Cherchez l’erreur du siècle ! Le projet de loi de lutte contre le dérèglement climatique a été adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale le 4 mai 2021 ; cette loi devrait modifier en profondeur nos modes de vie (nos déplacements, notre urbanisme, notre consommation, etc.). Les députés ont voté des mesures contre la bétonisation (objectif de réduction par deux de la consommation d’espaces naturels sur les dix prochaines années par rapport à la décennie précédente, zéro artificialisation des sols en 2030), des mesures de protection des zones naturelles…
Et le 25 mai, le contournement autoroutier de 13 km en tracé neuf (qui endommage la Crau et la Camargue) est validé par le comité des élus du projet. Après la concertation menée par la DREAL en novembre 2020 et janvier 2021, l’enquête d’utilité publique est prévue fin 2022-début 2023. Le début des travaux est prévu en 2025 pour une mise en service en 2028-2029.
En parallèle à cette concertation officielle, nous avions alors mené une alterconcertation dans le but d’enrichir le débat et d’apporter un éclairage sur les enjeux de ce contournement.
Ce projet est en contradiction avec les engagements de l’État quant à la préservation de la biodiversité, au maintien des terres agricoles et à la lutte contre l’artificialisation des sols. Les contextes réglementaires français et européens ont beaucoup évolué depuis dix ans et entravent la possibilité même qu’un tel projet soit autorisé.
Quel est l’intérêt pour les habitants ? Un trafic de 30 000 véhicules sur la RN113 devrait perdurer malgré le contournement et qui paiera sa réhabilitation ? Et pour quelle raison des aménagements de celle-ci ou du rond-point du Vittier n’ont jamais été réalisés depuis 30 ans ? Quel est l’intérêt véritable : le développement des transports de poids-lourds, des plateformes logistiques, notamment d’Amazon (cf article Fournès ci-dessous) ? C’est la réduction du trafic routier qui devrait être encouragée, avec le développement du fret ferroviaire ou fluvial et des transports collectifs.
Bref, cette décision est celle d’un siècle passé, nous ferons connaître notre opposition lors de l’enquête d’utilité publique.
Changeons d’avenir est entré au Conseil municipal, avec deux élu.es dans l’opposition (Cyril Girard et Virginie Maris) et au Conseil communautaire avec un élu (Cyril Girard).
Sont disponibles sur notre site : les comptes-rendus des séances ainsi que toute l’information nécessaire pour assurer une veille vigilante et constructive concernant la vie des équipes municipale et communautaire.
À un mois environ des élections départementales et régionales, le nombre de thématiques abordées en Conseils municipal et communautaire était particulièrement restreint… mais les débats toujours animés.
Le Conseil municipal s’est tenu avec le théâtre d’Arles pour unique thème à l’ordre du jour :
– classement sans suite de la procédure de passation d’une concession sous forme d’une délégation de service public pour motif d’intérêt général ;
- reprise en régie directe de l’activité par la ville ;
- transfert de l’activité et du personnel vers le service public, modification du budget annexe du théâtre.
Après la réduction drastique des subventions allouées aux associations culturelles, l’abandon de Drôles de Noël, le sacrifice de Convivencia, cette main mise par la municipalité sur la programmation du théâtre nous inquiète.
Le Syndicat des entreprises artistiques et culturelles s’en indigne.
Lors de ce Conseil, 15 délibérations ont été examinées, notamment sur :
- la Convention Action cœur de ville (ville d’Arles)
- la Convention Opérationnelle Action Logement
- la mise à niveau de la déchèterie de Trinquetaille
Cyril Girard a questionné le Président sur les arbitrages opérés, souvent au détriment de l’action sociale et du pilotage de la transition écologique.
Le prochain Conseil se réunira en juillet pour cause d’élections en juin. L’année sera déjà à moitié écoulée lorsque les associations connaîtront le montant des subventions qui leur sont allouées…
20 et 27 juin : élections départementales et régionales
Les élections des Conseils régionaux et départementaux auront lieu les dimanches 20 et 27 juin 2021.
Souvent marquées par un très fort absentéisme, elles sont pourtant très importantes pour définir notre territoire de demain. Nous vous invitons à les considérer et à participer au prochain scrutin.
Le Département : pilier de l’action sociale et économique
Voici les sujets qui nous semblent prioritaires pour ces élections et qui ont été intégrés dans le programme d’Aurore Raoux et Nicolas Koukas :
- Renoncement au pont de Salin-de-Giraud et amélioration du bac de Barcarin
- Engagement explicite contre la métropolisation
- Engagement fort pour l’accueil et l’accompagnement des mineurs isolés étrangers
- Adoption d’un dispositif d’éco-conditionnalité des aides départementales
- Création de centrales d’achat pour mutualiser l’achat de produits bio locaux dans les collèges.
Par ailleurs, nous souhaitons que soient favorisés :
- La mobilité douce via un soutien aux transports doux et, lorsque c’est possible, la gratuité dans les transports en commun
- La généralisation du tri (et de la valorisation) des déchets dans les collèges
- La création d’espaces naturels sensibles (ENS) sur des écosystèmes menacés visés par la directive territoriale d’aménagement (DTA) : écosystèmes agro-pastoraux de la Crau, lagunes, etc.
- La lutte contre l’artificialisation des sols
- Le soutien à une culture ouverte et inclusive.
La Région : un maillon clé dans la transition écologique
Pour ces élections régionales, la liste de la gauche unie est menée par Jean-Laurent Félizia (EELV). En font partie Anne-Sophie Sidani et Laurent Daudigeos, issu.es de la liste “Le Parti des Arlésiens” pour les dernières élections municipales.
Au fil des réformes, les Régions ont vu leur champ d’action élargi et sont devenues des acteurs essentiels dans l’aménagement du territoire. Elles interviennent dans les infrastructures de transports, dans la prévention des risques, dans la préservation de la biodiversité, de l’eau et des paysages…
La Région met en place un Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET) qui fixe notamment les objectifs d’infrastructures et environnementaux sur son territoire.
Sur les transports par exemple, la Région a, entre autres, la gestion des trains TER ou des transports routiers interurbains. Elle fait les choix de développement des infrastructures. Dans le plan de relance signé récemment entre l’État et la Région, il est fait la part belle aux projets routiers, fortement émetteurs de gaz à effet de serre, tandis que le soutien aux projets ferroviaires pour les transports de personnes ou de marchandises est très faible. Nous sommes directement concernés à Arles où c’est la Région qui porte le projet de contournement autoroutier de la ville, contre lequel Changeons d’avenir s’est positionné (cf édito).
Les élu.es actuellement à la tête de la Région ont souhaité qu’elle se désengage financièrement du Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône, laissant le fonctionnement d’un service public se délabrer. Les habitant.es de Salin de Giraud sont les premier.es à en faire les frais quotidiennement.
La Région est également un partenaire institutionnel et financier essentiel aux Parcs Naturels Régionaux. Un PNR s’organise autour d’un projet concerté de développement durable, fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine naturel et culturel. Encore faut-il y mettre des moyens, sous peine d’avoir une coquille vide. Celui de Camargue voit ses dotations régionales diminuer régulièrement, au point qu’il est aujourd’hui dans une situation financière compliquée qui menace fortement ses missions premières et le travail de ses agent.es.
Les choix stratégiques de la Région réalisés ces dernières années sont lourds de conséquences sur l’aménagement du Pays d’Arles, sur notre cadre de vie et sur la préservation de notre biodiversité. Choix, qu’au sein de Changeons d’avenir, nous ne pouvons que dénoncer car ils vont à contre-courant des mesures nécessaires pour préserver notre territoire.
Fibre Excellence à Tarascon
Filiale Paper Excellence du groupe indonésien Asia Pulp and Paper, l’usine Fibre Excellence de Tarascon dépasse les seuils de pollution de manière récurrente, impactant les eaux du Rhône et l’atmosphère. Alors que les dirigeants de l’usine agissent en pleine connaissance de cause, les industriels et les actionnaires organisent sciemment la dégradation de leur outil industriel pour éviter de payer les redevances et les amendes liées à la pollution. Ils s’appuient sur un indécent chantage à l’emploi pour toucher des financements publics tout en négociant les normes environnementales, sociales et économiques. Début mai, un grave accident a encore été évité. Nous sommes évidemment solidaires des salarié.es dont la santé et la sécurité sont ainsi méprisées.
Lundi 10 mai, nous étions avec les associations qui se battent pour faire condamner les patrons voyous de cette entreprise placée en redressement judiciaire en octobre dernier. Il est impensable de niveler les normes environnementales et les acquis sociaux vers le bas pour permettre à quelques actionnaires de gagner toujours plus d’argent. Mais le jugement attendu en juin pourrait valider sa reprise par ses anciens dirigeants eux-mêmes…
Les flamants Roses du Trébon se mobilisent depuis longtemps contre cette pollution. Rejoignez leur combat !
Procès de Terra Fecundis à Marseille
Après 10 ans d’enquête, le procès de Terra Fecundis s’est déroulé en mai au tribunal correctionnel de Marseille qui rendra sa décision le 8 juillet. L’entreprise espagnole d’intérim est accusée, dans les Bouches-du-Rhône, de fraude géante au travail détaché d’ouvriers agricoles dont les conditions de travail et d’hébergement étaient, de surcroît, scandaleuses. Le Parquet a requis de la prison ferme pour les dirigeants et la dissolution de l’entreprise.
Un autre procès devrait se dérouler l’année prochaine dans le Gard.
Procès Terra Fecundis : c’était « “Germinal” dans les exploitations agricoles – Le Monde – 25 mai
France : Terra Fecundis, le procès d’une fraude géante au travail détaché – RFI – 17 mai
Procès Fecundis : une fraude “exceptionnelle aux travailleurs détachés” – Libération – 18 mai
Contre Amazon et son monde à Fournès
Le 29 mai dernier, un nouveau rassemblement citoyen était organisé à Fournès (Gard), au nord d’Arles, à proximité de la sortie Remoulins-Pont-du-Gard de l’A9, pour s’opposer à l’implantation d’une plateforme logistique de 38 000 m2. Amazon prétend y créer 200 emplois. Or, globalement, ce modèle économique détruit bien plus d’emplois qu’il n’en crée et pose, entre autres, le problème du transit de centaines de camions chaque jour, là où pourrait commencer à s’étendre le PNR des Garrigues. Si le permis de construire a été accordé en 2019, des recours ont très vite été déposés. Les premiers seront jugés cet été. Pot de terre contre pot de fer ?
Gard : à Fournès, ils disent non à l’implantation d’Amazon – Midi Libre – 29 mai 2021
Projet Amazon à Fournès dans le Gard : “Un investissement qui ne rapporte rien localement” – Midi Libre – 11 juin 2020
Contre Amazon et son monde – Podcast Les sons terrestres sur le rassemblement du 30 janvier (avec Alma Dufour, Corinne Morel Darleux, Leïla Chaibi, HK et plein d’autres)
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