.
L’écocontribution est un dispositif négocié entre la fédération nationale des chasseurs et l’État au moment de la fusion entre l’Agence Française de la Biodiversité et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage qui sont aujourd’hui devenus l’Office Français de la Biodiversité.
Il s’agit de financer des actions de protection de la biodiversité et des milieux naturels qui seraient proposées et mises en œuvre par les fédérations de chasse : sur chaque permis de chasse, 5 euros sont prélevé et l’OFB rajoute dix euros. Dans le projet présenté par la fédération département des Bouches-du-Rhône, c’est un financement total de 400 000 euros (dont 65% sont financés par l’OFB et 35% sont prélevé sur les cotisations des chasseurs) qui concerne une quinzaine de sites dans le département, les marais du Paty n’étant que l’un de ces quinze sites.
L’OFB a déjà estimé que le projet présenté était trop mauvais en l’état et a donc demandé à la fédération de revoir sa copie, et en particulier de s’associer à différents partenaires, scientifiques et gestionnaires de milieux naturels, collectivités territoriales.
Je voudrais souligner quatre problèmes avec cette convention de partenariat avec la commune d’Arles :
Premièrement, concernant le Schéma départemental de gestion cynégétique. Il est écrit dans la délibération et dans la convention que cette démarche fait suite au Schéma départemental de gestion cynégétique. Cette mention est essentielle car ce schéma est le document, requis par le code de l’environnement, qui encadre les pratiques cynégétiques et permet d’apprécier leur compatibilité avec la sécurité, le bon état des milieux et des populations etc. Or dans les Bouches-du-Rhône, il n’y a pas de schéma de gestion en cours de validité. Le schéma 2014-2020 a pris fin en février et depuis, la fédération départementale n’a fourni aucun document aux services de l’État permettant de valider un nouveau schéma. Nous sommes donc en train d’adosser notre délibération et une convention de partenariat à un document qui n’existe pas. Cela devrait suffire à ajourner ce vote.
Ce n’est néanmoins pas ma seule réserve quant à cette convention. Ma deuxième réserve porte sur les missions qui sont attribuées à la Fédération départementale des chasseurs dans cette convention. Ces missions excèdent largement ses prérogatives et l’enjeu de ce programme au titre de l’écocontribution. Pour ce qui est de, je cite, “veiller à la qualité des zones humides du département”, ce n’est pas la prérogative d’une fédération de chasse mais le rôle des agences de l’eau et des services de la DREAL. A titre d’illustration, le protocole de suivi de la qualité de l’eau propose des relevés mensuels de 5 paramètres (Niveau d’eau – Salinité – Phosphate – Urbain – Nitrate – Plombs) là où la SNPN en partenariat avec l’Agence de l’eau effectue régulièrement des analyses de l’eau du canal du Japon de 800 composés. Pour ce qui est d’ “assurer la gestion conservatoire des zones humides dans le département”, la formulation est inopportune. Il n’est pas question que la Fédération des chasseurs assure la gestion des zones humides dans l’ensemble du département. La plupart des zones humides du département sont sujettes à des plans de gestion, associant une diversité de partenaires et validés par les services de l’État. Les associations de chasseurs y sont représentées mais ne sont en aucun cas des gestionnaires par défaut de ces milieux.
Ma troisième réserve porte sur le périmètre de cette convention de partenariat. En effet, il ne me semble pas opportun pour la commune de signer cette convention sans aucune mention du périmètre qui concerne ce partenariat. Dans l’ensemble du texte comme dans la délibération qui nous est soumise, il est toujours question des “zones humides du département” dans son ensemble, sans aucune spécification des 15 sites qui sont actuellement visés par le projet, et moins encore du seul site qui se situe sur notre commune, les Marais du Paty. Ce flou est problématique. Les marais de Beauchamps par exemple, qui sont également une propriété communale.
Enfin, une quatrième et dernière réserve porte sur les compétences revendiquées par la Fédération pour mener à bien ces suivis. Comme l’a souligné l’OFB, les suivis scientifiques qui sont envisagés dans le cadre de ce programme d’écocontribution sont discutables à plusieurs égards et bénéficieraient amplement de s’associer à des partenaires plus aguerris concernant l’élaboration de protocoles de suivis, qu’il s’agisse de l’Agence de l’eau ou des personnels scientifiques du territoires pour les protocoles de suivis des populations de gibier ou d’espèces non chassables.
Pour conclure,
L’association qui propose de s’occuper bénévolement de la mise en œuvre de ce projet de suivi est l’association des chasseurs de gibiers d’eau des Bouches-du-Rhône. Lors de l’assemblée générale de cette association qui a eu lieu le 16 août au Sambuc, des propos extrêmement violents, emprunts de mépris et de défiance vis-à-vis de l’ensemble des acteurs de la gestion des milieux naturels et de la recherche scientifique ont été tenus, engageant même votre nom et votre responsabilité.
En tant que président du Parc naturel régional de Camargue, et votre prise de parole lors des 50 ans du parc le week-end dernier en atteste, vous avez conscience des tensions qui règnent actuellement et de l’urgence qu’il y a à apaiser le débat et à rétablir le dialogue. Ce n’est pas en donnant un blanc seing à la Fédération des chasseurs des bouches du Rhône pour s’occuper de la gestion et des suivis scientifiques sur l’ensemble des zones humides du département que l’on peut espérer rassurer la diversité des acteurs en présence, notamment celles et ceux qui sont l’objet d’attaques répétées de la part des membres de cette association.
L’idée n’est pas de refuser qu’une telle convention voie le jour, mais de la co-rédiger avec la fédération de façon à ce qu’elle soit pertinente pour la ville d’Arles, centrée sur les marais du Paty et susceptible de produire de l’ouverture vers les autres acteurs du territoire. Pour l’instant ce travail n’est pas fait, et nous n’avons pas à signer à l’aveugle un document rédigé par la fédération des chasseurs qui comprend des erreurs factuelles problématiques, comme la mention d’un Schéma départemental qui n’existe pas.
Alors oui, je sais, c’est un peu laborieux, mais j’avais préparé avec le plus grand soin cette prise de parole en me disant qu’il fallait surtout que je fasse preuve de pédagogie, que j’explique bien que le problème n’était pas que les chasseurs fassent un suivi sur les marais du Paty mais que les termes de la convention de partenariat que la Fédération départementale de chasse voulait faire signer à la Mairie étaient inacceptables.
Et je réalise que, si je m’en sors plutôt honorablement avec mes étudiants, face au conseil municipal, c’est un bide total. On dirait que rien de ce que j’ai dit n’a été entendu, pas plus au sein de la majorité que dans nos propres rangs.
Petit florilège, non-exhaustif, des réponses “à côté de la plaque” :
– Catherine de Balguerie : Le schéma départemental est en cours de validation mais de toute façon, ici on ne parle que du suivi de la qualité de l’eau.
– Pierre Raviol : Je suis un peu désolé. Vous avez raison il y a une fracture en Camargue. Et là vous confirmez l’emprise de l’environnement qui essaie de prendre la totalité de la Camargue […] Les chasseurs veulent faire un étude au Paty. Si on commence à leur dire “oui mais l’environnement ceci, la réglementation cela….” Laissons-les faire.
– Momo Rafaï : La Camargue a été façonnée par la main de l’homme. Le conservatoire du littoral devrait prendre exemple sur la ville d’Arles […] Qu’il essaye d’ouvrir un peu ses terrains à d’autres pratiques et aux us et coutumes sur notre territoire.
Vous connaissez l’esprit d’escalier? Figurez-vous que je suis pathologiquement sujette à ce trouble et que je passe généralement plusieurs nuits d’insomnie après chaque conseil à formuler mentalement les répliques cinglantes et les traits d’esprit hilarants que j’aurais pu décocher dans le vif des débats mais qui – quelle injustice! – ne me viennent en tête que plusieurs heures après avoir quitté la salle des fêtes. Enfant, je rejouais mes réponses à l’institutrice trop sévère ; adolescente, c’était une réplique bien sentie à ce mec populaire qui me faisait totalement perdre mes moyens ; et passée la quarantaine, je m’endors en rembarrant simultanément Momo Rafaï, Pierre Raviol et Patrick de Carolis. C’est un peu pathétique et même si j’ai sérieusement considéré mettre à profit mes nuits blanches pour vous rédiger mon discours imaginaire, je n’en ferai rien. Je gage que nous aurons amplement l’occasion de rediscuter de la situation catastrophique des relations entre gestionnaires de milieux naturels, agriculteurs, chasseurs et élus locaux en Camargue. Et si vous en doutez, vous pouvez toujours vous en donner un petit avant-goût en visionnant la vidéo du discours édifiant de Martial Alvarez, maire de Port-Saint-Louis-du-Rhône et binôme de Mandy Graillon au conseil départemental, lors de l’Assemblée générale de l’ADCGE (association départementale des chasseurs de gibier d’eau) qui est justement le porteur bénévole de la convention dont il est ici question :
Cyril et moi sommes contre – Jean-Fred s’abstient – Le reste de l’opposition et la majorité votent pour.
N°28 : Dénomination d’une voie desservant le lotissement “Les roseaux” à Mas Thibert : impasse Jean Mison
Il s’agit apparemment d’un célèbre maître sellier installé à Mas Thibert. Quelques infos sur cette page. Et Momo de nous rappeler que même François Mitterrand avait offert une selle Jean Mison à Ronald Reagan et que Johnny Hallyday venait acheter ses selles Jean Mison en Camargue. Ah que coucou!
N°29 : Dénomination d’une voie desservant le lotissement “Rainaud” à Pont de Crau : Impasse Gaspard du Laurens
Autre impasse, à la mémoire de celui qui fût Archevêque d’Arles de 1603 à 1630. Je découvre l’existence de ce Gaspard en même temps que vous, et la lecture de sa fiche Wikipedia ne m’a pas appris grand chose, si ce n’est son caractère rigoriste et sa grande ambition – et aussi qu’il serait le père de la future N113. Ah ben tiens…!
N°30 : Dénomination d’une voie desservant le Chemin de baisse de Mourgues à Millette situé à Pont de Crau : Impasse Jean Turcan
Jean Turcan est un sculpteur arlésien (1846-1895) qui a notamment sculpté l’Aveugle et le paralytique que l’on peut voir au pied des escaliers de l’Archevêché. Je n’ai pas dégoté d’info croustillante sur sa vie mais il a joui d’une belle renommée avec plusieurs prix nationaux, notamment pour l’Aveugle et le paralytique dont une version en bronze fût érigée à Marseille en 1901 puis fondue sous le régime de Vichy, ce qui ne manque pas de nous rendre l’artiste arlésien plutôt sympathique.
N°31 : Dénomination d’une voie desservant le Mas Saint Andiol à Albaron : Chemin du Mas Saint Andiol
Alors là, je n’ai vraiment rien trouvé, pas le moindre saint patron des gardians, ou des taureaux, ou des pèlerins de Camargue, juste une ville de la banlieue de Cavaillon célèbre paraît-il pour sa choucroute et son loto géant!
ADMINISTRATION GÉNÉRALE
N°32 : Réorganisation générale des services de la ville d’Arles
Comme je vous le signalais en début de compte-rendu, cette “délibération” devient un simple “point d’information” – autrement dit, la Mairie n’a pas réussi à faire passer la délibération auprès des organisations représentantes du personnels qui ont toutes voté contre en comité technique. Le Maire doit donc reprendre sa copie – et ses concertations.
Il faut dire que depuis la rentrée, les boîtes mails de la ville croulent sous les communiqués syndicaux qui dénoncent cette réorganisation dans sa forme comme sur le fond. Le service informatique a même déposé un pré-avis de grève et c’est toute une page de la Provence qui était cette semaine consacrée à cet épineux dossier.
Cyril a souhaité prendre la parole pour rappeler
Le fait que la totalité des partenaires ait voté contre devrait nous amener à nous questionner un peu plus sur cet organigramme. Et même si vous dites que le changement de DGS n’influe en rien sur l’organisation de ces services, j’ai tendance à penser que cela va être dur pour une autre personne de se glisser dans un costume taillé pour un autre.
J’ai des questions sur ce que vous appelez des missions et sur leur différences avec des directions, notamment en termes de moyens mis à disposition. Et je m’interroge sur la présence de certains service comme le service de l’enseignement supérieur – je ne sais pas s’il y a une prérogative dans l’enseignement supérieur au niveau des municipalités; la mission sur l’attractivité commerciale, qui est plutôt une prérogative de l’ACCM ;
On a parlé tout à l’heure du patrimoine naturel et de la protection de la biodiversité. Je suis très étonné qu’il n’y ait qu’un petit encart “développement durable” dans un grand DGS “espaces publics et aménagement durable du territoire” qui a mon avis ne rend pas justice au patrimoine que nous avons à gérer.
De la même manière on se retrouve avec un service du patrimoine, un service de la culture au sein d’une grande direction “Animation et attractivité”. Je ne suis pas sûre que ça rende justice aux gens qui y travaillent de savoir que leur travail et leurs compétences vont être vus au prisme de l’attractivité.
Je vous alerte sur le malaise du personnel et les souffrances qui sont de plus en plus bruyantes, et cet organigramme est en total décalage avec les réalités que vous aurez à gérer sur notre commune. C’est votre choix, votre manière d’organiser les choses, et c’est vous qui l’assumerez. Mais il y a une vision libérale et mercantile des choses dans cet organigramme que je trouve inadapté au patrimoine et au contexte de notre ville.
S’ensuit une discussion contradictoire (passage en force versus négociation, volontarisme versus stagnation, etc, etc), mais il faut bien avouer qu’en comparaison de la verve et du panache des premières joutes, le cœur n’y est pas. Est-ce la fatigue de la soirée qui avance avec déjà plus de trois heures de conseil dans les pattes ? Ou faut-il déduire du manque de conviction de l’équipe municipale qu’ils sont conscients de l’impasse dans laquelle ils se trouvent ? Après la grève reconductible des services informatiques, un message syndical reçu aujourd’hui nous informe des rumeurs selon lesquelles la toute nouvelle DRH quitterait déjà son poste, après seulement un mois. Quand on nous disait qu’il fallait “remettre la maison Arles en ordre”, on n’imaginait pas un tel ménage par le vide !
N°33 : Exploitation du théâtre municipal d’Arles – suppression d’emplois suite au transfert du personnel
Donc là, il s’agit de supprimer 5 CDI. Et, je spoile, la suivante vise à créer 5 CDD. Je profite donc de cette délibération pour une question coup-double : doit-on comprendre que la Mairie a profité du départ de cinq salariés qui n’ont pas souhaité rester dans le cadre de la municipalisation pour transformer des CDI en CDD ?
Là encore, j’ai l’impression de poser une question assez claire, mais qui a donné lieu à un épisode sur-réaliste de mécompréhension et de contre-sens :
Comment se fait-il que nous supprimions des CDI et que nous créions des CDD sachant qu’il s’agit de postes pérennes qui n’ont pas vocation à être temporaires si l’on veut que ce théâtre fonctionne bien et que cette municipalisation du théâtre soit un projet au long cours.
Mme Biron-Valon me dit que les agents sont tombés d’accord sur des contrats d’un an sans que je ne comprenne s’il s’agit des personnes qui restaient ou de celles à venir. Et M. de Carolis de rajouter, fier de lui-même, “c’est le fruit du dialogue”. Un échange extrêmement laborieux avec Madame Biron-Valon ne m’aide pas beaucoup, une partie de l’incompréhension venant du fait que les postes en CDD qui doivent être créés par la délibération suivante (34) semblent avoir déjà donné lieu à des entretiens d’embauche et à ce fameux “dialogue” à l’issue duquel les futurs employés de la Mairie/théâtre “préfèrent” des CDD d’un an à des CDI. Limpide! Et Madame Graillon de répondre enfin clairement à ma question initiale : “Nous sommes en plein recalibrage de ce qui va se passer dans ce théâtre. […] Nous, on disait qu’on pouvait faire aussi bien avec moins d’argent. Aussi bien, avec moins d’argent, ça veut aussi peut-être dire avoir moins de salariés.”
L’opposition vote contre, la majorité vote pour.
N°34 : Exploitation du théâtre municipal d’Arles – Création d’emplois
Cette délibération a été discutée en même temps que la précédente, et comme pour la précédente, l’opposition vote contre et la majorité vote pour.
N°35 : Exploitation des théâtre d’Arles – Rémunération des personnels vacataires assurant l’accueil et le placement du public
Il s’agit de fixer le tarif (SMIC) de la rémunération des étudiants qui sont recrutés pour l’accueil et le placement du public les soirs de représentation. Cyril et moi ne voyons pas trop de problème avec ça et nous votons donc avec le reste de la majorité pour cette délibération alors que le reste de l’opposition s’oppose.
N°36 : Crédits relatifs aux rémunérations des emplois de cabinet pour l’exercice 2021 et suivants
Jean-Frédéric signale que l’enveloppe des emplois cabinet a doublé par rapport à 2019 où elle s’élevait à 142 000 euros. Cyril en rajoute une couche :
Nous avons voté la semaine dernière le recrutement de deux membres de cabinet à l’ACCM, trois de plus à la mairie. Il va y avoir bientôt plus de monde à votre service qu’à travailler pour les arlésiens !
De Carolis avait préparé des contre-chiffres qui ne sont pas vraiment pertinents puisqu’il mentionne l’enveloppe complète du cabinet + les élus + les secrétariats.
Les six élus de la majorité votent contre, l’ensemble des élus de la majorité vote pour.
N°37 : Frais de représentation – exercice des fonctions de directeur de cabinet
L’idée, c’est de verser 6 636 euros brut par an de frais de représentation au directeur de cabinet. C’est une façon d’augmenter le salaire du directeur de cabinet puisque celui-ci n’a aucune obligation de justifier ses dépenses concernant cette “prime”. Cyril exprime sa perplexité :
Il y a une opacité énorme sur les frais de représentation, le législateur n’a toujours pas établi la liste précise des dépenses qui lui sont affectées. De nombreuses associations citoyennes dénoncent ces frais de représentation comme étant un moyen d’augmenter une rémunération. Des sénateurs demandent régulièrement des comptes pour pouvoir réglementer et poser un cadre et ce n’est toujours pas fait.
J’ai l’impression que lorsqu’on brigue un poste à responsabilité, il est très facile quand on va au restaurant, qu’on se déplace, de demander une note de frais. A quoi sert de maintenir cette opacité pour des sommes aussi importantes.
Quand je vois les dossiers que doivent remplir les associations pour recevoir 300 ou 500 euros par an, et que là on va donner sans aucune contrepartie 6636 euros sans justification, je me dis je me dis qu’il n’y a vraiment pas assez de transparence dans toute cette gestion.
Patrick de Carolis nous avoue que sur le marché très concurrentiel des directeurs de cabinet, nous avons de la chance d’avoir pu attirer Monsieur Cucurullo. Notons que ce monsieur quitte le cabinet de François Durovray, président du Conseil général de l’Essone qui est également un des portes-parole de Xavier Bertrand pour la présidentielle 2022 et qui fut un proche collaborateur de Nicolas Dupont-Aignan pendant de nombreuses années. Ce cher Monsieur Cucurullo aurait donc accepté de baisser son salaire pour rejoindre Patrick de Carolis, et ce dernier nous confirme que d’après lui, ces 6000 euros supplémentaires “ce n’est pas démesuré pour ses qualités et le rôle qu’il jouera à mes côtés.” Il y eut un temps où nous aurions peut-être ironisé sur le “sans étiquette / ni gauche ni droite” qui a prévalut pendant la campagne municipale, mais depuis que notre Maire est un soutien affiché du nouveau parti d’Edouard Philippe, il n’y a plus besoin de faire semblant.
Les six élus de l’opposition vote contre, la majorité vote pour.
N°38 : Convention de participation pour la mise en œuvre de garanties de protection sociale complémentaires au titre du risque “santé” au profit des agents – Avenant 5
Alors là, nous n’avons rien relevé mais il s’avère que cet avenant vient encore confirmer le difficile “dialogue social” entre l’équipe municipale et les services de la Mairie. Je n’ai pas d’information très précises mais il semble que cette prolongation d’un an de l’ancienne convention ne soit pas satisfaisante pour les agents qui attendent une nouvelle convention et une revalorisation de leur mutuelle. Affaire à suivre…
La délibération est néanmoins adoptée à l’unanimité.
COMPTE RENDU DE GESTION
N°39 : Compte rendu de gestion – Décisions prises en vertu de l’article L.2122-22 du code général des collectivités territoriales
C’est le moment on l’on peut consulter toutes les décisions de dépenses et recettes, en gros, c’est la compta de la Mairie.
Cyril interroge le maire sur la mise à disposition gratuites des lieux du patrimoine (cours de la Mairie, cours de l’Archevêché, Alyscamps, Amphithéâtre) pour les Napoléons. Vous vous souvenez?
On aimerait bien savoir combien cette mise à disposition a coûté à la ville et si une compensation a été mise en place.
On apprend que pour l’instant, cette évaluation des coûts en nature n’est pas encore faite mais que ça viendra.
QUESTIONS DIVERSES
Eh ben non! Changeons d’Avenir est trop fatigué, et puis il faut avouer qu’avec ce règlement intérieur qui nous contraint à transmettre nos “questions diverses” par écrit 48 heures avant la tenue du conseil municipal, sachant que nous n’avons que cinq jours et pas un poil de plus pour lire et comprendre les centaines de pages qui composent le dossier du conseil et ses annexes, on a plutôt tendance à botter en touche. Heureusement, Marie Andrieu a eu la bonne idée de communiquer une question par écrit qu’elle expose pour finir cette séance : que va-t-il advenir des nombreuses associations actuellement hébergées à l’espace Mistral et à Léon Blum qui n’ont aucune visibilité sur l’avenir de ces deux sites ?
Et là, alors que je croyais que la séance et mes souffrances touchaient à leur fin, le coup de grâce : tout le monde semblait au courant mais c’est comme si je ne m’étais pas encore résolue à l’accepter. Le Maire nous confirme que la vente des bijoux de famille, c’est maintenant.
Pour Mistral, il s’agit d’en faire un lieu culturel, un lieu intergénérationnel et un lieu médical. Donc il y a un projet à l’étude. Tout ne sera pas mis à la vente. Une partie sera conservée par la Mairie – la Chapelle qui pourrait être rénovée pour en faire une grande salle où l’on pourrait même tenir le conseil municipal. Cool…! Pour le reste, il y aura une partie bâtie pour faire des logements intergénérationnels et un pôle médical.
Pour Léon Blum, le Maire a décidé de vendre mais c’est un projet compliqué qui ne se concrétisera pas avant longtemps, probablement encore quelques années.
On retient et on grave sur le marbre la promesse du Maire : “Je m’engage à ce qu’il n’y ai pas de départ d’associations qui ne soient pas relogées.” Bon, sitôt dit, sitôt modéré : “mais on va rationaliser tout ça”.
4h30 après le début de ce conseil que j’imaginais plus léger que d’habitude, il est temps de partager une bière et une clope avec nos camarades de l’opposition. Prochain rendez-vous début novembre. Mais en attendant Changeons d’Avenir reprend sa vraie vie sociale et militante, hors des sentiers ennuyeux des dossiers municipaux, avec une grande réunion de rentrée le mercredi 20 octobre, à Léon Blum justement, qu’on a bien l’intention d’ériger en totem de notre association. J’espère que vous y viendrez nombreuses et nombreux! A vite…
Vous pouvez visionner l’intégralité du conseil ici :
Comme précédemment, ce conseil de rentrée se tient à Saint-Martin-de-Crau. Un petit air de décentralisation (avec la promesse de tenir un prochain conseil à Tarascon) qui cache mal la main-mise de la ville de Arles sur la communauté d’agglomération. Aujourd’hui, comme à l’accoutumée, les élus arlésiens seront quasiment les seuls à porter des délibérations et les seuls à répondre aux questions. Le désintérêt d’une partie des élus qui semblait poindre lors du précédent conseil se confirme. La plus jeune élue communautaire étant absente, c’est Mandy Graillon qui fait l’appel. Il y a 13 absents aujourd’hui, dont le Maire de Tarascon. Du côté de l’opposition arlésienne, nous sommes trois, Dominique Bonnet, Mohamed Rafaï et moi-même.
Il s’agit pour commencer de valider le compte-rendu du précédent conseil communautaire. Je fais un rappel sur les informations demandées lors du dernier conseil, notamment sur les actions de certaines associations sportives qui justifiaient des financements ACCM dans le cadre de la politique de la ville (voir compte-rendu précédent). Monsieur de Carolis s’abrite derrière l’excuse de l’agitation estivale et du contexte de vacances qui n’a pas permis aux services d’accéder à ma requête. Il me certifie que ce sera bientôt chose faite. À ce jour, 21 octobre, toujours aucune nouvelle !
La séance continue par les décisions du Président, c’est-à-dire les dépenses engagées. Je questionne le Président sur une dépense de 500 000 € sur le site de la Thominière. Ce site, en bordure des nombreux entrepôts logistique de l’écopole (quel joli nom pour un site dédié aux parkings et aux camions!) de Saint-Martin-de-Crau, est écologiquement très riche et son aménagement a fait l’objet de recours juridiques par plusieurs associations. J’aimerais savoir où en est le projet, mais il semble que la réponse me sera apportée plus tard, avec les autres informations demandées. Pour la transparence, on repassera !
La première annonce, avant même le début du conseil, concerne le départ de Monsieur Sert, Directeur Général des Services. Largement commenté dans la presse depuis. Souvenez-vous, son recrutement, il y a quelques mois, avait coûté la bagatelle de 18 000 € versés à un cabinet de « chasseur de tête » . Il avait également eu droit à un traitement particulièrement généreux en terme de logement, entre autre. Son épouse avait illico trouvé un poste dans un musée arlésien. Il y en a qui n’ont même pas à traverser la route pour trouver du travail ! Monsieur Sert venait de la ville de Meaux, ville dont le Maire n’est autre que Monsieur … Jean-François Coppé ! Jean-François Coppé, au cœur du scandale de la société Bygmalion. C’est autour des activités de cette même société que Monsieur de Carolis a été condamné pour délit de favoritisme via des contrats passés entre Bygmalion et France télévision en 2017. Le monde est petit tout de même !
Monsieur Sert nous quitte donc déjà, après moins d’un an de bons (et loyaux ?) services. Les journaux ont évoqué de pudiques raisons climatiques. Aujourd’hui, nous apprenons qu’il n’aurait pas pu refuser une opportunité exceptionnelle en Vendée. Tout le monde a l’air de vouloir justifier son départ par une cause extérieure !
Il faut dire que Monsieur Sert avait la lourde tâche d’être DGS de la Mairie d’Arles et de l’ACCM. Une mutualisation justifiée par des raisons économiques, et qui présentait aussi l’avantage d’avoir la même gouvernance pour l’ACCM et pour la Mairie de Arles. Qu’en pensaient les maires des autres communes ?
Finalement sont départ aura pour conséquence un retour à une double direction, une pour la mairie et une pour l’ACCM. Un échec, et beaucoup de temps et d’argent perdu pour ces deux collectivités !
N°1 : Communication / rapport d’activité 2020
Avant même d’attaquer les délibérations, Monsieur le Président nous présente le rapport d’activité de l’année écoulée. Rapport rédigé par les services de l’ACCM, ce rapport d’activité sera l’occasion de dresser un portrait dithyrambique de l’action de la collectivité depuis un an. Comme on est jamais si bien servi que par soi-même, c’est Monsieur le Président qui se charge de se couvrir d’éloges. Pour la peine, l’ACCM a rédigé, mis en page et imprimé une grande plaquette de propagande. Après ce grand moment de communication, il est temps de passer aux délibérations :
N°2 : Assemblées / Désignation d’un représentant de la communauté d’Agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) au Conseil Territorial de Santé (CTS)
Pas de vote
N°3 : Assemblées / Désignation d’un représentant de la communauté d’Agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) au Comité national d’action sociale (CNAS)
Pas de vote
N°4 : Finances / Réhabilitation du canal d’irrigation de la Haute Crau – Partenariat financier entre ACCM, GRANS DÉVELOPPEMENT et la Chambre d’Agriculture 13 au titre des mesures de compensations collectives agricoles dans le cadre de l’extension du parc logistique CLESUD
Sur cette délibération je prends la parole en ces termes :
Ce que je regrette dans ce dossier, ce n’est pas la réhabilitation du canal de la Haute Crau, nous sommes tous d’accord sur la nécessité de ces travaux. Ce qui me gène, c’est que l’on profite d’un projet qui concerne la disparition de 49 ha de zones agricoles, pas sur notre territoire certes, mais au profit d’entrepôt logistiques. Les Bouches-du-Rhône sont le département qui consomme le plus de terres agricoles en PACA. Deux fois plus que les autres départements. C’est 220 km2 qui ont disparus en 30 ans. La moyenne est de 643 ha par an alors que le gouvernement parlait de zéro artificialisation nette comme d’un objectif, mais l’on constate que très peu de collectivités travaillent dans ce sens.
À l’échelle du territoire français, c’est 659 km² par an, c’est aujourd’hui un département tous les huit ans.
C’est un vrai drame pour notre souveraineté alimentaire, parce que les difficultés sont grandissantes pour les jeunes agriculteurs qui veulent s’installer, et parce que les terres agricoles stockent du carbone. C’est souvent la double punition lorsque l’on connaît la finalité de ces transformations. La logistique est le secteur dont le nombre de création d’emplois au ratio de la surface consommée est parmi les plus faible. Un recours à l’interim de 24 % en moyenne contre 3 % pour le reste de l’économie. La logistique est l’outil de base de la mécanique de la vente en ligne et de la grande distribution, dont on sait que chaque création d’emploi en détruit 3 dans l’emploi local. Lorsque sait que la finalité des entrepôts logistiques est une automatisation de plus en plus extrême pour faire baisser les couts, on peut se poser la question de favoriser le développement de notre économie. Enfin, la conséquences sur le trafic routier local et la sécurité sont évidentes. Si le projet de réhabilitation du canal d’irrigation de la Haute Crau ne souffre d’aucune discussion quant à sa nécessité pour maintenir l’agriculture particulière de cette partie de notre territoire et continuer, par ce biais, d’alimenter la nappe phréatique. Mais profiter de l’opportunité de la destruction de 49 ha de terres agricoles pour espérer des compensations.. Une compensation digne de ce nom pour la perte d’autant de terres agricoles consisterait en l’acquisition et la protection foncière d’une surface au moins doublement équivalente. C’est dans ce contexte que je vote contre cette délibération.
De son côté Monsieur de Carolis se « réjouit de ce que la chambre d’agriculture ai fléché notre communauté d’agglomération pour bénéficier de 850 000 € , pour la réhabilitation absolument nécessaire de ce canal pour NOS agriculteurs ». Grosso modo, c’est chacun pour soit, dans le monde idéal de Monsieur de Carolis. Et qu’importe qu’on détruise les terres agricoles voisines tant que l’argent tombe sonnant et trébuchant pour NOS agriculteurs à nous.
Mohamed Rafaï se sent obligé d’en rajouter pour se féliciter de la réfection de ce canal dont il attribue le montage financier à la mandature précédente (dont-il faisait partie!) et se range… aux côté de Monsieur de Carolis pour soutenir ce partenariat.
N°5 : Politique de l’eau et grands travaux / Substitution à l’ASA du canal de la Haute Crau par la CA ACCM pour la restauration du canal de la Haute Crau en qualité de maître d’ouvrage délégué – modification de la délibération CC2019_094 du 26 juin 2019.
Il s’agit pour cette délibération de valider le fait que l’ACCM reprenne la maîtrise d’ouvrage du canal à la place du syndicat ASA, trop petit pour soutenir un tel projet. Nous votons pour.
On comprend dans la présentation que le projet se monte à 6 millions d’Euros et que la part de l’ACCM sera de 14,9% passant de 225 000 € à 1 millions d’Euros. On comprend, du coup, mieux que les 850 000 € apportés sur un plateau par la chambre d’agriculture ôtent une épine du pied à l’équipe en place.
N°6 : Maîtrise d’ouvrage / Accord-cadre à bons de commande mono-attributaire pour les 3 lots relatifs à l’exploitation et la maintenance des réseaux de défense incendie et des stations pluviales dans les ZAE et pour des stations de GEPU (gestion des eaux pluviales urbaines) hors ZAE
Vote pour.
N°7 : Économie / Attribution d’une subvention à la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône
Vote pour.
N°8 : Information géographique / Attribution d’une subvention au Centre des Ressources en information géographique de Provence-Alpes-Côte d’Azur
Vote pour.
N°9 : Mobilités et déplacements / Examen du rapport annuel 2020 du délégataire de service public
N°10 : Politique de l’eau / Loi Brottes – Coupure d’eau en cas d’impayés sur factures d’eau et d’assainissement
Vote pour.
N°11 : Politique de la ville / Convention Territoriale Globale entre la CAF et ACCM 2019/2022 : signature de l’avenant 2021 (plan d’actions)
Cette délibération, pour laquelle j’avais préparé quelques questions, sera retirée au dernier moment.
N°12 : Politique de la ville / Adhésion à l’association nationale des acteurs de la réussite éducative (ANARÉ)
Vote pour.
N°13 : Politique de la ville / Adhésion à l’association “Fabrique Territoires et Santé”
Vote pour.
N°14 : Politique de la ville / programmation contrat de ville / proposition de financements 2021 : 2ème tranche
Vote pour.
N°15 : Habitat / Aide à la pierre – Octroi d’une subvention en fonds propres ACCM – Opération VEFA ” Le Verger des Arts” à Arles – Création d’une pension de famille de 26 logements sociaux par Caritas Habitat
Vote pour.
N°16 : Habitat / Aide à la pierre – Octroi d’une subvention en fonds propres ACCM – Opération ” Alain Guigue Mas-Thibert ” à Arles – Création de 10 logements locatifs sociaux par Grand Delta Habitat
Je prends la parole en ces termes.
Je voudrais me faire l’écho d’un recours gracieux de la part de deux personnes très investies dans la vie économique, associative du village. Un recours qui porte notamment sur les conflits d’usages que pourraient provoquer ces nouveaux logements. Ce n’est pas tant sur la nécessité de faire du logement social que j’interviens, c’est pus sur l’emplacement et les soucis connexes du projet, notamment pour l’accès au garages, les nouvelles places de parking. L’ambiance générale de la place du village qui pourrait s’en trouver transformée. Il y a eu une demande de recours, je pense qu’il faut veiller dans les hameaux à ce que les aménagements lourds, comme l’ajout de logements, se fasse en concertation avec les habitants, pour une intégration optimale et un développement harmonieux, au risque de rater une partie des objectifs du projet.
Ce recours n’ayant obtenu aucune réponse, aucun argumentaire contraire qui viendrait en défendre la pertinence, et en pouvant juger, avec les éléments que nous avons à disposition de sa pertinence, je m’abstiendrai sur cette délibération.
Encore une fois, Mohamed Rafaï prend la parole, pour défendre mon point de vue sur la nécessité de concerter ? Pas vraiment. Il valide le projet en l’état et balaie les remarques devant l’intérêt de faire du logement social dès qu’une opportunité foncière se présente.
N°17 : Accueil des gens du voyage/ Examen du rapport de la délégation de service public de l’aire d’accueil d’Arles pour l’année 2020
N°18 : Pôle études et prospective / Établissement de la liste des fondations et associations exonérées de versement mobilité.
Le versement mobilité est une contribution locale des employeurs, recouvrée par l’Urssaf afin de financer les transports en commun dans les régions, les départements et les communes. Les fondations et associations reconnues d’utilité publique, dont l’activité est de caractère social, sont exonérées de versementmobilité.
La présentation met en avant (délibérément?) la Tour du Valat, parmi d’autres structures demandant l’exonération de cette taxe. L’exonération de la Tour du Valat fait crisser dans les rangs. Et j’entends plusieurs élus ironiser sur les moyens financiers dont disposerai la structure.
Vote pour
N°19 : Finances / Exonérations de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères-locaux à usage industriel et commercial-Année 2022
Vote pour.
N°20 : Commande publique / Attribution de l’accord-cadre à bon de commande pour la mise à disposition de contenants et transport des déchets issus des déchèteries, hors ferraille (Ville d’Arles)
Vote pour.
N°21 : Commande publique / Avenant n°2 au marché public n°2017-53, gestion de la déchèterie communautaire de Saint-Martin-de-Crau. Prolongation des prestations
Vote pour.
N°22 : Commande publique / Covid – Exonération de pénalités relatives au marché “2019-049 Accompagnement individualisé et renforcé à l’emploi dans le cadre du Plie ACCM”
Vote pour.
N°23 : Ressources humaines / Création d’emplois de collaborateurs de cabinet
Il s’agit d’une nouveauté, la création de postes de cabinets au sein de l’ACCM. J’ai questionné quelques collègues de l’opposition avant le conseil sur cette délibération. Tous m’ont dit trouver ça plutôt normal. Après coup, il me semble que ces créations d’emploi sont injustifiées. Les postes de cabinet échappent aux règles de recrutement classiques et permettent à l’élu de s’entourer des personnes de son choix. Il s’agit souvent d’emplois résolument politiques plus que techniques qui permettent à un élu d’avoir des collaborateurs à son service aux frais de la collectivité.
Un conseil de rentrée plutôt tranquille au final, avec peu de délibérations, et beaucoup de délibérations techniques. Malgré son importance capitale dans la gestion du territoire, l’agglo semble désintéresser une partie des élus. J’imagine que les chamboulements, avec le départ du DGS, n’ont pas permis de travailler durant l’été, ce qui explique la minceur du menu. En dehors des deux interventions contradictoires de Mohamed Rafaï, j’ai été le seul élu n’appartenant pas à la majorité à être intervenu. J’attends avec impatience le prochain conseil pour avoir, qui sait, des réponses à mes questions ?
Climat et écologie ont régulièrement fait la une des médias cet été : dômes de chaleurs au Canada, pluies diluviennes en Allemagne et en Belgique, embrasement de la forêt boréale, incendies sur tout le pourtour méditerranéen, inondations en Chine et en Afrique, fonte massive de la calotte glacière groenlandaise… Les experts s’accordent sur le fait que les intensités et les fréquences de ces évènements sont liées au dérèglement climatique. Le récent rapport du GIEC tire une fois de plus la sonnette d’alarme, et n’appelle guère à l’optimisme. En attendant une hypothétique réponse politique au niveau international, de nombreux organismes et de nombreuses personnes travaillent pour changer les choses, préserver la biodiversité et réduire notre consommation énergétique, à toutes les échelles géographiques.
La crise climatique et la crise de la biodiversité ne doivent pas être mises en concurrences quant à l’urgence de traiter l’une avant l’autre. Elles sont en fait les deux faces des mêmes problèmes : surexploitation, surconsommation, mondialisation des marchés… Et toutes deux hypothèquent sérieusement les chances de vivre de manière pacifiée et épanouissante pour notre génération et plus encore pour les suivantes.
Cette semaine se tient le congrès mondial de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature à Marseille. Échanges d’expériences, débats, sensibilisation du grand public sont au programme sans que ne soient véritablement remis en cause les principaux moteurs de l’effondrement de la biodiversité. La présidente de la FNSEA participe à la table-ronde « Cultivons ensemble la biodiversité pour une agriculture durable » et les deux plus importants commanditaires privés du Congrès sont Nutella (dont on connaît le goût pour l’huile de palme, premier destructeur de forêt tropicale en Asie) et Véolia (le mastodonte de la privation des gestions de l’eau et des déchets dont on ne compte plus les implications dans des scandales écologiques, sanitaires ou financiers – à Bruxelles, à Rabat, à Flint ou encore en Île-de-France). C’est aussi le moment où doivent se dessiner les priorités d’action en termes de protection de la nature et de conservation de la biodiversité. Mais ces actions seront-elles à la hauteur des enjeux, alors que les dirigeants politiques font preuve de toujours plus d’inertie, au niveau local comme au niveau global ?
Nous sommes, dans le bassin méditerranéen, aux premières loges du dérèglement climatique et de la perte de biodiversité. Nous sommes directement concernés par les décisions qui seront prises prochainement. En cette rentrée particulière, dans un contexte sanitaire tendu et en parallèle de ce grand raout mondial, nous souhaitons rendre hommage et transmettre nos encouragements à toutes les associations, leurs salarié·es, leurs bénévoles mais aussi les nombreux collectifs, les activistes, les citoyennes et les citoyens qui oeuvrent au quotidien, souvent de façon discrète et bien loin des feux de la rampe, à la protection de la nature et de notre environnement, à l’amélioration de la vie sociale et culturelle, à la santé et à la solidarité entre personnes et entre générations – à toutes celles et à tous ceux qui se battent pour faire changer le système, nous souhaitons une bonne rentrée !
Changeons d’avenir est entré au Conseil municipal, avec deux élu.es dans l’opposition (Cyril Girard et Virginie Maris) et au Conseil communautaire avec un élu (Cyril Girard).
Sont disponibles sur notre site : les comptes-rendus des séances ainsi que toute l’information nécessaire pour assurer une veille vigilante et constructive concernant la vie des équipes municipale et communautaire.
Conseil communautaire du 5 juillet
Cyril Girard rend compte d’un conseil communautaire tenu à Saint-Martin-de-Crau, où il est question de subventions aux associations, de politique de la ville ou encore de la création d’un comité des partenaires et usagers des transports en commun.
Conseil municipal du 6 juillet
Financement des associations, audit sur les ressources humaines ou encore Campus connecté – Retrouvez tout ce qu’il y a à savoir sur le dernier conseil municipal dans le compte-rendu partiel et partiel de Virginie Maris.
Terra Fecundis à Marseille
Dans la longue bataille judiciaire contre les sociétés de travailleurs détachés dans l’agriculture (sociétés très sollicitées dans le Pays d’Arles), le tribunal correctionnel de Marseille a rendu début juillet un verdict fort : l’entreprise espagnole Terra Fecundis et ses trois fondateurs ont été reconnus coupables d’infractions de travail dissimulé, de dissimulation de salariés et de marchandage de main-d’oeuvre entre 2012 et 2015.
Le tribunal a jugé qu’ils avaient « mis en place ensemble et sciemment un business plan intégrant le recours généralisé à la fraude pour assurer leur profit tout en recourant à une main-d’oeuvre docile peu susceptible de revendiquer ses droits ».
Il a été reconnu que l’activité de cette société en France était « permanente et dépourvue de terme prévisible » alors que les cotisations sociales étaient versées en Espagne. Le préjudice pour l’URSSAF se monte à plusieurs dizaines de millions d’euros.
L’entreprise de travail temporaire Terra Fecundis, rebaptisée entre temps Work for All, a également été définitivement interdite d’exercer l’activité de travail temporaire et devrait désormais être privée du marché français, sauf jugement renversé en appel.
A noter que Terra Fecundis comparaîtra au printemps 2022 devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour des faits similaires pour la période 2016-2019 et sera, cette fois, accompagnée sur le banc des accusés par plusieurs exploitants agricoles ayant profité de cette main-d’oeuvre.
Il est malheureusement à noter que Terra Fecundis n’est pas la seule à exploiter des travailleurs détachés et que ce type de sociétés rentre dans un schéma plus global d’un modèle agricole tel que celui du maraichage intensif de tomates et melons en Camargue, porté par quelques magnats agricoles.
Contournement autoroutier d'Arles
Fin mai, le comité des élus du projet du contournement autoroutier d’Arles a pris acte des résultats de la concertation publique de l’hiver dernier et a validé le tracé des variantes nord proposées dans ladite concertation. Pour rappel cette dernière portait uniquement sur le choix de tracés par secteur, et non sur le projet de contournement, ce que nous avons toujours déploré. On retrouve toutefois dans les contributions écrites des citoyens de très nombreux avis opposés à ce contournement.
Les études réglementaires se poursuivent, en particulier en lien avec les milieux naturels, l’hydraulique et l’agriculture. Les groupes de travail thématiques avec des associations et organismes professionnels se retrouveront à la rentrée 2021 pour confronter leurs points de vue. Il reste encore de nombreuses lacunes dans les inventaires de biodiversité, de multiples incertitudes sur le devenir des réseaux hydrauliques et des interrogations sur les aménagement des échangeurs ou sur une zone d’aire de service.
Si la DREAL suit son calendrier prévisionnel, l’enquête d’utilité publique aura lieu fin 2022 ou début 2023.
En attendant cet hypothétique contournement, aucun aménagement n’est prévu pour réduire les nuisances déjà anciennes qui perdurent. Un responsable de la DREAL a expliqué lors de la présentation du bilan de la concertation, qu’au vu du modeste budget régional alloué pour ces aménagements, la DREAL estime que la traversée d’Arles n’est pas prioritaire par rapport aux autres dossiers régionaux. Cela fait donc plus de vingt ans que nous, Arlésiens, ne sommes pas prioritaires malgré un trafic journalier de près de 75000 véhicules (2,5 fois le trafic autoroutier moyen en France) et les nombreuses nuisances associées.
Il est dès lors assez cocasse de lire dans les objectifs du contournement autoroutier que celui-ci doit “contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des riverains” alors qu’aucun aménagement n’a été fait en ce sens depuis tant d’années. Ou comment laisser pourrir une situation pour que les habitants en viennent à vouloir un contournement autoroutier dévastateur de terres agricoles et naturelles…
Requalification de la RN113
Le projet de contournement autoroutier de la ville, mené par les services de l’État, est accompagné parallèlement par le projet municipal de requalification de la RN113 actuelle en boulevard urbain apaisé. A la condition que le contournement voie le jour. Tandis que des études techniques vont démarrer en fin d’année, une concertation publique va également être lancée en septembre à travers 3 réunions. La majorité municipale voit dans cette requalification le processus indispensable au désenclavement géographique et social de Barriol ou encore au développement économique de certaines parties de la ville, notamment pour son projet de port de plaisance. Elle est censée également être la clé de voute de la mobilité globale sur la ville et selon l’élue au transport “il n’y aura pas de réseau de bus performant sans requalification”. La base de travail est de transformer la RN113 actuelle pour y incorporer des voies de bus à minima, voire des pistes cyclables, le tout accompagné de verdissement, ce qui signifie, vu la configuration des lieux, un passage en 2 x 1 voie pour la circulation.
Sans remettre en cause la bonne volonté de la majorité municipale qui croit dur comme fer en ce projet pour améliorer la mobilité sur Arles, nous y croyons beaucoup moins. Notamment pour une question de chiffres : dans les rapports de la DREAL sur le projet du contournement autoroutier, les études prévoient en cas de contournement un trafic résiduel sur l’actuelle RN113 de 29600 véhicules/jour dont presque 900 poids lourds. A noter qu’en 2019, la circulation moyenne en France sur une portion d’autoroute était de 29800 vehicules par jour. Dans des rapports précédents de la DREAL, il était mentionné qu’en cas de requalification de la RN113 en 2 x 1 voie, on devait s’attendre à un trafic congestionné et un report de circulation en centre-ville. En effet comment imaginer qu’un tel trafic puisse se faire sur un axe réduit ? Les futurs projets de transports publics et le plan vélo de la municipalité pourront-ils faire baisser drastiquement le nombre journalier de véhicules ? Au vu des spécificités territoriales, des axes forts de circulation actuels, des projets locaux de développement de la logistique, même si les projets de mobilités à venir fonctionnent, les chiffres de trafic prévus sont tels que l’on part de trop loin pour que cette requalification ait l’efficacité souhaitée par l’équipe municipale.
Le risque est de se retrouver avec un contournement autoroutier à 2 km au sud de la ville, une 113 en mode boulevard congestionné quotidiennement et un centre-ville asphyxié par un report de circulation.
Vous pouvez participer à ces réunions de concertation, la première d’entre elle aura lieu le 27 septembre. Il suffit de vous inscrire via le lien suivant : https://vu.fr/requalification_RN113
Fibre excellence
En mai dernier, Cyril Girard, conseiller municipal et conseiller communautaire, participait, avec des membres de Changeons d’Avenir, à une manifestation devant l’usine Fibre Excellence à Tarascon, avec les riverains et les associations qui se battent pour faire condamner les patrons voyous de cette usine.
Cette unité de production de pâte à papier dépasse les seuils de pollution de manière récurrente, impactant les eaux du Rhône et l’atmosphère. Les dirigeants de l’usine agissent en pleine connaissance de cause, organisant sciemment la dégradation de leur outil industriel pour éviter de payer les redevances relevant de la taxe sur l’eau, et les amendes liées à la pollution. Les dirigeants font en même temps un indécent chantage à l’emploi pour toucher des financements publics, en négociant les normes environnementales, sociales et économiques.
Nous sommes évidemment solidaires des travailleurs dont la santé et la sécurité sont méprisés par la filiale Paper Excellence du groupe indonésien de Eka Tjipta Widjaja. Il est impensable de niveler les normes environnementales, les normes de sécurité et les acquis sociaux vers le bas pour permettre à quelques actionnaires de gagner toujours plus d’argent. ACCM a une commission sur cette problématique, dans laquelle siège le maire de Tarascon, mais nous ne savons même pas si une seule réunion s’est tenue depuis l’investiture du nouveau président d’ACCM et quelle est la position du nouveau Président. Tous les acteurs politiques veulent une solution pérenne, mais laquelle ?
Le 29 juin dernier, Cyril Girard a reçu, lors de sa permanence d’élu, les représentants du collectif “les flamants roses”. C’est ainsi que Changeons d’Avenir s’est associé à un communiqué repris plusieurs fois dans la presse.
Lâchée par Paper Excellence, qui était son actionnaire principal, Fibre Excellence avait été placée en redressement judiciaire depuis octobre 2020. Les salariés attendaient un éventuel repreneur pour en savoir plus sur leur avenir. Un seul candidat s’est déclaré : Paper Excellence ! Le 22 juillet dernier, le tribunal de commerce de Toulouse a accordé cette “auto-reprise”. Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette reprise est permise via la crise du Covid, une ordonnance de mai 2020 autorisant temporairement un entrepreneur à se porter acquéreur d’une société dont il a déposé le bilan.
Cette reprise est assortie de conditions posées par Paper Excellence. Après avoir fait baisser les salaires au printemps dernier, les actionnaires souhaitent réduire le coût de la main-d’œuvre de l’usine et seuls 90% des CDI resteraient.
L’actionnaire canadien souhaite également l’obtention de financements publics supplémentaires pour son projet de centrale électrique verte Biowatt (à base de déchets de bois) et la conclusion d’un nouveau contrat avec les fournisseurs de bois sur une durée de cinq ans. Alors que la direction de l’usine a été relaxée pour ses pollutions et condamnée à une simple amende de 10 000€, Paper Excellence a demandé aussi un moratoire de deux ans sur la mise en œuvre de nouvelles règlementations environnementales et a conditionné aussi cette reprise à des négociations favorables avec l’Agence de l’eau.
Devant les promesses d’investissement (environ 180 M€) du nouvel (ou ancien, c’est selon !) actionnaire, le tribunal de commerce de Toulouse a validé cette reprise. Mais comment croire les promesses d’un actionnaire qui n’a pas tenu ses précédentes et qui n’a rien fait pour mettre aux normes environnementales son usine depuis son achat en 2010 ?
Nous resterons vigilants sur la suite des évènements et resterons aux cotés des associations déjà engagées depuis longtemps dans ce dossier.
Agir pour le vivant
Du 22 au 29 août derniers s’est tenue à Arles la deuxième édition du festival Agir pour le vivant. Retour rapide et subjectif sur quelques aspects de cet évènement au statut et à la portée discutables.
1. Un festival ?
“Agir pour le vivant vise à organiser dans la durée un programme de réflexions et d’actions afin de repenser la manière avec laquelle l’ensemble du vivant se côtoie et notre façon d’habiter le monde aujourd’hui”.
Organisation, durée, programme, réflexions : il s’agit plutôt d’une somme de moments très sérieux et peu festifs (“débats, rencontres, ateliers, expos, films, résidences”), malgré une charte graphique très pop avec des couleurs vives, des goodies, des badges, des tote bags (qui ne sont pas du tout écolos en fait, désolé·e·s). En bref, un temps de réflexion immersive où chacun et chacune peut discuter avec les expert·es du vivant (en essayant de ne pas se tirer une balle face à l’horreur de l’état de la biodiversité ? non on reste op-ti-mis-tes ! C’est l’été après tout, y a du spritz au bar de la Croisière).
Si festival il y a en revanche, c’est un peu dans l’ambiance colo et dans le défilé de grands noms du moment associés à la cause écologique. Une centaine de noms généralement médiatiques, souvent édités par Actes Sud, des artistes, des journalistes, des chercheur·es, des penseur·es, des militant·es, parmi lesquel·les on retrouve Alain Damasio et Cyril Dion, Vandana Shiva et Eva Joly, Dominique Bourg et Laurence Tubiana, Patrick Boucheron et Marielle Macé, pour n’en citer que quelques un·es, ainsi que des représentant·es d’Alternatiba, On est prêts, Impact France et Wild Legal ou encore Greentervention. Dans un souci affiché d’exhaustivité et d’interdisciplinarité, on retrouve en effet un dialogue enrichissant entre différents points de vue. Mais si cela répond à l’un des trois objectifs annoncés sur le site internet de l’évènement (“rassembler, témoigner, agir et initier des réflexions à l’échelle européenne”), on peut se demander où est effectivement l’action… si ce n’est dans l’existence de l’événement lui-même.
2. Agir ?
L’événement répond à certaines attentes et critiques, faites lors de la première édition.
à la suite des critiques de plusieurs personnalités l’an dernier (voir l’Arlésienne), les sponsors ont été modifiés et sont nettement plus cohérents avec le sujet. On s’interrogera tout de même sur la présence de la Fondation Hermès et sur sa position face à la préservation du vivant (les veaux, vaches et cochons tués chaque semaine pour faire des sacs et des ceintures de luxe n’ont pas été invités, dommage).
un effort louable a été fait du point de vue de la présence de femmes (dont un prix pour les femmes engagées pour le vivant) et du point de vue de l’écriture inclusive, même si on est loin d’une parité parfaite : si 15 conférences/rencontres sont paritaires, plus d’une vingtaine restent dominées par des hommes et lorsque les femmes sont majoritaires (seulement 5 fois), l’une d’elles est souvent l’animatrice de cérémonie.
l’ancrage local d’un tel événement “descendu” à Arles était aussi attendu et on retrouve une attention particulière portée à la Camargue et au Rhône tant dans les activités/ateliers proposés que dans certaines thématiques. Dommage que les associations arlésiennes et locales n’aient pas été très présentes dans le débat, notamment autour des questions du Rhône, ou même du point de vue du traitement artistique des zones naturelles (on pense notamment au festival les Envies Rhônements).
en parallèle, l’ouverture extra européenne des intervenant·es comme des débats est également appréciable alors même que le territoire annoncé semblait plutôt centré sur l’Europe (“à l’échelle européenne”). Il est en effet temps d’élargir la réflexion vers les pays en réelle souffrance climatique, où la biodiversité est en chute libre, et la forte représentation durant l’événement de voix africaines est en ce sens une avancée majeure.
enfin, l’inclusivité touche aussi la prise en compte des nouvelles générations face aux grands pontes des débuts de l’écologie politique et philosophique. Les nouveaux outils médiatiques et les nouveaux modes d’activisme sont présents et fréquemment mentionnés.
Bref, tout va bien ? Penseur·ses, scientifiques, artistes et youtubeur·ses du monde entier se rassemblent pour une cause commune : le vivant, nous, vous, sans limites et sans frontières ?
Pas vraiment. Car si le sujet est bien amené par une armée de personnes de facto légitimes, la portée réelle de l’événement est en effet discutable. D’abord parce que l’intitulé même n’est pas sans rappeler un groupe de pression politique de la droite libérale (https://agir-ladroiteconstructive.fr/: “la fiscalité au service de la croissance, etc.”). Certes, le verbe “agir” est fort, il fait rêver les militant·es : oui, nous à gauche, on en a marre de parler dans le vide, on veut de l’action concrète ! Le programme est ainsi tentant : on pense, on parle mais surtout on AGIT ! De fait, l’action est bien présente dans le choix des sujets : on retrouve en effet un état des lieux de véritables actions en cours, à travers la présentation de personnes réelles, de tous bords, de toutes professions, engagées sur des sujets concrets et précis – comme l’attribution de droits juridiques à des éléments naturels ou encore la question de l’activisme et de sa place en démocratie.
Mais parler d’action(s), même si on le fait bien… est-ce agir ? S’informer des actions des autres suffit-il à susciter des vocations ? Rendre compte d’une initiative, est-ce en prendre une ? En quoi le festival lui-même représente-t-il une action “concrète et durable dans le temps et dans un territoire” ainsi que le présente le 2e objectif de l’événement sur le site internet ?
Malgré la richesse des sujets, et la profondeur des problématiques, leur forme semble souvent assez superficielle (la vie disparaît = ça craint). Les temps de parole restent diplomatiques (chacun son tour et pas trop longtemps) et le niveau de connaissance ou d’engagement du public n’étant pas connu des conférencier·es, les discours ne peuvent aller bien loin en une trentaine de minutes max. Face à une trentaine de gens du même milieu et de toute façon déjà ralliés à toutes ces merveilleuses causes, l’ambiance fleure l’autocongratulation déculpabilisante. On cherche en vain les convictions politiques, encore plus la volonté réelle de passer à l’action, parmi un public mondain, détenteur d’un pass conférence payant. On se demande d’ailleurs si cet argent ne pourrait pas être mis au service de ces superbes initiatives qui ont fait entendre qu’elles manquaient cruellement de moyens.
Le succès de l’événement flirte avec le rendez-vous des peoples du green. On vient pour boire un verre en écoutant à moitié une star de l’écologie-pas-trop-radicale, pour se flatter l’ego aux caresses de l’écologie bienveillante et se rassurer en se disant que finalement tout ne va pas si mal parce que les autres… agissent. Ouf !
3. Susciter l'intérêt ?
Par conséquent, le 3e objectif de l’événement est loin d’être atteint et remet en question toute la portée des interventions pourtant de qualité : “Susciter l’intérêt du plus grand nombre pour le vivant et la biodiversité”. En fait, le plus grand nombre s’en fout et on se retrouve encore entre nous, au pays de la famille Actes Sud (et ses bouquins vendus avec dédicaces, Agir pour le vivant se faisant salon du livre). On se retrouve entre nous, encore, dans cet entre-soi policé et homogène, entre Arlésien·nes, Parisien·nes et Suisses déjà convaincu·es, qui se connaissent souvent, se lisent mutuellement, se citent les un·es les autres.
Les résidences et les ateliers citoyens sont finalement peut-être les seules actions réelles résumées dans la séquence “la Fabrique du vivant” (non ce n’est pas un cours d’éducation sexuelle !) . “La Fabrique de l’action pour le vivant est une contribution à la recherche des moyens d’agir au sein des territoires, avec les entreprises, les organisations et les citoyens. Dans le cadre de résidences de travail et d’ateliers, Agir pour le vivant souhaite participer à l’élaboration de nouvelles méthodologies pour agir concrètement.” En revanche, ce moment étant à huis clos (entre-soi +++), il nous est difficile d’en évaluer la portée effective mais on peut penser que les débats seront peut-être les plus ancrés dans la réalité locale et les problématiques du temps présent. Quel dommage dès lors de restreindre la diffusion de ces moments…
4. Pour le vivant ?
Alors oui, le contenu est bien sûr louable : le vivant va mal, il faut le “penser”, le “célébrer” et enfin le sauver. Zut, nous qui avions passé l’été à nous réjouir de la canicule mortelle au Canada ! Et oui, Agir pour le vivant c’est un peu enfoncer les portes ouvertes de 30 millions d’amis. On nous rappelle que non, l’Homme n’est pas biologiquement supérieur aux autres espèces, que oui le vivant est riche et varié et que non ‘faut pas polluer, ça tue les hérissons et les petits oiseaux. Zut, nous qui étions persuadés qu’on vivrait mieux sans toutes ces bestioles ! Au milieu de ce catéchisme à la fois touchant et un peu ridicule – puisque, redisons-le, l’audience clairsemée est déjà une audience convaincue ! -, on met en avant, heureusement, quelques belles initiatives.
En voici trois à retenir :
répondre à l’appel du Rhône : un projet de mobilisation collective suisse pour la reconnaissance de droits juridiques au fleuve : https://www.id-eau.org/ et #AppelDuRhone lancement le 18 septembre.
défendre le vivant en s’entourant de juristes qui vont imaginer les lois de demain en s’appuyant sur la multiplication des jurisprudences : chacun·e peut ainsi devenir gardien·ne de la nature et trouver une voie concrète à sa portée pour défendre le vivant même si cela peut sembler insurmontable. Voir Marine Calmet et son ouvrage : Gardiens de la nature.
lancement de la nouvelle campagne de “On est prêts” : “Bienvenus en zone sauvage“: chacun·e étant concerné·e, chacun·e peut faire un don à un groupement d’associations qui oeuvrent pour le vivant.
Bon c’est bien joli, c’est même beau ces actions, mais avec tout ça on se retrouve à (encore) faire reposer les solutions à un problème global sur les petites épaules des gentil·les petit·es citoyen·nes et leurs petits gestes.
Pendant ce temps, Total et ses copains encaissent, polluent, délocalisent et défiscalisent : on rappellera que 100 entreprises sont responsables de 70 % de la pollution mondiale. On a l’air malin avec nos pétitions et nos conférences !
Après ce festival qui n’en est pas un, après ces actions essentiellement virtuelles et ces discours déjà entendus, reste en bouche un goût un peu amer : un goût d’à quoi bon. La culpabilisation a gagné en subtilité parce qu’on nous a bien dit que c’était possible et qu’on ne faisait pas assez et qu’on a bien compris pourquoi c’était quand même un petit peu bien la merde, et de plus en plus, malgré les efforts de gens merveilleux depuis cinquante ans… mais le vivant trouve toujours un chemin non ?
En tout cas, c’est bien le nouveau thème à la mode et la suite se passe à Marseille au Congrès de la Nature, même que Manu a fait l’inauguration. https://www.iucncongress2020.org/fr. Vous m’en direz des nouvelles !
Pour aller plus loin et écouter les captations de certaines conférences ou les podcasts : https://www.agirpourlevivant.fr/m%C3%A9dias
Les Luma Days se dérouleront les 16, 17 et 18 septembre à la Fondation Luma.
La fête des associations aura lieu dimanche 19 septembre. Après plus d’un an d’activité amputée, voire à l’arrêt, les associations reviennent sur le boulevard des Lices présenter leurs programmes dans une ambiance festive. Nous leur souhaitons de (re)trouver enfin leur public malgré toutes les difficultés qu’elles ont dû affronter ces derniers mois.
Pour nous retrouver à tout moment ou pour nous demander de diffuser un sujet dans notre newsletter : Notre site – http://changeonsdavenir.org/ Notre adresse électronique – Notre adresse postale – Changeons d’Avenir, 8 rue Diderot, 13200 Arles. Nos réseaux sociaux – Twitter – Facebook – Instagram
Et n’hésitez pas à adhérer à Changeons d’Avenir (10€ / TR : 5€) car oui, nous avons besoin de votre aide et de vos contributions, et par ailleurs, le nombre de nos adhérent.es fait aussi notre force politique.
Compte rendu partial et partiel de Virginie Maris. La séance peut être visionnée sur le site de la mairie et vous pouvez également consulter l’article de l’Arlésienne publié l’avant-veille.
Bon alors, un mois pour rédiger ce compte-rendu c’est beaucoup, mais!
c’était un mois de juillet, et comme vous le savez probablement, en juillet quand on redouble d’effort au boulot la journée pour partir l’esprit tranquille en août et qu’on vit à Arles, on a vraiment mieux à faire de ses soirées que de rédiger un compte-rendu de conseil municipal,
et quel conseil municipal ! Je crois qu’il a battu tous les records avec un bon 4h40 au compteur pour 55 délibérations, il m’en a fallu du courage pour me replonger dedans, croyez-moi…
Du coup je l’avoue, c’est un compte-rendu express que je vous propose exceptionnellement, certaine que vous également, vous aurez mieux à faire pendant ces chaudes journées d’été que lire des textes-fleuves déprimants sur la politique municipale.
Le conseil est à nouveau ouvert au public, mais il n’y a qu’une personne pour y assister (merci Andrée!), et les masques ne semblent plus obligatoires dans la salle. Je ne m’en plains pas et retire le mien sans regret. Il y a cinq absents dans la majorité et trois dans l’opposition.
La première délibération porte sur l’adoption des deux derniers comptes-rendus de séance, d’avril et de mai, permettant de résorber le retard que nous avions jusqu’alors. C’est l’occasion pour Mme Fort-Guintoli de prendre pour la première fois la parole afin de me tancer vertement sur l’une de mes prises de parole concernant le très inesthétique panneau “jardin paysagé” qui flanque le parc de l’espace Van Gogh et dans lequel je croyais voir une faute d’orthographe. Elle me signale que « les deux graphies [“paysager” et “paysagé”] sont admises par notre éminente Académie française ». Je vous en avais déjà parlé et j’avais moi-même admis mon erreur : paysager, paysagé, les deux sont acceptables même si l’usage privilégie le premier. Là, volant à ma rescousse, Jean-Frédéric signale au Maire que « nous n’avons pas le droit de commenter les procès verbaux. Il est précisé que nous ne pouvons intervenir sur ces derniers que si c’est pour apporter une correction ». Il invite donc le Maire à respecter et faire respecter son propre règlement intérieur. De Carolis, pas décontenancé pour un sou, nous apprend qu’il s’agissait bien d’une correction de la part de Mme Fort-Guintoli. Tout est bien qui finit bien et l’ambiance est installée. Pour mémoire, voici quand même l’extrait du règlement intérieur (dans l’article 24) :
VIE DE LA CITÉ
2 – Présentation et recommandations de l’Audit ressources humaines et organisationnel
La seconde délibération concerne la présentation de l’audit “ressources humaines”, le troisième commandité par la nouvelle équipe. C’est un cabinet d’audit parisien qui l’a réalisé pour une somme d’environ 36000 euros. Ils ont préparé un Powerpoint absolument illisible et sont bien décidés à respecter coûte que coûte le timing qui leur a été alloué. Du coup on nous remet une version écrite et on entre, en apnée, dans un long tunnel verbal : « enquête de climat social, objectivation des tâches, masse salariale, circuits de validation, delta de remplacement, lignes directrices de gestion, définition du style managérial de la collectivité… »
On apprend qu’il y a trop d’heures sup, trop d’absences mais aussi trop de titulaires et de jours de congés exceptionnels. C’est peu ou proue exactement ce qu’avait identifié la Cours régionale des comptes dans son dernier rapport que nous avons déjà évoqué dans un précédent compte-rendu, même si on nous explique que les méthodes de calcul sont un peu différentes.
A noter également : faible niveau de formation, pas de véritable politique RH, peu de polyvalence des agents…
On finit avec un ensemble de recommandations, où se glisse la très discrète et non commentée proposition de « mise en place d’un système de contrôle automatisé du temps de travail »… A quand le retour de la pointeuse… ? Il s’agirait également de mettre l’organigramme « en cohérence avec les priorités politiques du mandat qui s’ouvre »
Le fameux organigramme est alors présenté, bien que difficilement lisible, je vous le livre pour info :
Cyril demande alors la parole :
Bonjour à tous. Merci pour cette présentation très dense et pleine de termes techniques, pas toujours facile à saisir. C’est pour ça que j’aurais une petite demande de précision sur la troisième page de votre document, intitulée « des chiffres qui questionnent ». La formule est un peu ambigüe. Vous dites « une masse salariale supérieur de 8 millions d’euros, soit 215 ETP ou 80,9 ETP au regard des taux d’administration pour les villes de même de strate. » Alors je voudrais déjà signaler que Arles, malgré la strate en terme de population, est une ville particulière puisque c’est la plus grande commune de France et que c’est quelques fois un peu piégeux de vouloir comparer uniquement en termes de strates. Et je voulais que vous me donniez des précisions sur ces chiffres parce que, 215 ou 80,9 je ne comprends pas ce que vous voulez dire par là. Merci.
Alors il s’agit de deux méthodes, l’une qui se base sur la masse salariale et l’autre directement sur le nombre d’ETP par habitant. Momo Rafaï signale que cet audit est vraiment à charge contre les services et les agents municipaux et rappelle qu’une bonne partie des heures supplémentaires vient de ce que le personnel de Mairie est engagé dans l’accompagnement de nombreuses festivités, les rencontres, les férias. Il faut arrêter de privatiser et d’appliquer des logiques néo-libérales au service public.
Et hop, on conclut avec la rengaine habituelle : « ce n’est pas une charge contre les agents municipaux mais contre l’ancienne mandature qui n’a pas su faire les choses comme il faut et nous allons maintenant remettre la maison Arles en ordre ».
3 – Mise en œuvre du Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions, de l’Expertise et de l’Engagement Professionnel (RIFSEEP)
Celles et ceux d’entre vous qui ne sont pas dans la fonction publique (mais aussi celles et ceux qui sont fonctionnaires, mea culpa) ne vont probablement rien comprendre à cette délib. Honnêtement, je ne vais pas réussir à vous expliquer comme il faut de quoi il s’agit. En gros, quand on est fonctionnaire, on gagne un salaire auxquels s’ajoutent des primes et des indemnités (selon la fonction, selon le mérite, selon les circonstances mais aussi, un peu des fois, selon la tête du client…). Vous vous souvenez par exemple du fameux 13e mois de notre enfance, dont on n’entend plus parler.
Jusqu’à peu, c’était – essentiellement – un joyeux bordel, avec pas mal d’avantages acquis collectivement (par exemple, au niveau de la Mairie, la prime de Noël) mais aussi un manque de lisibilité et parfois, d’égalité. Je vous laisse vous informer sur ce nouveau régime qui a été mis en place par un décret en 2016. Il y a une obligation règlementaire de le mettre en œuvre dans l’ensemble de la fonction publique et sur ce coup, la Mairie n’a pas trop choix que de rattraper son retard sur ce dossier. Les gros enjeux seront ceux des négociations entre la Mairie, les syndicats et le personnel pour établir les modalités d’application de ce nouveau régime. Essentiellement, la Mairie s’engage à ce que cela n’entraîne pas de baisse de revenu.
Jean-Frédéric signale que l’objet de cette délibération est déjà passée en comité technique et que l’ensemble des organisations syndicales avait voté contre. Le règlement du comité technique stipule que si l’ensemble des organisations syndicales vote contre un projet de délibération, celui-ci doit repasser en comité technique avant d’être présenté en conseil municipal. Paule Birot-Valon répond qu’il n’y avait pas l’unanimité car une voix ne s’est pas exprimé. En tous cas, à lire les communiqués syndicaux qui ont suivi, ce n’est pas leur avis. On apprend que le maintien de revalorisation de la prime de fin d’année de 3 % qui était appliquée jusqu’alors n’était « pas garantie ».
Les élus de l’opposition votent contre et les élus de la majorité votent pour.
4 – ZAC des Ateliers – approbation des Comptes Rendus Annuels pour la Collectivité (CRAC) – années 2019 et 2020
C’est un compte-rendu de gestion présenté par Sophie Asport. C’est l’AREA Région Sud qui est en charge de l’opération d’aménagement de ce grand chantier du parc des ateliers (Fondation Luma, Grande halle, ENSP, Restauration de la Chapelle de Mouleyres et parc public de Bas Smeth). Six avenants ont été nécessaires depuis 2006.
Comme on aime bien les grands chiffres et que, dès qu’on s’approche des ateliers, ça devient difficile de compter le nombre de zéro, je vous livre le bilan global approximatif. Pour l’année 2019, 29 millions de dépenses et 28 millions de recettes. Pour l’année 2020, 32 millions de dépenses et 31 millions de recette. A moins d’un million près, c’est donc un budget équilibré. Là encore, je vous laisse faire le travail vous-même si vous souhaitez en savoir plus en consultant le compte-rendu de gestion fourni en annexe de ce conseil municipal.
Tout le monde approuve ce compte-rendu.
5 – Concession d’aménagement de la ZAC des Ateliers – avenant n°7 au traite de concession du 12 juin 2007
Ici, il s’agit de passer un 7e avenant à la convention mentionnée ci-dessus, afin de poursuivre et finaliser les aménagements du parc public, aménager le parcours piéton entre le parking et les visiteurs, et quelques autres aménagements et sécurisation. Ca fait des dépenses en plus et des dépenses en moins avec une minoration globale d’un million d’euros et on arrive à un bilan total de 39 millions dans cet avenant. OK.
Tout le monde accepte cet avenant.
6 – Convention de gestion du parc des ateliers
Troisième délibération concernant le parc des ateliers. Au départ il devait y avoir une association syndicale libre (ASL) avec Luma + ville d’Arles pour la co-gestion de ce parc. Finalement, les choses s’organisent un peu différemment, ça donne l’impression que la nouvelle équipe est un poil moins enthousiaste que notre ancien Maire, mais qu’à cela ne tienne, un cadeau comme ça, ça ne se refuse pas, hein!?!
Du coup chaque partenaire gère sa partie et on rééquilibre un peu à la fin. Donc quand vous vous promenez dans le parc, vous pouvez choisir de rester dans le seul jardin public ou d’aller vous promener chez Maja Hoffmann. Voici les plans, dans l’allée et autour du plan d’eau (partie orange) on est chez nous, autour de la Tour (en blanc) et au fond du jardin (en bleu) on est chez Luma.
Il faut tout de même se souvenir que passée l’heure de fermeture du « jardin public », c’est la Fondation qui reprend les manettes et qui dispose de l’entièreté du parc.
Il semblerait que la charge économique pour la ville soit inférieure à 50 000 euros. Momo Rafaï demande des précisions sur cette charge pour la ville, et notamment sur la charge salariale que ça implique (gardiennage, services techniques pour la gestion et l’entretien du réseau d’eau). Monsieur Para lui répond qu’il y a un SAV de trois ans sur l’entretien des espaces verts (pelouses, plantes, arbres etc) mais que sur le reste ça n’a pas encore été défini.
Je demande à mon tour la parole :
J’ai des demandes de précisions sur des informations que je n’ai pas réussi à trouver dans la convention elle-même. Je me demande d’abord, par rapport à ce coût estimé, il semble que cela soit un coût de gestion et maintenance en contexte normal. Je voulais savoir ce qu’il en était en termes soit d’assurance, soit de service après-vente dans le cas où il y aurait des impondérables. Ce petit plan d’eau est quelque chose de totalement expérimental, avec une machinerie assez lourde. Qu’en est-il de la prise en charge d’éventuelles réparations, pour les trois ans qui viennent mais aussi au-delà ? Ensuite je me demandais ce qu’il en était pour d’autres types d’opérations qu’on pourrait imaginer à venir, par exemple s’il devenait nécessaire de s’occuper de démoustication. Tout le monde s’inquiète un peu de ça. Amener une telle surface aquatique en plein centre-ville – moi je défends les zones humides donc j’en suis ravie – mais ça pourrait générer des désagréments pour les riverains. Comment se répartiraient les coûts dans cette éventualité ? Et enfin, qu’en est-il de la prise de décision dans le cas de demande d’occupation de l’espace public par des associations ou des citoyennes, des citoyens sur le périmètre qui est celui du jardin public. Est-ce que la Mairie reste seule décisionnaire pour délivrer des autorisations d’occupation de l’espace public dans ce jardin ?
C’est M. de Carolis qui me répond. Un peu à côté de la plaque : partage des coûts. Sur le plan de la « démoustification » (sic), on verra plus tard si le problème se pose. Pour l’usage, c’est la ville qui donnera son feu vert pour la partie qui concerne la ville. Là j’ai les yeux qui brillent et j’imagine déjà nos réunions publiques Changeons d’Avenir dans le parc. Retour rapide à la réalité « sans vouloir dénigrer un quelconque évènement, nous serons extrêmement attentifs à l’usage de cette partie, même publique » précise le Maire.
Tout le monde vote pour.
7- Modification des statuts de l’Office de Tourisme
Délibération technique qui autorise la tenue des comités de direction en distanciel ou hybride.
Tout le monde vote pour.
8- Rapport d’activité et de fréquentation 2020 de l’Office de Tourisme Arles Camargue
Point d’information sur l’activité de l’office du tourisme.
Cyril a une question sur les dates d’ouverture et signale que beaucoup de touristes au mois de mai ont cherché en vain des informations, l’office du tourisme étant resté fermé jusqu’au mois de juin. M. Abonneau confirme qu’ils ont essayé de profiter au maximum des aides de l’état.
9- Adhésion de la ville d’Arles au CoPaM
Un réseau méditerranéen de coopération autour de la culture et du patrimoine. Arles accueillera le centre administratif à Arles dans un lieu à définir ultérieurement. La mise à disposition d’un lieu constituera la contribution en nature de la ville à ce réseau.
Tout le monde est pour.
10- Convention de partenariat pour la célébration du 40e anniversaire de l’inscription d’Arles sur la liste du patrimoine mondial
Une discussion sur cette célébration et le budget de 100 000 euros dédié aux festivités, incluant une exposition temporaire au cloître Saint-Trophime, l’édition d’un catalogue et une exposition temporaire Lee Ufan aux Alyscamps.
Momo Rafaï déplore que ce budget soit pris en charge par l’Office du tourisme plutôt que par la ville, alors qu’il y aurait tant à faire pour développer le tourisme dans les villages et les hameaux.
L’opposition vote contre cette délibération, la majorité vote pour.
11 – Musée Réattu – Tarifs boutique et billetterie
RAS Tout le monde est pour.
12 – Convention de financement avec la Caisse des dépôts pour l’appel a projet « Campus connecté »
C’est Sylvère Bastien qui porte cette délibération. C’est un label attribué par le Ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur (pour info, mon ministère de tutelle) à des villes candidates (89 en France) pour mettre en place un « campus connecté ». Il s’agit d’offrir des locaux et un encadrement par un ou des tuteurs à des étudiants qui choisiraient de faire leurs études à distance sans quitter leur ville. Monsieur Bastien nous apprend que ce sont plus de 1800 formations qui seront proposées à Arles dès l’année prochaine.
C’est la Caisse des dépôts et consignation qui co-finance le dispositif avec la ville : deux salles à l’espace Van Gogh équipées de PC, de connexions haute débit ainsi qu’un encadrement par un tuteur pédagogique qui sera un agent de la Mairie. Le coût global est de 460 000 euros sur cinq ans, avec 250 000 euros pour la ville, 12 000 euros pour Aix-Marseille Université et la Banque des territoires (CDC) finance les 200 000 euros restants.
Sylvère Bastien conclut en rappelant que cela s’inscrit dans le programme de cette équipe qui s’est engagée à accueillir 1000 étudiants à Arles d’ici la fin de son mandat. Ah ben évidemment, avec l’enseignement à distance tout d’un coup ça risque de devenir plus facile à atteindre…
Je ne vous cache pas que c’est un sujet qui me tient beaucoup à cœur même s’il est passé plutôt inaperçu lors de ce conseil municipal et au-delà, car ce projet des campus connectés s’inscrit dans un programme bien plus vaste de sape systématique de l’université et de l’enseignement supérieur. Je prends donc la parole en ces termes :
Je souhaitais partager ma perplexité sur ce campus connecté et discuter avec vous de la place qu’il occupe dans le projet plus large qui est porté par la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis plusieurs années.
Je vous parle en tant qu’universitaire, qui enseigne et encadre des étudiants au CNRS et à l’Université de Montpellier depuis 12 ans.
Nous venons de traverser une épreuve sans précédent dans l’enseignement supérieur et la recherche. Si l’impréparation du printemps dernier a débouché sur une situation chaotique à de nombreux égards, la rentrée 2020 à permis à Madame Vidal, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche d’organiser une expérimentation grandeur nature de ce qui se préparait depuis plusieurs années : un grand virage vers la dématérialisation de l’enseignement. Le projet Campus connecté a été conçu dès 2017 comme une pièce maîtresse de ce basculement. Il s’agit d’imposer, au nom d’une certaine idée de l’égalité entre les territoires, le remplacement des cours magistraux par des cours à distance, et plus généralement de réduire massivement les investissements humains et matériels dans les universités pour concentrer les moyens sur certaines filières jugées plus prestigieuses ou plus profitables.
Après un an d’expérimentation contrainte, force et de constater que les conséquences sont catastrophiques. La continuité d’activité n’a pas été une continuité pédagogique comme on l’ont tant répété le gouvernement et les médias. Il ne s’est agit que de continuité technique.
Mais tout ce qui fait la relation pédagogique a bel et bien été frontalement détérioré :
– On en sort avec un niveau effarant de détresse psychologique et physique des étudiants du supérieur, au point que plusieurs organisations étudiantes et organismes de santé ont sonné l’alarme.
– Pour preuve également des taux de décrochage cette année encore jamais vus dans les universités, toutes filières confondues.
– Et enfin, du point de vue du personnel enseignant, cela fait un an et demi maintenant que nous sommes nombreuses et nombreux à avoir perdu toute motivation et tout enthousiasme pour notre métier qui est pour nombre d’entre nous un métier d’engagement et de passion qui est au centre de nos choix de vie.
En effet, le télé-enseignement est une aberration que conteste l’ensemble de la communauté universitaire, enseignants comme étudiants.
– Du point de vue pédagogique et intellectuel tout d’abord : l’université est par excellence un espace public de délibération et de circulation des savoirs, conditions même de la démocratie. C’est un lieu de socialisation, d’intelligence collective, d’émancipation. Penser qu’une vidéoconférence puisse se substituer à un cours magistral suivi de quelques échanges de mails, c’est ignorer complètement ce qu’il se passe réellement dans un amphithéâtre. Or, derrière ces campus connectés se cache l’injonction faites aux enseignants par leurs administrations et leur tutelle de transformer en profondeur leurs métiers afin qu’ils conçoivent leur cours de façon à ce qu’ils puissent être suivis à distance. Mais nous ne sommes pas des youtubeurs. Ce n’est pas pour parler à des webcams que nous nous sommes engagés dans une carrière académique.
– D’un point de vue de santé publique ensuite, nous avons aujourd’hui la preuve des conséquences délétères de la surexposition aux écrans : troubles de l’attention, du sommeil, pathologies musculo-squelettiques, sédentarité excessive entraînant des problèmes cardio-vasculaire et de l’obésité.
Les étudiants d’Arles sont à 50 minutes de train de deux des six plus grands pôles universitaires de France : Montpellier et Aix-Marseille.
Je veux bien croire que c’est animé par une volonté sincère d’accompagner au mieux les arlésiennes et arlésiens dans leur formations que cette candidature a été élaborée. Mais c’est aussi par souci pour eux que je déplore ce projet. Partir étudier dans une grande ville ou dans un pays étranger, ce n’est pas quitter la ville, mais c’est aller se nourrir de nouvelles expériences, de nouveaux réseaux de socialisation, de nouveaux horizons. Ce qui devrait nous occuper prioritairement pour le bien de la jeunesse arlésienne, ce n’est pas de lui offrir des cours en ligne ni la généralisation de ce qu’on appelle aujourd’hui des conditions d’enseignement dégradées, mais de lui permettre de revenir facilement s’installer dans leur ville enrichis de leurs expériences.
Je voterai contre cette délibération car je ne souhaite pas que notre ville se fasse complice de la politique brutale de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis plusieurs années. C’est parce que j’ai trop de respect pour les étudiants, pour l’enseignement et pour la jeunesse arlésienne que je refuse de valider ce projet de campus connecté.
Monsieur Bastien me répond que je n’ai pas compris le concept et que je fais un procès d’intention. Il m’affirme que ce campus connecté offre la possibilité pour les jeunes d’étudier dans un groupe, avec un tutorat, avec tous les avantages de l’Université. Il s’empêtre dans le jargon qui nous pourri l’existence au quotidien depuis une dizaine d’années, nous, enseignants et chercheurs, avec cette mode néo-managériale totalement vide de sens : parcours de formation individualisé, système de gestion de l’apprentissage, profil de l’apprenant, cours hybride présentiel-distanciel synchrone, relations formateur-apprenants…
Le gouffre est si profond entre nous que je renonce à me faire comprendre. Comment la Mairie trouvera-t-elle, probablement en son sein, un « tuteur » capable d’accompagner les étudiants arlésiens dans 1800 formations différentes, allant de la médecine à la littérature comparée ? Comment peut-on imaginer faire une licence en philosophie ou en histoire sans accès quotidien à une bibliothèque universitaire ? Et de quel aveuglement faut-il être victime pour croire que c’est principalement le prix du billet de train (soit 40 euros pour l’abonnement annuel sur l’ensemble de la région PACA) qui explique la faible présence des jeunes des quartiers dans les cursus universitaires ?
L’opposition vote contre et la majorité vote pour.
13 – Dispositif des Centres d’Animations Sportives (CAS) pour l’été 2021
RAS – tout le monde vote pour
14 – Reconduction de la carte « pass’sports » pour la saison sportive 2021/2022
RAS – tout le monde vote pour
15- Gratuité d’accès aux piscines municipales pour les personnes en formation aux métiers de la surveillance aquatique
RAS – tout le monde vote pour
16 – Fixation des tarifs des stages loisirs organisés durant les vacances d’été 2021
RAS – tout le monde vote pour
FINANCES
17 – Fixation des tarifs des droits d’entrée aux spectacles accueillis au théâtre d’Arles ou au théâtre antique pour le lancement de la saison 2021-2022
C’est Mme Claire de Causans qui porte cette délibération. Il s’agit de fixer les tarifs pour la saison à venir, tarifs en hausse par rapport à l’année précédente. Cyril prend la parole :
Nous nous abstiendrons de voter pour cette délibération. Vous nous avez promis de toucher toujours plus de public avec ce nouveau théâtre et on s’aperçoit qu’il y a une augmentation des tarifs de deux euros sur les tarifs normaux et les tarifs réduits. Ce tarif de 14 euros nous semble excessif ce public-là. Loin de nous l’idée de relancer la polémique sur le théâtre, on l’a eu mille fois ici, mais en l’absence de programmation, même si je sais que dans quelques jours nous aurons une idée plus précise de ce qui se passera au théâtre cette année, il nous apparaît compliqué de devoir fixer le prix d’une série de spectacles dont nous n’avons toujours pas la liste.
Comme toujours sur ce dossier, ce n’est pas l’adjointe à la culture mais le Maire qui prend la parole pour répondre. Il nous annonce que M. Edouard Baer a signé un contrat d’artiste associé et qu’il aura toute liberté pour travailler comme il l’entend au théâtre d’Arles.
Momo Rafaï profite de cette délibération pour remercier, non sans ironie, Mme de Causans d’avoir déprogrammer Tiago Rodrigues de la saison à venir, ce même Tiago Rodrigues qui a été nommé le matin même par la Ministre de la culture directeur du Festival d’Avignon. C’est sûr que sur ce coup-là, c’est un peu la zone…
L’opposition s’abstient et la majorité est pour.
Alors là je vais faire un grand bon parce que c’est beaucoup trop long. Pour les délibérations suivantes, de mémoire, il n’y a eu ni prise de parole, ni vote contre, ni abstention.
18 – Actualisation des tarifs de l’occupation du domaine public communal 2021
19 – Action Cœur de Ville – convention de partenariat avec ENEDIS
20 – Restauration des archives communales – demande d’aide financière auprès de la DRAC
21 – Numérisation des archives communales – demande d’aide financière auprès de la DRAC
22 – Demande de subvention à la DRAC dans le cadre du dispositif « Relançons l’été en spectacles » pour une tournée du spectacle « Sur mon chemin… » de la Compagnie « Qui-Bout ! » dans six crèches de la commune
23 – Restauration des tours et des remparts de la Cavalerie – demandes de subventions
24 – Contrat de ville – subventions 2021
25- Étude de désimperméabilisation des cours d’écoles – demande de subventions
Il s’agit d’enlever du bitume dans les écoles. L’école des Alyscamps est déjà concernée et une étude va permettre d’identifier les premières écoles qui pourraient bénéficier et proposer des solutions techniques appropriées. Ça faisait partie de notre programme. On est ravi.
Tout le monde est pour.
26 – Travaux de proximité 2021 – seconde programmation – Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône – Ville d’Arles
27 – Convention entre l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la Ville d’Arles concernant le financement du centre de vaccination contre la Covid-19
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
28 – Requalification de la RN 113 – demandes de subventions
Présentée par Marie-Amélie Coccia, cette délibération concerne l’étude de requalification de la RN113. Elle commence par rappeler tout le bien qu’il nous faut attendre du contournement autoroutier et annonce que la requalification de la 113 est la pièce maîtresse d’un projet plus large qui va « urbanisme recouturé, une politique sociale intégrante ainsi qu’un projet de mobilité performant ». On retiendra quelques belles métaphores, quand il est par exemple question de mettre en œuvre « une action visant la métamorphose positive d’une ville qui étouffe d’être une jonction inadaptée et dangereuse pour le trafic qui l’éventre ». Le coût de l’étude est estimé à 366 000 euros. Le lancement de cette étude aura lieu le 13 juillet au CCI d’Arles. Avec tout ça, difficile d’être contre, mais comme on est d’indécrottables opposants à la bagnole, et plus encore au contournement autoroutier, on se sent en devoir de mettre quelques bémols à cette présente bien manichéenne de la situation. Cyril s’exprime ainsi :
On a déjà débattu longuement de ce contournement, mon intervention ne va pas surprendre grand monde. Je me permets de prendre mes distances avec l’introduction de cette délibération qui voudrait que la création de ce contournement autoroutier n’apporte que bonheur et prospérité au territoire arlésien. Sur le développement économique local, à part permettre à de grands groupes internationaux de faire circuler des camions de marchandises produites à 12 000 kilomètres d’ici, c’est un modèle de développement qui ne nous semble pas particulièrement propice au pays d’Arles et il n’y a rien à attendre de ce modèle de développement à moyen terme. Pour l’amélioration de la qualité de vie, de nombreux aménagements (murs anti-bruit, réduction de la vitesse, revêtement spécial) auraient pu depuis longtemps contribuer à cette amélioration mais l’État, qui porte ce projet, a préféré prendre les arlésiens en otages. Quand aux perspectives d’un meilleur fonctionnement du centre-ville, évidemment ça reste pour le moment très théorique mais ce qui est sûr c’est que ce tronçon permettra une continuité autoroutière Espagne-Italie, c’est d’ailleurs sa seule fonction, être au service de ce modèle.
Permettez-moi de replacer ce projet dans un contexte global et national. Il y a quelques jours la plus haute juridiction administrative française, le Conseil d’État, a donné neuf mois à l’État pour prendre des mesures afin de lutter efficacement contre le réchauffement climatique, suite à une saisine de la commune de Grande-Synthe en 2019, confirmant le sens d’une précédente décision : « neuf mois pour prendre toutes les mesures utiles pour atteindre l’objectif de baisse de 40 % des émissions de GES d’ici 2030. Les trajectoires actuelles de la France ne lui permettent pas de respecter ses engagements dans le cadre de l’Accord de Paris alors même que l’Union Européenne s’apprête à s’engager sur des objectifs encore plus ambitieux. Et ce projet, on peut le tourner dans tous les sens, il nous éloigne de nos obligations et de nos engagements. En attendant, et parce qu’on avait soigneusement évité de trop en parler, les arlésiens vont commencer à payer l’addition de ce projet. Une première étude de programmation et d’aménagement, une stratégie d’AMO qui se monte à 305 000 euros (hors taxe). Les études fournies par la DREAL dans le cadre de la concertation publique de l’hiver ont déjà montré que cette requalification allait générer un afflux de véhicules au centre-ville au niveau de Trinquetaille, de la rue Gambetta et du boulevard Georges Clémenceau. Donc je pense que l’ambition de soulager ou de mieux vivre à Arles risque au contraire d’être handicapée par ce projet. On en n’est même plus à discuter d’une deux fois une voie ou d’une deux fois deux voix puisqu’avec 30 000 véhicules par jour sur la RN113, soit plus que la moyenne d’une autoroute française, il y a peu de chances que cette requalification ressemble aux photos avec des arbres et des piétons qui circulaient gaiement à quelques mètres des véhicules que, de manière peut-être un petit peu ironique, on nous a fourni pour nous vendre cette requalification.
Et enfin, je constate dans la délibération qui est intitulée « demande de subvention » qu’on nous demande en fait de bien vouloir approuver la réalisation de cette étude pour la requalification, donc cette étude à 305 000 euros. Et la formule qui suit, si elle n’était pas triste, elle serait amusante : « autorisant le Maire à solliciter auprès des services de l’État, DREAL qui a promis une aide dont on ignore le montant, et des collectivités territoriales des aides financières au taux le plus élevé possible. Donc pour le moment il n’y a absolument personne, en tous cas, aucun montant d’aucune aide possible signée ou concrète pour aider la ville à porter cette première étude qui, je le rappelle, sera certainement le début d’une longue série de travaux, et l’addition sera évidemment pour les arlésiens. Pour toutes ces raisons il nous apparaît inopportun de voter avec vous cette délibération et nous voterons contre.
Jean-Frédéric Déjean s’exprime également pour déplorer la méthode, avec des frais déjà engagés alors que nous n’avons aucune visibilité sur les cofinancements possibles et une consultation qui démarre en plein milieu du mois de juillet. M. Rafaï demande quel service pilotera cette étude. On lui répond que c’est l’urbanisme en transversalité avec les autres services et avec l’ACCM.
Bien qu’avocate zélée de ce projet de contournement, Mme Coccia semble néanmoins partager avec nous le souci « que le contournement autoroutier ne constitue pas un aspirateur à camion » et signale sa participation à différentes dynamiques de développement du fret : table-ronde de rénovation de la gare de triage de Miramas qui va permettre de faire passer les wagons quotidiens de 300 à 4000 par jour ; réunions où l’on discute de la création d’une plate-forme de fret ferroviaire à Saint-Martin-de-Crau qui a aussi pour objectif de favoriser le report modal de transport de marchandises avec le fluvial…
L’élue aux transports et à la mobilité considère toutefois que seul le contournement est en mesure de régler les problèmes de congestion du trafic que l’on vit en ce moment et qui obligent de nombreuses arlésiennes et arlésiens à passer des heures dans leur véhicule pour se rendre au travail. Et là, moi, je décroche. Si on met en place un grand projet de fret pour réduire drastiquement le nombre de camions sur la route, et si, comme il en est question depuis le début de ce mandat à la ville et à la l’ACCM, un projet urbain ambitieux de mobilités douces et collectives est mis en œuvre, il devrait y avoir beaucoup moins de voitures et de camions sur la RN113. Et donc le problème de congestion devrait être en partie réglé, non ? Donc soit on considère que ces projets de fret et de mobilité douce sont voués à l’échec et que le trafic va continuer à augmenter, et dans ce cas le contournement semble inévitable (et alors, on nous enfume un peu avec toutes ces réunions, non…?), soit on s’attèle véritablement à réduire le trafic, on en fait LA priorité à toutes les échelles territoriales et on verra bien quelles solutions techniques (réduction de vitesse, murs anti-bruits, revêtement et pourquoi pas péage ou interdiction aux PL) il conviendra de mettre en œuvre pour le trafic résiduel.
Ici, Mme Coccia partage la posture de la DREAL, et donc de l’État, à savoir un double discours : il y n’y a pas d’autres solutions que le contournement car il y a trop de trafic MAIS nous allons en même temps tout faire pour réduire le trafic.
Cyril et moi votons contre, le reste de l’opposition s’abstient et l’ensemble de la majorité vote pour cette délibération.
29 – Vente de l’ensemble immobilier « ancienne Ecole Portagnel » à la S.A.S Momentum – modification des délibérations n°2018-0215 du 26 septembre 2018 et n°2019-0052 du 27 mars 2019
Il s’agit principalement de mettre en conformité de précédentes délibérations, votées par la précédente mandature et qui permettaient la vente de l’ancienne École Portagnel aux « Napoléons », d’abord en partie (2018) puis finalement en totalité (2019). Une vente à 452 000 euros pour le futur « Médicis de l’innovation » à cette association qui se présente sur son site comme « une communauté ouverte de femmes et d’hommes animés par ce partage et la volonté de promouvoir une innovation vertueuse, éthique et qui profite au plus grand nombre. ». Alors attention, quand on dit « communauté ouverte » c’est dans un sens… formel ! Car l’adhésion donnant droit à la participation au « sommet arlésien » coûte entre 3200 et 5500 euros, disons que c’est ouvert… un peu mais pas trop quand même ! Je laisse celles et ceux qui ont vu déambuler dans les rues d’Arles la bande de publicitaires et entrepreneurs flanqués de leur énorme badge jaune prendre « du plaisir » dans les monuments patrimoniaux de la ville (dîners aux Alyscamps, soirées aux arènes, cérémonie d’ouverture sur la place de la Mairie) se faire un avis par eux-mêmes…
Et juste pour le plaisir justement, je vous livre un des flyers publicitaires des ces petits empereurs d’un nouveau genre annonçant leurs retrouvailles estivales arlésiennes :
Bon, ben voilà : Arles qui devient la safe zone des jeunes entrepreneuses et entrepreneurs branchés, en plus du terrain de jeu des ultra-riches, de la place-to-be de l’élite artistique mondiale et de la pépinière à transitions des éditeurs les plus écolo de France… On se demande ce que les ploucs que nous sommes vont bien pouvoir continuer à faire dans cette ville, si ce n’est le service ou le ménage pour ces visiteurs huppés, ou alors porter la coiffe et le fichu afin d’ajouter à ce beau décor une touche pittoresque de couleur locale… Désolée, je m’égare, revenons à nos moutons, en cette terre de pastoralisme écrasée de soleil et balayée par les vents, c’est de circonstance. Oups !
30 – Acquisition foncière par le conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres d’un terrain situé au lieu-dit Giraud et Tourtoulen – avis de la commune
On est très content, un beau morceau de ripisylve avec plein d’espèces qui vient agrandir la zone qui se trouve de fait protégée par cette acquisition foncière. Eh bien oui, des fois on est content, alors il faut le dire (même si ce n’est que sur 1/55e des délibérations!).
Là, c’est le moment où je soupçonne celles et ceux d’entre vous qui ne se sont lancé dans la lecture de ce compte-rendu QUE pour tout savoir de l’attribution des subventions aux associations et des débats qu’elles ont occasionné de s’impatienter pour de bon. Du coup, je vous propose de sauter directement à ce sujet qui était en effet le point d’orgue de ce conseil. On survole donc :
31 – Pont de Crau – élargissement du Chemin de Servannes – acquisition d’un terrain
32 – Mas-Thibert – Chemin d’Antignac – régularisation du passage d’une canalisation ENEDIS dans la parcelle communale cadastrée IS 158
33 – Albaron – Acquisition de terrains à vocation publique
34 – Adhésion de la SEMPA à la Société Anonyme de Coordination des EntreprisesPubliques Locales Habitat Aménagement et Coopération des Territoires, dans le cadre de sa mise en conformité avec la loi Évolution du Logement de l’Aménagement et du Numérique, article 81
35- Octroi d’une garantie partielle d’emprunt à 3F Sud, pour le financement de l’opération de logement social intergénérationnel « Résidence Arabelle » rue Barbaroux
ADMINISTRATION GÉNÉRALE
36 – Retrait de la Communauté d’agglomération Terre de Provence du Syndicat Mixte du Vigueirat de la Vallée des Baux (SMVVB)
37 – Adhésion à la convention de partenariat de l’UGAP avec le département des Bouches-du-Rhône et la Métropole Aix Marseille Provence
38- Précisions sur le mode de calcul de l’indemnité des élus
RAS, apparemment un truc d’écriture sans enjeu véritable.
Bon, ça y est, on passe finalement aux attributions de subventions, après quelques propos liminaires :
Il s’agit pour le Maire de présenter la mise en œuvre de « la gestion responsable » des finances de la ville. On nous explique que les arbitrages ont été faits en prenant en compte la situation particulière de chaque association, en fonction de leurs activités, leur trésorerie, leurs besoins etc.
Jean-Fédéric Déjean demande la parole à la suite de l’introduction du Maire à cette série de délibérations portant sur les subventions aux associations. Il rappelle que le budget prévisionnel signalait une baisse de 200 000 euros. Or d’après son estimation, on observe une baisse des subventions de fonctionnement de 400 000 euros, ce qui est largement supérieur à ce qui avait été annoncé lors du budget prévisionnel, et qui laisse envisager une baisse totale en fin d’année qui se situerait entre 500 000 et 600 000 euros, soit près de 20 % en moins par rapport aux années précédentes :
Complexification et politisation des dossiers de demandes de subventions
Refus de la Mairie de financer certaines associations
Plus de 60 associations voient leur subventions diminuer.
Plus de 75 associations ne touchent plus rien cette année.
Aucune information ne leur a été communiqué, et même celles qui reçoivent une subvention n’ont eu aucune information jusqu’à aujourd’hui, mi-juillet.
On nous répète que la baisse est surtout due au fait que les associations, dans leur grand sens de la responsabilité, soit n’ont pas demandé d’argent parce qu’elles n’en avaient pas besoin, soit on demandé beaucoup moins. « Arles va mal, je suis un Maire sans doute trop responsable mais je fais attention. Nous devons faire des efforts. »
Cyril prend ensuite la parole en ces termes :
Je voudrais rappeler, malgré toutes vos déclarations de bonne volonté, le timing particulier – je vous ai déjà fait la même remarque hier en conseil communautaire – qui fait que vous avez fait traîner jusqu’au mois de juillet, nous sommes au septième mois de l’année, la distribution de ces subventions et je reste persuadé que le but était de ne pas annoncer de mauvaises nouvelles avant les élections départementales auxquelles Mme Graillon, M. Alvarez, Mme Aillot et vous-mêmes étiez candidats ; et que c’est quand même une sacrée marque de mépris à l’endroit de ces associations et notamment des associations culturelles – la saison a déjà commencé. Attendre le septième mois pour savoir un petit peu comment elles vont pouvoir continuer à travailler. Dans cette période qui a été particulièrement difficile depuis un an et demi, vous avez ajouter de la difficulté à la difficulté. Quant à faire de l’économie, on s’aperçoit au travers de votre programme global que ce sont surtout les arlésiens qui vont faire des économies et que votre programme au contraire, plein d’ambitions, sera beaucoup moins économe que bien des programmes des années précédentes. Et enfin, une dernière remarque, même par rapport à la mise à disposition des documents, on était habitués, sur les dossiers qui ont trait au budget, à avoir des éléments de comparaison avec les années précédentes pour travailler plus efficacement, ce qui nous a manqué, et nous avons dû faire la demande aux services de la Mairie pour retrouver des éléments des années précédentes. Cela aurait été un petit peu plus fairplay de pouvoir nous appuyer sur l’historique car finalement c’est une histoire qu’on raconte au travers de ces subventions pour en faire la critique plus facilement. »
L’ensemble de l’opposition vote contre ces attribution de subventions, pour marquer notre désaccord tant avec le calendrier, la méthode et la baisse des montants, en particulier dans les secteurs de la culture et de l’environnement.
39- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Développement économique, Commerces et Artisanat
40- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Divers
41- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Traditions et Tauromachie
42- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Agriculture
43- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Patrimoine
44- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Transition écologique, Biodiversité, Espaces naturels
Sur cette délibération, Cyril intervient :
Il n’y a aucune surprise, je ne cesserai de défendre les projets qui touchent à l’environnement, et notamment les Marais du Vigueirat auquel nous sommes tous attachés. Je remarque qu’en saucissonnant les intitulés des associations, ça permet de mieux faire passer les choses puisque vous disiez tout à l’heure, Monsieur Jalabert, qu’au niveau des aides à la solidarité et à l’économie rien n’avait bougé. Mais qu’est-ce que c’est que le projet des Marais du Vigueirat à Mas Thibert, si ce n’est un projet de solidarité et d’économie. C’est même cela avant d’être un projet d’association de protection de la biodiversité, même si effectivement c’est sa mission première. J’ai entendu hier beaucoup de choses qui m’ont fait me replonger dans les archives des Marais du Vigueirat, parce que vous allez encore me dire que les Marais du Vigueirat se sont placés dans une situation économique tout seul et à partir du moment où ils sont de très mauvais gestionnaires, on ne peut continuer à les aider au niveau des montants sur lesquels ils avaient été financés les années d’avant. La subvention de la ville en 2019 était de 130 000 euros, c’était 204 000 euros l’an dernier et on se retrouve aujourd’hui avec un financement de 80 000 euros, donc on voit que pour cette association l’aide apportée par la Mairie s’écroule. Moi, j’aurais accepté, toléré que pour les associations de protection de la nature la baisse soit comme pour beaucoup d’autres associations de 10 % ou 15 %. Là c’est un véritable coup de massue pour le Vigueirat. Cette structure a perdu, entre 2015 et 2020, 430 000 euros d’aide de l’État. Elle a perdu sur la même période 226 000 euros d’aides de la Région et 24 000 euros d’aides du département. Donc la situation économique du Vigueirat. C’est une structure qui porte des délégations de services publics et qui est forcément très liée au financement public. Sur les années précédentes, l’ACCM a tenté, et la ville, de compenser cette baisse. On avait à faire à une équipe municipale qui croyait à un projet, qui avait compris que c’était un projet de territoire de développement économique en plus d’être un projet de protection de l’environnement. Aujourd’hui on a affaire à une équipe dont la doctrine n’est plus la même par rapport à cette structure et on a décidé, à un moment où le Vigueirat subit des transformations, que ça soit au niveau de la direction, que ça soit au niveau de la gouvernance, où il a plus que besoin de soutien, eh bien de lui en porter encore moins. Je déplore vraiment cette baisse énorme de financement et la mise en danger que ça génère pour les salariés et pour les gens qui travaillent au développement de ce projet. Je constate également pour le CPIE, le Centre permanent d’initiation à l’environnement, une baisse de financement de moitié puisqu’on passe de 40 000 euros à 20 000 euros. Le CPIE c’est un acteur central de l’éducation à l’environnement, qui fait partie d’un réseau national de 80 structures associatives, qui a pour objectif de faciliter la transition écologique par le développement d’une citoyenneté éclairée et responsable, qui intervient sur des thèmes transversaux, comme l’alimentation, sur des thèmes géographiques comme le Rhône, qui transcende nos limites administratives mais qui impulse et essaye d’éduquer les citoyens de demain à cet enjeu majeur qu’est la protection de l’environnement. Je rappelle que c’est huit équivalents temps plein qui travaillent au CPIE. Donc ces deux exemples me permettent de dire que malgré tout ce que vous dites, les problématiques environnementales dans un contexte global et local, qui devraient au contraire nous interpeller, nous sommes dans un delta, la proximité de la mer avec les changements climatiques, la hausse du niveau marin devrait nous interpeler, les études universitaires nous prouvent que la qualité de notre environnement est le premier levier économique du territoire. Ça devrait nous obliger à plus d’ambition, et pour des raisons qui me surprennent encore – mais ce sont vos choix – les structures qui travaillent sur ces thèmes, sur ces enjeux et sur ces thématiques ne sont pas traitées à leur juste valeur et elles vont souffrir encore plus demain de vos arbitrages. »
Mme Balguerie-Raulet répète ce qu’elle lui a répondu semble-t-il à l’ACCM. Oui il y a eu une baisse des subventions pour les Marais du Vigueirat. Le groupe SOS a prêté 500 000 euros qui devront être remboursés. Les Marais du Vigueirat doivent revoir leur modèle économique, mettre en adéquation leurs missions et leur contraintes, déficit de gestion, etc, etc… Quant au CPIE, il a d’autres sources de financement que la ville donc c’est ok pour eux.
45- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Éducation – Jeunesse
46- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Villages et Quartiers
47- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Culture
Cyril signale les baisses très marquées de certaines associations : Attention culture (pour Convivència) qui a accueilli une quarantaine de groupes et d’artistes qui chantent en Provençal ou en Occitan. Il s’interroge sur la facturation de l’occupation de l’espace public qui a conduit à l’annulation du festival cette année et aimerait savoir si les nombreuses manifestations taurines qui ont lieu dans et autour des arènes sont sujettes à cette même facturation. Il mentionne également deux associations qui voient de très grosses baisses de financement : Andromède (pour le Cargo de Nuit) et l’Association du Méjean qui ont tous deux vu leur subvention diminuée de moitié.
48- Attribution de subventions aux associations exercice 2021 – Seniors
49- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Solidarité
50- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Jumelages
51- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Prévention
52- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Devoir de mémoire
Je conclue cette longue séquence de votes « contre » pour expliquer comme il nous en coûte de ne pas approuver ces aides à des associations auxquelles nous sommes, pour la plupart, fortement attachés ; et j’insiste sur la difficulté que nous avons eu à préparer cette séance sans information synthétique sur la répartition de ces financements et sur leur évolution dans le temps.
53- Attribution d’une subvention exceptionnelle à l’Association « Faire Monde » pour l’organisation du Festival Octobre Numérique – exercice 2021- Culture
54- Attribution d’une subvention complémentaire au Tennis Club Raphélois
COMPTE RENDU DE GESTION
55- Compte rendu de gestion – décisions prises en vertu de l’article l. 2122-22 du code général des collectivités territoriales
Probablement trop fatigués pour demander des comptes sur les comptes ou poser des questions diverses, l’ordre du jour est épuisé. Moi aussi. Il est temps de retrouver Arles, les rencontres, les terrasses, les expos et les parisiens en goguette…
Compte rendu partial et partiel de Cyril Girard. La séance peut être visionnée sur le site de l’ACCM, bien qu’un petit problème technique vous privera d’une partie de ce plaisir pour une dizaine de minutes.
Ce dernier conseil communautaire de l’année scolaire a été « décentralisé » à Saint-Martin-de-Crau. Dans cette nouvelle configuration, les élus de l’opposition se retrouvent en fond de salle ! Heureusement ou malheureusement, les vacances ont déjà commencé pour de nombreux élus, puisque dix sont aux abonnés absents. C’est Mandy Graillon qui fait l’appel et les torpeurs matinales se dissipent rapidement. Dans nos rangs aujourd’hui, seuls Mohamed Raffaï, Dominique Bonnet et moi-même sommes présents.
Une fois les quelques mots d’introduction prononcés, personne ne revient sur le compte rendu du conseil précédent, mais je pose une première question, lors des délibérations du Président, sur le contenu du Programme de Réussite Éducative menée par ACCM. Pas de réponse dans l’immédiat mais la promesse que les documents sur ce programme me seront fournis, comme à l’ensemble des conseillers communautaires. Nous entamons l’ordre du jour que voici :
N°1 : Direction générale / Adhésion de la Sempa à la Société Anonyme de Coordination d’habitations à loyers modérés (S.A.C.) Habitat, Aménagement et Coopération des Territoires (H.A.C.T.)
N°2 : Services techniques / Avenant n°1 – Marché 2021-014-04 – Mise à niveau de la déchèterie de Trinquetaille sur la commune d’Arles Lot 4 : espaces verts
N°3 : Déchets Ménagers et Assimilés / Contrat territorial pour le mobilier usagé avec l’éco-organisme Eco-Mobilier – Signature de l’avenant N°1
N°4 : Services techniques / Accord-cadre à bons de commande pour les travaux sur les réseaux d’eau potable, d’assainissement et pluvial et travaux d’amélioration ou mises aux normes des ouvrages d’eau potable et d’assainissement sur le territoire communautaire – Attribution marché n°2021-001
N°5 : Politique de l’eau / Commune de Saint-Pierre-de-Mézoargues / Approbation zonage d’assainissement des eaux usées collectif et non collectif suite à enquête publique
N°6 : Assainissement / Avenant au règlement du service d’assainissement non collectif – Cahier de prescriptions pour étude de sol et définition de filières
N°7 : Politique de l’eau / Règle d’attribution des attestations de conformité des installations en assainissement non collectif – territoire communautaire
N°8 : Eau potable, assainissement des eaux usées et eaux pluviales urbaines / Convention de transfert amiable au domaine public des réseaux du lotissement « Les Jardins de Juliette » à Tarascon (13150)
N°9 : Politique culturelle / octroi d’une subvention à l’association Paroles Indigo et à l’association Phare
N°10 : Économie / Attribution de subventions aux associations
N°11 : Économie / Approbation de la convention cadre 2021-2023 et de la convention annuelle d’objectifs 2021 avec la chambre de métiers et de l’artisanat de la région Provence Alpes Côte d’Azur
N°12 : Économie / Festival Octobre Numérique : attribution de subvention à l’association Faire Monde
N°13 : Insertion Emploi / Programmation 2021 du Plie
N°14 : Politique de la ville / programmation contrat de ville / proposition de financements 2021 : 1ère tranche
N°15 : Politique de la ville / Proposition de financements 2021 “hors contrat de ville” : prévention de la délinquance et solidarité territoriale
N°16 : Mobilités et déplacements / Convention relative à l’octroi de l’aide aux transports sur le réseau de transports urbains à destinations des bénéficiaires du RSA soumis à l’obligation de contractualisation et titulaires d’un contrat d’engagement réciproque
N°17 : Mobilités et déplacements / Convention de délégation de service public relative à l’exploitation du réseau de mobilité communautaire – avenant 3
N°18 : Mobilités et déplacements / Création du Comité consultatif des partenaires et des usagers
N°19 : Finances / Opération de 67 logements locatifs sociaux “L’Oustaou” à Saint-Martin-de-Crau portée par UNICIL : octroi d’une garantie partielle d’emprunt
N°20 : Finances / Opération de 34 logements locatifs sociaux “La bergerie” à Saint-Martin-de-Crau portée par UNICIL : octroi d’une garantie partielle d’emprunt
N°21 : Habitat / Attribution de subventions compétence sociale de l’habitat
N°22 : DSIT / Mise à disposition des données Flux Vision Tourisme : convention relative au partenariat entre Provence Tourisme et la communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette
N°23 : Promotion du Tourisme / Attribution de subventions 2021
N°24 : Ressources humaines / Organigramme des services communautaires
N°25 : Ressources humaines / Mise à jour du tableau des emplois
N°26 : Ressources humaines / Avenant n°1 à la convention-cadre pour la création de services communs entre ACCM et la ville d’Arles
N°27 : Ressources humaines / Mise à jour de la délibération relative au régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel (RIFSEEP)
N°28 Ressources humaines / Attribution d’une subvention à l’association Atelier mix.
Les huit premières délibérations n’amèneront que peu de remarques, s’agissant surtout de délibérations d’ordre réglementaire. Un condensé de langage technocratique pour certaines…
Patrick De Carolis : « La première délibération concerne l’adhésion de la SEMPA à une société anonyme d’animation et de coordination à loyer modéré dite SAC, vous savez que le loi du 23 novembre 2018 portant évolution du logement de l’aménagement et du numérique, c’est à dire la loi ELAN, défini dans le chapitre premier du titre relatif à la la restructuration du secteur, un processus de réorganisation de ce secteur, un organisme, nous devons ainsi à compter du début d’année, de janvier 2021 (ben nous sommes donc bien en retard alors!), un organisme HLM ou une société d’économie mixte, ce qui est le cas, et qui gère moins de 12 000 logements, doit appartenir à un groupe de logement social, soit être associé d’une société de coordination. Nous avons pensé que la SEMPA devait intégrer une SAC et c’est tout le sens de cette délibération, ou vous savez que l’ACCM possède 0,56% des parts de la SEMPA ( Ne serait-ce pas 56 %, ce qui change considérablement la donne ?), doit aussi délibérer pour approuver cette procédure de mise en conformité. Nous avions le choix de rejoindre un groupe de bailleur ou d’intégrer cette SAC. »
Le ton est hésitant tout le long de cette présentation et ce que nous sommes « tous censés savoir » ne semble pas encore faire partie du socle commun de connaissances des élus. Après vérification, la ville de Arles possède 57 % du capital et à ce jour, d’après le site internet au 26 août 2021, le président semble toujours être David Grzyb, 1er vice-président de l’ACCM (au cas ou le webmaster du site soit un de nos lecteurs) !
Mohamed Raffaï demande quelques explications : « Le SAC est composé d’autres propriétaires de logements sociaux, peut-on en savoir plus, ou cette société a-t-elle été montée pour ça ? ». « Madame Sophie Aspord pouvez-vous nous apporter ces précisions ? » demande Patrick De Carolis, pas plus à l’aise que ça. Madame Aspord : « Alors la SAC est une société liée à la fédération des EPL, la fédération des établissements publics locaux, qui regroupe 19 SEM, sociétés d’économie mixte, de la même envergure que la SEMPA et qui vont pouvoir mettre en œuvre différents points en commun qui ont les mêmes objectifs, mutualiser leur savoir faire, gérer différents projets pour pouvoir affirmer leur enracinement territorial… » La réponse se poursuit, laissant la place à un grand silence : « Voilà pour ces précisions, merci , y en a t-il d’autres ? Non ? Nous passons au vote ». Bref, tout le monde vote cette délibération, faisant semblant avec plus ou moins d’assurance d’en avoir compris les tenants et les aboutissants, mais avec la conviction du travail bien fait. Et c’est ainsi jusqu’à la neuf.
Si « Parole indigo » et l’association « Phare » voient leurs subventions maintenues en l’état pour, comme le dit le Président « soutenir la création culturelle (…) qui correspond à l’écosystème que nous essayons d’installer sur notre territoire », s’ensuit un long plaidoyer pour le développement de cette culture de l’image animée, des technologies de demain, avec un gros espoir de levier économique derrière. Nous allons vite voir que d’autres associations culturelles ne semblent pas faire partie de l’écosystème que l’équipe en place souhaite soutenir.
La délibération N° 10 est l’une des plus importantes avec le soutien aux associations qui œuvrent dans le champ de l’économie. C’est Jean-Michel Jalabert qui s’y colle, nous expliquant que les projets soutenus s’inscrivent dans une stratégie de développement économique, que c’était une priorité de la mandature, pour une somme de 374 000 euros. J’interviens ainsi :
Je me suis, comme chacun d’entre vous, penché avec curiosité sur ces dossiers d’attribution de subventions aux associations, depuis le temps que nous les attendions. Je vous avais questionné lors du dernier Conseil Communautaire sur l’arrivée tardive de ces subventions et vous m’aviez répondu que c’était une question de clarté. La clarté aurait voulu que, comme sur les autres dossiers liés au budget, l’historique des années précédentes nous permette de lire et de comprendre ces choix. Mais cette fois, non, il a fallu fouiller de fond en comble le site de l’ACCM et les anciennes délibérations, et au final demander aux services des délibérations introuvables sur le site afin de comprendre votre nouvelle politique. J’espère et j’imagine que d’autres élus communautaires ayant à cœur de voter les délibérations en pleine connaissance de cause, ont fait de même. Les services ont dû être débordés ces derniers jours ! De fait, je me suis permis d’appeler de nombreuses associations pour savoir si la méthode qui consistait à attendre le mois de juillet pour connaître le montant des subventions apportait beaucoup de clarté et toutes m’ont fait part de la difficulté dans laquelle vous les avez mise avec ce timing particulier. De juillet à décembre 2020 c’était sans doute trop court pour se pencher sur tout cela et anticiper. Et j’imagine que ça aurait compliqué d’annoncer de mauvaises nouvelles en juin alors que vous candidatiez, au département. La politique politicienne valait bien quelques mois d’attente de plus pour des structures, pour certaines en grande difficulté depuis plus d’un an. Les retours que j’ai eu de toutes les associations contactées ont été les mêmes : on a aucun interlocuteur, on a beaucoup de mal à rencontrer notre élu, on a pas pu défendre notre action, on ne comprend pas les choix de financement. Avouez que pour la clarté, on repassera !Le premier élément qui nous manque pour juger de cet arbitrage est évidemment la méthode utilisée : sur quels critères, combien de dossiers déposés ? Combien retenus ? Quelle était l’ enveloppe dédiée l’an dernier ? On me dit que ces subventions ont été votées en février 2020. Je télécharge les délibérations, rien de tout ça ! Disparu. Impossible à trouver. À la première lecture, à peu de choses près les chiffres sont les mêmes mais le diable est dans les détails. Je me questionne sur la disparition des quelques structures dans les bénéficiaires cette année : Quid de la chambre d’agriculture, ou du service de remplacement des Bouches du Rhône ? Vous dites soutenir le monde agricole, quel soutient surprenant.Dans un autre registre Les Simones (qui travaille sur le co-voiturage), comme si les transports n’étaient pas un sujet pour l’interco, SCIC cuisine collaborative à Griffeuille, Attention culture (Convivencia). Pour ce dernier festival, que soit disant vous soutenez, on s’aperçoit qu’il a été tout bonnement sacrifié puisque vous les avez privé de lieu de festival que vous n’avez été d’aucune aide pour trouver un autre lieu et qu’au final alors même qu’ils ont cherché à vous rencontrer de nombreuses fois, n’ont rencontré, encore cette semaine que des portes clauses ! Je note des arbitrages très surprenants comme la division par deux des aides au Pôle culture et patrimoine, en pleine expansion, qui voit son aide divisée par deux de 100 000 à 50 000 en pleine préparation de l’ édition 2021 du Symposium International des Professionnels des Patrimoines à Arles. le SIPPA 2021 donne rendez-vous à Arles aux professionnels de ces filières du mercredi 29 septembre au dimanche 03 octobre 2021 ! S’ils arrivent à monter l’événement dans ces conditions.Vous, qui ne cessez de nous parler de culture et de patrimoine. Vous nous avez dit lors de l’audit, s’il y a bien un budget associatif que je ne baisserai pas, c’est celui des RIP, tant leurs retombées sont grandes pour le territoire. Il est vrai que les retombées du patrimoine et de la culture méritent cette coupe rase.Et enfin je note la disparition totale du programme de médiateur transport menée avec l’ADDAP 13, l’outil de prévention du département. (44 000 €) alors que la convention faisait l’objet d’un rapport annuel sur les résultats de ce travail. Une action qui durait depuis plusieurs années, nous aimerions connaître sur quels critères vous l’avez supprimée ?Je ne vais pas toutes les assos vous les faire le conseil sera encore long. Mais nous attendons des justifications sur ces choix. Mais que votre public se rassure, dans certains secteurs, personne n’a été sacrifié. Je note un financement surprenant de 32 000 euros à l’école taurine, une association qui forme les jeunes à la tauromachie et à la corrida. On est plus dans l’association sportive que dans le soutien à l’agriculture ! Est-ce que vous pouvez s’il vous plaît nous expliquer ces choix : disparition de la chambre d’agriculture, des Simones, SCI cuisine collaborative, Convivencia, culture et patrimoine et école taurine ?
La réponse se fera en plusieurs fois de la part de plusieurs élus. Concernant la chambre d’agriculture, la convention n’est tout simplement pas finalisée mais ça devrait arriver. Concernant les Simones, ils n’y a pas eu de dossier déposé, sauf qu’en off, j’ai appris qu’on a fait comprendre à cette association qu’il ne servait à rien de faire un dossier, elle ne serait pas aidée. Concernant le pôle culture et patrimoine, on m’explique qu’en cette période particulière, il faut bien faire quelques sacrifices. Mais après le long plaidoyer sur la culture, on aurait compris une baisse équivalente de toutes les subventions, mais là, c’est une division par deux des aides, lorsque d’autres structures sont aidées à la même hauteur. Une punition pour le Pôle culture et Patrimoine? Ça y ressemble.
Enfin, la réponse la plus surprenante est celle qui concerne les 44 000 € pour les médiateurs de transport à l’ADDAP (Association Départementale Développement Prévention). Depuis de nombreuses années, les médiateurs travaillent dans les bus de l’ACCM avec les jeunes, ce qui sécurise le travail des chauffeurs et des contrôleurs et permet une continuité de surveillance de la situation avec le travail des éducateurs de rue de l’ADDAP. Ce travail fait l’objet d’un rapport annuel sur les résultats et personne ne l’avait remis en cause depuis des années. Ce partenariat et cette longue relation entamée avec le public jeune sont donc tout simplement anéantis. L’ ADDAP 13 n’a même pas été mise au courant et n’a pas pu défendre son projet. C’est Marie-Amélie Coccia, élue aux transports qui défend cette décision : faire travailler des médiateurs dans des bus appartenant à une société privée pose un problème réglementaire. Pas plus d’explications que ça. Ce seront donc des réservistes de la Police et des contrôleurs qui feront dorénavant ce travail. Je mets l’accent sur le fait que ce ne sont pas du tout les mêmes perspectives, ni les mêmes finalités, et qu’avec tout le respect dû aux réservistes et aux contrôleurs, ils n’ont aucune formation ni aucune prérogative pour faire de la médiation ou de l’éducation. Marie-Amélie Coccia me raille sur la vision archaïque que j’ai de ces métiers. Sa réflexion est d’une violence inouïe à l’endroit des travailleurs sociaux, méprisés dans leurs savoirs et leurs compétences. Surtout, remplacer des médiateurs de rue par des réservistes de la gendarmerie m’apparaît comme un geste politique fort et emblématique de la vision portée par cette équipe sur la jeunesse et les quartiers. Personne ne moufte dans la salle, alors que certains élus sont censés représenter des sensibilités de gauche. Je voterai bien sûr contre cette délibération avec ces arguments :
Dans le cadre de son étude préliminaire à la mise en ?œuvre d’une stratégie de marketing territorial et d’attractivité en 2019, le Pays d’Arles (PETR) place la semaine de Convivència au onzième rang des entreprises culturelles et créatives porteuses de notoriété pour le territoire et en seconde position parmi les événements culturels du territoire. L’ADDAP s’est retrouvée dans la situation de devoir reclasser des médiateurs dont le poste n’est plus financé, et personne ne les a informés du changement de situation. Vous avez sacrifié cette action sur des critères dogmatiques, et vous n’assurez même pas le minimum syndical en termes de communication. Vous mettez en péril les activités du pôle culture et patrimoine, lauréat de l’appel à projet DATR en 2010 grappe d’entreprise.Vos choix, ce n’est pas de la clarté, c’est au doigt mouillé sans juger de la pertinence des acteurs ou des actions. Nous ne vous comprenons pas. Ce sont des choix politiques dans lesquels certains acteurs qui n’ont pas su ou pas pu jouer le jeux de la séduction sont punis, ou vous opérez des arbitrages pleins d’à priori. Encore une fois vous avez remplacé la clarté par des choix dogmatiques. Je m’étonne de voir cette politique validée à la quasi-unanimité par l’ensemble des communes tant ces choix reflètent une idéologie plus qu’un travail de fond avec les acteurs du territoire.
Rien ne se passe jusqu’à la délibération N° 13 à part que l’on baisse la climatisation. C’est Christophe Laufray, élu à Saint-Martin-de-Crau qui la porte. Il s’agit des aides aux structures qui travaillent dans le cadre du retour à l’emploi des publics fragiles et en insertion. J’interroge sur l’aire géographique de travail de la structure TEFF basée à Tarascon, et sur la disparition de TMS, une association aidée les années précédentes qui aidait les personnes précaires dans leurs déplacements pour la recherche d’un emploi. Marie-Amélie Coccia souhaite répondre et nous informe que TMS est en liquidation judiciaire, avec l’air satisfaite de m’avoir mouché. Mandy Graillon nous informe que TEFF travaille aussi sur Arles.
Délibération 14, la parole est à Eric Souque pour la politique de la ville, qui nous explique que la politique de la ville est « un ensemble d’actions de l’état et des collectivités et des partenaires visant à revaloriser les quartiers en difficulté et à réduire les inégalités sociales entre territoire. Quatre quartiers sont retenus sur le critère unique de précarité de leurs habitants : Barriol, Trébon et Griffeuille sur Arles, et le centre historique de Tarascon. » Il nous vante le comité de pilotage et l’instruction collégiale des dossiers. 970 000 € mobilisés entre l’état, l’ACCM (323 900 €), le département et les bailleurs sociaux. Je demande la parole :
Encore une fois cette délibération se lit avec l’éclairage de ce qu’il s’est passé précédemment.Alors que les subs de l’état, du département sont constantes, que les financements des bailleurs sociaux sont en augmentation, l’ACCM baisse sa participation de 60 000 €. 122 dossiers déposés en 2020, 104 retenus pour 381 900 € de participation ACCM. Cette année 167 dossiers déposés, 124 retenus pour 323 900 € de participation ACCM. Une augmentation de 20 % des dossiers. Le prorata de l’investissement ACCCM par dossier passe 3672€ contre 2612 €. Donc la baisse de financement de l’ACCM sur ce programme est de 30 % par dossier. Ce n’est pas comme si nous ne traversions pas une crise importante aux répercussions économiques, et donc sociales très importantes. Il me semble fâcheux de trouver moins de solidarité ! Mais quand on regarde de plus près des actions concrètes, ça amène des questions : La Régie Regard disparaît et l’on retrouve plusieurs études : 28400 € pour le centre de ressource politique de la ville pour une étude, c’est ça en moins pour les actions opérationnelles, 27 000 € pour une convention avec l’université du citoyen, c’est la même chose. Finalement la part d’actions opérationnelles est fortement diminuée et c’est regrettable vu le contexte. Vous avez le don de lancer des études, des audit, et je me demande s’il ne s’agit pas d’une certaine fébrilité à l’approche de ces dossiers compliqués à traiter.Je m’interroge dans ce contexte sur certains choix et notamment sur les interventions des clubs sportifs. Je suis persuadé que le sport peut être un facteur de cohésion sociale, d’inclusion, d’accès à la citoyenneté etc. Mais j’aimerais être éclairé sur la mise en place des actions précises financées avec quelques associations sportives : Association jeune ballet urbain de Tarascon 2000 € – Tarascon athlétisme 2000 € – Sport Santé Arles 2000 € – Volley ball Arlésien 4000 € – AJS Boxing 5000 €. Quelles actions spécifiques dans le cadre de la politique de la ville sont mises en place? D’autant que dans le même temps je constate la disparition d’aide à Alotra, association pour le logement des travailleurs qui aide les auto-entrepreneurs parmi le public des gens du voyage, dont je comprends mieux la mission en termes de politique de la ville. Qui remplit aujourd’hui les missions menées par ces structures qui semblent avoir disparus ? Et enfin je voudrais des précisions, mais vous avez esquissé une réponse Monsieur Souque, et sans doute que ma méconnaissance des particularités de financement : L’an dernier étaient financés l’Association SOS Maison Copernic accueil de jour (91 000) + CCAS accueil de jour 64 000 € . Je ne retrouve plus rien cette année. Est-ce que cet argent là va arriver par d’autres canaux ?
Avec condescendance, mais c’est de bonne guerre, Monsieur Souque qualifie mon analyse de « superficielle ». Il nous vante les actions culturelles développées dans les quartiers hors financement « contrat de ville », notamment dans la musique et le sport. L’augmentation du FPH (Fond de participation des habitants) de 2000 à 5000 €. Donc finalement aux regards de plusieurs éléments « ce n’est plus une baisse conséquente de 60 000 € mais seulement de moins 19 % . Mais « la politique de la ville, c’est assurer des projets et non assurer le financement des associations ». Une phrase qui en dit long sur la considération de l’équipe en place des associations qui oeuvrent dans le social. « Nous souhaitons porter des projets structurants » et de vanter les études sur la rénovation urbaine et l’achat du cabinet médical à Barriol. La réponse est lue et a été soigneusement préparée. Tout ce qui touche de près ou de loin aux quartiers est ajouté à la balance pour transformer une baisse conséquente de financement en augmentation. Un vrai tour de magie. Je reprends la parole :
Si la politique de la ville ne sert pas à financer les associations, je vous repose la question, à quoi sert de financer des associations sportives et quelles sont leurs actions dans la politique de la ville ? Je compare ce qui est comparable, le budget de la politique de la ville, les actions urbaines rentrent dans le cade d’autres financements. Je voudrais vous reposer la question concernant la maison Copernic et l’accueil de jour.
Oups, le financement est l’objet de la prochaine délibération, financé hors contrat de ville ! Je redemande une troisième fois une justification des subventions aux associations sportives. Curieusement, l’élue arlésienne est absente. À Tarascon, on me sert un discours sur les vertus du sport, la CAF et le Covid. On ne saura pas sur quels critères certaines associations sportives bénéficient d’un financement ACCM, mais cette opacité nous oblige à nous interroger, certains dirigeants associatifs ayant ouvertement soutenus Monsieur De Carolis. Monsieur Souque me l’assure « On vous répondra par écrit ». Au moment du vote encore une fois, je serai le seul à voter contre la baisse des financements de politique de la ville et l’opacité autour de la distribution des subventions à certaines associations.
La délibération suivante, la 15, porte sur les actions soutenues hors des Quartiers Prioritaires politique de la Ville (QPV). Le budget est identique à l’an dernier. L’une des questions abordée est celle du hameau de Mas-Thibert, sorti récemment du dispositif QPV, en dispositif de veille prioritaire jusqu’à la fin de l’année et qu’il va falloir continuer d’accompagner. Cette question me semble d’autant plus bienvenue que l’on vote juste après des financements pour le développement touristique à Mas-Thibert. « J’aimerais savoir, concernant le village de Mas-Thibert qui va sortir du dispositif QPV et donc n’est plus éligible à certains financements, quel était votre projet sur ce hameau avec ses difficultés particulières ». Patrick De Carolis me répond : « Merci, l’on parlera plutôt de cette perspective à la fin de l’année, puisqu’on parlera de 2022 à la fin de l’année »Si « gouverner c’est prévoir » comme l’aurait dit Adolphe Thiers, on est plus prés ici du seigneur de la Palice.
La délibération 17 n’amène aucune discussion mais la N° 18 porte sur la création d’un Comité consultatif des partenaires et des usagers sur les questions de déplacements à l’ACCM. Marie-Amélie Coccia nous vante « une véritable instance de dialogue, présidée par le Président de l’ACCM, composée de 3 collèges de 7 représentants : 7 représentants des élus ACCM, 7 représentants des employeurs, 7 représentants des partenaires et usagers. Ce comité se réunira à minima une fois par an. Ce qui me semble léger pour en faire un outil efficace de démocratie participative sur ce sujet ô combien complexe et important des déplacements. Surtout, j’interroge la 13em vice-présidente sur le mode de sélection du dernier collège : « comment s’est mis en place ce collège, quelle publicité a été faite et comment ont été sélectionnées les associations ? » Il semblerait qu’il y ait eu peu de publicité particulière et que les services aient sollicité les associations déjà connues. Les CIQs, importants « supporters » du projet autoroutiers, ont une bonne place. ATTAC est là aussi, mais aucun effort n’a été fait pour aller chercher des associations qui travaillent sur les sujets plus globaux de transition. Ce n’est pas comme si notre territoire n’en regorgeait pas. Mohamed Raffaï regrette l’absence des conseils citoyens issus des quartiers et de l’EPACSA dans ce comité. Monsieur Souque acquiesce et Madame Coccia nous précise que les comités ne sont pas figés dans le marbre. On sent un certain flottement. Je soutiens Mohamed Raffaï dans son intervention, précisant que les CIQs, sur la question de la mobilité, sont surtout des soutiens au projet autoroutier, mais que dans les quartiers se posent des vrais problèmes de mobilité, et qu’il aurait été plus pertinent d’aller chercher des gens des quartiers que des lobbyistes de l’autoroute. Cette remarque clôt le débat et la délibération est votée.
La délibération suivante concerne un prêt pour la construction de logements sociaux à Saint-Martin-de-Crau. Elle est portée par Madame Lexcellent. Dominique Bonnet nous quitte : médecin, elle doit aller tenir une permanence dans un centre de vaccination. Mohamed Raffaï la suit et je me retrouve bien seul pour le reste de ce conseil ! Monsieur Bono, chef de l’opposition à Saint-Martin-de-Crau, souhaite justifier son abstention sur la délibération en cours, s’opposant au projet mais pas aux logements sociaux. Il ne souhaite pas développer son argumentation, le débat ayant déjà eu lieu au conseil municipal. Dommage, pour une fois que l’opposition d’une autre ville s’exprime, j’aurais aimé savoir ce qui gênait dans ce projet pour éclairer mon vote et faire preuve de solidarité, éventuellement.
On en arrive sans accroc à la délibération 23 qui porte sur les subventions au tourisme. Les Marais du Vigueirat, acteur essentiel du développement du hameau de Mas-Thibert et acteur important de l’éco-tourisme en général, est au centre de cette délibération. Voici mon intervention sur ce sujet déjà plusieurs fois évoqué au Conseil municipal :
Je reviendrai sur les financements des Amis des Marais du Vigueirat. Cette structure voit une baisse de plus de 40 000 € de ses financements. Sur le projet de développement économique du village la baisse est considérable et l’on ne peut que le regretter. Les Amis des marais du vigueirat fait partie des structures, qui voient l’ensemble leurs financements baisser. Je vous ai questionné tout à l’heure sur votre projet pour Mas-Thibert, vous m’avez dit « on verra en fin d’année ». Le Vigueirat est le principal moteur du village en termes d’activité qui fait travailler une quarantaine de personnes. Alors même que le village de Mas-Thibert s’est considérablement transformé ces derniers mois, ouverture de nouveaux commerces, la pompe à essence et Cosmogol, l’épicerie de produits du terroir, une grande partie de ces initiatives sont nées au marais du Vigueirat. La mission du Vigueirat est une mission de conservation, d’initiation à l’environnement, de pédagogie auprès de tous les publics. Ce n’est pas comme si nous n’étions pas dans une situation de crise climatique et environnementale exceptionnelle, je vous conseille la lecture du dernier rapport du GIEC, ce n’est pas comme s’il faisait actuellement 49°C à Vancouver. Ce ne sont pas des sujets annexes. Mais quelle récompense pour ces acteurs essentiels au territoire. On avait bien compris que la protection de l’environnement au sens très large, ça ne vous préoccupait pas plus que ça et que votre vision de la ruralité était relativement caricaturale. Mais peut-être que, parce que nous avons défendu ce projet dans l’opposition, vous êtes-vous fait un devoir de le contrarier ? Vous arrivez, avec une certaine violence, sur des structures, le Vigueirat plus que jamais, qui sont en train de se restructurer, ont besoin de soutien. Et ce soutien n’est pas au rendez-vous. J’ai interrogé les Marais du Vigueirat et ils ne sont pas capables de faire ce que vous prônez : faire mieux avec moins. On les condamne à faire moins, à faire moins bien, et c’est tout le village que vous condamnez par cette baisse de financement et c’est particulièrement regrettable.
Monsieur De Carolis passe la parole à Madame Balguerie non sans m’avoir répondu qu’« en matière de caricature, [mes] interventions sont exemplaires ». Madame Balguerie n’est toujours pas vice-présidente, elle n’est donc toujours pas responsable du développement durable à l’ACCM, mais c’est pourtant elle qui répond systématiquement aux questions sur ce sujet, ce qui ne semble gêner personne, surtout pas l’élue à l’environnement. Le discours qui suit est toujours le même, plein de contre-vérités, Madame Balguerie niant complètement le lien entre Cosmogol (pompe à essence et maison du terroir) et les Marais du Vigueirat et en remettant une couche sur la mauvaise gestion financières des Marais du Vigueirat et leur part de responsabilité dans leur situation financière. Patrick de Carolis en rajoute à son tour « C’est pourquoi le groupe SOS a repris le leadeship des Marais du Vigueirat, c’est parce qu’il y avait cette difficulté chronique ». Je serai le seul à voter contre cette délibération. Le conseil se termine tranquillement en moins de deux heures. Nous sommes le 5 juillet et rien n’est prévu avant fin septembre, soit quasiment trois mois de vacances, presque, puisqu’il faut rédiger, avant de partir, le compte-rendu partial et partiel !
Cherchez l’erreur du siècle ! Le projet de loi de lutte contre le dérèglement climatique a été adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale le 4 mai 2021 ; cette loi devrait modifier en profondeur nos modes de vie (nos déplacements, notre urbanisme, notre consommation, etc.). Les députés ont voté des mesures contre la bétonisation (objectif de réduction par deux de la consommation d’espaces naturels sur les dix prochaines années par rapport à la décennie précédente, zéro artificialisation des sols en 2030), des mesures de protection des zones naturelles…
Et le 25 mai, le contournement autoroutier de 13 km en tracé neuf (qui endommage la Crau et la Camargue) est validé par le comité des élus du projet. Après la concertation menée par la DREAL en novembre 2020 et janvier 2021, l’enquête d’utilité publique est prévue fin 2022-début 2023. Le début des travaux est prévu en 2025 pour une mise en service en 2028-2029.
En parallèle à cette concertation officielle, nous avions alors mené une alterconcertation dans le but d’enrichir le débat et d’apporter un éclairage sur les enjeux de ce contournement.
Ce projet est en contradiction avec les engagements de l’État quant à la préservation de la biodiversité, au maintien des terres agricoles et à la lutte contre l’artificialisation des sols. Les contextes réglementaires français et européens ont beaucoup évolué depuis dix ans et entravent la possibilité même qu’un tel projet soit autorisé.
Quel est l’intérêt pour les habitants ? Un trafic de 30 000 véhicules sur la RN113 devrait perdurer malgré le contournement et qui paiera sa réhabilitation ? Et pour quelle raison des aménagements de celle-ci ou du rond-point du Vittier n’ont jamais été réalisés depuis 30 ans ? Quel est l’intérêt véritable : le développement des transports de poids-lourds, des plateformes logistiques, notamment d’Amazon (cf article Fournès ci-dessous) ? C’est la réduction du trafic routier qui devrait être encouragée, avec le développement du fret ferroviaire ou fluvial et des transports collectifs.
Bref, cette décision est celle d’un siècle passé, nous ferons connaître notre opposition lors de l’enquête d’utilité publique.
Changeons d’avenir est entré au Conseil municipal, avec deux élu.es dans l’opposition (Cyril Girard et Virginie Maris) et au Conseil communautaire avec un élu (Cyril Girard).
Sont disponibles sur notre site : les comptes-rendus des séances ainsi que toute l’information nécessaire pour assurer une veille vigilante et constructive concernant la vie des équipes municipale et communautaire.
À un mois environ des élections départementales et régionales, le nombre de thématiques abordées en Conseils municipal et communautaire était particulièrement restreint… mais les débats toujours animés.
Le Conseil municipal s’est tenu avec le théâtre d’Arles pour unique thème à l’ordre du jour : – classement sans suite de la procédure de passation d’une concession sous forme d’une délégation de service public pour motif d’intérêt général ;
reprise en régie directe de l’activité par la ville ;
transfert de l’activité et du personnel vers le service public, modification du budget annexe du théâtre.
Après la réduction drastique des subventions allouées aux associations culturelles, l’abandon de Drôles de Noël, le sacrifice de Convivencia, cette main mise par la municipalité sur la programmation du théâtre nous inquiète. Le Syndicat des entreprises artistiques et culturelles s’en indigne.
Lors de ce Conseil, 15 délibérations ont été examinées, notamment sur :
la Convention Action cœur de ville (ville d’Arles)
la Convention Opérationnelle Action Logement
la mise à niveau de la déchèterie de Trinquetaille
Cyril Girard a questionné le Président sur les arbitrages opérés, souvent au détriment de l’action sociale et du pilotage de la transition écologique.
Le prochain Conseil se réunira en juillet pour cause d’élections en juin. L’année sera déjà à moitié écoulée lorsque les associations connaîtront le montant des subventions qui leur sont allouées…
20 et 27 juin : élections départementales et régionales
Les élections des Conseils régionaux et départementaux auront lieu les dimanches 20 et 27 juin 2021.
Souvent marquées par un très fort absentéisme, elles sont pourtant très importantes pour définir notre territoire de demain. Nous vous invitons à les considérer et à participer au prochain scrutin.
Le Département : pilier de l’action sociale et économique Voici les sujets qui nous semblent prioritaires pour ces élections et qui ont été intégrés dans le programme d’Aurore Raoux et Nicolas Koukas :
Renoncement au pont de Salin-de-Giraud et amélioration du bac de Barcarin
Engagement explicite contre la métropolisation
Engagement fort pour l’accueil et l’accompagnement des mineurs isolés étrangers
Adoption d’un dispositif d’éco-conditionnalité des aides départementales
Création de centrales d’achat pour mutualiser l’achat de produits bio locaux dans les collèges.
Par ailleurs, nous souhaitons que soient favorisés :
La mobilité douce via un soutien aux transports doux et, lorsque c’est possible, la gratuité dans les transports en commun
La généralisation du tri (et de la valorisation) des déchets dans les collèges
La création d’espaces naturels sensibles (ENS) sur des écosystèmes menacés visés par la directive territoriale d’aménagement (DTA) : écosystèmes agro-pastoraux de la Crau, lagunes, etc.
La lutte contre l’artificialisation des sols
Le soutien à une culture ouverte et inclusive.
La Région : un maillon clé dans la transition écologique
Pour ces élections régionales, la liste de la gauche unie est menée par Jean-Laurent Félizia (EELV). En font partie Anne-Sophie Sidani et Laurent Daudigeos, issu.es de la liste “Le Parti des Arlésiens” pour les dernières élections municipales.
Au fil des réformes, les Régions ont vu leur champ d’action élargi et sont devenues des acteurs essentiels dans l’aménagement du territoire. Elles interviennent dans les infrastructures de transports, dans la prévention des risques, dans la préservation de la biodiversité, de l’eau et des paysages… La Région met en place un Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET) qui fixe notamment les objectifs d’infrastructures et environnementaux sur son territoire.
Sur les transports par exemple, la Région a, entre autres, la gestion des trains TER ou des transports routiers interurbains. Elle fait les choix de développement des infrastructures. Dans le plan de relance signé récemment entre l’État et la Région, il est fait la part belle aux projets routiers, fortement émetteurs de gaz à effet de serre, tandis que le soutien aux projets ferroviaires pour les transports de personnes ou de marchandises est très faible. Nous sommes directement concernés à Arles où c’est la Région qui porte le projet de contournement autoroutier de la ville, contre lequel Changeons d’avenir s’est positionné (cf édito). Les élu.es actuellement à la tête de la Région ont souhaité qu’elle se désengage financièrement du Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône, laissant le fonctionnement d’un service public se délabrer. Les habitant.es de Salin de Giraud sont les premier.es à en faire les frais quotidiennement.
La Région est également un partenaire institutionnel et financier essentiel aux Parcs Naturels Régionaux. Un PNR s’organise autour d’un projet concerté de développement durable, fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine naturel et culturel. Encore faut-il y mettre des moyens, sous peine d’avoir une coquille vide. Celui de Camargue voit ses dotations régionales diminuer régulièrement, au point qu’il est aujourd’hui dans une situation financière compliquée qui menace fortement ses missions premières et le travail de ses agent.es.
Les choix stratégiques de la Région réalisés ces dernières années sont lourds de conséquences sur l’aménagement du Pays d’Arles, sur notre cadre de vie et sur la préservation de notre biodiversité. Choix, qu’au sein de Changeons d’avenir, nous ne pouvons que dénoncer car ils vont à contre-courant des mesures nécessaires pour préserver notre territoire.
Fibre Excellence à Tarascon
Filiale Paper Excellence du groupe indonésien Asia Pulp and Paper, l’usine Fibre Excellence de Tarascon dépasse les seuils de pollution de manière récurrente, impactant les eaux du Rhône et l’atmosphère. Alors que les dirigeants de l’usine agissent en pleine connaissance de cause, les industriels et les actionnaires organisent sciemment la dégradation de leur outil industriel pour éviter de payer les redevances et les amendes liées à la pollution. Ils s’appuient sur un indécent chantage à l’emploi pour toucher des financements publics tout en négociant les normes environnementales, sociales et économiques. Début mai, un grave accident a encore été évité. Nous sommes évidemment solidaires des salarié.es dont la santé et la sécurité sont ainsi méprisées.
Lundi 10 mai, nous étions avec les associations qui se battent pour faire condamner les patrons voyous de cette entreprise placée en redressement judiciaire en octobre dernier. Il est impensable de niveler les normes environnementales et les acquis sociaux vers le bas pour permettre à quelques actionnaires de gagner toujours plus d’argent. Mais le jugement attendu en juin pourrait valider sa reprise par ses anciens dirigeants eux-mêmes…
Après 10 ans d’enquête, le procès de Terra Fecundis s’est déroulé en mai au tribunal correctionnel de Marseille qui rendra sa décision le 8 juillet. L’entreprise espagnole d’intérim est accusée, dans les Bouches-du-Rhône, de fraude géante au travail détaché d’ouvriers agricoles dont les conditions de travail et d’hébergement étaient, de surcroît, scandaleuses. Le Parquet a requis de la prison ferme pour les dirigeants et la dissolution de l’entreprise.
Un autre procès devrait se dérouler l’année prochaine dans le Gard.
Le 29 mai dernier, un nouveau rassemblement citoyen était organisé à Fournès (Gard), au nord d’Arles, à proximité de la sortie Remoulins-Pont-du-Gard de l’A9, pour s’opposer à l’implantation d’une plateforme logistique de 38 000 m2. Amazon prétend y créer 200 emplois. Or, globalement, ce modèle économique détruit bien plus d’emplois qu’il n’en crée et pose, entre autres, le problème du transit de centaines de camions chaque jour, là où pourrait commencer à s’étendre le PNR des Garrigues. Si le permis de construire a été accordé en 2019, des recours ont très vite été déposés. Les premiers seront jugés cet été. Pot de terre contre pot de fer ?
Contre Amazon et son monde – Podcast Les sons terrestres sur le rassemblement du 30 janvier (avec Alma Dufour, Corinne Morel Darleux, Leïla Chaibi, HK et plein d’autres)
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Il y a quelques jours, un élu Changeons d’Avenir a été alerté d’une activité illégale de dépôt et d’enfouissement de déchets à quelques centaines de mètres à peine de Saliers. Les photos prises parlent d’elles-mêmes. Durant plusieurs jours, aux vues de tous, de nombreux camions se sont relayés pour venir déverser des tonnes de déchets, qui étaient aussitôt enfouis dans le sol à l’aide d’engins de chantier. Cela aurait sans doute continué si la gendarmerie, prévenue, n’avait pas commencé à venir surveiller le secteur.
Malheureusement le mal est fait : pollution des sols, menace sur la nappe phréatique, sécurité publique, tout cela au sein même d’un Parc Naturel Régional, sur un secteur classé Natura2000 (directives habitat et oiseaux), ZNIEFF et Réserve de Biosphère.
Cet événement n’est pas le premier du genre sur notre territoire. C’est un problème important et de plus en plus récurent, mené par de véritables bandes organisées. Au printemps 2020, c’est sur une grande propriété privée de Saint-Martin-de-Crau qu’avait été découverte une zone de décharges et d’enfouissements illégaux de déchets. Le risque de voir proliférer ce genre de pratiques est réel, dans des secteurs reculés et à l’abri des regards indiscrets. Car la gestion des déchets est de plus en plus souvent confiée à des sociétés qui usent de pratiques illégales. Cette activité rapporte beaucoup d’argent et les bandes mafieuses se sont constituées, qui ont trouvé un nouveau moyen de s’enrichir à moindre risque.
La multiplication de ces sites d’enfouissement illégaux est aussi entretenue par l’absence de poursuite judiciaire des élus. Nous sommes pourtant en droit d’attendre une réaction forte des responsables locaux, d’autant que la gestion des déchets, confiée aux intercommunalités, est du ressort de nos collectivités. Comment peut-on accepter que des terres de Camargue ou de Crau deviennent des décharges illégales et mafieuses ? Comment endiguer le problème si les collectivités ne poursuivent pas pénalement ceux qui dégradent et polluent notre territoire?
L’équipe municipale arlésienne a fait de la sécurité son cheval de bataille, à grands coups de millions pour des caméras en centre-ville, un nouveau centre de surveillance et un commissariat flambant neuf. Affichant dans ses priorités la lutte contre la mendicité ou l’occupation illégale du domaine public, cette municipalité montre du doigt et met tous les moyens à combattre une délinquance dont elle a déjà choisi les auteurs, pour sécuriser, avec plus ou moins de succès, le centre-ville. Mais elle ignore totalement une autre forme de délinquance, la délinquance environnementale, tout aussi dangereuse pour notre sécurité et notre qualité de vie, et qui rapporte énormément d’argent à de véritables mafias. Bien que de nombreuses enfreintes à la loi aient été constatées lors de l’affaire de Saint-Martin-de-Crau, Monsieur de Carolis, président de l’ACCM, n’a pas souhaité porter plainte contre ces actions illégales, préférant attendre un constat de pollution de la nappe phréatique. Il n’était pas davantage présent pour condamner les pratiques de certains agriculteurs qui utilisent des produits phytosanitaires interdits qui se retrouvent dans les eaux de surface, pas plus qu’il ne s’est manifesté pour exiger la mise aux normes de l’usine Fibre Excellence à Tarascon.
Lorsqu’on est Président du Parc naturel régional de Camargue, Président de l’ACCM, Maire de la ville, ne pas porter plainte contre les délits environnementaux, c’est envoyer un message de laxisme aux contrevenants. À Changeons d’Avenir, nous ne pouvons cautionner une telle indifférence vis-à-vis des délits environnementaux et de leurs impacts sur la santé et la sécurité de nos concitoyennes et de nos concitoyens.
Compte rendu partial et partiel de Virginie Maris. La séance peut être visionnée sur le site de la mairie et vous pouvez également consulter l’article de l’Arlésienne publié l’avant-veille.
L’appel est fait par Jean-Frédéric : dans la majorité, cinq conseillers sont excusés et deux sont absents. Au sein de l’opposition, deux excusés et un absent.
Délibération N° 1 : Adoption du compte-rendu du conseil municipal du 11 mars
Rien à signaler, si ce n’est toujours ce mois de retard.
Délibération N° 2 : Exploitation du théâtre municipal d’Arles – Classement sans suite de la procédure de passation d’une concession sous forme d’une délégation de service public pour motif d’intérêt général
Alors je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais nous avions discuté de cet appel d’offre lors du conseil municipal de décembre, où il était question :
– d’une part, de baisser de 200 000 € la subvention de la ville au théâtre (passant à 420 000 € dont se déduisent également 20 000 € de redevance pour l’occupation du lieu qui était auparavant mis à disposition gratuitement par la ville)
– d’autre part, d’ouvrir l’appel d’offre pour la délégation de service public (DSP), la convention en cours avec l’association du théâtre d’Arles arrivant à échéance, après cinq ans, en juin 2021.
Mais oui! Vous vous rappelez : “l’erreur de plume” qui corrigeait en salle la délibération qui nous avait été envoyée dans laquelle il s’agissait de vanter les mérites de la DSP en montrant qu’elle permettait de mettre en place des mécanismes de contrôle par la collectivité, notamment via “la validation préalable de la programmation”. Sur ce point, l’histoire est formelle : quand les pouvoirs publics s’intéressent de trop près à l’art et à la création et que cet intérêt prend la forme d’un “droit de validation” (qui n’est autre que la version positive d’un droit de censure), ce n’est jamais très bon pour la liberté d’expression et les formes de création avant-gardistes ou subversives. C’est probablement parce que les relents frontistes d’une telle “validation préalable” ne seyaient guère à cette majorité “sans étiquette” que Mme de Causans a corrigé le tir in extremis, transformant la mention en une plus modeste “présentation préalable de la programmation”.
Face à notre perplexité, de Carolis s’était fendu d’une tirade tout à fait théâtrale dans laquelle il auto-plagiait un bouquin qu’il a publié il y a quelques années pour nous convaincre que la culture c’est sa vie et que nul mieux que lui ne sait de quoi il en retourne.
Ah bon! Eh bien il faut croire que les compétences de Monsieur le Maire ne s’étendaient pas à une connaissance appropriée du milieu théâtral car son appel d’offre a carrément fait flop. Il faut dire que pour “faire mieux avec moins” comme il en était question lors de ce conseil municipal de décembre, pour garantir en même temps le très chic label “nouvelles écritures” de la DRAC et les spectacles grand public, pour faire “des séances de médiation auprès des habitants” tout en économisant 200 000 €, le tout doté d’une salle dont la jauge (290 places) proscrit ces fameux spectacles grands publics très rémunérateurs (stand-up comic, opérette, etc), il fallait être sacrément agile. Du coup, malgré six pré-candidatures déclarées, seules deux ont décidé de déposer leur dossier complet : une association ad-hoc qui a été écartée comme non conforme à l’appel d’offre (une pièce manquait au dossier et les contraintes budgétaires imposées par la mairie semblaient sujettes à discussion par le dépositaire); et l’Association Théâtre d’Arles, actuelle gestionnaire, qui selon la mairie ne prenait pas en compte la demande “d’ouverture vers le grand public” inscrite dans l’appel d’offre.
Rhooo c’est ballot… faute de candidat, il n’y a donc plus personne pour piloter le navire à partir du 30 juin. Du coup, l’enjeu de la délibération, c’est de classer sans suite cet appel d’offre et de se diriger vers le plan B qui est l’objet de la délibération suivante : la régie directe.
C’est Madame Petetin (adjointe à l’administration générale) et pas Madame de Causans (adjointe à la culture) qui nous explique tout ça. Elle rappelle que dans l’appel d’offre, la mairie souhaitait que le théâtre “qui n’était jusqu’alors fréquenté que par 3% des arlésiens devait s’ouvrir au 97% restant”. C’est bien cette attente qui n’était pas satisfaite dans la seule proposition recevable (celle, donc, de l’association du Théâtre d’Arles) à propos de laquelle Madame Petetin déclare “qu’ils n’ont pas été vraiment convaincus par la programmation qui leur était soumise. On trouvait que la programmation ne faisait pas suffisamment de place aux spectacles pouvant intéresser la majorité des Arlésiens”. La procédure a donc été classée sans suite pour motif d’intérêt général.
Les élus de l’opposition s’abstiennent alors que toute la majorité vote pour ce classement sans suite.
Délibération N° 3 : Exploitation du théâtre municipal d’Arles – Reprise en régie directe de l’activité par la ville
Alors là, il faut peut-être faire un petit point technique :
Pour commencer, l’accès à la culture via le théâtre municipal, c’est un service public, et plus précisément, un service public culturel. Et pour rendre un service public comme celui-ci, il y a plusieurs options : la régie (qui peut être directe, autonome ou personnalisée – nous y reviendrons) ; la concession ou DSP ; la création d’un établissement public (plutôt pour les grandes scènes nationales) ou d’un établissement public de coopération culturelle (comme c’est le cas de nombreux musées et théâtres en province). Nous n’aborderons pas aujourd’hui la possibilité de création d’un EPCC (bien que l’on puisse garder cette option en tête) car il s’agit d’un projet au long court, qui passe par plusieurs strates réglementaires et légales et ne pouvait dans tous les cas pas répondre à l’impréparation de la Mairie d’Arles dans ce dossier.
Discutons d’abord de ce que l’on perd, à savoir la délégation de service public.
Il faut dire que quand on est de gauche, a priori, on est plutôt hostile à l’externalisation des missions publiques, parce qu’on sait bien que les frontières entre DSP, partenariat public-privé et privatisation sont poreuses, et que de telles externalisations ont de nombreux effets pervers, notamment :
du dumping social avec des entreprises qui font “mieux avec moins” tout simplement parce qu’elles offrent des conditions de travail et de rémunération moins avantageuses à leurs employé.es ;
une privatisation des profits qui s’accompagne souvent d’une externalisation des coûts sur le public, notamment lorsque l’entreprise prestataire ne s’acquitte pas des investissements d’entretiens des infrastructures à long terme. C’est le scandale de nombreuses délégations de services d’approvisionnement en eau potable.
une perte de compétence au sein des services publics qui aliène la puissance publique aux entreprises sous-traitantes.
Du coup, la sous-traitance des services publics présente souvent ce qu’on appelle “un effet cliquet”, comme les fixations des chaussures de ski : il est facile de passer au cran suivant (par exemple, externaliser le service de nettoyage au sein des hôpitaux) mais beaucoup plus difficile de revenir au cran précédent (par exemple, remunicipaliser une cantine après 15 ans de Sodexo, mais on l’a fait quand même, vive l’EPARCA!). Dans les cas extrêmes, on arrive à “l’effet tube de dentifrice” : une petite pression suffit à faire sortir la pâte à dents du tube, mais aucune manipulation ne pourra plus l’y faire rentrer. C’est probablement ce que croyaient les britanniques à propos de British Railway Board, la compagnie nationale des chemins de fer qui a été complètement privatisée en 1993. Et pourtant, les anglais assistent depuis deux ans à une renationalisation progressive du réseau ferroviaire, comme quoi, avec un peu de volonté politique, on peut même faire rentrer le dentifrice dans son tube!
Alors me direz-vous, “mais beeuurk! Une DSP pour notre théâtre c’est mal, c’est un truc néo-libéral : ils vont se faire un max de thunes, filer avec la caisse au bout de six ans et nous laisser un théâtre en ruine!” Et là je vous répondrais que c’est un peu plus compliqué que ça ; que des fois, dans certaines circonstances, laissez faire aux personnes dont c’est le métier ce qu’ils savent faire, ça peut être la meilleure façon de procéder, surtout lorsque l’activité en question requiert des compétences et des modalités d’action très spécifiques et très différentes du fonctionnement habituel des collectivités territoriales. Et justement, dans le cas d’un théâtre, qu’il s’agisse de l’embauche d’intermittents et de techniciens spécialisés pour des contrats ponctuels, pointus, à des horaires sans queue ni tête ; de la commande ou de la location de matériel spécifique ; et de façon générale de la gymnastique permanente qui permet de s’accommoder aux aléas de la création, disons que la rigueur (pour ne pas dire rigidité) de la fonction publique et de la commande publique peut rendre les choses très compliquées.
Mais au-delà de ces enjeux techniques qui ne sont pas insurmontables et jouent également dans d’autres secteurs, penser la culture comme un service public, ce n’est pas exactement la même chose que la distribution de l’eau potable ou l’entretien de la voirie. Et cela demande d’aménager une relation – et une indépendance – minutieuse entre le politique et la création.
C’est Monsieur de Carolis qui présente cette délibération. Il revient d’abord sur l’esprit de cette nouvelle DSP : l’élargissement de l’offre théâtrale à tous les arlésiens. La proposition de l’association du théâtre d’Arles ne permettait pas cet élargissement en se concentrant sur les nouvelles écritures. Selon le maire, il y avait dès lors trois options :
1. accepter le fait accompli en accordant la délégation à l’équipe actuelle
2. prolonger la délégation actuelle d’une année
Ces deux premières options étaient celles de la “résignation” et du “renoncement”. Ne restait qu’une troisième option, celle “du courage politique” :
3. reprendre le théâtre en régie municipale directe.
Il s’agit donc à présent de “faire du théâtre un véritable levier de [leur] politique culturelle”, et, avec le sens de la formule qu’on commence à lui connaître (même si honnêtement la formule en l’occurrence ne fait aucun sens) : “ce n’est pas un pari, c’est une exigence d’équité envers tous les arlésiens”. Je vous passe les leçons de philosophie sur le sens du terme équité – selon quels critères? Les moyens, les besoins, les mérites, l’égalité stricte, l’égalité des chances? Quelle que soit la conception que l’on se fait de l’équité, il est bien difficile de comprendre en quoi une re-municipalisation accidentelle faute de candidat à la DSP peut subitement devenir “une exigence d’équité”. Mais bon… ça sonne assez bien, et ça remet une petite couche de vernis sur cette idée que tout ça, c’est “contre le renoncement – pour le courage politique”.
On finit avec un petit coup de pression, comme s’il avait besoin de nos votes, avec l’espoir du maire que le conseil adopte cette décision à l’unanimité.
Alors avant de reporter les débats, il faut corriger la façon dont sont présentées ces trois options (résignation, renoncement et courage!). Car il y avait en réalité d’autres options. Le choix de la mairie est de passer le théâtre en régie directe. C’est le statut le plus aliénant pour le théâtre, qui devient un simple service de la mairie. Or il était également possible de proposer une régie autonome, lui assurant son autonomie financière en créant un budget annexe dédié, permettant à la direction de l’établissement, qui peut également recevoir une délégation de signature de la part du Maire, d’administrer de façon indépendante le théâtre. Enfin, il existe aussi un statut de régie personnalisée qui dispose, en plus de l’autonomie financière, une autonomie juridique, lui permettant notamment de passer elle-même des contrats et assurant de fait son indépendance artistique.
Aujourd’hui, l’opposition est en mode Girl power, et c’est Dominique Bonnet qui ouvre le bal, et avec quel panache :
Monsieur le maire, mesdames, messieurs, je ne suis pas née à Arles, je ne parle pas provençal et ne porte pas le costume. Mais je me considère comme citoyenne de cette ville dans laquelle je vis depuis quarante ans maintenant.
Woaw! C’est avec la grande classe que Dominique tacle Madame Graillon qui nous avait fait le mois dernier sa petite démonstration provençaliste. Elle rappelle l’histoire de ce théâtre, sa fermeture au début des années 80 sous la mandature de Jean-Pierre Camoin puis sa réouverture, sous la mandature de Michel Vauzelle en 1995 via la DSP assurée par l’Association du théâtre d’Arles. Elle salue la grande qualité et diversité de sa programmation, signale son impressionnant taux de remplissage de près de 88% et rappelle que des milliers d’enfants et de jeunes ont pu régulièrement fréquenter le théâtre. Elle pose ensuite quatre questions :
des questions budgétaires, le manque de flexibilité de la commande publique et le risque de perdre le conventionnement “scène d’intérêt national – création, nouvelles écritures” moins facilement accordé à des structures en régie publique.
une question sur la capacité de la mairie à prendre en charge la gestion de ce théâtre, notamment en termes de compétences internes.
la difficulté de faire coïncider les besoins et les compétences du personnel d’une structure comme le théâtre d’Arles avec les cadres rigides et peu appropriés de la fonction publique territoriale.
la notion de “grand public” et la contradiction qu’il y a à revendiquer cette ouverture tout en augmentant les tarifs. La meilleure façon d’ouvrir ce théâtre à tous les Arlésiens, rappelle Dominique, aurait été de maintenir son financement.
Elle évoque pour finir le rejet par la mairie de deux spectacles que j’évoque ci-dessous dans ma prise de parole et conclut sur notre attachement partagé, au sein de l’opposition, à “une scène indépendante, compétente pour un accès à tous à la culture”.
Je prends la suite en ces termes :
Vous dites souhaiter faire du théâtre “un équipement de votre politique culturelle” et vous inscrivez dans la délibération que “le mode de gestion le plus à même de répondre à ces objectifs est la régie directe”.
On peut se demander s’il s’agit véritablement du mode de gestion le plus à même de répondre vos objectifs plutôt qu’un simple pis-allé, sachant que nous avions eu accès en décembre à un rapport de la Mairie détaillant en quoi la DSP était le mode de gestion le plus approprié.
Concernant les éléments explicites mentionnés dans la délibération qui pourraient nous donner une idée du projet artistique et culturel que la ville souhaite mettre en œuvre à travers cette régie directe, on doit s’en remettre aux trois petits paragraphes consacrés à ce sujet dans la délibération. Vous dites vouloir en faire un lieu innovant et hybride en mentionnant le théâtre, la danse, la musique et le cirque. Franchement, vous devez savoir que ces hybridations disciplinaires sont de très longue date portées par le théâtre d’Arles, qui a depuis longtemps “innové en la matière”.
Sur les thèmes qui semblent en effet ‘nouveaux”, il y a la mention de “l’univers de l’imagerie créative”. Personne parmi les actrices et acteurs du monde culturel et artistique que j’ai interrogé n’a pu m’éclairer sur ce que cela peut bien vouloir désigner. Je me suis rabattue sur Internet où je n’ai trouvé que quelques mentions de cette “imagerie créative” dans des sites commerciaux de communication.
Concernant la programmation : Nous nous souvenons de la délibération concernant l’ouverture de l’appel d’offre pour la DSP du théâtre en décembre 2020. Alors que nous étions invités à voter une délibération qui affirmait “la validation préalable de la programmation”, Madame de Causans nous avait signalé qu’il s’agissait d’une erreur de plume, et qu’il fallait en fait lire une simple “consultation de la programmation”. La différence est de taille. Mais il semble bien que déjà en décembre, la Mairie souhaitait prendre en main la programmation du théâtre. C’est d’ailleurs ce qu’elle a déjà fait, signalant à l’équipe actuelle qui, soucieuse que cette mise en concurrence n’entraîne pas de rupture de service public, a avancé sur la programmation 2021-2022, programmation qui a été soumise à la Mairie. La réponse me laisse songeuse : un avis défavorable a été rendu pour deux des six spectacles programmés.
Le premier est une création de Gurshad Shaheman, dramaturge iranien qui met en scène la vie et l’engagement politique de trois femmes iraniennes des années 50 à nos jours.
Le second est une création de Tiago Rodrigues, qui construit une pièce sur la base d’une série d’entretiens avec des équipes de la croix rouge engagés dans l’intervention humanitaire dans divers pays en guerre et qui questionne le sens de l’engagement, de l’entraide, des privilèges…
Deux metteurs en scène internationalement reconnus, salués pour leur approche audacieuse et engagée, dont sera privé le public arlésien. A quelle exigence de votre “politique culturelle” devons-nous ces refus?
Vous nous demandez donc de nous en remettre, presque à l’aveugle, à l’équipe municipale pour porter un projet culturel et artistique à la hauteur de la mission. Or quels sont les éléments tangibles dont nous disposons pour présager de ce projet ?
Pour ce qui est de l’élargissement de l’offre culturelle à toutes les arlésiennes et les arlésiens, les faits marquants de votre équipe en matière de culture ouverte ne sont pas encourageants :
– l’abandon de Drôles de Noël, une série d’évènements plébiscitée par la population et qui réussissait habilement à concilier une grande exigence artistique en conviant chaque année des compagnies internationalement reconnues et le soucis de toucher un public très large.
– le sacrifice de Convivencia qui offrait une programmation gratuite de grande qualité à un public fidèle et toujours plus nombreux.
Le manque de considération pour le monde de la culture dont manifeste le fait que toutes les associations culturelles de la ville vont devoir attendre le mois de juillet pour savoir si et comment elles vont recevoir une aide de la ville. Alors même que nous savons toutes et tous à quel point le monde de la culture a été violemment impacté par la crise sanitaire.
Enfin, vous dites vouloir redonner le théâtre aux arlésiens, sous-entendant qu’ils en avaient été privés. Nous parlons d’un théâtre qui fonctionne avec un taux de remplissage de 88%, ce qui est particulièrement élevé pour ce genre de structure. Chaque année, la moitié des élèves scolarisés à Arles vient au théâtre, ce qui signifie qu’au long de leur scolarité, tous les enfants et les jeunes arlésiens auront plusieurs fois l’occasion de s’y rendre.
Et comment expliquer que vous n’ayez rencontré aucun des nombreux acteurs du tissu artistique local : compagnies, actrices, acteurs, techniciennes et techniciens et intermittents qui sont très nombreux à Arles et qui, pour l’instant, n’ont pas été consultés.
Le théâtre est le cœur battant de l’idée même de service public culturel. Du Conseil national de la résistance, en passant par le programme de décentralisation porté par Jean Vilar et jusqu’aux récentes occupations des théâtres par les intermittents pour défendre leurs droits et protester contre la réforme du chômage, le théâtre, comme expression artistique, comme lieu et comme institution a un rôle central à jouer dans notre société.
Il ne peut, il ne doit, en aucun cas devenir l’instrument d’une vision politique particulière. Il se doit d’incarner le pluralisme, l’émancipation, l’ouverture. A la lumière du travail qui a été fait, et surtout celui qui n’a pas été fait jusqu’à présent concernant la vie culturelle arlésienne, nous ne sommes pas en mesure de voter pour cette délibération.
Marie Andrieu ferme la marche avec une troisième prise de parole afin de poser deux questions supplémentaires : qui et comment s’organiseront les comités de gestion et de programmation pour ce théâtre en régie directe ? Quel est le point de vue de l’équipe municipale en termes d’ingérence politique en matière de programmation artistique.
Le maire suggère un instant qu’il va donner la parole à l’adjointe à la culture mais… finalement non, il répond lui-même par une série d’accrobaties rhétoriques, nous apprenant que :
Sur l’indépendance : en quoi la régie municipale ferait perdre au théâtre son indépendance? Il ne voit pas le rapport. Pour lui, l’indépendance artistique existe dès qu’on donne la parole à tout le monde, qu’on fait venir toutes les compagnies locales, régionales, nationales, internationales, qu’on programme tous les auteurs de la terre. Bon alors là, c’est pas avec les 200 000 euros de moins qu’on va monter tous les auteurs de la terre et par ailleurs, je ne vois aucun rapport avec la question de l’indépendance.
Sur l’ouverture à tous les arlésiens : on apprend qu’il aimerait que le théâtre soit ouvert beaucoup plus souvent, qu’il soit ouvert la journée, qu’il y ait un café, des conférences, des masterclass, etc etc. Alors c’est le fameux cahier des charges : faire plus avec moins. J’ai hâte de voir combien de bénévoles vont se bousculer aux portes de la Mairie pour tenir ce lieu ouvert les soirs et les week-ends.
Sur la programmation : il annonce la constitution d’un comité de “professionnels de la profession” qui sera en charge de la programmation. Ce seront des représentants “du monde artistique”. OK. Il les a rencontrées, les troupes théâtrales qui lui ont dit qu’elles n’avaient jamais eu accès au théâtre d’Arles ; et il les a rencontrés, les acteurs qui regrettent de ne pas pouvoir jouer dans leur ville.
Il faut signaler ici que cette idée de comité de programmation contrevient directement à l’idée même d’indépendance artistique. Le conventionnement de la DRAC, par exemple, est accordé sur un projet porté par une directrice ou un directeur. Nous annoncer de but en blanc que la programmation ne dépendra plus de la direction de théâtre, mais sera assurée par un comité nommé par les soins du Maire, sur la base de son fameux “carnet d’adresses”, c’est faire très exactement la preuve qu’il n’entend aucunement garantir l’indépendance artistique de ce lieu culturel.
Bon, ensuite je me prends une petite tirade pleine de condescendance : Madame Maris, vous ne savez pas ce qu’est l’industrie culturelle et créative? Vous ne savez pas… Mopa etc, studios d’animation etc. En fait, si, je sais très bien. J’ai juste dit que l’expression “imagerie créative” mentionnée dans la délibération est sortie d’un chapeau. On parle de film d’animation, d’arts vidéo et numériques, que sais-je, mais nulle part dans le monde de la culture je n’ai trouvé de mention de “l’imagerie créative”. Il est d’ailleurs révélateur que Monsieur de Carolis lui-même ne reprenne pas cette formule dans la réponse narquoise qu’il m’adresse et qu’il ne parle quant à lui plus que d’industrie culturelle et créative. Les adeptes de l’école de Francfort ne manqueront pas d’y reconnaître l’avatar contemporain de la notion forgée par Adorno et Horkheimer pour décrire (et dénoncer) les dérives de la culture de masse.
Et puis on a le fin mot de l’histoire concernant les deux spectacles qui ont été retirés. Il y avait deux représentations théâtrales et un spectacle de danse dans la deuxième quinzaine de novembre. Il fallait faire un choix entre les deux pièces de théâtre. “Quand on a Médée de Sénèque, je trouvais que c’était intéressant de privilégier ce spectacle, surtout quand on sait que l’épouse de Sénèque était arlésienne… la même situation se reproduisait en avril… Il n’y a aucun prisme politique là-dedans.”
Ensuite M. Jalabert prend la parole pour me répondre sur Convivencia. Ils ont fait ce qu’ils font à tout le monde : quand il y a une occupation du domaine public – en l’occurrence une privatisation de places de stationnement – ces places-là sont valorisées et on applique un tarif. Tout le monde doit être logé à la même enseigne. Convivencia a une buvette, fait des recettes, reçoit des subventions, ils ont de la mise à disposition de chaises, de sonorisation, etc. Les services ont même calculé que la valorisation du soutien de la ville à ce festival (chaises, sonorisation, sécurité, communication, etc.) s’élève à 27 000 euros.
Je reprends brièvement la parole pour revenir sur ce calcul de valorisation et ce qu’il signifie en terme de bien commun et pour souligner la façon dont Monsieur de Carolis nous a, sans fard, annoncé qu’il avait choisi Sénèque contre Gurshad Shaheman, ce qui augure bien mal de l’indépendance de la programmation!
Il semble que je ne sois pas la seule à n’avoir pas été convaincue par cette déclaration de non-ingérence. Quatre jours plus tard, le Syndeac, syndicat national des entreprises artistiques et culturelles, publiait un article édifiant qui relate les “décisions graves et définitives à l’encontre du Théâtre d’Arles” qui ont été prises lors de ce conseil municipal, dénonçant “une politique mal ficelée et des intentions politiques inavouées”.
Évidemment, toute la majorité vote pour et toute l’opposition vote contre.
Délibération N° 4 : Exploitation du théâtre municipal d’Arles – Transfert de l’activité, du personnel vers le service public et création d’emplois
Il est question dans cette délibération de mettre en application une disposition légale, qui impose à la Mairie de reprendre les salariés de l’ancien délégataire. Je prends la parole sur ce sujet :
J’aimerais vous questionner sur le sort de ces dix salariés. D’abord une question très factuelle est de savoir ce qui justifie le changement du nombre de postes concernés avec un passage de 13 à 10 dans la journée.
Concernant la situation actuelle des employés du théâtre d’Arles, alors que partout en France les théâtres ré-ouvrent, on peut dire que le théâtre d’Arles aujourd’hui est paralysé et que ses employés sont dans une situation extrêmement difficile.
En effet, ils vont avoir à choisir avant le 1er juillet s’ils décident ou non de continuer l’aventure. Donc Monsieur de Carolis vous avez annoncé que vous iriez rencontrer les employés du théâtre le 1er juin. Il serait temps car il ne leur restera que trente jours pour un projet de vie.
Là, le maire m’interrompt pour l’informer que s’il ne l’a pas fait avant c’est parce que la loi le lui interdisait. Je reprends :
A partir de maintenant vous pouvez le faire. Mes interrogations concernant cette rencontre sont les suivantes : – auront-ils accès à une fiche de poste ; à une grille d’équivalence sur la reconnaissance des diplômes et la validation des acquis ? – auront-ils un entretien individuel pour les informer personnellement du poste qu’ils seraient amenés à occuper à l’avenir ? – auront-ils des informations sur la place exacte qu’ils occuperont dans l’organigramme de la ville? – auront-ils également des informations et des certitudes quant à la possibilité de mutualiser certains postes ou certaines fonctions avec les services de la ville ? – auront-ils également des informations sur la façon dont ils pourront exercer leurs métiers au quotidien. En effet c’est de métiers dont il s’agit, métiers qu’ils ont choisi, nombre d’entre eux sont venus à Arles pour l’exercer. L’enjeu n’est pas seulement pour eux de savoir s’ils auront un contrat de travail ou un salaire mais de savoir s’ils pourront exercer ce pour quoi ils se sont formés, passionnés, engagés.
Or ce métier nécessite un fonctionnement bien spécifique, en termes de recrutement, de flexibilité, de réactivité, pour l’engagement des intermittents, pour travailler avec des techniciens qui soient de véritables techniciens spécialistes du théâtre, une reconnaissance des métiers et des compétences, et puis un fonctionnement qui nécessite des ajustements permanents, une agilité dont la fonction publique territoriale n’est pas toujours tout à fait capable.
J’aimerais m’assurer que dès le premier juin ils auront véritablement toutes ces informations en main pour pouvoir prendre une décision éclairée.
C’est Madame Biron-Valon qui me répond. Elle m’assure qu’elle ira à la rencontre du personnel du théâtre le 1er juin avec le maire pour les rassurer et qu’ils auront ensuite chacun.e un rendez-vous avec le service des ressources humaines de la ville pour qu’on leur donne toute l’information et qu’ils puissent étudier ce qui leur convient le mieux.
Elle rappelle qu’ils seront tous recrutés avec un CDI et qu’ils auront donc toutes et tous un emploi, prouvant qu’elle n’a pas vraiment compris ma question sur les métiers. Elle affirme ensuite : “Il est hors de question qu’on fasse des mobilités de poste sans leur accord”. On le retient bien car c’est probablement une source d’angoisse importante pour les salariés du théâtre qui n’ont probablement pas comme plan de carrière de gérer l’accueil du toropôle !
N’ayant pas approuvé le passage en régie directe, tous les élus de l’opposition s’abstiennent.
Délibération N° 5 : Décision modificative N° 1 du budget annexe du théâtre municipal
Il s’agit d’une écriture comptable qui reporte le budget restant du théâtre pour cette année sur le budget de la Mairie.
N’ayant pas approuvé le passage en régie directe, tous les élus de l’opposition s’abstiennent.
Un temps record pour ce conseil municipal au sujet unique. Je quitte la salle des fêtes avec l’impression devenue familière mais qui n’en est pas moins amère de ne servir à rien, d’observer depuis les premières loges le délitement de ma ville, de voir s’effriter mois après mois tout ce qui me l’avait rendue aimable quand je l’ai découverte il y a vingt ans. Heureusement, le soleil est encore haut et les terrasses ouvertes. Quelques gorgées bières et les effluves printanières suffisent à dissiper ma morosité. Arles est rayonnante et il faudra bien plus que la morgue de cette majorité pour rompre son charme !
Compte-rendu partial et partiel de Cyril Girard. Vous pouvez visualiser l’intégralité du conseil communautaire ici.
Ce conseil communautaire a été maintes fois avancé et c’est finalement à 8h30 que le rendez-vous est donné pour un conseil étonnamment court puisque seules 15 délibérations y seront examinées. On se frotte un peu les yeux en se demandant ce qui justifie un horaire aussi matinal, car il ne semble pas que ce soit le programme :
N°1 : Rénovation Urbaine / Convention Action Coeur de Ville Arles : signature de l’avenant 2
N°3 : Promotion du Tourisme / Actualisation des tarifs de la taxe de séjour 2021 applicable au 1er janvier 2022
N°4 : Promotion du Tourisme / Adhésion à ADN Tourisme
N°5 : Assemblées / Désignation d’un représentant d’ACCM à la fédération nationale des organismes institutionnels du tourisme dénommée ADN Tourisme
N°6 : Assemblées / Désignation des représentants d’ACCM au comité de programmation LEADER porté par le Pôle d’Équilibre Territorial et Rural du Pays d’Arles (PETR)
N°7 : Aménagement et services techniques / Mise à niveau de la déchèterie de Trinquetaille sur la commune d’Arles
N°8 : Habitat / Commission locale d’amélioration de l’habitat – modification de la composition
N°9 : Finances / budget principal – création d’une autorisation de programme et crédits de paiement relative à l’OPAH-RU “Arles Coeur de Ville” 2021-2026
N°10 : Finances / budget principal – création d’une autorisation de programme et crédits de paiement relative à l’OPAH RU “Coeur de Ville de Tarascon” 2021-2026
N°11 : Finances / budget principal – Création d’une autorisation d’engagement et crédits de paiement pour le financement du dispositif de suivi-animation des OPAH-RU “Arles Coeur de Ville” et “Coeur de Ville de Tarascon”
N°12 : Marché 2017-59 Prestation d’entretien ménager des locaux ACCM – Lot 1 Avenant n°3
N°13 : Marché 2017-59 Prestation d’entretien ménager des locaux ACCM – Lot 2 Avenant n°2
N°14 : Marché 2017-59 Prestation d’entretien ménager des locaux ACCM – Lot 3 Avenant n°2
N°15 : Economie / Parc d’activité du Roubian – cession d’une parcelle de 10 000 m² à la SCI SBI ou à toute personne physique ou morale se substituant totalement ou partiellement à celle-ci
En off, j’ai appris que les échanges étaient devenus compliqués entre certains maires, qui se retrouvent assis côte à côte à l’ACCM, mais sont adversaires dans le cadre des élections départementales du mois de juin. Les joies du cumul des mandats. Dans ce cadre, en plus du temps que prend la campagne électorale, il y a eu peu de travail fourni, et ce conseil communautaire se contentera d’expédier les affaires courantes. Mais surtout, dans la mesure ou les maires en lice pour les départementales soignent leur image, il était hors de question de porter des délibérations qui pourraient les exposer au feu des critiques à quelques semaines d’un scrutin. C’est pourquoi les conseils, communautaires ou municipaux de mai, seront presque vidés de tout contenu. Il ne se passera rien en juin pour cause d’élections. Voilà comment les mécanismes électoraux combinés à la politique politicienne paralysent la vie publique et nous font perdre beaucoup de temps. Un conseil sans enjeux donc, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne sera pas animé !
L’appel est fait, et s’il fallait tirer les plus récalcitrants de leur torpeur matinale, c’est Mandy Graillon qui s’y colle. En dehors du fait que Madame Favier, nouvelle vice-présidente à la place de Roland Chassain décédé il y a trois mois, ne figure toujours pas sur la liste d’émargement, tout semble rouler !
Le compte rendu précédent est adopté. Les décisions du président ne soulèvent pas plus de remarques.
La première délibération concerne l’avenant N° 2 « cœur de ville » de la ville d’Arles. C’est un document qui décline en plusieurs thèmes et en plusieurs actions, à coup éléments financiers, les actions à venir, en terme d’urbanisme, dans le centre-ville d’Arles. Ce dispositif « cœur de ville » permet d’associer divers acteurs et partenaires, techniques, bancaires ou d’autres collectivités (cela va de l’état en passant par les départements). Il est en fait la retranscription concrète de la politique à venir et doit être lu comme une « vision » de l’équipe municipale de ce que sera la ville de demain. Il s’agit de remplacer l’avenant voté par l’équipe précédente en février 2020, autant dire qu’il s’agit de remplacer un projet par un autre. Monsieur de Carolis, insistant sur le fait que ce document a été longuement débattu en conseil municipal (sous-entendu : chez nous on a déjà tranché, donc les élus des autres villes, vous votez « pour » et il n’y aura pas d’histoire), nous propose de faire la synthèse rapide des cinq points importants pour le « redressement de la ville » (sic!): 26 millions prévus dont 5,5 millions sur l’habitat, 3,3 millions sur l’économie, 2,5 millions sur l’accessibilité et les mobilités, 9 millions sur la rénovation de l’espace public et du patrimoine et 5 millions sur l’accès aux équipements et aux services publics. Caramba, il manque 700 000 euros dans l’addition ! Ne commençons pas à chipoter les chiffres. On voit bien que la plus grosse partie du budget sera consacrée à l’embellissement de la cité. Arles se doit d’être à la hauteur de son nouveau Maire. Et comme nous allons le voir, ce sera forcément au détriment d’autre chose. Monsieur de Carolis tient à préciser que le niveau d’investissement est passé de 4 millions pour le premier volet (et la précédente équipe) à 22 millions sur ce second volet (par un effet de manche donnant ainsi l’impression qu’il en fait toujours plus alors même qu’il ne s’agit pas des mêmes objets), en profite pour remercier Martine Vassal, président du département, pour son soutien financier (les élections départementales, c’est le mois prochain non?).
Cet avenant a déjà été débattu en conseil municipal, lors duquel les élus « Changeons d’Avenir » s’étaient abstenus. Mais la lecture encore plus attentive du document pour préparer ce conseil me pousse à prendre la parole en ces termes :
Bonjour à tous, je vais, synthétiquement, vous faire les mêmes remarques que j’ai pu vous faire en conseil municipal, pour justifier mon vote d’aujourd’hui. J’ai consulté votre projet d’avenant, et comme j’imagine les autres conseillers communautaires (!) je l’ai comparé à la lecture de la version précédente de l’avenant, et c’est donc sur les différences que je vais mettre l’accent. Si l’on s’en réfère au tableau de la page 34 avec les coûts, les compte et les lignes que vous agitez (lapsus!) nous constatons la disparition totale d’un axe important, qui faisait le distingo entre les deux versions, l’axe 6 : piloter la transition énergétique. Ce qui en dit long à mon sens sur la priorité que vous donnez aux enjeux environnementaux. Il y avait également un axe intitulé : accès aux services publics, dans lequel était compris l’aménagement du bâtiment Chiavary, où il y avait un projet de pôle enfant et jeunesse. Des investissements étaient prévus pour 900 000 € en deux étapes, notamment pour la rénovation énergétique, mais aussi pour rendre plus efficace l’accueil du public, mutualiser les services d’accueil et insuffler une dynamique. L’espace Chiavary accueille l’ADAP 13, qui travaille sur la prévention auprès du public adolescent, le CIDFF, qui travaille sur les violences faites aux femmes, la mission locale. Des structure de prévention. Dans ce nouvel avenant, ces travaux semblent avoir disparus au profit de l’entrée en force de votre projet phare « l’hôtel de Police » et le grand centre de surveillance urbain, dont le projet global, divisé en tranche, avec la pose de l’ensemble des caméras, se chiffre en millions d’Euros. Là encore, c’est votre politique, mais cela en dit long sur votre conception de la société, abandonner un projet destiné à la prévention et à l’accompagnement pour un projet uniquement sécuritaire, nous ne pouvons pas porter avec vous ce projet-là.
Sur le logement, l’objectif de réhabiliter 50 logements locatifs sur 5 ans dans le centre ancien me semble bien insuffisant, c’est une goutte d’eau par rapport aux 2000 logements vacants à Arles et aux problèmes de logement des arlésiens. .
Mais de l’ambition vous en avez pour d’autres projets. Le gros changement évidemment ce sont les grands travaux d’embellissement. Là où le précédent document prévoyait l’aménagement de 4 espaces publics vous en prévoyez 7 : la place Antonelle en plus, le boulevardd Victor Hugo et les place Nina Berberova. Vous citez le pôle multimodal pour l’ACCM. On retrouve pêle-mêle le plan fontaine, le plan lumière. Beaucoup d’ambitions qui sont plutôt de la cosmétique et de la rénovation, plutôt qu’un travail de fond sur les problèmes de arlésiens. Les actions programmées qui pourraient avoir du sens en terme de mobilité par exemple :
Le plan vélo, il était prévu, les voies vertes sur délaissé SNCF, elles étaient déjà tracées.
Smart City et utilisation des objets connectés, c’était prévu. Les objectifs et actions dans le domaine des déplacements : rien de nouveau sous le soleil. On ne peut que souscrire éventuellement à cette ambition de faire vivre Arles toute l’année, de conserver la mixité des fonctions, d’éviter la muséification, mais ça reste des formules dont on ne voit pas l’articulation avec ce projet.
Les nouveaux projets qui pourraient faire l’objet d’un consensus notamment l’espace Mistral sont encore nébuleux. Aucun budget, donc aucun projet à part des petits carrés sur une carte.
C’est votre projet, du grand Arles, du clinquant, du beau, de la police. Mais rien de neuf, rien qui devrait permettre de prévenir la délinquance, les violence faites aux femmes, se loger, mieux vivre, lutter contre la gentrification. Quant aux axes que l’on pourrait porter avec vous, il n’y a pour le moment aucuns éléments factuels qui permettent d’en saisir la pertinence. Il y avait peut-être moins d’ambition (et surtout moins de millions) affichée dans l’avenant précédent en terme de rénovation de façade, mais il me semblait plus en cohérence avec les enjeux de notre ville, qu’ils soient écologiques, sociaux ou économiques. C’est pourquoi je voterai contre cet avenant. »
Je serai donc le seul élu à voter contre, le reste de l’opposition restant dans la posture de l’abstention. Mais avec le recul, je trouve que la violence faite aux structures de prévention, et le coût exorbitant de ce nouvel avenant pour satisfaire à la seule ambition cosmétique et sécuritaire (sans aucun projet au service des arlésiens) de la nouvelle équipe justifie largement ce choix.
Madame Balguerie exige un droit de réponse : « Madame Lexcellent s’exprimerait sans doute mieux que moi, mais vous faites régulièrement allusion au fait que les nouveaux programmes portés par la nouvelle mandature, heu LES nouvelles mandatures (ben oui on est à l’ACCM tout de même, pas au conseil municipal), font la part heu (sic), ne considèrent pas suffisamment l’environnement et la transition écologique, mais je vous rappelle qu’il existe différentes instances pour soutenir des projets dans différents domaines avec des compétences attribuées, des moyens financiers et des canaux différents, nous avons notamment le PETR, dont la compétence est le Plan Climat Air Énergie (PCAET). Les déclinaisons se feront au niveau local lorsque ce PCAET sera élaboré (…). Nous avons régulièrement des réunions avec Madame Lexcellent sur des sujets qui intéressent autant la ville que l’ACCM et même au-delà. Je pense qu’il faudrait que vous attendiez de voir les projets portés pour avoir une affirmation aussi radicale sur la part mineure que nous apporterions à ces préoccupations environnementales. »
Tout vient à point à qui sait attendre donc !
Madame Lexcellent qui s’exprimerait sans doute mieux ne s’exprime pas du tout, mais cette séquence semble révéler quelque chose. Que Madame Balguerie serait l’élue chargée à l’environnement et au développement durable à l’ACCM puisqu’elle répond systématiquement aux questions sur ce thème. Pourtant sur le papier, c’était feu Monsieur Chassain, donc aujourd’hui, à priori, sa remplaçante ? À moins que l’ACCM ne soit gérée que comme une annexe de la Mairie d’Arles par la même équipe tandis que les autres communes se contentent de venir défendre les délibérations qui les concernent ?
Nicolas Koukas prend la parole pour justifier son abstention : « C’est l’ancienne mandature qui avait porté la délibération précédente sur un seul exercice, ce nouvel avenant porte sur plusieurs années, ce qui explique le montant de 26 millions. C’est une bonne chose et nous validons cette maquette sur plusieurs années. Mais je regrette que l’ensemble des élus n’aient pas été associés » et de continuer en interrogeant le Président sur la manière qu’il allait adopter pour associer les habitants à ce projet.
De Carolis nous assure que les habitant seront concertés, que Sophie Aspord tient beaucoup à cette participation, sans nous détailler le « quand » ni le « comment » de ces concertations.
Monsieur De Carolis est soudainement interpellé par son téléphone portable. Il jette un coup d’œil dessus et, semblant y trouver l’inspiration d’une tirade improvisée :
« Monsieur Girard, permettez-moi d’exposer à votre prose électoraliste un fait, rien qu’un fait !». Roulement de tambour. Il se saisit de son téléphone et semble lire « Nous allons changer à l’école Amédée Pichot, et cela pour un montant de 640 000 €, les fenêtres car il y a trop de déperditions énergétiques. Vous voyez que cet aspect-là ne nous est pas étranger, et que nous y apportons toute notre attention.» Ouf, je respire ! La crise climatique vient d’être soudainement résolue grâce à cette action d’éclat. Je vais pouvoir retourner à la vie normale et cesser d’interpeller les politiques sur la nécessité d’intégrer l’environnement dans la prise de décisions. Je les avais mal jugés, ils ont compris que l’on ne pourrait plus jamais rien faire comme avant ! Les fenêtres seront changées, la température va soudainement baisser, les hirondelles revenir survoler les prés et sans aucun doute, la prochaine saison de reproduction chez les ours polaires sera exceptionnelle.
Je reprends la parole, sans relever l’attaque sur la « prose électoraliste » qui doit relever d’un mécanisme de projection, mécanisme de défense bien connu en psychologie : Il est en campagne pour les départementales, moi pas ! Mais je réponds sur le fond : « Concernant l’école Amédée Pichot j’ai devant moi l’avenant de l’an dernier, et la ligne était déjà budgétisée. » Donc ce n’est certainement pas à son initiative que les fenêtres vont être changées ! « Nous allons maintenant passer au vote. » sera la seule réponse.
Je serai donc le seul à voter contre, le reste de l’opposition marquant leur abstention. C’est donc adopté.
De Carolis : « La délibération suivante anciennement numéro 7, a pour objet la mise à niveau de la déchetterie de Trinquetaille sur la commune de Arles ». Tout le monde feuillette ses dossiers et cherche la délib en question. Nous passerons ainsi tout le conseil à courir après les délibérations réagencées au dernier moment. Mais celle-ci est d’autant plus importante qu’elle amène à un autre dossier : la déchetterie du Sambuc a fait l’objet d’un article de l’Arlésienne quant à son financement plus qu’opaque. En effet, nous n’avons retrouvé ni dans les décisions du Président, ni dans les dossiers de la CAO (Commission d’appel d’offre), de trace de son financement. Dire que Monsieur le Président était attendu sur ce dossier est un doux euphémisme. Nicolas Koukas avait d’ailleurs envoyé de nombreux courriers pour avoir des informations sur les modalités du financement. La séquence qui suit va se révéler pittoresque, digne d’un épisode de règlement de compte à OK Corral : embuscade, balles perdues et règlements de compte. (32’49)
PdC :« Avant de donner la parole à Mandy Graillon, je voudrais profiter de cette délibération pour évoquer la remise au norme du point de tri du Sambuc. Monsieur Koukas vous m’avez saisi (…) avec copie au préfet de région, à Madame la sous-préfète, couplé à de multiples interventions auprès de la direction et des services de l’ACCM (…) vos demandes portent sur la liste des entreprises ayant réalisées les travaux et votre étonnement de ne pas avoir été sollicité eu égard à leur montant, au titre de la commission d’appel d’offre de l’ACCM. Tout ceci n’est pas neutre, nous sommes en période de campagne électorale, la prise de parole de Monsieur Girard en témoigne (Arghh, première balle perdue, c’est pour moi !). Dans ce contexte et par souci de transparence, je tiens à vous faire une réponse publique ici, en public, car nous n’avons rien à cacher ».
A ce stade-là, on comprend mieux comment cette délib 7 s’est retrouvée N°2. L’intervention a été longuement préparée et Monsieur le Président ménage ses effets, c’eût été dommage de bâcler le spectacle en 5 minutes à 9h50 !
« Concernant la CAO, ses compétences concernent les travaux de marchés formalisés supérieurs à 5 350 00 € HT. Les travaux du centre de tri du Sambuc étant de l’ordre de 150 000 € HT, il n’y avait donc pas matière à saisine de cette commission. Mais, revenons un instant sur l’historique de cette affaire »
Ça y est, le règlement de compte peut commencer. À partir de là ce sont les armes qui parlent. Même l’harmonica d’Ennio Morricone s’est tût !
« Nous avons découvert en juillet 2020 une situation au Sambuc totalement déplorable. Monsieur Koukas nous avons trouvé ce que vous nous avez laissé, une véritable décharge à ciel ouvert (…) j’aimerais que nous montrions les photos de juillet 2020.»
Le grand écran opportunément installé ce jour-là commence à diffuser quelques images de tas de déchets abandonnés autour des bennes ou devant la grille, il faut le dire assez accablantes. « Voilà Monsieur Koukas votre héritage à l’été 2020 alors que vous étiez en charge du développement durable et responsable(..). Cette situation catastrophique, au-delà de l’insalubrité, était génératrice de très gros risques pour les usagers, pour les employés, mais aussi Monsieur Girard pour l’environnement compte tenu des risques de pollution des sols (deuxième rafale, il vise large) ».
A partir de là, au Président d’argumenter sur la « nécessité impérieuse » de réaliser des travaux et le résultat est là : apparaît sur l’écran la photo d’un nouveau ponton en béton et des deux bennes flambantes neuves. Plus rien ne traîne, on pourrait manger par terre ! On sent la satisfaction du travail bien fait, ça bombe le torse chez certains élus.
Mais parce que ça ne suffisait pas, De Carolis explique alors que si tout n’a pas été fait dans les règles de l’art sur ce marché, c’est parce que les agents ont procédé comme ils avaient l’habitude de faire avant : « Ces procédures, ce sont donc les vôtres Monsieur Koukas. (…) vous avez géré des procédures de marché public et vous savez que l’urgence exonère de procédure. S’il y avait urgence ou pas c’est une question de juriste ». Le sous-entendu est clair, le Président ne nous donnera pas plus d’info sur ce marché et le mode de sélection des entreprises. Il met clairement au défi l’opposition de lancer un contentieux juridique.
Dans un dernier sous-entendu, il annonce la création d’une groupe de travail sur les marchés publics pour mettre de l’ordre là où il en fallait. Madame Lexcellent, représentante d’une majorité à Saint-Martin qui était à la Présidence de l’ACCM, ne pipe mot. Même si l’on pourrait s’interroger sur le pourquoi du bon état des déchetteries de Saint-Martin-de-Crau et sur l’obsolescence de celles des autres communes, alors même que l’ancien président et élu en charge des déchets était élu de Saint-Martin-de-Crau.
Nicolas Koukas prend enfin la parole et la séquence qui va suivre sera particulièrement tendue (39′), les deux interlocuteurs ne cessant de se couper la parole. Nicolas Koukas accuse De Carolis de ne pas être à l’aise sur ce dossier et fustige l’absence de clarté et menace d’en référer au procureur de la république. Il parle du « télé-spectacle » de la méthode et associe les élus de l’ancienne mandature, reconduits et qui travaillent aujourd’hui avec De Carolis, à ce bilan sur un sujet « pas facile ». Il accuse de Carolis de profiter du conseil communautaire pour faire sa campagne et de faire de la politique spectacle. Il est 9 h du matin ! Il parle enfin de saucissonnage (pratique qui consiste à couper la prestation en plusieurs petits marchés afin de passer en dessous des seuils de procédure formalisé et de pouvoir ainsi, en procédure simplifiée, choisir les entreprises sans trop avoir à se justifier. Pratique qui relève du favoritisme dans ce marché public. Il cite les différents services de l’ACCM qui n’ont jamais répondu à ses questions (dont la CAO) et finit par évoquer les services de l’État qui « eux, lui ont répondu ».
De Carolis, « si les services de l’état vous ont répondu, j’aimerais bien que vous en fassiez une communication publique, et notamment lorsque vous nous avez attaqué sur la procédure de Drôle de Noël, il me semble que l’État vous a répondu ».
C’est le moment de bascule à partir duquel Nicolas Koukas accuse le Président d’ouvrir les courriers des élus de l’opposition qui arrivent en mairie. S’ensuit des « Oh là là ! » « Que je vous sens mal à l’aise » « quelle arrogance » « La presse a entendu avec nous » (à vous de deviner qui a dit quoi) . On est au niveau de la cours d’école quand le Président finit par couper le micro de Nicolas Koukas. On pourrait croire que cette séquence peu glorieuse est finie, mais comme à la récréation, quand la baston semble terminée, il y en a toujours un (ici c’est une) qui arrive pour relancer la bagarre. Mandy Graillon prend la parole « Je parle en tant que présidente de la commission d’appel d’offre, je m’étonne que Monsieur Koukas se plaigne de n’être pas assez associé (…), depuis un an Monsieur Koukas n’ a participé qu’à une seule commission d’appel d’offre sur les six qui ont eu lieu, soit 16 % (…) Quand à Monsieur Girard qui est son suppléant, il a participé à 50 % des commissions (troisième balle perdue sur une délibération ou je n’ai même pas pris la parole !), donc la moitié du temps le siège est vide (Ben oui puisque 50 % + 16 % = moitié du temps) ». Ils oublient de dire que la première mesure qu’ils ont adoptée a été de supprimer les indemnités des élus de l’opposition, qui se montaient à quelques dizaines d’Euros par mois, et qui permettaient de quitter son travail en journée pour participer à ce genre de commission !
Du coup, je me sens obligé de participer aussi (47’50)
En tant que suppléant j’ai participé à toutes les commissions d’appel d’offre auxquelles j’ai pu lorsque Monsieur Koukas n’était pas là. Je ne suis pas censé participer à toutes les commissions. Je ne comprends pas pourquoi je me prends cette remarque-là. Concernant votre souci de l’environnement, j’en suis très content lorsque ça passe par les travaux sur la déchetterie mais votre souci est un peu à géométrie variable. Lorsque je vous ai sollicités sur les voyous qui entassent les tas de déchets et polluent possiblement la nappe phréatique, je vous ai questionné pour savoir si l’ACCM se constituerait partie civile et vous m’avez dit « on verra bien ». Lorsque des agriculteurs voyous utilisent des produit interdits, je ne vois ni la mairie ni l’ACCM dans les parties civiles. Je vois des usines qui polluent depuis des années, je ne vois ni la mairie ni l’ACCM se porter partie civile. Votre souci de la pollution me semble à géométrie variable.
Aucune réponse. Mandy Graillon va maintenant porter la délibération 7 qui était en deux mais qui sera traitée en trois !
Le reste du conseil est vraiment de l’expédition d’affaires courantes qui n’amènent que peu de débat. Dernière prise de parole :
Je voudrais montrer mon étonnement. Nous sommes en mai, le prochain conseil communautaire sera reporté à juillet. Nous avions quinze délibérations aujourd’hui, il y avait la place. Nous n’avons toujours pas vu passer les subventions aux associations. Elles vont attendre le 7e mois de l’année pour savoir comment elles vont être traitées. Je ne trouve ça pas très respectueux de tous ces gens qui travaillent. On parle beaucoup de soutien économique à l’ACCM, certaines associations ont des activités qui ont des retombées économiques. À cause du Covid, la situation est compliquée, on ajoute de la difficulté à la difficulté (…) je me fais la voix de tous ces gens inquiets qui me font passer ce message.
De Carolis : « On n’ajoute pas de la difficulté à la difficulté, on ajoute de la clarté à la clarté, nous analysons les dossiers jusqu’au bout ! ». Diable, la clarté c’est ce qui permet de mieux voir non ? Pas sûr que les associations y voient plus clair avec cette méthode. Espérons que l’analyse minutieuse ne nous mène pas en décembre ! Le mieux est quelques fois l’ennemi du bien !