Nous sommes dans une démarche de construction collective d’un projet pour la ville, pour les élections municipales et au-delà. Nous partageons avec vous la synthèse actuelle du groupe de travail “Patrimoine”. Avant comme après les élections, n’hésitez pas à nous contacter pour intégrer ce groupe de travail ou à laisser vos suggestions en bas de cette page.

À retenir

  • Le patrimoine est l’héritage commun d’un groupe ou d’une collectivité qui est transmis aux générations suivantes. Il peut être de nature très diverse : culture, histoire, langue, système de valeurs, monuments, œuvres artistiques… Il doit être entendu dans son acception la plus large, puisqu’il concerne aussi bien l’ensemble du patrimoine bâti de la ville que les patrimoines naturel, industriel, maritime, ainsi que la mémoire des habitants.
  • Double inscription de la ville d’Arles sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO
    • Arles, monuments romains et romans (8 monuments)
    • Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France
  • Label Ville d’Art et d’Histoire (Ministère de la culture)
  • Un service du patrimoine assure la protection et l’animation des monuments.
  • Un service dédié de la municipalité assure la gestion du secteur sauvegardé

Constat local

  • La gestion du patrimoine assurée par le service du Patrimoine de la Ville est de bonne qualité ;
  • La fréquentation des monuments est en augmentation continue et la politique de programmation hors saison fonctionne ;
  • Elle se concentre pour autant essentiellement sur les monuments antiques et médiévaux. Les époques modernes et contemporaines sont moins mises en valeur ;
  • Le patrimoine est essentiellement tourné vers le tourisme ;
  • Le label ville d’Art et d’Histoire implique la présence d’un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine qui n’a jamais été créé ;
  • La politique de protection du patrimoine à Arles est souvent mal comprise et mérite d’être expliquée et partagée avec les habitants ;
  • Le service d’archéologie, en intégrant le Musée départemental Arles antique, a basculé au département en 2003. Ce service n’a pas demandé l’agrément en tant qu’opérateur d’archéologie préventive. Le service archéologique ne joue donc plus de rôle dans la gestion de l’archéologie préventive municipale désormais confiées à l’Inrap ou à des opérateurs privés.

Objectifs

Volet 1 - Un patrimoine qui ne se limite pas aux monuments UNESCO

Le patrimoine architectural Antique et roman est certes le plus visible, mais le territoire municipal abrite bien d’autres trésors patrimoniaux. Un grand nombre de sites archéologiques sont actuellement laissés pour compte. Il conviendra de tout mettre en œuvre pour en permettre l’accès. Le patrimoine architectural de Camargue est également laissé pour compte ; nous mettrons en place des opérations de valorisation en lien avec le Parc Naturel Régional et en sollicitant l’expertise du musée de Camargue. A titre d’exemple, nous serions favorables à la mise en place d’un plan de sauvegarde pour les bergeries de Camargue, témoins de l’importance de l’élevage ovin depuis l’époque médiévale jusqu’au XIXe siècle ; de même, peu de cabanes de gardians restent en bon état sur la commune, la plus ancienne est celle de Barcarin à Salins-de-Giraud, notre équipe se positionne pour sa sauvegarde quitte à ce que la commune doive se porter acquéreur pour permettre sa conservation et sa valorisation.

Il conviendra de s’occuper enfin du patrimoine architectural moderne et contemporain. Pour cela, la municipalité devra s’appuyer sur les forces vives du musée Réattu dont les très riches collections permettent de mettre en exergue l’histoire de l’Arles moderne et contemporaine, mais il est surtout urgent de s’intéresser au patrimoine bâti de ces époques. Arles a par exemple peu travaillé sur le patrimoine du XXème siècle, à l’image des décisions qui ont été prises quant au démontage et au remisage de la cathédrale de métal (halles Lustucru). Il est urgent de mettre en œuvre un projet de conservation et valorisation de ce témoin majeur de l’histoire de l’architecture du siècle passé. En collaboration ACCM, il serait sans doute possible d’envisager son remontage au sein du projet d’aménagement du site des anciennes papèteries Etienne qui méritent elles-mêmes d’être mises en valeur comme lieu important de l’histoire industrielle d’Arles. D’autres bâtiments du centre-ville, comme l’espace Léon Blum, sont en grand défaut d’entretien alors qu’il s’agit d’architectures remarquables.

La ville aura également à cœur d’entretenir la vivacité du patrimoine immatériel d’Arles, en collaboration avec le Museon Arlaten qui dans le cadre de sa réouverture sera un allié de choix, comme musée ethnologique, pour porter l’identité provençale mais également celle des autres communautés qui font le portrait culturel de la population arlésienne.

Volet 2 – Maintenir les monuments de la ville en gestion par régie directe

Certains candidats proposent la gestion par délégation de service public. Nous souhaitons garder la gestion en régie directe. Les compétences du service du patrimoine de la Ville le permettent.

Choisir une délégation de service public serait :

  • Renier l’action de valorisation efficace menées ces dernières années par les services municipaux
  • Prendre le risque de perdre le contrôle de qualité sur la programmation
  • Prendre le risque de mettre à mal l’accès pour tous à la culture
  • Choisir l’option de la marchandisation de la culture

Les services assurent également la gestion du secteur sauvegardé qu’il est important de maintenir dans sa qualité.

En soutenant l’action des services de la ville et en nous garantissant la maîtrise publique sur les grands monuments, la municipalité pourra mettre en place des systèmes de gestion vertueux et écoresponsables pour l’animation des monuments et la propreté de la ville :

  • Formaliser une charte d’éco-responsabilité pour tous les évènements organisés sur le territoire. Chaque partenaire ou association devra la signer.
  • Mettre en place des critères d’éco-conditionnalité dans les marchés publics pour l’organisation des évènements.
  • Mutualiser le matériel nécessaire aux évènements (régie technique, vaisselle, consignes, assises…) disponibles sur réservation, gratuitement, avec caution auprès des services municipaux.

Volet 3 – Partager avec les habitant, sensibiliser les touristes

Pour les premiers, il s’agit de prendre soin de leur cadre de vie, de leur attachement au patrimoine et de leur histoire. Pour les seconds, il s’agit de partager un patrimoine exceptionnel de manière vertueuse. Le patrimoine est bien entendu un levier pour l’économie de notre territoire. Pour cela, il faut :

  • Continuer les actions de médiation et la programmation désaisonalisée.
  • Mettre en place le centre d’interprétation préconisé par le label « Ville d’Art et d’Histoire » par exemple sur le site de l’enclos Saint Césaire afin de mettre en valeur les vestiges de l’édifice paléochrétiens récemment fouillés ou encore au niveau de l’office de Tourisme. Il présentera :
    • La vision large de l’ensemble du patrimoine arlésien que nous portons ;
    • Les actions du secteur sauvegardé dans un but pédagogique et pratique ;
    • Les métiers du patrimoine pour une meilleure connaissance de la diversité de ces métiers et pour la formation des jeunes générations.
  • Afin de renforcer les connaissances, il faudra développer plus de lien avec le monde de la recherche (CNRS, Universités, Unités mixtes de recherche, afin d’enrichir les actions de médiation envers tous les publics.

Volet 4 – Patrimoine et végétalisation

De manière générale nous souhaitons revégétaliser la ville pour lutter contre les fortes chaleurs estivales, améliorer le cadre de vie et ramener de la biodiversité en ville.

En collaboration avec le service du secteur sauvegardé et le service des espaces verts de la ville nous mettrons en place un plan de revégétalisation notamment dans la zone protégée.

A titre d’exemple, comme projet emblématique, nous envisageons l’implantation d’un grand parc paysager sur le cirque antique. Le cirque est un vestige exceptionnel, un des seuls témoignages de cirque maçonné de la partie occidentale de l’empire romain. Il passe aujourd’hui pour n’être qu’un vaste terrain vague. Il serait possible, après une phase de diagnostic et de sondages archéologiques, de le transformer en parc paysager qui serait une évocation du cirque romain avec des aménagements permettant un accès aux vestiges en cas d’opérations archéologiques programmées ainsi qu’une signalétique permettant la visite et la compréhension de ce site important.

Cette initiative remplirait plusieurs objectifs : apporter de la fraîcheur par la végétalisation, remettre en valeur un site archéologique et le protéger, aménager un lieu public accessible aux habitants pour un meilleur cadre de vie, renforcer le lien entre le quartier de Barriol et le centre-ville, le dynamiser en offrant un espace de jardins partagés aux habitants.