Jocelyn Champagnon est chercheur en écologie. A 38 ans, Jocelyn travaille pour la conservation de la nature depuis plus de dix ans. Sur son temps libre, il s’investit dans le sport et les associations et en particulier l’association Nacicca, qui protège l’environnement contre les projets industriels et logistiques destructeurs en Camargue, dans la Crau et les Alpilles.
« Sensible aux principes d’égalité et de fraternité, je veux faire en sorte que tous aient une vie digne avec un accès à une bonne alimentation locale. Le collectif Changeons d’Avenir est la meilleure forme d’expression et d’action démocratique qui existe sur Arles. »
Sa vision d’Arles dans 10 ans ? Des habitants qui sont heureux et qui se sourient. Qui ont confiance dans l’autre. Une Camargue florissante d’oiseaux, de chauves-souris, d’insectes, d’amphibiens et de reptiles avec une agriculture variée et sans produits toxiques pour la santé.
Marie-Christine Pinard Casetti est retraitée et habite Mas Thibert depuis 14 ans. A 63, Marie-Christine a connu plusieurs activités professionnelles : secrétaire dans l’éducation nationale, secrétaire comptable dans le bâtiment, gérante de société dans le commerce, chargée de mission dans le milieu associatif. C’est d’ailleurs dans le milieu associatif que Marie-Christine souhaite montrer l’importance de l’exemple par l’action comme en témoigne son implication dans les associations Créa’Récup, DEDUCIMA (Développement durable et citoyenneté à Mas Thibert), A Cloche Pied (association pour l’inclusion des personnes en situation de handicap) et Pays d’Arles en transition.
“Il me semble nécessaire, aujourd’hui de m’impliquer encore plus dans la vie de notre commune. Et c’est par un nouveau mode de gouvernance, par la volonté d’un mieux vivre ensemble, par un réel partage des compétences et surtout par le respect de notre environnement au bénéfice de tous, que le collectif Changeons d’avenir, répond aux questions que je me pose depuis des années. Je ne cherche pas à être connue ou reconnue, je ne cherche pas un statut ou une position, je veux simplement que tout ce pourquoi je me suis investie devienne une réalité pour notre ville, nos villages et nos hameaux. Aujourd’hui, Les enjeux écologiques et sociaux sont étroitement liés et c’est en unissant nos forces, hommes, femmes, travailleurs, chômeurs, retraités, membres d’associations, habitants de tous les quartiers, villages et hameaux que nous pourrons réussir un réel changement.”
Laura a 29 ans. Actuellement responsable d’association, Laura entre pour la première fois dans le monde associatif en 2015, alors qu’elle débute un service civique à NACICCA, association de protection de l’environnement sur le territoire arlésien. Pendant plusieurs années elle s’est également engagée pour une économie plus juste avec monnaie d’A pour créer la roue arlésienne, monnaie locale complémentaire, qui favorise un territoire riche et résilient. “Au fil de mon parcours associatif, j’ai compris que les politiques publiques avaient un rôle essentiel à jouer.”
En rejoignant Changeons d’Avenir, Laura souhaite que tous les acteurs qui réfléchissent à “l’Arles de demain” soient entendus et accompagnés par une municipalité écologiste et inclusive.
“Dans 10 ans, j’aimerais que la majorité des Arlésiens aient accès à une alimentation saine et locale. Que nous ayons pris conscience que pour que notre territoire vive, nous devons changer radicalement nos modes de vie et de consommation.”
A 54 ans, Luc Douzon est membre fondateur du collectif C3. Ce collectif développe le procédé des cyanotypes, des photographies de plantes de Camargue rares, protégées, et en danger.
Membre du tiers lieu de la Verrerie et du rucher collectif de Beauchamp, Luc s’est rapidement reconnu dans Changeons d’Avenir pour son énergie et sa dynamique citoyenne.
“J’en ai eu assez de voter utile, contre, pour faire barrage. Jusqu’à il y a quelques années, j’ai toujours exprimé mon choix écologique, je veux recommencer.”
Luc se veut optimiste pour le futur de notre territoire et espère une ville ouverte, écologiquement active, égalitaire et apaisée.
Virginie Maris a 41 ans. Elle est directrice de recherche au CNRS et travaille en philosophie environnementale.
Elle s’est installée dans la région en 2006, d’abord au Sambuc puis, à partir de 2011, dans le quartier Monplaisir. Elle travaille à Montpellier, au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE), et ses recherches portent sur les relations entre les humains et la nature ainsi que les politiques de conservation de la biodiversité. Elle est l’autrice de nombreux articles scientifiques et de plusieurs ouvrages, dont Nature à vendre (Quae, 2014), Philosophie de la biodiversité – petite éthique pour une nature en péril (Buchet Chastel, 2de édition en 2016) et La part sauvage du monde – penser la nature dans l’Anthropocène (Le Seuil, 2018). Parallèlement à son activité de chercheuse, elle participe à plusieurs instances d’expertise scientifique dans le champ de la biodiversité, notamment le Conseil national pour la protection de la nature (CNPN) et le Comité national de la biodiversité (CNB).
Pourquoi Changeons d’Avenir ? “J’ai rejoint le collectif Changeons d’Avenir parce que j’ai la conviction que les transformations nécessaires de notre société ne peuvent venir que d’une dynamique citoyenne, au plus proche des associations et des groupes militants. La situation écologique et sociale est trop critique pour continuer à déléguer notre puissance d’agir à des professionnels de la politique qui sont bien souvent déconnectés tout à la fois des urgences écologiques de notre temps et des réalités quotidiennes de la plupart des gens.”
Quelle vision d’Arles dans 10 ans ? “Je ne suis pas très bonne en prospective ! Mais étant données les prédictions scientifiques pour les décennies à venir, j’ai du mal à projeter l’avenir de la ville sans l’inscrire plus globalement dans un état du monde très dégradé par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui. Ce que je peux espérer de mieux pour notre territoire en 2030, c’est d’avoir su anticiper les grandes mutations en cours, écologiques bien sûr mais aussi politiques et économiques. Que l’on ait réussi à faire de notre territoire un îlot de résistance et de résilience, où la convivialité, l’entraide et la créativité auront pris le pas sur les logiques néo-libérales et/ou réactionnaires. Je nous espère liés à de nombreux îlots semblables, sorte d’archipel de villages et de villes qui seront descendus du bolide de la croissance avant qu’il ne se crashe pour de bon. Et de façon plus positive, eh bien je vois une ville sans voiture, avec pleins d’arbres fruitiers, des potagers partout, et des habitant.e.s de tous âges et de toutes origines qui collaborent et délibèrent pour inventer ensemble un monde commun.”
Cyril Girard est illustrateur et éditeur. A 44 ans, il s’implique depuis de nombreuses années comme acteur de la protection de l’environnement.
Arrivé à Arles, non pas par la ville mais par la Camargue, Cyril a exercé la profession de Garde à la Réserve nationale des marais du Vigueirat entre 1998 et 2003. C’est donc le patrimoine naturel qui l’a amené, en premier lieu, à s’installer sur le territoire.
Depuis 2003, sa profession d’illustrateur et d’auteur indépendant lui permet de continuer à oeuvrer pour la protection de l’environnement. Il a publié notamment le “Guide des oiseaux de Camargue et des étangs Méditerranéens” et le “Guide illustré de la faune de Méditerranée”.
Très actif dans le milieu associatif, il est notamment co-fondateur de l’association NACICCA (Nature et Citoyenneté Crau Camargue Alpilles) qui lui a permis de travailler sur les problématiques d’environnement, de citoyenneté et de qualité de vie sur notre territoire. Les enjeux économiques et industriels du territoire lui sont ainsi bien connus.
“Pour moi, Arles dans 10 ans sera une ville dans laquelle les connexions seront humaines, pas virtuelles. Le bruit et la pollution auront accompagné les voitures personnelles à la périphérie. La rue sera redevenue un espace social où se côtoient, sans danger piétons, cyclistes, personnes âgées et handicapés. Dans ce nouvel espace, tout le monde a sa place. Arles est devenue LA ville piétonne dans laquelle il fait bon passer un week-end. Surtout depuis que la végétation a regagné les boulevards, créant un espace de fraicheur, même au cœur de l’été. Contrairement aux autres villes de même catégorie, les grandes surfaces n’ont pas envahi les entrées de ville. Ces dispositions ont permis de garder un centre ville actif et peuplé et de maintenir un tissus vivant de petits commerces. Les hameaux lointains et les quartiers plus éloignés du centre ville ont expérimenté un nouveau mode de gouvernance avec les élus pour exprimer leurs particularités par rapport à une politique global de la ville.”