Nous sommes dans une démarche de construction collective d’un projet pour la ville, pour les élections municipales et au-delà. Nous partageons avec vous la synthèse actuelle du groupe de travail “Biodiversité et milieux naturels”. Avant comme après les élections, n’hésitez pas à nous contacter pour intégrer ce groupe de travail ou à laisser vos suggestions en bas de cette page.

Contexte

La biodiversité, c’est la diversité du vivant à tous ses niveaux d’organisation : gènes, espèces, écosystèmes, paysages… C’est aussi l’immense variété de relations des êtres vivants entre eux et avec leur milieu. Parce qu’elle est à la fois le résultat de la longue histoire de l’évolution de la vie et le potentiel de toutes les évolutions à venir, la diversité du vivant est un joyau qui mérite d’être protégé et admiré pour elle-même.

Mais au-delà de cette valeur intrinsèque, la diversité des espèces, des écosystèmes et des fonctions écologiques est le socle sur lequel reposent nos sociétés et nos cultures. Les insectes pollinisent nos champs, les milieux humides nous fournissent l’eau potable et protègent des inondations, les arbres urbains protègent de la chaleur et les dunes limitent l’impact des tempêtes… Et plus les écosystèmes sont diversifiés, meilleures sont leurs chances de se maintenir face aux changements. C’est ce qu’on appelle la résilience.  

Bref, la biodiversité c’est tout à la fois un joyau inestimable, un grenier généreux et un puissant système immunitaire.

Constat

L’importance de protéger et de favoriser la biodiversité concerne tous les milieux : naturels, ruraux et urbains. Et les collectivités locales sont les premières à avoir la capacité et la responsabilité d’agir en la matière. La commune d’Arles a un rôle d’autant plus crucial à jouer qu’elle recèle une biodiversité extraordinaire et des milieux naturels riches et variés, en Camargue, en Crau et aux portes des Alpilles. Si une partie d’entre eux est protégée, d’autres restent soumis à diverses pressions humaines (pollution, étalement urbain, artificialisation). Or, la protection et la réhabilitation de la nature représente une stratégie efficace et peu coûteuse pour faire face aux changements à venir.

Objectifs

Il faut inverser la tendance de perte de biodiversité et ne plus perdre un seul hectare d’espace naturel. Les milieux naturels doivent être reconnectés les uns aux autres. Il faut également que la nature puisse trouver sa place en ville et favoriser la reconnexion des habitantes et des habitants avec la nature. Il est également impératif de réduire la pollution, de l’air, de l’eau et des sols. Nos objectifs sont donc les suivants :

  • Inverser la tendance de perte de biodiversité
  • Ne plus perdre un seul hectare d’espace naturel
  • Recréer des connexions entre les zones naturelles
  • Favoriser la nature en ville
  • Créer plus de liens entre la population, les espaces naturels et la communauté biotique
  • Réduire la pollution

Volet 1 : Inverser la tendance de perte de biodiversité

La consommation d’espaces naturels et agricoles par les espaces urbains, industriels et commerciaux est de plus en plus rapide. En France, c’est plus de 65 000 ha qui sont artificialisés chaque année, soit l’équivalent d’environ un département tous les 10 ans. Les milieux dans lesquels les espèces sauvages peuvent vivre et se déplacer se raréfient et se fragmentent.

Pour inverser cette tendance, nos priorités seront :

  • La création d’une commission de la biodiversité au sein de la commune.
  • Le soutien institutionnel et logistique aux gestionnaires d’espaces naturels.
  • Le refus de tout projet destructeur d’espaces naturels et agricoles
  • La révision du Plan local d’urbanisme (PLU) à travers des modifications simplifiées pour préserver certaines zones de l’urbanisation.
  • L’extension de l’aide au reboisement à la totalité de la commune pour la création de haies.
  • La création de corridors écologiques en zones péri-urbaines et d’une ceinture verte autour de la ville.
  • La mise en place d’aménagements propices aux déplacements et à l’installation de la faune.

Volet 2 : Réduire la pollution

Les espaces naturels et la biodiversité locale subissent plusieurs sources de pollution : dépôts illégaux d’ordures, pollution des eaux de surface par les pesticides, pollution de l’air par les activités industrielles de Fos-sur-mer, les brulis et l’intense trafic routier, qui engendre en rebond une pollution des sols.

Pour lutter contre la pollution, nos priorités seront :

  • La transparence et une communication efficace sur la lutte contre les pollutions.
  • L’interdiction des brulis agricoles.
  • Une collaboration avec les agriculteurs et la Chambre d’Agriculture pour les aider à réduire leur usage de pesticides.
  • L’installation de stations de mesure de la qualité de l’eau sur les principaux canaux d’irrigation agricole.
  • L’nstallation de stations de mesure pour la qualité de l’air sur les hameaux de Mas-Thibert, de Salin-de-Giraud et du Sambuc.

Le cas du Bti : Plusieurs études ont démontré le caractère nocif de la démoustication au Bti sur la faune. Des expérimentions menées au Sambuc avec des « bornes aspirantes anti-moustiques », réalisées par une entreprise privée en partenariat avec la Tour du Valat, ont été très concluante sur l’atténuation des nuisances sans impact sur la faune. Il est regrettable que l’Entente Interdépartementale de Démoustication, opératrice en la matière, refuse le remplacement du traitement au Bti par ce système. La commune pourrait, seule, porter ces installations dans les hameaux de Camargue. En 2019, la commune d’Hyères a fait ce choix sur l’ensemble de son territoire.

Volet 3 : Restaurer des relations riches entre la population et la nature

La protection de la nature concerne tout le monde, mais nombreux sont celles et ceux qui ne savent pas comment contribuer à cet enjeu.

Pour favoriser une reconnexion des arlésien.ne.s avec la nature qui les entoure, nos priorités seront :

  • Le soutien et l’accompagnement des structures d’éducation à l’environnement pour étendre leurs actions auprès
    d’une diversité de publics, enfants et jeunes bien sûr, mais aussi jardiniers
    amateurs, élus et équipes techniques de la ville, agriculteurs, etc.
  • L’’installation de nichoirs et d’abris dans les établissements scolaires et la mise en place d’inventaires naturalistes en collaboration avec des équipes enseignantes volontaires.

  • L’appui et le développement d’actions de « nature en ville » participatives.
  • L’utilisation du bulletin mensuel municipal pour éduquer, faire découvrir, sensibiliser et mettre en avant les initiatives et pratiques en faveur de la biodiversité.
  • La sensibilisation et la formation des équipes techniques municipales pour leur permettre de s’impliquer dans cette démarche écologique.
  • La collaboration avec le Groupe Cynégétique Arlésien et l’Association des Pêcheurs Arles-SMC, afin que ces usagers des espaces naturels pratiquent leurs activités de manière responsable et respectueuse des lois en vigueur.

Pour aller plus loin

Etat des lieux des dispositifs existants sur le territoire

La commune d’Arles a un rôle majeur en matière de préservation de la biodiversité, dans la mesure où elle possède sur son territoire de nombreux milieux naturels, divers et riches biologiquement. Certains de ces espaces naturels sont protégés : nous avons cinq réserves naturelles, trois nationales et deux régionales, ainsi qu’une grande partie du PNR de Camargue, ce qui est unique à l’échelle nationale. Sans oublier des sites du Conservatoire du Littoral, des mesures Natara2000, ou encore une réserve de biosphère. Ces espaces naturels sensibles (ENS) sont gérés par des structures œuvrant à une bonne gestion des écosystèmes. En dehors de ces ENS, la situation est moins reluisante. Les connexions entre les ENS et les autres espaces naturels ruraux et péri-urbains tendent à diminuer : perte de haies en milieu agricole, perte de ripisylves, fragmentation des habitats due à l’urbanisation en zone péri-urbaine, perte de prairies de pâturage au détriment de cultures intensives…

Nos espaces naturels sont également soumis à l’arrivée d’espèces exotiques envahissantes, modifiant certains écosystèmes et demandant parfois des actions de gestion ou d’éradication.

Le Parc Naturel Régional de Camargue a pour vocation de préserver et valoriser le patrimoine naturel, culturel et paysager tout en assurant un développement économique et social du territoire. Il a un rôle important à jouer sur une partie de notre territoire. On peut regretter cependant une certaine frilosité dans la lutte contre certaines sources de pollutions.

En zone urbaine et péri-urbaine, on peut regretter l’absence de politique afin de remettre de la biodiversité en ville, via des actions de végétalisation notamment. On ne peut que constater la bétonisation outrancière des nouveaux quartiers développés ces dernières années.

Il faut également mieux valoriser et soutenir les pratiques vertueuses en terme environnemental. Par exemple, de nombreux milieux naturels ont été et sont toujours façonnés par le pâturage de type extensif. Les éleveurs ont un rôle important dans le maintien de notre biodiversité. Malheureusement l’élevage est le parent pauvre de la Politique Agricole Commune. L’élevage extensif est typiquement une pratique à soutenir davantage.

Quelques dispositifs existants :

  • Schéma de Cohérence Territoriale, approuvé en 2018.
    Plan Local d’Urbanisme, approuvé en 2019.
  • Contrat de Delta, pour la gestion de l’eau. (Terminé)
  • 5 sites Natura2000 animés par le PNR Camargue. (En cours)
  • Projet européen de type Life+ : MC Salt, ChiroMEd, Envoll. (Terminés)
  • Leader Agroécologie copiloté par le PNR Camargue. (En cours)
  • Atlas de la Biodiversité Communale mené par le CPIE. (En cours)
  • Aide au reboisement, du PNR Camargue. (En cours)

Etat des lieux des dispositifs existants ailleurs

Quelques exemples de projets sur la biodiversité urbaine et la sensibilisation

  • De nombreuses communes commencent à vouloir remettre de la biodiversité en ville. Dunkerque a renforcé son implication environnementale dans les stratégies régionales (SRCO) et locales via des trames vertes et bleues intercommunales, en inscrivant son action sur le long terme. Cela passe par l’approfondissement des connaissances écologiques du territoire, la définition et l’application d’une gestion durable des espaces verts, la coordination d’actions participatives et la prise en compte la nature dans les aménagements.
    Une commune d’Ile de France de population similaire à créer une « charte de végétalisation » pour encourager la participation des habitants à végétaliser leur coin de rue.
  • La LPO a lancé un projet pédagogique sur la biodiversité en milieu urbain à travers plusieurs ateliers participatifs.
  • A Gennevilliers (92), 350 nichoirs ont été installés sur toute la ville, ainsi que des abris à hérissons et à chauves-souris.
  • A la Chapelle-sur-Erdre (44), en mai 2019 la mairie a créé une commission biodiversité regroupant élus, associations et acteurs de la gestion des espaces naturels, avec l’aval de tout le conseil municipal.