Mars a eu son lot de giboulées cette année et il semble bien qu’un fléau en chasse un autre : voilà que la guerre succède à la maladie comme la grippe espagnole succéda à la première guerre mondiale en un autre siècle pas si lointain. Mais, si bien souvent l’histoire se répète, les causes d’aujourd’hui sont inédites et l’humain est tout autant victime que responsable. Il faut cesser d’accuser le destin et de personnifier des évènements que nous avons tous et toutes contribué à créer par nos choix politiques et nos modes de consommation.

Alors que, sur les plateaux télé, les experts militaires et géopolitiques succèdent aux experts médicaux, que les images des bombardements succèdent aux images d’assistances respiratoires, l’écologie reste un sujet discret, voire inexistant, dans l’actualité. Pourtant, avec son ton catastrophiste qu’affectionnent les médias de masse, le dernier rapport du GIEC sur les impacts du bouleversement climatique avait tout pour faire les gros titres. Il est pourtant passé presqu’inaperçu. À la fois plus précis et plus alarmiste que les précédents quant aux conséquences graves irréversibles du réchauffement en cours, ce rapport devrait susciter une réaction collective sans précédent. Selon les scientifiques, la fenêtre d’action pour éviter le pire est très étroite et ils préconisent à l’échelle mondiale “des adaptations urgentes, plus ambitieuses avec une action accélérée”.
Quatre risques majeurs sont identifiés pour l’Europe, avec une vulnérabilité plus grande sur le pourtour méditerranéen et encore plus en Camargue :
– Les vagues de chaleur
– Les pertes de rendement agricole
– Les pénuries d’eau
– Les inondations

Mais comment en est-on arrivé là ?
Le rapport pointe avant tout le manque de volonté politique venant s’ajouter aux catastrophes dites naturelles mais aggravées par l’erreur, l’indifférence ou les mauvaises décisions humaines. Si ailleurs, cyclones, famines et incendies font en effet rage, chez nous, à Arles, c’est l’eau qui nous posera le plus de problèmes : lorsque le niveau de la mer sera si haut qu’elle recouvrira la Camargue ou lorsqu’elle viendra à manquer dans la nappe phréatique de la Crau.

Hasard du calendrier, nos élections présidentielles approchent à grands pas et la parution de ce rapport du GIEC devrait être un élément central des débats, car il nous oblige à nous questionner sur notre mode de société, à réfléchir sur nos rapports à l’énergie, à l’agriculture, à la santé et au vivant. Pourtant, ces sujets passent à la trappe chez la plupart des candidat.e.s et des médias qui suivent la campagne électorale, alors qu’ils sont directement liés à ce qui occupe la scène médiatique, la COVID comme la guerre en Ukraine.

En effet, pendant le premier confinement, beaucoup espéraient un « monde d’après », potentiellement différent, amélioré, en souhaitant que nos décideurs aient compris et pris en compte les causes sociales, économiques et environnementales qui nous avaient poussés dans un tel chaos.

Si, avec de tels évènements, on ne prend pas un réel tournant dans nos sociétés, quand le ferons-nous ? Pour l’instant, ce tournant semble surtout s’exercer dans des cercles déjà convaincus. Mais il n’y a pas de grande histoire et de petite histoire. Chaque territoire fait partie d’une machine globale, et nous pouvons, partout, essayer de gripper les rouages. Il est encore possible de tourner le dos à un modèle qui nous précipite dans l’impasse pour retrouver un peu d’autonomie alimentaire, énergétique, et économique. Cela passe par une révolution de nos pratiques, une certaine sobriété, mais se traduira par ailleurs par un soutien à une économie relocalisée et une plus grande résilience face aux crises qui se profilent.

Notre territoire, comme bien d’autres, regorge d’initiatives locales, associatives et entrepreneuriales misant sur le recyclage, la réparation plutôt que l’achat, la réduction du gaspillage alimentaire, le développement du covoiturage, l’approvisionnement en circuit courts, la conversion en agriculture biologique, la promotion du vélo ou encore le partage…
Autant d’actions qui permettent de sortir du modèle qui nous plonge dans ces crises.
Autant d’actions qui devraient servir d’exemple aux collectivités locales afin qu’elles les encouragent et qu’elles s’en inspirent éventuellement pour des effets à plus grande échelle.
Autant d’actions qui devraient faire repenser l’aménagement de notre ville, de nos villages et leurs connexions, par les pouvoirs publics.
Pour réellement encourager et donner la part belle aux petites initiatives locales.
Pour construire une ville non pas comme un seul et “Grand Arles” à la forme figée, connectons notre territoire comme un archipel de villages et de quartiers, différents et complémentaires, agiles et solides ensemble comme les maillons d’une chaîne.

Changeons d’Avenir est entré au Conseil municipal, avec deux élu·es dans l’opposition (Cyril Girard et Virginie Maris) et au Conseil communautaire avec un élu (Cyril Girard).

Sont disponibles sur notre site : les comptes-rendus des séances ainsi que toute l’information nécessaire pour assurer une vigilance citoyenne et constructive concernant la vie des équipes municipale et communautaire.

Et c’est parti pour le plus court conseil municipal de l’histoire des conseils municipaux auxquels Changeons d’Avenir a participé. Lisez le compte-rendu partiel et partial de Virginie Maris :
– Les Conseils de quartier
– Attribution de subventions aux associations
– Travaux de proximité
– Théâtre d’Arles – co-financement 2022
– Aménagement du territoire

Un petit conseil communautaire dans une petite ambiance le jeudi 26 janvier dernier à la salle Mistral de Saint-Martin-de-Crau. Seulement 11 délibérations à traiter en ce début d’année.

Voici pour ceux qui suivent, les liens vers les comptes-rendus des conseils précédents :

Le 29 mai 2021, nous avions apporté notre soutien à la lutte de Fournès. Depuis, nous avons appris qu’Amazon abandonne son projet d’entrepôt à Fournès, dans le Gard, après une mobilisation citoyenne. Nous nous en réjouissons. Cette victoire met du baume au cœur de tou.te.s celles et ceux qui luttent contre les multiples projets écocides qui pullulent dans les alentours, notamment à Saint Martin de Crau. Sur ce cas précis, nous vous proposons d’écouter ce podcast.

« EN TRAVERS DE LA ROUTE »

Projet artistique autour du contournement autoroutier d'Arles

Appel à contribution pour rendre sensible à tout ce que le projet de contournement autoroutier d’Arles prévoit de détruire

Alors que la vie sur Terre est menacée de toutes parts, l’État veut construire de nouvelles autoroutes, trahissant ses propres engagements écologiques déjà insuffisants.
Alors qu’il faudrait investir massivement dans les transports en commun, les transports fluviaux et ferroviaires et réduire d’urgence le rythme de notre consumérisme mondialisé, il y en a qui continuent de tout miser sur les bagnoles, les camions et les containers.
Alors qu’on sait que ce projet ne permet pas de transformer la RN113 en paisible boulevard urbain puisque près de 30 000 véhicules par jour continueront d’emprunter cet axe, on s’apprête à bétonner des centaines d’hectares de terres naturelles et agricoles et à dégrader irréversiblement les paysages de Crau et de Camargue.
L’enquête publique concernant ce projet destructeur d’un autre âge est prévue pour le premier trimestre 2023. Il s’agira d’un moment décisif pour éveiller la conscience d’un large public sur les conséquences d’une telle destruction.

Durant l’année 2022, nous – citoyennes et citoyens rassemblés au sein du collectif Changeons d’Avenir – appelons toutes celles et ceux qui aiment dessiner, peindre, graver, photographier, filmer, écrire, prendre du son, ou témoigner de toute autre façon, à portraiturer, fragment par fragment, toutes les formes de vies et de paysages qui se déploient sur ce tracé et que nous souhaitons célébrer et préserver ensemble. Nous collecterons vos contributions jusqu’au 31 décembre 2022.

Nous nous engageons à trouver un lieu adapté pour exposer toutes ces productions artistiques en parallèle de l’enquête publique, afin d’offrir une vision sensible et collective de ce à quoi nous tenons. La participation est gratuite et non rémunérée. Il n’y a pas de format imposé mais il est déconseillé de ne pas dépasser 1x1m et nous nous réservons la possibilité de limiter le nombre de contributions par auteur-rice ou auteur si nous venions à recevoir un trop grand nombre de propositions. Les œuvres resteront propriétés de leurs auteur-rices qui pourront les récupérer.

Une version numérique de l’exposition est également envisagée, qui pourra donner davantage de place aux contributions écrites, filmiques ou sonores. L’exposition pourrait également donner lieu à l’édition d’un catalogue.
Toutes les oeuvres devront être explicitement associées à un lieu situé sur le tracé ou dans ses environs. Pensez à marquer sur une carte, ou par coordonnés GPS, la localisation précise associée à chacune de vos contributions : ainsi nous pourrons les exposer de façon à former une grande cartographie murale de tout ce qui existe et vit
« en travers de la route ».

> Pour vous informer sur le projet de contournement
> Pour plus d’informations sur ce projet artistique ou pour nous aider à le faire, écrivez-nous à
> Pour nous informer de votre contribution, remplissez notre formulaire.

Contournement autoroutier, l'Autorité Environnementale freine des quatre fers

Début février a été rendu public un avis de l’Autorité Environnementale (AE), instance dépendant du Ministère de la Transition Écologique, suite à sa saisie par la DREAL PACA (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) pour un cadrage préalable du contournement autoroutier. Cet avis porte sur la qualité de l’étude d’impact présentée par la DREAL (maître d’ouvrage du projet) et sur la prise en compte de l’environnement dans le projet.

Il est peu de dire que cet avis est très réservé.

L’AE souligne en premier lieu les forts enjeux environnementaux sur le territoire : zones naturelles protégées ou classées, impact sur les zones humides, risque d’inondation, incompatibilité avec les documents d’aménagements tel que le Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) et le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE). En terme de biodiversité l’avis de l’AE met notamment l’accent sur la faiblesse des données de répartition des espèces.

L’AE s’interroge aussi sur le choix de la variante dite Sud Vigueirat, considéré comme acquis depuis 2005, sans toutefois intégrer les évolutions environnementales, ni les évolutions législatives et réglementaires intervenues depuis. Il est noté qu’une « éventuelle dérogation aux règles générales applicables requerra des motivations particulièrement solides ».

Il est précisé dans cet avis que le dossier remis par la DREAL ne comportait pas de données sur les pollutions atmosphérique et sonore actuelles le long de la RN113.

Le projet va également à l’encontre du principe zéro artificialisation des sols alors que la grande majorité des sols concernés sont agricoles ou naturels.
En ce qui concerne les gaz à effet de serre (GES), un enjeu particulièrement important, l’autorité précise que le projet est source d’augmentation potentielle des émissions de GES. Le projet ne prévoit en rien de faire baisser le trafic, il en déplace une partie et le contournement a tout d’un appel d’air à camions.

Autre point relevé par l’AE : le projet mené par la ville d’Arles sur la requalification de la RN113. Projet distinct de ce contournement mais étroitement lié (pas de contournement = pas de requalification).
L’AE demande à ce que ces deux projets soient traités en même temps, la requalification devant être considérée comme une incidence directe du contournement.

Globalement, l’Autorité Environnementale fait le même constat que les différents opposants au projet. Professionnels de l’environnement, associations écologistes, éleveurs et agriculteurs auraient-ils raison ? Cet avis informatif ne porte que sur l’état actuel du projet, il a été sollicité par la DREAL avant d’aller plus loin dans la procédure. Rien n’est acquis dans un sens ou dans un autre, mais on peut mettre en avant le caractère insuffisant des études actuelles et l’incompatibilité du projet avec les textes et réglementations en vigueur.
Et ce rapport donne également espoir aux opposants locaux qui constatent que leurs avis sont partagés par de nombreux spécialistes, ce qui rend encore plus crédible notre lutte contre ce projet.

Journée de mobilisation contre l'autoroute - 12 mars 2022

Ce jour-là, une journée de mobilisation contre le contournement autoroutier a eu lieu, organisée par l’association Nacicca (Nature et Citoyenneté Crau Camargue Alpilles). Alors qu’un collectif rassemblant de nombreux acteurs associatifs ou professionnel, allant des agriculteurs, des riverains aux écologistes, est né contre ce projet, cette journée a été l’occasion pour certains d’entre eux de prendre la parole afin d’exposer leurs craintes vis à vis de ce projet d’un autre temps, destructeur de terres agricoles et naturelles. Ils ont également pu dénoncer les arguments du porteur de projet. Ce fut aussi l’occasion de faire découvrir au plus grand nombre les laurons, ces puits naturels qui constituent un patrimoine exceptionnel, menacé par le tracé de ce contournement.

Marche pour le climat - 12 mars 2022

Si la pluie et la fin du marché ont démotivé les énergies en comparaison du succès ensoleillé de l’année précédente, un petit groupe assidu était présent sur le boulevard des Lices pour cette nouvelle marche nationale pour le climat, menée par le slogan tiré du film du même nom que nous vous invitons à regarder : “Don’t look up”. C’est donc sous le signe de cette ironique parodie de l’ignorance assumée des médias à l’égard du réchauffement climatique que s’est engagé l’évènement de cette année.
Sans l’exacte régularité de Greta Thunberg, c’est toujours un rendez-vous suivi et couvert par les médias qui permet aux différents acteurs et militants écologistes de se retrouver et de s’exprimer autour de combats communs. À Arles outre la traditionnelle batucada, le rituel c’est aussi et avant tout cette criée des causes que permet le beau lieu collectif et historique du kiosque à musique où différents groupes actifs ont pu faire passer un message ou un coup de gueule :
– lutte contre le contournement autoroutier arlésien
– mobilisation contre l’usine Fibre Excellence de Tarascon,
– appel aux dons pour soutenir la population ukrainienne.
Sans oublier les témoignages touchants de victimes subissant les conséquences directes de l’actuelle dégradation de la planète et du vivant en général.
Car on sait bien désormais que marcher pour le climat, c’est aujourd’hui et plus que jamais, surtout défendre la vision d’une société plus juste et plus humaniste.

Conseils de quartiers

Conformément à la loi du 27 février 2002, la ville d’Arles a décidé de mettre en place ces instances de réflexion et de proposition. La loi impose une réunion annuelle mais la Ville souhaite les réunir chaque fois qu’un sujet d’envergure concernera le quartier ou le village. Tous les sujets pourront être abordés : travaux, transports, école, animation, etc.
Il faut être âgé de 18 ans au moins, être inscrit sur les listes électorales, être domicilié dans le quartier ou le village pour lequel on postule et ne pas être membre du conseil municipal.

Faute d’un nombre de candidatures suffisant, l’appel reste ouvert pour les conseils d’Arles centre, Arles périphérie, Mas-Thibert, Moulès, Pont de Crau et Territoire de Camargue. Nous vous invitons vivement à poser votre candidature.

La démocratie participative fait partie des outils sur lesquels nous voulons nous appuyer pour revivifier un peu la vie citoyenne et la politique locale. Il ne faut pas bouder de telles structures, d’autant qu’avec 10 personnes nommées par le Maire plus 4 élus de la majorité sur 25 membres, il faut vraiment faire un effort pour mettre un peu de diversité politique dans ces instances.

Journée internationale pour la reconnaissance de l'écocide

Le 20 mars 2022, Journée européenne pour la reconnaissance de l’écocide, nous nous sommes mobilisés ! Les responsables d’écocide ne s’exposent qu’à des sanctions civiles (amendes) et poursuivent leurs activités comme si de rien n’était. Cependant, si l’écocide était reconnu comme un crime dans nos systèmes juridiques (droit international, européen et national), ce serait un outil supplémentaire pour contribuer à stopper la destruction de la nature, et pour dissuader et punir les décideurs. Il est temps de changer les règles nationales, européennes et internationales et de protéger notre maison commune, la Terre ! Nous ne pouvons pas nous fier aux accords non contraignants conclus par les gouvernements et les entreprises, comme ceux de la COP. L’Union européenne révise actuellement son droit pénal environnemental et c’est une occasion unique de faire reconnaître l’écocide dans le droit européen. Ensemble, nous dénonçons 3 écocides prévus ou en cours sur notre territoire : ?- le Pont de Barcarin – le contournement autoroutier d’Arles – les zones logistiques en Crau

Le 10 avril, pensez à aller voter ! Et amenez un ou deux jeunes avec vous…

Ou pensez à faire une procuration.

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