Compte-rendu partial et partiel de Virginie Maris
Ce conseil est convoqué, non par le maire, comme c’est l’usage, mais par le préfet dans le cadre de la préparation des prochaines élections sénatoriales qui auront lieu en septembre 2020. Le seul point à l’ordre du jour est l’élection des collèges électoraux pour l’élection des sénateurs.
Nous sommes convoqués à 18h30 à la salle des fêtes, dans laquelle s’est déjà déroulé le matin la réunion du conseil communautaire. Les températures estivales ont semble-t-il convaincu de nombreux conseillers que le port de la cravate était superflu et l’ambiance est bien moins guindée que pour l’installation du conseil dimanche dernier. Une poignée de policiers surveille l’entrée et jette un coup d’œil désabusé dans les sacs.
Au fond de la salle, une cinquantaine de chaises sont à la disposition du public, la moitié d’entre elles est occupée.
Nous sommes disposés en rangs, comme à l’école, les huit conseillers de l’opposition occupant, tels de mauvais élèves, celui du fond. Enfin, pas si mauvais élèves que ça puisque nous sommes tous assis, attentifs, prêts à travailler dès 18h25, seuls enfants sages dans cette assemblée dispersée et bavarde. Les minutes passent et personne ne semble pressé de rejoindre sa table. C’est avec une bonne dizaine de minutes de retard que la séance commence.
Nous sommes 37 conseillers. Sept conseillers de la majorité et un conseiller de l’opposition sont absents. Tous ont donné mandat pour leur vote.
Nous devons choisir entre deux listes de délégués des conseils municipaux et leurs suppléants en vue de l’élection des sénateurs. Deux listes sont présentées. Celle de Pour le grand Arles comporte 45 noms, dont certains sonnent de façon bien familière : Jalabert (deux fois), de Carolis, Meyssonnier, il semble que ce soit un peu une histoire de famille…
Après lecture de différents articles du CGCT et du code électoral, nous pouvons procéder au vote. Il faudra un à un se déplacer pour remettre notre enveloppe dans l’urne qui est placée à l’avant de la salle.
Le Maire rappelle que la ville d’Arles dispose de 73 voix, soit les 45 conseillers municipaux auxquels s’ajoutent 28 délégués supplémentaires plus, éventuellement un ensemble de délégués suppléants.
Les résultats du vote sont prévisibles : 36 voix pour le Grand Arles et 9 voix pour le Parti des Arlésiens.
Lecture est alors faite des délégués supplémentaires élus :
Pour le Grand Arles :
- Délégués supplémentaires : Agathe Elineau, André Peytavin, Lucie Riquelme, Stéphane Di Filippo, Florence Nelli, Alain Giraud, Rosiane de la Rosa, Daniel Weck, Danielle Valette, Michel Poisson, Geneviève Faure, Mustapha Echaïti, Yvette Velly, Theo Jalabert, Michèle Quaix, Nicolas Weck, Simone Raviol, Michel de Caussans, Yamina Meysonnier, Jean-Paul Coccia et Carol-Ann de Carolis.
- Délégués suppléants : Philippe Ripert, Hélène Weck, Jean Gil, Stéphanie Abonneau, Bruno Caubit, Colette Martinez, Henri Guibaud, Dalia Navarro, Marius Bon, Chaïma Echaïti, Robert Bon, Sandrine Provoost, Jean-François Dupont, Amandine Parra.
Pour le Parti des Arlésiens :
- Délégués supplémentaires : Céline Salvetat, Serge Rivera, Cécile Barruol, Christian Didier, Nathalie Noël.
- Délégués suppléants : Simon Bonato, Rolande Gontier, Rémy Varbedian.
Avant de lever la séance, le Maire donne la parole à Jean-Frédéric Déjean qui l’avait demandée en début de séance. Celui-ci, conseiller de l’opposition et secrétaire de la section arlésienne du PCF, rappelle que depuis 1983 (élection de Jean-Pierre Camoin) les majorités municipales ont eu à cœur de faire vivre le pluralisme et d’accorder aux conseillers de l’opposition les moyens de travailler dans de bonnes conditions : locaux à disposition (ça c’est une disposition réglementaire) mais aussi secrétariat, reconnaissance des différents groupes, espace de taille égale dans le journal de la ville, prise de parole assez libre au sein du conseil et surtout, réunion plénière permettant à tous les élus de travailler les délibérations en amont des conseils. Sur tous ces points, Jean-Frédéric interroge les intentions du Maire qui lui répond que nous serons informés en temps et en heure de ces dispositions lors de la publication et la mise au vote du règlement intérieur.
Je demande alors la parole à mon tour. L’agacement du maire est sensible et il nous rappelle que l’unique objet de ce conseil, convoqué par le préfet, est la préparation des élections sénatoriales et que nous sommes donc hors sujet. Il me laisse néanmoins m’exprimer, ce que je fais en ces termes :
Nous sommes une opposition unie, née de l’alliance de sensibilités différentes mais complémentaires. Cette diversité a permis d’enrichir nos discussions et notre programme. La liste que nous représentons est composée de trois courants qui vous ont présenté leur déclaration de constitution en groupe :
– Le Parti des Arlésien
– Le Parti socialiste et apparenté
– Changeons d’Avenir
Monsieur le Maire, vous qui êtes le Maire de toutes les Arlésiennes et de tous les Arlésiens, nous vous demandons de reconnaître l’existence de ces trois groupes au sein du conseil municipal afin de ne pas priver de représentation une grande partie de nos concitoyennes et de nos concitoyens. Il n’y a pas de démocratie sans pluralisme, et nous comptons sur votre respect des institutions pour permettre et encourager l’expression d’une diversité de voix au sein de notre conseil municipal.
Le Maire me répond que je peux compter sur « [son] respect de la démocratie, [son] respect du dialogue, et aussi, le respect de la loi ». Bien que hors sujet, ce rappel est de nature à rassurer celles et ceux qui pourraient voir d’un mauvais œil le passé judiciaire de notre nouveau Maire.
La séance est levée.
Pour aller plus loin
Comment les élections sénatoriales fonctionnent-elles ?
Les résultats des dernières élections sénatoriales (2014) dans les Bouches-du-Rhônes.
Et pour un montage audio et ludique qui résume la séance du 10 juillet :