Pour varier les sources et les plaisirs, vous pouvez consulter le dossier complet du conseil, l’article de la Provence paru le vendredi 17 ou celui de l’Arlésienne paru la veille du conseil. Et pour Changeons d’Avenir, une fois n’est pas coutume, c’est dans une version un peu abrégée et avec le concours de Cyril Girard que Virginie Maris vous propose de débriefer ce conseil marathon de plus de cinq heures.
Où l’on découvre :
- que les « contrevérités » fusent au conseil municipal de la ville d’Arles ;
- que les élus ne lisent pas toujours bien les délibérations dont ils sont rapporteurs ;
- que le maire est un lecteur assidu de la lettre d’info de « Changeons d’Avenir » (dommage qu’il soit déjà engagé dans le parti d’Édouard Philippe, il aurait peut-être pu prendre son adhésion chez nous!) ;
- que lorsque monsieur de Carolis apparaît en pèlerinage à Lourdes dans Arles Info, il ne s’agit pas du Maire d’Arles mais du citoyen de Carolis.
Pour les plus courageux.ses, voici la version intégrale à visionner en famille pour le soir du réveillon :
Et c’est parti pour le dernier compte-rendu partiel et partial de l’année, en mode rapide, car il y a deux élus qui ont vraiment envie/besoin de prendre des vacances. Remarquez que nous, au moins, on a attendu la fin de la semaine…
On commence donc avec un absentéisme record. Douze élus ont donné pouvoir dans la majorité, plus un absent et deux excusés dans l’opposition et quelques retardataires arrivés in extremis pour sauver le quorum.
Le Maire ouvre la séance.
N°1 : ADOPTION DES PROCÈS VERBAUX DU MERCREDI 29 SEPTEMBRE ET DU JEUDI 4 NOVEMBRE 2021
J’avoue que d’habitude, je ne relis pas in extenso les PV des conseils, mais celui de la dernière fois a été si tendu que je voulais tout de même voir ce que les scribes pouvaient bien faire de ce chahut. La recherche automatique m’a permis de voir que rien n’était censuré, même pas les trois occurrences de « radio chiottes » qui décidément ne passe pas mieux à l’écrit qu’à l’oral. Et du coup, j’en profite pour voir comment on coupe un micro dans un verbatim et je réalise que cette séquence n’est pas bien retranscrite.
Je demande donc correction :
Bonjour à toutes et à tous. J’ai une demande de précision, page 13, 7eme paragraphe. Sur le verbatim d’une de mes interventions on lit “Nous faisons tout notre possible – entre parenthèse : inaudible”. Il me semblerait plus précis de remplacer “inaudible” par “micro coupé”, sachant que mon propos, tout comme la réponse que vous lui avez apportée, étaient tout à fait audibles dans la salle mais ne sont pas enregistrés dans la captation audio-visuelle, faute de micro.
Dans le genre « droit dans ses bottes », le M. de Carolis répète plusieurs fois qu’il n’a jamais coupé de micro à personne (contrevérité No1) mais semble accepter que précision soit faite sur le procès-verbal.
FINANCES
N°2 : PRÉSENTATION DU RAPPORT DÉVELOPPEMENT DURABLE 2021 – DONNÉES 2020
Dominique Bonnet s’étonne que le service d’aide à domicile ait disparu du bilan 2020, alors qu’il est encore en action aujourd’hui en 2021, même si la ville a décidé d’y mettre un terme. On peut à ce propos consulter le tract de FO qui ne semble pas émouvoir M. Souque pour qui ce service n’est pas suffisamment “performant” et fais moins bien que ce que propose certaines associations.
Cyril Girard prend la parole et replace ce rapport dans un contexte plus large :
Comme vous le dites bien, ce rapport retranscrit la nouvelle ambition de la commune dans ce domaine (NDLR : formule utilisée par Madame Balguerie en introduction de la délibération), or je remarque que le précédent rapport faisait grosso modo 140 pages et que votre nouvelle ambition tient dans un petit rapport d’un quarantaine de pages. Un bel effort de synthèse, que j’interprète plutôt comme un manque d’intérêt pour le sujet. Nous avons conscience que sur l’année 2020 vous êtes arrivés en milieu d’année. Donc le temps de tout mettre en place + le Covid, il y a peut-être peu de choses à mettre à votre crédit. Mais enfin c’est vous qui l’avez écrit, et c’est votre regard sur le sujet qui transpire de ce rapport.
En incise, la notion de développement durable, inventée en 1987 par la première ministre norvégienne, est aujourd’hui abandonné par tous les observateurs qui ont bien compris comment ce néologisme était un oxymore permettant au modèle de continuer à vivre. C’est ainsi que l’on travaille aujourd’hui sur la notion de développement soutenable : une société soutenable est alors une société qui persiste et prospère, qui offre une grande qualité de vie pour tous, de manière juste et équitable. Une société où les besoins sont satisfaits, maintenant et demain, en respectant les limites des écosystèmes et des ressources naturelles, dont toute vie dépend. Une société où les citoyen·ne·s gardent la maîtrise démocratique du choix de leurs modes de développement.
Sur le diagnostic, en deux mots. Il est tronqué, incomplet, il occulte volontairement les plus grosses problématiques du territoire en termes de consommation énergétique, en termes de pollution atmosphérique, en termes de pollution des eaux de surface, en termes de pertes des terres agricoles et naturelles. Et comme dans toute chose, ce n’est pas avec un mauvais diagnostic qu’on fait du bon travail.
Ce rapport qui met en évidence les efforts entamés par le passé dont on voit les résultats en fonction des secteurs dès 2012 avec une baisse légère mais constante de la consommation d’eau de gaz, et d’électricité, et une baisse globale de la pollution atmosphérique. En 2019 pourtant on notait la reprise d’une augmentation pour toutes les émissions et pour toutes les consommations, ce qui laisse à penser que si le COVID n’était pas passé par là, nous serions sans doute sur une trajectoire ascendante pour toutes les consommations. Ce qui signifie que nous sommes sur la mauvaise trajectoire. Ce que nous devons attendre de la municipalité, c’est donc des changements radicaux. Tant sur le patrimoine municipal que sur les actions à mettre en place sur l’ensemble de la commune.
Sur la qualité de l’air, ce rapport, volontairement, regarde le petit bout de la lorgnette. Nous n’avons pas qu’un seul capteur sur la commune et pourtant vous ne parlez quasiment que de celui de la roquette. Ce qui permet d’oublier de dire que la qualité de l’air en Camargue est impactée pour moitié par les activités agricoles, notamment les brûlages. Ce que nous dit également ce rapport c’est que malgré les pollutions liées à la circulation de la RN113 sur les quartiers périphériques de la RN113, l’air au niveau des quartiers de la Roquette est encore bien en dessous des normes réglementaires fixées à 40 micro gr/m3. À pondérer puisque les capteurs de la roquette ne sont pas sous le vent dominant et qu’il serait intéressant de connaître la qualité pour des quartiers comme Semestre ou Barriol, nous pourrions avoir de très mauvaises surprises. À quand une station pour mesurer la pollution au Nord liée aux émanations de l’usine Fibre Excellence ?
Du coup, votre argument principal pour soutenir le projet autoroutier ne tient plus. C’est votre rapport qui le dit. Vous nous mentez, vous mentez aux Arlésien. Si les nuisances de la RN 113 sont fortes, ce sont les nuisances sonores, elles qui apportent beaucoup de souffrance. Mais l’État, avec votre concours, ne fait rien pour soulager les riverains. Certainement pour amalgamer nuisances sonores et qualité de l’air et ainsi prendre en otage les populations ? La pollution sonore n’existe pas dans votre rapport.
On ne peut évidemment que réfuter la perspective que la requalification de la RN 113 et le contournement puissent laisser espérer une réduction de la pollution puisque, justement, le but de ce contournement est de pouvoir faire transiter encore plus de camions. Et avec au moins 30 000 véhicules résiduels sur la 113, soit le trafic moyen d’une autoroute en France, la RN 113 restera un problème en termes de nuisances pour les riverains. On aura tout simplement un transfert et une augmentation de la pollution, mais loin des capteurs.
Concernant les déplacements, nous sommes contents de retrouver une carte de 2018 (de l’équipe précédente donc !) qui est censée illustrer les perspectives. Vous vous enthousiasmez sur le parking du cirque romain de Barriol alors même que vous l’avez moqué ici. En fait, je crois que vous n’avez même pas travaillé sur ce rapport mais vous avez fait un copier/coller de morceaux de rapports précédents.
Concernant les mesures liées à la biodiversité, on aurai aimé avoir le détail de la participation financière de la ville aux différents organismes de protection de la nature, car ce chiffre brut ne nous dit pas grand chose et ce n’est pas celui de votre budget. Mais nous savons que c’est uniquement pour cacher le fait que ces aides ont diminué drastiquement depuis que vous êtes aux manettes. Les marais de Beauchamp, dont vous donnez les chiffres d’entretien, restent un magnifique endroit aux portes de la ville, très utilisé, mais dont les divers aménagements sont dans un état catastrophique : platelage et observatoires détruits.
Vous évoquez la nappe phréatique de Crau, dont le principal enjeu est d’en conserver le volume, ce qui est crucial en termes d’alimentation en eau potable. L’enjeu est donc de conserver les surfaces de Crau encore intactes. Mais vous esquivez la difficulté en omettant de parler des surfaces pour pudiquement parler des pratiques agricoles à soutenir. Mais, là encore, que ce soit dans les projets portés par l’ACCM en terme de logistique ou par les aménagements routiers à venir, le futur semble funeste. Le SRADDET édicte d’éviter d’urbaniser des surfaces agricoles. Votre stratégie d’inaction nous conduira à l’impasse, le SYMCRAU prévoyant une tension forte dans les décennies à venir. Changements climatiques + urbanisation et perte de prairie + hausse des prélèvements suivant les tendances actuelles = déficit hydrologique de 90 millions de m3 par an, ce qui remet en question la pérennité d’une grande partie des usages (AEP, agriculture, industrie, zones humides).
Pour la Camargue, je ne cesse de vous le rappeler, vous nous faites une courte description des pratiques sans même évoquer les pollution liées aux pratiques de certains agriculteurs peu scrupuleux. Alors que de plus en plus d’agriculteurs s’engagent dans des pratiques vertueuses, vous continuez à couvrir les mauvais élèves ! Une pollution qui empêche de pouvoir raisonnablement organiser une gestion hydraulique qui permettrait de lutter contre les stocks de sel présents dans les étangs, et une pollution qui est responsable de la destruction des herbiers, des habitats et donc de la faune, et notamment des oiseaux de la prestigieuse Réserve nationale. C’est toujours assez épuisant de commenter vos rapports sur l’environnement au sens large car la liste des choses à revoir est à chaque fois inépuisable.
Mais c’est toujours amusant de savoir que vous allez lutter contre les effets du changement climatique avec votre plan fontaine. C’est votre seule mesure, ce qui montre bien que vous n’avez rien compris à cet enjeux crucial. D’ailleurs, qui a vu couler les fontaines à Arles depuis votre arrivée ? Lorsque je consulte le contenu de votre programme sur la nature en ville, mais c’est assez vite fait, l’un de vos engagements était la plantation d’un arbre par naissance. Une belle proposition bien démagogique. On tourne à environ 600 naissances par an. À la louche un petit millier d’arbres manque ! Ils sont où ces arbres? Les possibilités ne manquent pas.
Le service patrimoine a cartographié les zones possibles à revégétaliser.
Quand à la cohésion sociale et la solidarité, en deux mots, arrêtez de nous vendre votre soutient aux associations, nous savons tous que les subventions aux associations ont sévèrement diminué et que de nombreuses structures en souffrent. Et j’en profitent pour faire passer ce message à votre équipe. C’est la fin de l’année, de nombreuses AG associatives, culturelles ont lieu et les responsables se sont particulièrement émus de l’absence d’élus, là où, avant, les AG étaient un moment fort pour rencontrer les élus et leur expliquer la teneur exacte de leurs activités. On ne gère pas la ville depuis une tour d’ivoire, il faut descendre voir le petit peuple.
Concernant le CCAS, sans même évoquer les cas de l’aide à domicile, vous dites que la petite enfance est un enjeu social alors que vous mettez en difficulté le personnel des crèches. Vous ne remplacez pas le personnel en arrêt pour faire des économies, dans un contexte Covid hyper tendu. Aucune crèche ne tourne avec son effectif. Vous mettez en danger le personnel et les enfants. Elle est là la réalité.
Concernant la valorisation des déchets produits, il faut commencer à vous y mettre. La gestion des papiers au niveau des écoles a 10 trains de retard ; et dans les collèges et lycées c’est pareil. Ce sont des étudiants et des professeurs qui viennent nous voir pour nous dire qu’ils sont effrayés par la gestion accablante des établissements. Proposez-nous des choses !
Le plus amusant : les écogestes des agents : déplacement domicile travail en vélo. Ah bon, c’est vous qui gérez ça ? Éteindre la lumière et l’ordinateur en fin de journée. Voilà une mesure qui va renverser les choses !
Vous nous avez gâté avec le CRTE à l’agglo, ce rapport-là en conseil municipal. Dîtes-le, soyez sincères, en plus ça plaira à votre électorat. Vous vous moquez de l’écologie, du développement durable, des changements climatiques, de la transition écologique. Dîtes-le, vous verrez ça vous fera du bien, plutôt que de nous présenter des rapports indigents et aussi peu en phase avec la première préoccupation des citoyens.
J’ajoute quant à moi un mot sur la « consommation responsable », concernant « la valorisation des déchets produits par les services » : bien qu’il ne s’agisse pas directement de services de la Mairie, la question de la collecte et du recyclage dans les écoles me semblent cruciales, notamment en ce qui concerne le papier et, surtout, les barquettes plastiques de la restauration collective, qui représentent environ 1000 barquettes par jour d’école (ce qui fait 45 kg par jour et donc 6 tonnes sur l’année) de plastique recyclable qui partent dans les poubelles de déchets ultimes faute de collecte. Alors que l’on répète à l’envie que les enfants sont les moteurs du changement et que l’on multiplie les opérations d’éducation à l’environnement et au développement durable dans les écoles, il me paraît urgent de montrer un peu de cohérence. C’est une bonne occasion pour moi d’interpeller les élus sur ce sujet, car nous travaillons sur ces questions au sein du Comité consultatif de l’EPARCA mais sans soutien explicite de la Mairie, qui reste l’employeur des cantinières qui se trouvent au premier front des changements de pratiques souhaitables, nous ne pourrons pas faire bouger les choses. Mon intention est donc de sensibiliser Mme Balguerie à cet enjeu pour que la ville contribue, de concert avec l’EPARCA, les écoles et peut-être l’ACCM, mettre en place un système de collecte des barquettes recyclables, en attendant que celles-ci disparaissent complètement puisque, dans le cadre de la loi Eygalim, l’usage du plastique jetable doit être complètement banni de la restauration collective d’ici 2025.
N°3 : RAPPORT SOCIAL UNIQUE ANNÉE 2020
Cyril note qu’il y a encore des écarts de salaires entre les femmes et les hommes. On lui répond que c’est un problème en effet, même si une partie de ces écarts est due aux différences de postes, et que grâce au RIFSEEP (dont on a déjà parlé plusieurs fois dans des comptes-rendus précédents) on allait tenter de corriger ça.
N°4 : RAPPORT D’ORIENTATION BUDGÉTAIRE DE L’EXERCICE 2022
Nicolas Koukas prend la parole et signe son retour après quelques mois d’absence. En version “neurones miroir”, il semble sur la même longueur d’onde que de Carolis et adopte un ton calme et serein. Il va même jusqu’à féliciter le Maire pour son récent ralliement au tout nouveau parti d’Édouard Philippe, Horizon, qui entend couvrir l’aile droite de la Macronie pour les prochaines échéances électorales. Une prise de parole de plus de vingt minutes durant laquelle on ne parle pas que du budget, mais enfin, Nicolas Koukas a noté, comme nous, que dans les priorités de ce budget, il n’est fait à aucun moment mention ni de transition écologique, ni de crise climatique.
Plusieurs prises de paroles se succèdent et Cyril Girard fait remarquer que le budget du théâtre a bondit de 800 000 € en 2021 pour atteindre 1,26 million en 2022. Un premier écueil dans le mantra politique de la majorité qui nous vendait avec assurance le « faire mieux avec moins ». Mais maintenant que l’équipe a trouvé un animateur bénévole (sic !) en la personne d’Édouard Baer, à la notoriété plus en phase avec la vision égotique du maire pour la commune, c’est open bar pour le théâtre. Cette hausse du budget du théâtre est immédiatement démentie par le Maire.
Puisque nous avons signalé la dernière fois qu’il faudrait être vigilant quant aux renégociations de dette, on peut signaler que deux nouvelles banques entrent dans la danse (séduites par le projet du Grand Arles, nous dit-on!) – ARKEA et le Crédit Agricole. Un nouvel emprunt de 25 ans s’ajoute auprès de la CDC pour un montant de 2147 000 € alors qu’il était de 990 000 € par le passé. Le mois dernier une délibération portant la limite des emprunts à 30 ans nous était présentée comme une mesure vertueuse. Aujourd’hui, le rapport nous dit que c’est un reprofilage et un rallongement de la dette qui permet d’afficher un meilleur désendettement. Une dette qui pèsera encore plus sur les générations futures donc, la politique mise en œuvre, c’est après moi le déluge. Espérons au moins qu’ARKEA ait un peu amélioré ses pratiques car cette ancienne branche du Crédit Mutuel, s’est fait épinglée en septembre 2021 par l’autorité des marchés financiers pour avoir mal conseillé ses clients sur certains placements, comme nous l’apprend un article des Échos (eh bien oui! Il faut varier ses lectures…!).
Après la « réparation de la ville » par l’investissement, la deuxième priorité de cette mandature est la sécurité, et ça sent dans le rapport d’orientation budgétaire :
- L’hôtel de police doit ouvrir ses portes à la fin de l’année
- Le recrutement de 10 policiers municipaux supplémentaires, pour arriver à un effectif de 35 agents l’année prochaine (autant que d’ATSEM, dont on sait qu’il en manque cruellement dans plusieurs écoles)
- 310 000 euros supplémentaires pour la vidéo-surveillance
- Et la « création » de deux instances dont on apprendra qu’elles existaient déjà : le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance et de la radicalisation et la Cellule municipale d’échange sur la radicalisation.
Côté développement économique, on peut noter un projet d’« énergies nouvelles » sur la zone gérée par la CNR dont nous n’avons encore jamais entendu parler jusqu’alors, c’est une affaire à suivre.
En ce qui concerne la « gestion patrimoniale », faites gaffe aux bijoux de famille car il y a des ventes qui se préparent… La valorisation foncière envisagée est de 3 à 4 millions d’euros. Or les ventes déjà identifiées (dont Grignon Mistral qui sera l’objet d’une délibération plus loin) sont les suivantes : Maison Follereau (265Keuros) – Ancienne école Portagnel (440Keuros) – Grignard Mistral (783Keuros) Parcelle rue Fernand Beissier(150Keuros). Soit un total de 1,638 million d’euros. Il manque entre 1,3 et 2,3 millions pour arriver au compte. Où vont-ils être trouvés ? (Blum ? Mistral? On nous avait pourtant dit que rien n’interviendrait avant 2023 pour ces deux sites. Le propos est un peu plus évasif quand Marie Andrieu et moi-même redemandons des précisions à ce sujet. A croire que le Maire cherche à ménager ses effets et entretenir le suspens. Sauf que… la gestion d’une ville, ce n’est pas un roman de gare, et un peu de visibilité (on n’oserait dire, de transparence) et de nature à rassurer les citoyennes et citoyens et à générer de la confiance.
Il est alors 19h15 et nous avons donc pris 4h15 pour les 4 premières délibérations. A ce rythme, le conseil municipal se terminerait à midi samedi matin, pile poil pour l’apéro au bar du marché…
N°5 : DÉCISION MODIFICATIVE N°2 DU BUDGET PRINCIPAL – EXERCICE 2021
Vu le tollé que ça a généré le mois dernier, je passe ma route, les collègues de l’opposition en font autant.
N°6 : DÉCISION MODIFICATIVE N°2 DU BUDGET ANNEXE DU THÉÂTRE MUNICIPAL – EXERCICE 2021
N°7 : VOTE PAR ANTICIPATION DES OPÉRATIONS D’INVESTISSEMENT AU BUDGET PRINCIPAL – EXERCICE 2022
Un truc de routine, qui permet d’engager des dépenses au début de l’année suivante avant d’avoir voté le budget. Ça permet tout de même d’identifier ce qu’il y a dans les tuyaux :
N°9 : BUS FRANCE SERVICE – DEMANDE D’AIDES FINANCIÈRES
Il s’agit d’avoir un bus qui permette d’apporter dans les quartiers, les villages et les hameaux certains services publics. Cyril signale que, même si nous voterons pour cette délibération, elle entérine un désengagement de l’État que nous ne cautionnons pas :
Nous voterons pour cette délibération car nous sommes pragmatiques : les besoins sont là sur l’accès au numérique en milieu rural, et il est urgent d’y répondre. Mais cet état de fait tient à la dématérialisation générale des démarches et de services publics, à une diminution générale des fonctionnaires et du service public qui nous met dans cette situation. Et nous trouvons honteux, que l’État, démissionnaire sur à peu près tous les sujets, vienne maintenant demander aux communes puisque c’est deux agents municipaux qui géreront ce bus, sans doute aussi la ville qui fera l’entretien et aura à lui toutes les charges, ne prenne pas à sa charge ce genre d’initiative.
N°10 : MISE EN PLACE DISPOSITIF « PARTICIPATION CITOYENNE »
C’est Gérard Quaix qui présente la délibération, en tant qu’adjoint à Raphèle et en l’absence de Mandy Graillon, première rapporteuse.
Alors c’est un dispositif qu’on appelle communément « voisins vigilants » mais qu’il ne faut surtout pas confondre avec la plateforme internet « voisins vigilants ». C’est une loi de 2007 (loi No2007-297 du 5 mars) qui introduit ce dispositif de partenariat entre l’État (via la Police nationale ou la gendarmerie nationale), les élus locaux et les citoyens volontaires. Il s’agit ici de l’expérimenter sur Raphèle. C’est le maire qui désignera des citoyens volontaires, qui seront chargés de veiller à la tranquillité du village et de prévenir la police ou la gendarmerie s’ils observent des comportements suspects.
Même si nous, à Arles, on adooooore les voisins vigilants, je prends la parole pour expliquer pourquoi on votera contre :
Je voudrais tout d’abord dire un mot de ce dispositif des « voisins vigilants ». S’il a été introduit par la loi en 2007, il a été généralisé en 2011 par Claude Guéant, qui était alors Ministre de l’intérieur de Nicolas Sarkozy. Claude Guéant : délinquant notoire condamné à deux ans de prison dont un ferme pour détournement de fonds publics, sous la houlette de Nicolas Sarkozy, doublement condamné à la prison ferme pour trafic d’influence et pour financement illégal de campagne dans le cadre de l’affaire Bygmalion.
Cela pourrait sembler anecdotique mais il me semble utile de le rappeler car ça en dit long sur la fracture qui affecte notre société : des délinquants en col blanc qui construisent des peurs, organisent la suspicion généralisée et attisent les tensions sociales. De qui devons-nous avoir le plus peur aujourd’hui ? Je pose la question.
Vous pouvez vous en douter, je n’avais pas été séduite à l’époque par ce dispositif, et par ces airs d’institutionnalisation de la délation, d’encouragement à la méfiance qui ne manquent pas de rappeler les sombres heures du vigilantisme.
Mais il me semble encore plus délétère aujourd’hui, dans un contexte politique et culturel tout à fait asphyxiant :
D’abord, je tiens à signaler que depuis 10 ans de mise en œuvre, on ne dispose d’aucun bilan, d’aucune évaluation de l’efficacité de ce dispositif à l’échelle nationale.
Ensuite, il me semble qu’il est aujourd’hui plus que jamais essentiel de cultiver la bienveillance plutôt que la vigilance, la confiance plutôt que la méfiance, et l’entraide plutôt que la délation.
Les objectifs déclarés de ce dispositif sont de deux ordres : augmenter l’efficacité de la lutte contre la délinquance – et je pense que nous sommes tous d’accord quant à la nécessité de cet objectif – mais aussi accroître le lien social et la solidarité entre les habitants.
Il y a plusieurs travaux, notamment ceux du sociologue Matthijs Gardenier à Montpellier, qui prennent un peu de recul sur les mises en œuvre de ce dispositif « voisins vigilants » et montrent que ce dispositif tend à renforcer le repli sur soi, la méfiance à l’égard d’autrui, et en tous cas qu’il ne produit pas d’effets bénéfiques sensibles en termes de construction du lien social et de solidarité.
Et pourquoi cela me semble problématique aujourd’hui plus que jamais de mettre de l’avant ces formes de surveillance citoyenne ?
On l’a vu pendant les différentes phases du confinement, ce qui relève de l’ordre ou du désordre, de la légalité ou de l’illicite, du réglementaire ou de l’interdit est très fluctuant en ce moment. On a vu des commissariats crouler sous les dénonciations d’entorses au couvre-feu. Alors que la société de fracture et se polarise et que les gens se montent les uns contre les autres, il ne me semble absolument pas judicieux de l’encourager et de l’institutionnaliser.
Ensuite, nous sommes aussi dans un contexte politique particulièrement tendu, avec des propos haineux, des propos xénophobes, qui deviennent monnaie courante. Et il me semble que l’état de droit tel qu’il est aujourd’hui, que l’on peut tous s’entendre à vouloir défendre, est plus que jamais précaire et menacé. Qui seront les délinquants de demain ? Ceux qui accueillent des exilés ? Ceux qui militent pour la défense des droits humains ou de l’environnement ?
Je rappelle enfin, que ce soit par rapport à la police nationale ou à la gendarmerie, que n’importe quelle citoyenne ou citoyen qui observe un comportement problématique peut prévenir les forces de l’ordre et demander une intervention. Cela me paraît amplement suffisant à garantir une bonne circulation de l’information entre les citoyens et les forces de l’ordre.
Voilà pourquoi nous voterons contre ce protocole.
Alors là, je n’imaginais pas que mes tendances à la paranoïa du tout sécuritaire puissent être encouragées si vite et avec une si grande efficacité. Alors que Momo Rafaï – particulièrement en forme ce soir ! – signale que Raphèle, côté délinquance, c’est quand même plutôt pépère, Gerard Quaix lui rétorque, sans le moindre second degré : « Nous allons avoir 500 habitants supplémentaires à Raphèle et on ne sait pas sur qui on va tomber ». Moi, c’est les bras qui m’en tombent. On met donc en place un programme de surveillance citoyenne par les raphélois natifs afin de s’assurer qu’on ne se fera pas importuner par des néo-raphélois intempestifs : ça sent le roussi!
N°11 : CONDITIONS GÉNÉRALES D’UTILISATION DU GUICHET UNIQUE DES AUTORISATIONS D’URBANISME
Adopté à l’unanimité.
N°12 : DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC POUR L’EXPLOITATION DE LA FOURRIÈRE AUTOMOBILE – 2017-2021 – AVENANT N°2 – PROLONGATION DE DURÉE
Adopté à l’unanimité.
N°13 : MÉCÉNAT CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU PAYS D’ARLES
Ce sont les 7000 euros de “Jaguar connexion” qui, sous forme de mécénat, rémunère la mise à disposition des arènes pour leurs dernières rencontres. Cyril se réjouit d’avoir enfin une idée de ce qu’il en coûte de privatiser notre patrimoine et espère que les prochaines “mises à disposition gratuites”, aux Napoléons par exemple, offriront les mêmes conditions.
N°14 : MUSÉE RÉATTU – NOUVELLES RÉFÉRENCES BOUTIQUE
Adopté à l’unanimité.
N°15 : MONUMENTS : VENTE DU CATALOGUE DE L’EXPOSITION LEE UFAN
Adopté à l’unanimité.
N°16 : PARTICIPATION DE LA COMMUNE AUX DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT DES ÉCOLES PRIVÉES POUR L’EXERCICE 2021/2022 OGEC SAINT ÉTIENNE ET SAINT VINCENT DE PAUL
Adopté à l’unanimité.
N°17 : CONVENTION DE TRANSFERT DE FIN DE CONTRAT DE DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC POUR L’EXPLOITATION DU THÉÂTRE MUNICIPAL D’ARLES – REPRISE EN REGIE
Marie Andrieu demande quelques précisions. Probablement lassé que nous lui reprochions sans cesse d’être avare d’information, M. de Carolis a déjà préparé son laïus et nous en donne plus que nous n’en demandions. Du coup on commence à comprendre un peu comment ça fonctionne avec ce nouveau mode municipalisé.
Edouard Baer est artiste associé et il remplit cette tâche à titre bénévole. Autrement dit, bénévolement, il imprime sa touche artistique et conseille gracieusement l’équipe pour la programmation.
En plus de ce généreux rôle de programmateur bénévole, M. Baer est aussi un artiste programmé, ce qui lui vaut, en cachets pour pour 6 spectacles – un de lui (les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce) et cinq avec le concours, bénévole j’imagine, des arlésiennes et arlésiens qui auront envie de se prêter au jeu du “Journal d’Arles” -, la rondelette somme de 33680 euros.
Enfin, en plus de ce généreux rôle d’artiste associé bénévole, M. Baer permet au théâtre de passer un contrat de prestation d’aide à la programmation avec son agent Jean-François Gabard, via sa société Zelig, pour un (premier) montant de 4800 €.
J’ai l’outrecuidance de demander si, quand du bénévolat est à ce point rentable (ou coûteux, ça dépend de quel point de vue on se place!) on n’était pas un peu dans une situation de conflit d’intérêt, mais j’imagine que c’est parce que je ne connais rien à l’art et au monde du spectacle que tout ça me semble bizarre. Ma remarque est carrément balayée de la main. Rien compris !
Comme depuis le début en ce qui concerne la gestion du théâtre par la municipalité, l’opposition vote contre et la majorité pour.
N°18 : THÉÂTRE D’ARLES – CO-FINANCEMENTS 2022
Cyril Girard, après avoir remis la main sur ses notes, tient à repréciser le budget du théâtre pour cette année : « Monsieur la Maire, vous avez démenti tout à l’heure mais le budget du théâtre a bien bondi. Vous avez amputé l’an dernier son budget de 200 000 € pour le passer à 800 000 € l’an dernier. Il est cette année à 1,26 millions d’euros ». Monsieur le Maire voit rouge : « écoutez je vous ai déjà répondu, si le théâtre ne nous avait coûte que 800 000 € l’an dernier, je le saurais ! ». Alors là deux solutions s’offrent à nous, soit notre Maire ment (contre-vérité No 2?), mais ce serait lui faire offense que de penser ça, soit une année leur a suffit pour comprendre que finalement, c’était difficile de faire mieux avec moins. Mais pour vous faire une idée, on vous a glissé les deux documents des budgets prévisionnels.
L’opposition vote contre et la majorité pour.
N°19 : CONCOURS DE DESSIN SUR LE JAPON ORGANISE PAR LA MÉDIATHÈQUE
Adopté à l’unanimité.
N°20 : RÉORIENTATION D’AIDES FINANCIÈRES ALLOUÉES PAR LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES BOUCHES-DU-RHÔNE EN 2020
N°21 : DEMANDE D’AIDE FINANCIÈRE AU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES BOUCHES-DU-RHÔNE DANS LE CADRE DU DISPOSITIF AIDE A L’EMBELLISSEMENT DES FAÇADES ET PAYSAGES DE PROVENCE
Adopté à l’unanimité.
VIE DE LA CITÉ
N°22 : ATTRIBUTION D’UN FONDS DE CONCOURS DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION ARLES CRAU CAMARGUE MONTAGNETTE – ACTIONS D’ANIMATIONS
C’est la version municipale d’une délibération qui était passée au conseil communautaire en novembre et sur laquelle Cyril était – comme souvent à ACCM, seul – intervenu pour manifester son désaccord. Il prend la parole à nouveau :
Sur ce fond de concours, j’ai déjà eu l’occasion de donner ma position. Cet argent était destiné à aider les commerçants. Vous le détournez de sa destinée initiale pour boucler votre budget des animations de Noël. Un projet économique, ça ne peut pas être des animations de Noël.
Monsieur Jalabert nous refait le même discours qu’à l’agglo. Il est étonné que Cyril n’abonde pas dans son sens, lui qui défend le petit commerce. Même s’il en convient, c’est compliqué de savoir ce que les gens dépensent grâce à l’apport des illuminations de Noël !
Cyril Girard lui répond qu’il est un des seuls à penser que l’argent qui devait aller aux aides économiques pour les commerçants soit mieux dans les poches de la mairie. À ce moment-là, nous pensons tous au chien Pat Patrouille qui se balade dans les rues d’Arles en se demandant par quel miracle la vue d’une figurine géante jouant du fifre déclenche un acte d’achat. Une pensée également pour le bureau privé Overneed Consulting, dont le dirigeant – ancien collègue de Mandy Graillon au cabinet d’Estrosi à la Région – avait l’an dernier, sans preuve de mise en concurrence, remporté haut la main le contrat pour la programmation des festivités de Noël de la ville. On nous avait dit que l’on verrait le résultat de son travail cette année. Du coup on ne sait plus bien qui a fait la programmation cette année: les commerçants comme on essaye de nous le faire croire ? Les services de la mairie ? Overneed Consulting ? Mais la délibération nous parle de 186 000 € soit 14 000 € de moins que le festival des Drôles de Noël abandonné soit disant pour des raisons budgétaires. Un festival dont au moins 100 000 € retombaient directement dans l’économie locale par le biais des techniciens, et qui faisait travailler de nombreux artistes.
Puisqu’on parle de Calend’Arles (la programmation de Noël de la Mairie), et parce qu’on ne peut pas faire que râler, je me permets une petite digression toute personnelle. Je dois en effet vous avouez que j’adooooore l’esprit de Noël, les illuminations et les traditions, et que c’est donc sans arrière-pensée que j’ai envie de profiter, en famille, du programme des festivités de fin d’année. Vous verrez plus tard (NDLR : voir plus bas dans les questions diverses) que M. le Maire m’accuse de ne pas aimer la Provence et ses traditions, il se fourvoie. Vivant à Arles depuis plus de 20 ans, mes deux filles sont nées ici et grandissent ici, en bonnes petites arlésiennes. Et chaque année, nous peignons quelques santons pour constituer, petit à petit, une belle crèche provençale. C’est donc avec enthousiasme qu’elles se sont rendues, le dimanche 5 décembre, à la salle Henri-Comte pour l’atelier de santons pour enfants programmé par la Mairie. Après un petit moment d’angoisse (SMS : cc Mam, ya que ns 2 + 1 agent sécu., c’est flippant. Keskonfé?), elles ont pu passer deux heures en tête à tête avec un gentil santonnier et sont revenues à la maison chargées d’une vingtaine de figurines en argile, dont une bonne demi-douzaine d’Arlésiennes qui sont actuellement peintes et baptisées du nom des dernières reines d’Arles. J’espère quand même que l’animation a eu un peu plus de succès la semaine suivante…
N°23 : DÉROGATION AU REPOS DOMINICAL – BRANCHE ALIMENTAIRE, COMMERCES ASSIMILES ET GRANDES SURFACES POUR 2022
Vous vous en doutez, déjà qu’on adore pas les grandes surfaces, les grandes surfaces le dimanche c’est un peu double peine. Du coup Cyril signale notre désaccord :
Je voterai contre cette délibération. Et je me permets d’associer Jean-Frédéric Déjean à mes propos, qui est absent aujourd’hui et avec qui j’ai longuement discuté de cette délibération. En effet, je trouve surprenant que ce soit les grandes surfaces qui, profitant d’être assimilées aux commerces alimentaires, bénéficient de cette ouverture. Lorsqu’on regarde le calendrier, on voit bien que ce n’est pas pour des raisons alimentaires mais que c’est lié aux soldes notamment, un opportunisme assez cynique, lorsque l’on sait d’une part que le dimanche ce sont les caisses automatiques, quelques personnes précaires au planning haché et quelques agents de sécurité mal payés qui sont sollicités, et que cette ouverture va rentrer en concurrence avec le commerce local de proximité et de centre-ville. Mais je voterai contre aussi pour le modèle de société que cela sous-entend, ou l’acte de consommation est vendu comme une activité, alors que de nombreuses activités, bien réelles, sociales, culturelles, sportives, bien plus saines pour le corps et l’esprit, sont possibles le dimanche. Et parce ce que ce sont les plus précaires, les plus démunis, ce qui n’ont pas le choix, qui vont travailler le dimanche sans qu’on leur demande leur avis. Monsieur Jalabert, vous nous vendiez tout à l’heure votre envie de dynamiser l’économie locale et le petit commerce en récupérant l’argent du fond de relance pour les animations de Noël, et en même temps vous déroulez des tapis rouges aux grandes surfaces. Vous faites des effort qui s’annulent, vous gesticulez ! C’est comme ça que l’on gaspille de l’énergie et l’argent du contribuable.
Cela donne lieu a un échange assez cocasse avec M. Jalabert, qui, décidément, semble particulièrement attentif à la cohérence de nos votes. Les bras lui tombent, comme il dit en ouvrant de grands yeux qui feignent l’étonnement et en levant ses bras. Il regrette que Cyril Girard ait voté pour cette délibération à l’ACCM et vote contre aujourd’hui. Ce à quoi Cyril Girard répond que la délibération à l’ACCM concernait le commerce de détail, il n’était fait aucunement mention des grandes surfaces, et c’est bien ça l’objet du désaccord. Autant nous défendons becs et ongles le petit commerce, autant nous avons plus de mal à défendre les intérêts de la grande distribution. Pour Monsieur Jalabert, cette délibération est un copier/coller de celle de l’ACCM (contrevérité No 3). Donc il reste encore une fois deux options : soit Monsieur Jalabert fait des erreurs de frappe (et pour information, copier/coller c’est ctrl C/ ctrl V) soit il ne lit pas les délibérations qu’il présente. Et pour vous faire une idée, on vous met les deux pour comparer.
Marie Andrieu, Cyril et moi votons contre. Le reste de l’assemblée est pour.
N°24 : AVIS DE LA MUNICIPALITÉ SUR LA CONVENTION POUR LA MISE A DISPOSITION DES PSI (PLAN DE SÉCURITÉ ET D’INTERVENTION) DES CANALISATIONS DE TRANSPORT DE MATIÈRES DANGEREUSES AUX GESTIONNAIRES DE CRISE VIA L’APPLICATION PSI DU CYPRÈS
Adopté à l’unanimité.
N°25 : APPROBATION DE L’AVENANT N° 2 DE LA CONVENTION CADRE DES CENTRES SOCIAUX (CCSS) ET SON SCHÉMA DIRECTEUR DE L’ANIMATION DE LA VIE SOCIALE (SDAVS) 2018-2021
Adopté à l’unanimité.
N°26 : CONVENTION DE REVERSEMENT D’UNE SUBVENTION A L’UNIVERSITÉ D’AIX-MARSEILLE, AU TITRE DU PARTENARIAT DANS LE CADRE DE LA LABELLISATION DU CAMPUS CONNECTE D’ARLES
Le coût global du projet Campus connecté est estimé à 462 000 euros sur 5, soit plus de 92 000 euros par an et il y avait cette année seulement 7 étudiants inscrits. M. Bastien, qui porte le projet et la délibération, s’en félicite et semble convaincu que c’est un bon résultat. Moi je ne peux m’empêcher de penser qu’avec un coût par étudiant de 13 000 euros par an, il y aurait probablement mieux à faire que des formations en ligne, mais c’est une question que j’ai déjà largement abordée lorsque nous avons voté la création de ce campus connecté, je ne vais pas revenir dessus.
Là, c’est une délibération technique, qui vise à redistribuer à l’Université un partie du financement accordé par la CDC tel que prévu dans la convention. La délibération est adoptée à l’unanimité.
N°27 : ATTRIBUTION DE SUBVENTION A UNE ASSOCIATION EXERCICE 2021 – TRANSITION ÉCOLOGIQUE, BIODIVERSITÉ, ESPACES NATURELS
Adopté à l’unanimité.
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
N°28 : CRÉATION D ‘UNE ZONE D’AMÉNAGEMENT DIFFÉRÉ (ZAD) SECTEUR DE PROJET DU PORT DE PLAISANCE LE LONG DU CANAL D’ ARLES A BOUC
Adopté à l’unanimité.
N°29 : VENTE DE L’ENSEMBLE IMMOBILIER “GRIGNARD MISTRAL” A LA SAS POP.
Achat de cet espace qui abritait une usine de câbles par la Plateforme Ouverte au Public (POP) qui rassemble des ateliers, un site de gestion de compostage et plein de projets dans le vent en matière d’écologie urbaine. On imagine qu’un achat à 783 000 euros, c’est un peu plus compliqué qu’un bail emphytéotique (99 ans) pour un euro symbolique, mais comme la structure investit pas mal sur le site et que cette Mairie n’est probablement pas très rassurante quant à ces mises à disposition, j’imagine que c’est une solution plus sécurisante. En espérant que cet important investissement ne corrompra pas l’esprit résolument tourné vers la transition écologique et l’économie sociale et solidaire de la structure.
Adopté à l’unanimité.
N°30 : RENONCIATION AU DROIT DE REPRISE FONCIER DE LA VILLE SUR LA PARCELLE AZ13
Adopté à l’unanimité.
N°31 : RUE BEISSIER – CESSION D’UNE PARCELLE COMMUNALE CADASTREE BC662
Adopté à l’unanimité.
N°32 : DÉNOMINATION DES VOIES : MODIFICATION DE L’APPELLATION “RUE FERNAND GONDRAN” SITUÉE A TRINQUETAILLE PAR “IMPASSE FERNAND GONDRAN”
Adopté à l’unanimité.
N°33 : DÉNOMINATION DE LA VOIE DESSERVANT LE LIEU-DIT DU FER A CHEVAL SITUE AU TRÉBON : RUE EDMÉE CHANDON
Oh, Edmée! Une femme ! Et une femme scientifique de surcroît, celle qui devînt, en 1912, la première femme astronome professionnelle en France (dixit Wikipedia) et la première à obtenir un doctoral en mathématique en 1930.
N°34 : DÉMOUSTICATION : PARTICIPATION FINANCIÈRE 2020 – ENTENTE INTERDÉPARTEMENTALE DE DÉMOUSTICATION (EID)
En quelques mots nous expliquons notre choix de vote. Si nous n’avons aucun problème avec les techniques de démoustication urbaines, nous sommes plus réservés sur les techniques de l’EID sur les espaces naturels, notamment le Marais de Beauchamp dont une grande partie des traitements se fait par avion. L’EID est en fait l’opérateur et le préconisateur de cette méthode. Il alimente par ce biais sa propre activité. C’est son modèle économique. Cette pratique a un coût pour la collectivité et provoque de nombreux dérangements chez les oiseaux nicheurs. Surtout, alors que de nombreuses collectivités investissent maintenant dans des pièges à gaz, il nous paraît plus opportun d’investir une fois pour toute dans ces pièges afin de réaliser une barrière entre les marais et les habitations. Ce sera tout autant efficace, moins couteux à moyen terme et beaucoup plus respectueux de l’environnement. Mais Madame Balguerie se fait l’agent commercial de l’EID et ressort leur catalogue d’argument. Pour une équipe qui cherche à faire des économies, c’est raté.
Cyril et moi votons contre. Le reste de l’assemblée vote pour.
N°35 : TRANSFERT DE LA COMPÉTENCE INFRASTRUCTURES DE CHARGE NÉCESSAIRES A L’USAGE DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES OU HYBRIDES RECHARGEABLES AU SMED13
Adopté à l’unanimité.
ADMINISTRATION GÉNÉRALE
N°36 : MODIFICATION DU RÈGLEMENT INTÉRIEUR DU CONSEIL MUNICIPAL D’ARLES
A priori rien à signaler. Il s’agit de régulariser le fait que nous tenions les conseils municipaux ailleurs que dans la salle du conseil et de mettre en conformité quelques détails. Les plus scrupuleux d’entre nous aurons tout de même remarqué quelques micro-changements dans le libellé de certains articles mais… suspens, si une “erreur de plume” devait jouer en notre faveur, mieux vaut garder cet atout dans notre manche.
Adopté à l’unanimité.
N°37 : RESTITUTION DE LA COMPÉTENCE « ACTION SOCIALE D’INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE » DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION ARLES CRAU CAMARGUE MONTAGNETTE A LA VILLE D’ARLES
Adopté à l’unanimité.
N°38 : COMITE DES ŒUVRES SOCIALES : ATTRIBUTION D’UN ACOMPTE SUR SUBVENTION 2022 DU BUDGET PRINCIPAL DE LA VILLE D’ARLES ET REDDITION DE LA SUBVENTION 2020
Adopté à l’unanimité.
N°39 : RECRUTEMENT DES AGENTS POUR LES OPÉRATIONS DE RECENSEMENT 2022
Adopté à l’unanimité.
N°40 : RENOUVELLEMENT DE LA CONVENTION ACFI AVEC LE CDG13
Adopté à l’unanimité.
N°41 : RAPPORT ANNUEL SUR LE PRIX ET LA QUALITÉ DU SERVICE PUBLIC DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT COLLECTIF ET NON COLLECTIF SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION ARLES CRAU CAMARGUE MONTAGNETTE (ACCM) – EXERCICE 2020
Adopté à l’unanimité.
N°42 : MODIFICATION DES STATUTS DU SYNDICAT INTERCOMMUNAL DU VIGUEIRAT ET DE LA VALLÉE DES BAUX (SIVVB)
Adopté à l’unanimité.
REPRÉSENTATIONS
N°43 : MODIFICATION DE LA COMPOSITION DE LA COMMISSION TAURINE EXTRA MUNICIPALE
C’est Madame Graillon qui quitte la commission. Serait-elle subitement devenue vegan et militante anti-corrida ? Il est plus probable que son nouvel agenda de conseillère départementale s’accommode mal avec son rôle d’élue locale et les nombreuses représentations qui vont avec.
COMPTE RENDU DE GESTION
N°44 : COMPTE RENDU DE GESTION – DÉCISIONS PRISES EN VERTU DE L’ARTICLE L. 2122-22 DU CODE GÉNÉRAL DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
QUESTIONS DIVERSES
J’avais envoyé une question par écrit au service des assemblées, comme l’exige le règlement intérieur. Mais au lieu de le faire 48 heures à l’avance, je ne l’ai transmise que mercredi matin, une quinzaine d’heures après l’échéance réglementaire. Bon prince, Monsieur de Carolis accepte tout de même d’y répondre, et alors qu’il s’apprêtait à la lire lui-même, il semble réaliser le caractère incongru de ce choix et me laisse prendre la parole pour la poser moi-même :
La participation ostentatoire du Maire d’Arles à des manifestations religieuses, et notamment son pèlerinage à Lourdes relayé dans le bulletin municipal, ainsi que l’emphase portée sur les dimensions traditionnelles et religieuses des fêtes de fin d’année dans la programmation de la ville, suscitent une certaine perplexité chez de nombreuses citoyennes et citoyens. Alors que, plus que jamais, nous devons prendre soin de l’espace public pour le rendre le plus accueillant possible et le plus inclusif possible ; alors que des marchants de haine attisent le repli identitaire ; alors que les valeurs républicaines sont malmenées ; J’aurais aimé vous donner l’occasion de nous expliquer la conception qui est la vôtre de la laïcité et de la neutralité des instances publiques.
La Provence en a même fait un article publié le samedi que je vous laisse consulter puisqu’il rend assez bien le ton de la discussion :
Quant à moi, si je n’avais pas deux bonnets, une écharpe et trois paires de mitaines à finir de tricoter avant Noël, je vous proposerais bien une petite dissertation sur le sujet, tant la réponse du Maire est accablante :
- D’abord, il démontre l’incapacité dans laquelle il se trouve d’entendre, de respecter et de répondre à des points de vue différents du sien. Alors que je lui tendais la perche pour expliquer des faits qu’il aurait pu défendre sereinement, il se lance dans une attaque personnelle, m’accusant d’idéologie, d’intellectualisme hors sol, de mépris hautain pour le “peuple d’Arles” et pour ses traditions, me faisant au passage porter des propos que je n’ai jamais tenus, en référence semble-t-il à l’édito de notre dernière lettre d’info qui n’est pas de moi (mais écrit par Cyril qui a eu l’élégance de le rappeler pour tempérer un peu l’agressivité de mon interlocuteur et resituer ses propos dans leur véritable contexte).
- Ensuite, il met en évidence la mauvaise foi (sans jeu de mots!) de notre maire, qui semble me prendre de haut parce que j’ai signalé la mention faite, dans Arles Info, de son passage à Lourdes. Or, me dit-il, il n’est nullement question de son rôle de Maire dans cet article d’Arles Info, et c’est en simple citoyen qu’il s’est rendu au pèlerinage avec les gardians. Enfin, quand je dis mauvaise foi, je suis assez charitable, car sur la page Facebook officielle de “Patrick de Carolis, Maire d’Arles, Président de l’ACCM” on pouvait lire le 28 octobre (contrevérité No 4 ?) :
- Enfin, M. de Carolis prouve dans sa réponse qu’il n’a absolument pas saisi ce qu’est l’enjeu de la laïcité ni la responsabilité qui est la sienne en tant qu’élu de la République. A ma question pourtant très ouverte, le seul élément de réponse tangible qui ne soit pas une digression faites de lieux communs sur l’histoire du catholicisme provençal et d’attaques ad hominem, est le suivant : “La laïcité, c’est d’abord la liberté de conscience”. Or c’est une grave méprise. La laïcité se fiche pas mal de la conscience de Monsieur le Maire, qu’il aille à l’église, à la mosquée ou cueillir des champignons le dimanche matin, là n’est pas l’enjeu. Me répondre que la laïcité c’est sa liberté conscience, c’est me répondre comme un simple citoyen, sans égard pour les responsabilités qui sont les siennes en tant qu’élu. La laïcité garantit la liberté de conscience à toutes et à tous, mais surtout, pour se faire, elle se fonde sur la séparation de l’église et de l’État et affirme la neutralité des instances publiques. Ma question ne portait en aucun cas sur ce que croît ou ce que fait Monsieur de Carolis, mais sur la façon dont le Maire d’Arles affiche son appartenance religieuse (que ce soit sur sa page officielle dans un réseau social ou dans le bulletin municipal) ou sur l’importance accordée dans le programme municipal des fêtes de fin d’année à la dimension chrétienne de Noël, notamment aux crèches de toutes les églises de la ville. La liberté religieuse et la liberté de conscience sont des droits individuels, la laïcité est un principe républicain, qui garantit ces droits mais ne peut s’y réduire.
Au moins, on aura appris que notre maire est au côté de tous les Arlésien.nes, et qu’il était au côté de la communauté musulmane pour l’Aïd, où il s’est rendu (bon, on a du mal à comprendre exactement où il s’est rendu pour l’Aïd, mais c’est intéressant de l’apprendre). Et pour celles et ceux qui écouteraient l’intégralité de sa réponse, rassurez-vous, même si j’assume mon côté woke, je ne souhaite interdire ni l’O.M. ni le pastis !
Allez, bonnes fêtes de fin d’année à toutes et à tous. On se retrouve en janvier pour de nouvelles aventures.