Catégorie : Conseils municipal et communautaire(Page 2 of 4)
Changeons d’Avenir entre au conseil municipal, avec deux élus dans l’opposition (Cyril Girard et Virginie Maris) et au conseil communautaire avec un élu (Cyril Girard).
Retrouvez ici tous les comptes-rendus de séance ainsi que toute l’information nécessaire pour assurer une veille vigilante et constructive concernant la vie des équipes municipale et communautaire.
Pour bien commencer l’année, un nouveau compte-rendu partial et partiel de Cyril Girard qui nous parle du dernier conseil d’agglo de l’année 2021, où il est question – entre autre – d’absentéisme, de transition, d’économie et de déchets.
Mais si vous préférez juger par vous-mêmes, vous pouvez lire l’article de l’Arlésienne ou visionner l’intégralité du conseil :
Nous continuons de visiter le patrimoine, en terme de salle de réunion, de la Communauté d’agglomération. En ce mois de décembre 2021, pour le dernier rendez-vous de l’année, le Conseil communautaire se tiendra à la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) du pays d’Arles. Nous voici en terrain connu, bien que ! Ce sont 18 conseillers communautaires qui n’ont pas trouvé le chemin de la CCI, un nouveau record d’absentéisme ! À quatre personnes près, le quorum n’était pas atteint et nous aurions pu rentrer chez nous ! Ni le Maire de Boulbon, ni la Mairesse de Saint-Pierre de Mézoargues, ni la représentante de la commune des Saintes-Maries de la mer n’ont fait le déplacement. Il.elle.s sont pourtant tou.te.s vice-président.e.s de l’ACCM et à ce titre jouissent d’un traitement confortable de 1 711 € par mois (contre 0 € d’indemnité pour les autres élus ACCM). À ce prix-là, assister tous les deux mois au conseil communautaire me semble la moindre des choses, mais enfin !
C’est d’autant plus surprenant que l’on présente aujourd’hui le CRTE (Contrat de Relance et de Transition écologique) de l’agglo. Il conditionne le déblocage de crédits par l’État. En théorie, toute initiative non inscrite dans ce document ne pourra pas être financée. Un document d’une grande importance qui synthétise la vision de l’équipe aux commandes pour les cinq prochaines années, en matière de transition écologique. Ayant passé du temps à décortiquer ce document, avec l’aide de quelques-un.es, j’espérais pouvoir questionner la vice-présidente à la transition écologique sur ce contrat. Mais il semble que Madame Favier, élue des Saintes-Maries-de-la-mer, ne se soit pas donné la peine de faire le déplacement pour défendre un document où, à part dans le titre d’ailleurs, il n’est nullement question de transition écologique ! Voici donc les réjouissances du jour.
N°1 : Direction générale / Contrat de relance et de transition écologique (CRTE) Approbation N°2 : Économie / Attribution d’un fonds de concours à la commune d’Arles N°3 : Finances / Budget Principal – Décision modificative n°1 N°4 : Finances / Budget annexe de l’assainissement – Décision modificative n°1 N°5 : Finances / Budget annexe réseau de transports urbains – Décision modificative n°1 N°6 : Finances / Vote par anticipation des ouvertures de crédit d’investissement au 1er janvier 2022 au budget principal et aux budgets annexes de l’eau, de l’assainissement, et des transports N°7 : Finances / attribution de compensation définitive 2021 N°8 : Pôle études et prospective / Approbation du règlement intérieur de la commission d’évaluation des charges transférées N°9 : Moyens généraux / Attribution du marché pour la fourniture, la livraison et le montage de mobiliers et accessoires pour ACCM N°10 : Eau et assainissement / Approbation des redevances eau potable applicables au 1er janvier 2022 N°11 : Eau et assainissement / Approbation des redevanceassainissement applicables au 1er janvier 2022 N°12 : Eau et assainissement / Actualisation des redevances du service public d’assainissement non collectif au 1er janvier 2022 N°13 : Eau et assainissement / Avenant n°5 au contrat de délégation de service public d’eau potable – Calendrier de facturation aux usagers N°14 : Économie / avis sur les dérogations exceptionnelles à l’interdiction du travail le dimanche sur la commune d’Arles pour l’année 2022 N°15 : Économie / avis sur les dérogations exceptionnelles à l’interdiction du travail le dimanche sur la commune de Tarascon pour l’année 2022 N°16 : Économie / avis sur les dérogations exceptionnelles à l’interdiction du travail le dimanche sur la commune de Saint Martin de Crau pour l’année 2022 N°17 : Économie / avis sur les dérogations exceptionnelles à l’interdiction du travail le dimanche sur la commune des Saintes Maries de la Mer pour l’année 2022 N°18 : Maîtrise d’ouvrage / Attribution de l’accord-cadre à bons de commande mono-attributaire pour les travaux d’entretien ou d’amélioration de voirie sur le territoire ACCM N°19 : Économie / Zone du Fer à cheval – Arles – cession d’une parcelle de 3 471 m² à la SCI CLEMMA2 ou à toute personne physique ou morale se substituant totalement ou partiellement à celle-ci N°20 : Déchets ménagers et assimilés / Marché public n°2017-53, gestion de la déchèterie communautaire de Saint-Martin-de-Crau. Adoption de l’avenant n°4 N°21 : Commande publique / Attribution de l’accord-cadre mono-attributaire composite avec une partie forfaitaire et une partie à bons de commande pour la gestion et l’exploitation de la déchèterie communautaire située sur le territoire de la commune de Saint-Martin-de-Crau N°22 : Déchets ménagers et assimilés / Présentation du rapport sur la prévention et la gestion des déchets – Exercice 2020 N°23 : Habitat / Aide à la pierre – Octroi d’une subvention en fonds propres ACCM – Opération ” Résidence Bonnaventure ” à Saint-Martin-de-Crau – Création de 32 logements locatifs sociaux par Grand Delta Habitat N°24 : Habitat / Aide à la pierre – Octroi d’une subvention en fonds propres ACCM – Opération ” 23 rue Gaspard Monge” à Arles – Création de 42 logements locatifs sociaux par CDC Habitat N°25 : Habitat / Programme local de l’habitat (PLH) – lancement de la procédure de révision N°26 : Habitat / Approbation de la convention intercommunale d’attribution (CIA) d’ACCM
Et c’est donc très rapidement que les choses commencent. Après avoir posé quelques questions sur les décisions du Président (entendre par là des dépenses ou des conventions passées durant les dernières semaines), arrive le moment de la présentation du CRTE, le Contrat de relance et de transition écologique. Présenté par le Président comme « l’approbation d’un contrat de relance et de transition écologique (…), heu, un contrat qui est en fait une agrégation, heu, qui met en avant tous les contrats financés par l’État, l’État a souhaité que cela se fasse au niveau des trois EPCI du pays d’Arles (…) les trois piliers fondateurs de ce contrat, à savoir la relance économique, la cohésion sociale et la transition écologique ». Rien qu’avec cette introduction hésitante, durant laquelle on confond le contrat et la définition de développement durable, une introduction dans laquelle on prend bien soin de placer la transition écologique en fin de peloton, on peut saisir le manque d’intérêt de l’équipe pour le sujet. Il s’agit en fait d’un contrat de développement durable qui devrait être LE contrat qui met en avant la vision et les actions de l’agglomération pour allier environnement et développement territorial, au sens économique et social. Un document stratégique qui aurait dû faire l’objet d’un vrai travail de la part de l’élue à l’environnement et des équipes techniques. Au lieu de ça, c’est un document indigent, qui se contente de faire la liste de tout et n’importe quoi en terme d’actions sur le territoire. Un document qui est à l’image d’une équipe incompétente et qui ne fournit aucun travail sur ce sujet. Je vous laisse le soin de le consulter ici, voici mon intervention :
Nous sommes à une période particulière. La crise du COVID-19 a mis en évidence, comment la destruction des écosystèmes, en favorisant le contact de l’espèce humaine à des virus jusqu’ici cantonnés aux espèces sauvages, pouvait bouleverser notre organisation sociale. La crise climatique qui a commencé hypothèque sérieusement la possibilité pour les enfants déjà nés d’envisager un futur prospère et pacifié. Les migration humaines, corollaires de ces changements, provoquent déjà de nombreuses tensions chez nous. Et la crise des matières premières, qui a déjà commencé, frappe nos économies. Dans nos systèmes globalisés et interdépendants à l’échelle planétaire, ce qui pouvait nous apparaître comme un force est en fait un fragilité. De ces petites crises-là, nous ne voyons aucune échappatoire, aucune solution se dessiner. Elles sont la conséquence de notre organisation, de notre mode de vie et de pensée depuis plusieurs siècles. Nous ne pourrons absorber les crises plus graves qui s’annoncent avec ce modèle. Il nous faut urgemment en tirer des leçons pour redessiner les contours de nos rapport à l’économie, à la consommation, à l’éducation, au vivre ensemble, ou à notre environnement.
Le Contrat de relance et de transition écologique devrait répondre à une triple ambition, dans l’ordre : transition écologique, développement économique et cohésion territoriale. Mais la lecture attentive de ce document nous prouve qu’il n’en est rien. Il s’appuie sur une analyse largement insuffisante, mal faite et tronquée, qui masque une partie de la réalité de notre territoire. Mais surtout, il laisse à penser qu’en appliquant encore et toujours, obstinément, le modèle d’hier, nous pourrions faire face à la situation engendrée par ce modèle. Un projet de passé vendu avec les néologismes du présent. Dans ce document les sites naturels protégés sont considérés comme des contraintes d’aménagement et la principale force économique du territoire est une « situation géostratégique au cœur des échanges euro-méditerranéens bénéficiant d’une position privilégiée sur la façade méditerranéenne. La réalité semble échapper à ce rapport., Notre environnement est la principale source économique du territoire et le principal facteur de richesse et de résilience…
La première partie, c’est-à-dire le diagnostic, souffre d’un manque de sincérité. On a souvent droit à une accumulation de graphiques ou de tableau peu expliqués et rarement contextualisés, avec des légendes incomplètes. Un exemple parmi d’autres : qui pourra me dire quelle activité émet 36 % (la principale source donc) des émissions de GES_PRG100 (teq CO2) puisque la légende est incomplète. Le diagnostic sur la ressource qui oublie complètement de parler des pollutions des eaux de surface qui sont pourtant l’objet d’un enjeu majeur dans le delta. La partie biodiversité d’un indigence catastrophique : 14 lignes sur un rapport de 117 pages, dans lequel on se contente de citer les structures en place. C’est quand même un rapport qui met comme premier enjeu la transition écologique.
Sur les enjeux agricoles : on se réfère pour la disparition des terres à des données non contextualisées. En disant que seulement 3% des terres sont artificialisées sans prendre en compte celles qui ne peuvent pas l’être (les lagunes par exemple), on fausse les choses. Ce qui permet de tirer la conclusion que notre territoire n’est pas trop mal placé par rapport au reste du département. Or notre département est un des plus mauvais de France. La moyenne française est de 5 %. Il n’y aucune remise en contexte par rapport aux différents projets. Aucune mention dans l’aspect social du modèle agricole du recours à la mains d’œuvre délocalisée, dans les conditions honteuses que l’on connaît. Aucune réflexion sur les changements de modèles, de l’impact du riz sur les terres de pâtures hier à celui du maraîchage sur les terres de riz maintenant. Aucune réflexion sur l’agriculture bio, dont on sait juste qu’elle représente 15 % des exploitations.
Le volet touristique est traité sous le seul angle de l’attractivité des villes. Le mot Camargue n’est même pas écrit.
Ma première réserve vient donc sur le document diagnostic qui contient de nombreux oublis. Un agglomérat de chiffres avec très peu d’analyse et qui ne décrypte que peu les enjeux de 2021. On ne trouvera rien dans ce document qui nous permette de replacer notre territoire dans la globalité des changements en cours et d’en tirer la moindre perspective d’actions pertinentes.
De fait, sur le projet de territoire que ce document prétend mettre en place, et sur les actions, je trouve évidemment que l’on est loin d’être au rendez-vous de notre époque. Il s’agit simplement de reprendre différentes actions déjà programmées qu’on essaye plus ou moins de faire rentrer au forceps dans ce document avec un semblant de cohérences.
On retrouve tout au long du texte des formules évasives et creuses (une stabilité en légère augmentation de la population ?) avec beaucoup d’éléments contradictoires : une population en déclin : -1,8 %, mais un objectif affiché d’accroître un parc de logements diversifié ? On a 10 % de logements vacants sur Arles, je le rappelle. Parmi les menaces évoquées ; ” la forte présence de logements saisonniers privés dont airbnb” qui handicapent les étudiants et les travailleurs saisonniers. Oui, parce qu’il y a une tension à cause des logements à vocation touristique. Je ne cesse de vous alerter sur ce point.
Quelles actions sont mises en place ? Cherchez l’erreur.
Sur les enjeux économiques. On accompagne, mais de quelle manière, on développe, mais comment ? On n’évoque à aucun moment quelle économie sera privilégiée.
Mais on en profite pour recaser le projet de toropôle !
On en profite pour recycler le programme biowatt et pour sauver le déchet dangereux qu’est l’usine Fibre Excellence de Tarascon, en donnant de l’argent à des patrons voyous, sous couvert de mesure écologique !
Sur d’autres aspects importants comme la qualité de vie et la qualité de l’air (je rappelle que c’est 40 000 à 100 000 morts par an en France) soit au niveau de l’ACCM, 50 à 110 morts ! Or votre seule action, c’est une formule aussi évasive que « Mettre en place des actions de lutte contre la pollution de l’air et les nuisances sonores ». On n’en saura pas plus, merci de prendre ce sujet avec autant de sérieux !
Ainsi pour la préservation des terres agricoles, on a deux petits items : développer une action pastorale avec le PNA et aider à la mise en place des actions de la charte agricole…qui ne propose rien de concret sur la préservation de terres agricoles que la sensibilisation des élus. On est en train de se mordre la queue. Rien en particulier sur l’agriculture biologique qui est une des principales mutations à accompagner et qui répond à de nombreuses problématiques.
Je le disais sur le tourisme : rien de rien de rien n’est mentionné sur l’est de la Camargue, à part la réfection de quelques centres d’accueil existants. Bon il était temps, mais ce n’est pas un projet. Le seul projet sur Salin c’est … un pont.
Sur la préservation de la biodiversité : on note 11 actions, 5 réhabilitations de bâtiments, deux actions agricoles dont je viens de parler, et enfin un programme d’arrachage de la Jussie (plante invasive), des travaux de reconnexion hydraulique, et deux études sur le marais de l’Ilon.
Concernant le volet recyclage des déchets, je remarque les nombreuses actions liées à la méthanisation. Dont celui de la société Ligno qui a été rejeté par le Conseil municipal de Saint-Martin-de-Crau ! Madame Lexcellent, permettez-moi, après vous avoir souvent reproché la présence de trop d’entreprises de logistique à SMC , de saluer votre courage sur ce dossier. Mais du coup, voter pour le présent rapport, reviendrait à entériner ce projet !
Je ne parle même pas de l’impréparation qui nous attend pour anticiper les conséquences du changement climatique. Que ce soit en termes écologiques comme en termes sociaux de migrations humaines. Pourtant, il se fait bien des choses sur de nombreux autres territoires !
Au premier regard, ce rapport promeut de nombreuses actions, dont certaines paraissent pertinentes, et d’autres totalement anachroniques voire contre-productives. Maix ce rapport peut également se lire en creux, pour mieux comprendre tout ce qui ne sera pas fait. La lutte contre l’artificialisation des sols, la lutte contre les pollutions atmosphériques ou aquatiques, la promotion d’une économie sociale et solidaire, vertueuse et résiliente, la protection de notre biodiversité et de la qualité de vie, la préparation de notre territoire aux enjeux de la crise climatique. Tout ça passe à la trappe.
Ça reste quand même une transition bien timide.
Et ce ne sont pas les jolis mots valises ou autres néologismes comme le slow tourisme qui changeront la donne. En fait, en relisant, il n’est pas écrit « mettre en marche une transition écologique », mais « tendre vers ». Une jolie formule qui valorise le geste, sans se soucier du résultat. Il n’y a donc aucun résultat à attendre, mais faire des gestes, ça permet surtout de gesticuler et de brasser du vent.
Monsieur de Carolis « prend acte de cette déclaration quasi politique ». Une réponse qui lui permet d’évacuer la critique de fond. Il ne se donne même pas la peine d’essayer de défendre son contrat. Personne d’autre ne s’exprimera. Je serai le seul à voter contre ce texte. Le reste de l’opposition arlésienne et les autres oppositions voteront, comme bien souvent, avec la majorité. Un beau moment de #Don’t look up !
Arrive la délibération 2 tout aussi amusante ! C’est Monsieur De Carolis qui la présente et qui peine à en expliquer la logique. Grosso modo, la région a débloqué un fonds d’aide pour les acteurs économiques durant la Covid. Reste un reliquat. Plutôt que d’utiliser cet argent pour un vrai projet de relance économique, de soutien au petit commerce, la Mairie de Arles (Monsieur de Carolis) a demandé à l’agglomération (à Monsieur de Carolis donc) de récupérer ce fonds (74 000 € tout de même!) pour faire des animations économiques durant les fêtes de Noël. Chose surprenante, le Président de l’agglo a accepté ! Mais va falloir justifier de l’aspect économique de la chose ! Il finira donc la présentation par un pléonasme par répétition « pouvoir utiliser cette somme pour des actions économiques destinées à notre économie ». Pour qu’on ait bien compris !
En résumé, on prend l’argent qui devait servir à aider les commerçants pour aider… la mairie a payer des animations de Noël. À part ça ; tout va bien !
Mon intervention :
C’est de l’argent destiné à venir en aide aux entreprises en difficulté. J’imagine qu’il y avait moyen d’anticiper sur le fait qu’il n’avait pas été dépensé et de l’utiliser plus directement en faveur des entreprises. J’ai juste l’impression que l’on va boucler le budget des animations de Noël. (…) Je comprends la logique, je m’abstiendrais de voter cette délibération.
Monsieur Jalabert fait semblant de ne pas comprendre : « Je suis surpris que vous interveniez, ce fonds de relance avait été créé pour venir en aide aux petits commerces » et de me citer l’exemple d’un opticien et d’un horloger qui n’avaient pas pu bénéficier de cette aide. Il estime « sincèrement » que la Ville en récupérant cette partie restante pour dynamiser au mois de décembre le centre-ville, est un bon calcul, sans distinctions. Tout en faisant l’aveu qu’on ne connaît jamais les retombées économiques de telles actions. L’horloger et l’opticien seront-ils sauvés par le chien Pat Patrouille qui déambule dans les rues ? Je reste persuadé que la prospérité économique du centre-ville ne peut pas se jouer sur les seules fêtes de Noël et qu’il est plus que temps que l’agglomération et la Ville entament un vrai travail de fonds de défense du petit commerce face à la grande distribution.
La délibération 22 est la présentation du rapport de la gestion des déchets de l’agglomération de 2020 ! Une année charnière avec les élections municipales au milieu. Donc ce bilan est compliqué à commenter. Mais la situation est celle-là : depuis mars 2022, le Directeur de la gestion des déchets ménagers et assimilés, Bertrand Schaeffler, n’est plus en poste. L’équipe n’a pas anticipé et peine à trouver son remplaçant. Résultat il ne se passe rien ou si peu au niveau des déchets. Mon intervention :
Quelques questions. Comme vous le disiez, avec l’augmentation du prix du traitement des déchets, on est face à un enjeu monstrueux qui nous pose beaucoup de difficultés. Ma question est plus globale : le déchet le moins cher à traiter, le déchet qu’on ne retrouve pas dans la nature, le déchet qui n’a pas fait 10 000 km depuis la Chine, c’est celui que l’on ne produit pas. Ce qui manque dans ce rapport, ce sont des perspectives pour travailler sur la prévention et la diminution de nos ordures. Dans le PRGPD (Plan régional de prévention des déchets) on avait pour ambition de faire baisser nos déchets de 10 % et nous avons échoué, collectivement. Partout. L’ADEME dès 2014 lançait des initiatives territoires zéro déchets, zéro gaspillage avec de nombreuses collectivités (14 en PACA, la nôtre n’y était pas). Mais je ne sens pas de volonté d’avancer là-dessus ou alors il existe une difficulté à savoir comment s’y prendre. On avait lancé une commission sur le sujet plus large des déchets dans une ambiance constructive : il me semble, en tous les cas, que c’est dans cet esprit que nous y avons participé et je souhaiterais savoir quand ces comités techniques vont reprendre. Avez-vous des perspectives pour faire baisser cette quantité de déchets ?
Madame Graillon convient qu’effectivement il est indispensable de réduire nos déchets et que le départ de Monsieur Schaeffler a ajouté de la difficulté. Il faut dire que Madame Graillon était en campagne pour les départementales à la même période et que son énergie était consacrée à autre chose ! Les quelques initiatives citées tardent à se mettre en place. Pour le moment, aucun remplaçant ne semble se profiler à l’horizon !
Le dernier gros dossier de ce conseil est l’Approbation de la convention intercommunale d’attribution (CIA) d’ACCM, conclue pour 6 ans, et qui fixe des objectifs en terme d’attribution des logements sociaux. En effet, c’est souvent l’opacité qui règne dans l’attribution de ces logements. Et l’objectif fixé par l’État de loger plus de très bas revenus (1er quartile) est plus ou moins bien tenu selon les bailleurs. En gros, les bailleurs dans lesquels siègent des élus (SPA par exemple) réussissent mieux que ceux dont la gouvernance et les décisions se gèrent en interne. C’est tout l’enjeu de comment faire plier les bailleurs sociaux aux exigences de la communauté d’agglomération. Le rapport, très intéressant, est à consulter ici. Je vous mets mon intervention. Mais le débat qui suit, très technique et compliqué est difficile à synthétiser, vous pouvez le suivre à partir de la 59’45” sur la vidéo.
J’ai beaucoup de questions sur ce document très technique. Je voudrais vous questionner sur la manière d’articuler les actions et les ambitions de cette charte.
Il y a un engagement depuis la loi Égalité Citoyenneté de 2017, qui nous oblige à avoir 25% de logements pour les premier quartiles. Nous sommes en 2021, certains bailleurs sociaux réussissent bien mieux que d’autres (sans aller au taux de 25%) à loger des ménages relevant du 1er quartile. Certains sont à 0%. Il manque un diagnostic sur ce qui fait que certains bailleurs réussissent mieux que d’autres.
J’ai l’impression qu’il y a un vrai souci dans l’accompagnement du public prioritaire, dans l’identification des familles prioritaires, et que certains bailleurs jouent plus ou moins bien le jeu, sans que l’on nous explique bien pourquoi, avec peut-être des pratiques dans l’attribution des logements qui révèlent une certaine opacité.
Quid de l’anonymat dans l’attribution des logements ? Mesure réclamée par de nombreux élus.
Quid d’analyses sur la fluidité des mouvements au sein des logements qui permettraient de résoudre une partie du problème ? Quid des enquêtes ressources qui permettent, lorsqu’on dépasse un certain seuil de revenus, de ne plus profiter d’un logement social ? Sont-elles évaluées pour assurer une fluidité et du mouvement dans les logements sociaux ?
Y a-t ‘il des projets sur les communes de moins de 3 500 habitants ? La loi ne les oblige pas à avoir des logements sociaux, mais une grande partie de l’habitat de ces communes est constituée de résidences secondaires (60% et 18 %). Je regrette qu’elles ne soient pas représentées ici aujourd’hui, mais y a t-il des projets pour délayer ??? et assurer la mixité sociale dans ces communes ?
Charge à vous de voir les réponses qui sont données à ces questions ! C’est ainsi que se termine l’année 2021. Je garde un goût amer dans la bouche, l’âpre impression que c’est structurellement compliqué de travailler au sein de la communauté d’agglo. Et comme l’équipe dirigeante travaille avec un logiciel de 30 ans d’âge, les résultats ne peuvent pas être à la hauteur des enjeux auxquels nous devons faire face, que ce soit en terme de déchets, d’économie, et plus globalement d’environnement. Bon, ben haut les cœurs, il y a le conseil municipal la semaine prochaine ! Allez ouste, on y retourne !
Et c’est reparti pour un compte-rendu bien tardif. Je ne vous cache pas que c’est sans grand enthousiasme que j’ai repris mes notes et rechercher la vidéo du conseil pour vous rendre compte de ce grand moment de démocratie…
On commence « pile poil à l’heure » (dixit PdC) dans la salle de réunion du pôle des services publics puisque la salle des fêtes a été transformée en vaccinodrome. J’espère quand même qu’on aura un jour la chance de découvrir la salle du conseil, proscrite depuis le début de mandat pour des raisons sanitaires et dans laquelle je n’ai jamais eu la chance de mettre un pied.
C’est Emmanuel Lescot qui fait l’appel et on a une dizaine d’absents équitablement répartis dans les deux camps.
FINANCES
Délibération N°1 : APPLICATION DES ARTICLES L. 2122-22 ET L. 2122-23 DU CODE GÉNÉRAL DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES : DÉLÉGATIONS DONNÉES AU MAIRE PAR LE CONSEIL MUNICIPAL – ABROGATION DE LA DÉLIBÉRATION N°2020-0154
Cette délibération vient compléter une délibération votée en juillet 2020 qui donnait le droit au Maire de renégocier la dette la ville. Il s’agit d’encadrer les opérations de réaménagement de la dette, de façon à ce que l’allongement de celle-ci ne puisse excéder une durée maximale de 30 ans.
C’est la fameuse « politique de gestion active » de la dette. Ce serait donc une décision vertueuse qui protège les générations futures. Or le Maire admet lui-même qu’aux vues de ses prédécesseurs, les éventuels ré-échelonnements se faisaient sur 15 ou 20 ans. Du coup, pourquoi s’en tenir à un maximum de 30 ans et faire passer cela pour une décision vertueuse et protectrice ? Si on ne veut pas faire reposer la dette sur les jeunes et les générations futures, autant se fixer une contrainte contraignante, par exemple en limitant le remboursement à 15 ans.
En gros, avant tout était permis mais l’usage était à 15 ou 20 ans. Maintenant, tout n’est plus permis mais le maximum est supérieur à tout ce qui se faisait. C’est un peu comme d’imposer une limite de vitesse à 250 km et dire qu’on va sauver des vies alors que les véhicules en circulation ne peuvent pas rouler à plus de 200km.
On ne veut pas chipoter, mais comme le rappelle Jean-Frédéric Déjean, ce sont les prêteurs qui fixent les limites des remboursements. Pour la ville d’Arles, il s’agit de prêteurs jugés fiables et transparents : la Banque des territoires (CDC) et la Caisse d’Épargne, qui capent tous deux les remboursement à 20 ans. Alors que penser de cette limite de 30 ans ? Est-ce que le projet du Maire serait de faire affaire avec d’autres banques, moins sourcilleuses, et susceptibles de faire des prêts à plus longue échéance ? On se souvient de l’onde de choc provoquée par la crise de Subprimes en 2008 qui a révélé la menace que représentait la financiarisation des dettes publiques pour les collectivités territoriales (notamment via les emprunts toxiques de Dexia) via les « produits structurés », mélange de dette à taux fixe et d’opérations sur des produits dérivés à taux variables. Or, contre toute attente et malgré les milliards d’argent public dilapidés pour faire face à cette crise, rien n’a véritablement changé légalement quant à la place des marchés financiers dans le financement des collectivités et on assiste au contraire à une banalisation de la financiarisation des dépenses publiques. Il nous faudra donc être hyper vigilants sur les propositions à venir en termes de « restructuration » de la dette, celle-ci pouvant soulever trois problèmes :
un report trop long (par exemple 30 ans) qui dégage rapidement de la marge de manœuvre en reportant le poids des dépenses actuelles sur les jeunes et les générations à venir.
une contractualisation risquée via des produits structurés qui peuvent présenter des taux intéressants aujourd’hui mais sont vulnérables aux aléas financiers à venir (alors que tous les indicateurs sont au rouge quant au risque de crise financière majeure à brève échéance)
une dépendance directe et une participation indirecte à un système financiarisé dont on connaît les ravages quotidiens sur l’économie réelle (mise sous pression des entreprises, rémunération excessive du capital, évasion fiscales, etc.…)
L’opposition vote contre. La majorité vote pour. Délibération adoptée.
Délibération N°2 : DÉCISION MODIFICATIVE N°1 DU BUDGET PRINCIPAL
Alors accrochez-vous, si vous m’avez trouvée un peu technique pour la première délib, là on rentre dans la stratosphère.
D’abord le contenu : il s’agit d’une modification du budget principal. Voici la délibération. Elle tient en une demi-page :
Une modification sensible est celle de la ligne 041 – opérations patrimoniales. Quand on va voir le budget initial, on se rend compte que cette ligne 041 subit une sacrée « modification », puisqu’elle passe, dans les recettes comme dans les dépenses, de 250 000 € dans le budget initial à 7 400 000 € dans le nouveau budget, soit une multiplication par presque 30.
C’est Mme Petetin qui présente cette délibération comme s’inscrivant dans la foulée de la première, qui consiste à « retravailler la dette » qui pèse trop lourd sur la ville. Pour rappel, la dette de la municipalité d’Arles s’élève à 102 millions d’€. Mme Pétetin nous dit que, par un jeu d’écriture, on va dégager 9,7 millions sur lesquels on pourra « retravailler ».
En guise d’explication, on a une formule assez troublante : « le jeu d’écriture, je suis navrée, c’est extrêmement technique, simplement sachez que dans cette décision modificative il n’y aura pas ni décaissement ni encaissement, à 50 000 € près (ligne 66), ça coûtera 50 000 € tout le reste ce ne sont que des jeux d’écriture pour libérer la possibilité de travailler ces 9,7 millions. Vous avez une ligne qui s’appelle opérations patrimoniales, ne confondez pas avec le patrimoine, ça n’a strictement rien à voir, les opérations patrimoniales se sont des opérations d’ordre, c’est à dire des transferts de compte à compte. Ça n’a rien à voir avec le patrimoine. C’est un peu complexe, purement technique. Ce qu’il faut retenir de ça c’est que nous sommes en train de retravailler cette dette sur un montant de 9,7 millions. »
Alors moi j’entends surtout « circulez y’a rien à voir ». Jean-Frédéric demande des précisions. Mme Pétetin lui répond qu’on « redonne un peu d’oxygène au fonctionnement ». On nous redit que c’est « difficile », « extrêmement compliqué », qu’il s’agit simplement de « passer d’une colonne à l’autre ». Cyril prend la parole à son tour :
Une délibération comme ça, sans aucune explication, sans aucune note de synthèse, il nous faudrait un Champollion pour la déchiffrer et ça va être le cas pour beaucoup d’autres délibérations malheureusement ce soir. Vous faites le constat qu’il faut basculer 150 000 € de l’investissement vers le fonctionnement pour donner un peu de souffle donc ce n’est pas juste un jeu d’écriture. Cela confirme la justesse des remarques que nous avions faites comme quoi vous aviez transférer trop de budget à l’investissement et que le fonctionnement allait en souffrir. Quand vous nous contraignez comme ça, en nous disant que c’est tellement technique et tellement compliqué qu’on ne va pas nous l’expliquer, vous comprenez bien qu’on a un petit peu du mal à vous suivre. On n’a aucune commission de préparation, aucune note de synthèse, vous nous mettez dans la difficulté. On n’a pas envie de vous chercher des noises mais si vous voulez qu’on vote avec vous certaines délibérations il faut nous les expliquer. Il va falloir faire preuve de clarté s’il vous plaît.
Mme Pétetin signale qu’il ne s’agit que d’une modification du budget initial mais que cela n’engage à rien : « actuellement nous sommes en cours de négociation, on ne sais pas encore quels emprunts vont être reprofilés, à quels taux etc. Mais les négociations avec les banques ne sont pas finies ».
Là, il y a un moment très comique où l’ancien animateur télé s’inquiète soudain du bon cadrage de la caméra. On ne se refait pas !
Comme personne n’a soulevé cette explosion de la ligne 041, je prends la parole à mon tour :
Je suis un peu sidérée par la façon dont ça se passe. On s’attendait comme c’est souvent le cas à avoir des informations supplémentaires à l’oral. Là Madame Pétetin nous dit que c’est totalement neutre et qu’il n’y a rien à comprendre et on veut dégager 9,7 millions d’€ pour réduire la dette. Maintenant vous faites un peu plus de pédagogie on se rend compte qu’il ne s’agit pas de réduire la dette mais d’en renégocier les taux. Je me souviens que vous nous aviez proposé lors d’un des premiers conseils municipaux Mme Pétetin nous avait proposé un cours de comptabilité publique, nous n’en avons jamais eu nouvelle. Nous sommes des élus. On n’arrive effectivement pas avec toutes les compétences mais la comptabilité ça n’est pas quelque chose d’anodin dans une collectivité territoriale. Je suis très gênée qu’on nous demande de voter à l’aveugle sur des décisions qui sont tout de même surprenantes. On avait sur cette ligne 041 un montant de 250 000 € dans le budget primitif. Il passe aujourd’hui à 7,4 millions d’€. Cette différence d’échelle, quand bien même on me dise qu’elle est neutre, je ne comprends pas que nous n’ayons pas eu, en annexe, en note de synthèse ou à l’oral des éléments qui nous permettent de comprendre un tel changement.
Et là, c’est la goutte d’eau. Je me fais carrément remballer par le maire : « Écouter Madame un conseil municipal ce n’est pas un stage de formation. Si vous n’arrivez pas à comprendre une délibération et si vous avez besoin d’explications vous pouvez le faire en amont et on vous répondra mais vous ne pouvez pas arriver fleur bleue en disant “on est pas au courant parce qu’on ne sait pas faire”. Eh bien il faut vous former Madame. »
S’en suit une véritable altercation mais comme le Maire, voulant couper mon micro, a par mégarde couper le sien en même temps, il n’en reste sur la vidéo que son monologue muet et colérique. La postérité sera à tout jamais privée de ce grand moment d’intelligence démocratique.
Les micros sont rallumés et Jean-Fred vole à mon secours « Si le conseil municipal n’est pas une chambre de formation, il n’est pas non plus une chambre d’enregistrement ». De Carolis espère conclure avec un numéro de Caliméro à fendre le cœur : « Chaque fois y’a de l’obstruction, chaque fois vous tirez par le bas, chaque fois vous essayez de nous empêcher d’avancer… » mais Momo ne se laisse pas attendrir, il reprend la balle au bond, rappelant que c’était l’habitude de Jean-Pierre Camoin de fermer les micros pour que l’opposition ne s’exprime pas. Ce sur quoi le maire répond (alors qu’il a coupé mon micro moins de deux minutes plus tôt – et le sien aussi par la même occasion, too bad…!) : « Monsieur Rafaï, je n’ai jamais fermé votre micro et je n’ai jamais fermé le micro à personne ». Bon, là je vous vois venir, lectrices et lecteurs à l’esprit aiguisé, mais je vous en prie, ne soyez pas systématiquement dans la critique et tentez s’il vous plaît d’être un peu constructifs, hein, il ne s’agit pas d’un mensonge mais plutôt d’une vérité alternative. Mandy Graillon, qui n’avait pas encore pris part à la mêlée, se sent obligée d’en rajouter une couche, genre « si vous ne comprenez rien, ce n’est pas notre problème mais le vôtre » et blablabla et blablabla.
Là, à cet instant précis, j’ai une terrible envie de quitter cette salle, cette assemblée, cette ville, cette mesquinerie, cette absence de respect et de transparence. Y’a une Adèle Hanael furieuse qui bouillonne en moi mais, faute de robe de gala et consciente qu’on ne vient quand même pas de remettre une récompense prestigieuse à un pédophile, je me tasse au fond de ma chaise et décide de bouder jusqu’à la fin de cet interminable conseil… Grrrr…
Sans surprise, l’opposition vote contre, la majorité vote pour, et la délibération est adoptée.
Complément d’information(une semaine après la publication de ce compte-rendu) – Il aurait été tout de même préférable que Mme Pétetin, ou M. de Carolis, ou Mme Graillon ou n’importe quel membre de la majorité qui a voté pour cette modification budgétaire et devait donc en avoir compris la teneur nous explique les choses simplement plutôt que de répéter à l’envie que c’était extrêmement complexe tout en nous laissant entendre que si nous n’étions pas capables de comprendre c’est probablement que nous étions trop bêtes pour cela. Je crois que j’ai finalement saisi l’enjeu de cette modification (qui n’est pour l’instant qu’un projet mais ouvre la possibilité d’une décision) : La ville se donne la possibilité d’emprunter 7,4 millions d’€ à une banque offrant des conditions plus favorables que celles avec lesquelles elle fait actuellement affaire. On inscrit donc 7,4 millions de recettes. Et elle se servirait de ces 7,4 millions pour rembourser une partie du capital dû à la banque moins avantageuse à laquelle elle emprunte actuellement. Soit 7,4 millions de dépenses. Et comme l’argent ça coûte cher, cette opération de transfert de dette d’une banque vers une autre coûterait environ 50 000 € (par exemple sous forme de pénalités pour remboursement par anticipation), montant qui apparaît dans la ligne “charges financières”. N’aurait-il pas été plus simple, plus efficace et plus transparent de nous expliquer cela plutôt que de nous sermonner comme ils l’ont fait pendant près d’un quart d’heure ?
Délibération N°3 : ADMISSIONS EN NON VALEUR DES PRODUITS IRRÉCOUVRABLES ET DES PROVISIONS DU BUDGET PRINCIPAL
Une délibération technique, concernant les dettes qui ne seront probablement pas recouvrées, soit environ 40 000 €
Adoptée à l’unanimité.
Délibération N°4 : ADMISSIONS EN NON VALEUR DES PRODUITS IRRÉCOUVRABLES ET DES PROVISIONS DU BUDGET ANNEXE DU SERVICE EXTÉRIEUR DES POMPES FUNÈBRES
La même chose pour le service des pompes funèbres avec une somme d’environ 8000 €.
Adoptée à l’unanimité.
Délibération N°5 :CONSTITUTION DE PROVISIONS SUR RESTES À RECOUVRER ET REPRISE DE PROVISIONS DU BUDGET ANNEXE DU STATIONNEMENT PAYANT HORS VOIRIE
Idem pour le stationnement. Adoptée à l’unanimité.
N°6 : MODIFICATION DES CONTRATS D’ABONNEMENTS ET CONDITIONS PARTICULIÈRES DE VENTE DU PARKING DU CENTRE
Mise à jour des contrats d’abonnements du parking du centre afin de préciser qu’ils sont souscrits en mois d’année civile ainsi qu’une modification sur la délivrance de caution.
Adoptée à l’unanimité.
N°7 : ACTUALISATION DES TARIFS POUR 2022 – OCCUPATION DU DOMAINE PUBLIC COMMUNAL
C’est Jean-Michel Jalabert qui porte cette délibération, en commençant par signaler que les tarifs pratiqués à Arles pour l’occupation des terrasses sont bien inférieurs à tout ce que l’on voit autour : entre moins 20 % et moins 40 % par rapport à Salon-de-Provence, Nîmes, Avignon ou Aix-en-Provence. Il est donc prévu d’augmenter les tarifs pour 2022.
Hormis les mesures exceptionnelles prises pour soutenir les commerçants pendant la crise sanitaire, il faut s’en remettre pour mesurer cette augmentation à la dernière ré-évaluation qui a eu lieu en 2028.
Jean-Frédéric Déjean signale que ce n’est pas surprenant, quand on veut baisser la date et augmenter l’investissement d’être obligé d’augmenter les tarifs. Cyril prend la parole en ces termes :
Effectivement les tarifs avaient été revus considérablement à la baisse pour aider les commerçants pendant le Covid et c’était une bonne chose. Donc il faut se référer aux tarifs appliqués en 2018 pour comprendre l’augmentation que vous appliquez sur les droits de terrasses. Juste une petite donnée, grosso modo, alors que l’inflation globale est autour de 3 %, à Arles l’inflation elle est de 20 % avec votre politique puisque c’est à peu près la moyenne d’augmentation des tarifs de terrasse. Donc effectivement, pour les commerçants comme pour d’autres dont on parlera tout à l’heure, vous ne faites pas de cadeaux. Votre promesse de redresser les comptes, elle passe par beaucoup d’austérité. Vous dites qu’on n’augmente pas les impôts mais on augmente tellement d’autres choses que les arlésiens ne vont probablement pas s’y retrouver.
Jalabert répond qu’en effet l’augmentation est conséquente mais complètement assumée parce qu’ils ont un vrai projet pour le développement de la ville. Par exemple, la finale du championnat de France de beach volley ou le week-end taurin, l’année prochaine c’est le tour de Provence en vélo… Du coup, les commerçants vont pouvoir travailler toute l’année. « En réajustant ces tarifs, le deal qu’on passe avec eux, c’est que chaque année pour les 4 ans qui viennent soit à nouveau une saison historique ».
Cette fois vous êtes prévenus, et tant pis si votre expresso du matin passe à 1,50 €, nous on veut des affluences historiques tous les mois de toutes années, et toc !
Cyril répond qu’il y voit plutôt une fuite en avant, faisant payer aux commerçants les désirs de fastes et d’évènementiels clinquants de la Mairie. Ça se poursuit avec des comparaisons entre ville et le bonheur des fêtes taurines en famille. Les plus chagrins d’entre nous se réjouiront quand même – secrètement – que l’on fasse passer à la caisse certains restaurateurs proches de cette équipe, à l’instar d’un vendeur de poulet rôti qui figurait sur la liste de Monsieur de Carolis et dont la terrasse ne cesse de croître et d’empiéter sur l’espace public, au point qu’il est parfois nécessaire de demander aux clients de tirer leur chaise pour accéder à la rue de l’Hôtel de ville.
L’opposition est contre, la majorité est pour.
N°8 : ACTUALISATION DES TARIFS POUR 2022 – STATIONNEMENT PAYANT HORS VOIRIE D’ARLES
Autre hausse des tarifs, euh… je veux dire « actualisation des tarifs », pour les parkings du centre-ville. Voici les nouvelles grilles tarifaires :
Jean-Frédéric Déjean se lance dans une comparaison des grilles tarifaires, entre 2018, 2020 et une délibération corrective qui avait été votée en septembre 2021 (on nous avait alors dit qu’il s’agit juste d’une rectification d’écriture pour le 5e jour). Il regrette une augmentation déguisée et déplore l’abandon de la gratuité pour le premier quart d’heure.
Jalabert répond que le tarif horaire ne bouge pas. Une discussion assez laborieuse s’en suit. Cyril Girard signale que l’augmentation est conséquente puisque sur la douzième heure, on passe de 15,40 € à 24 €. Sur quoi le 1er adjoint répond – et répète – « le tarif horaire ne bouge pas, on est toujours à 2 euros de l’heure. Par rapport à 2020 vérifiez, ou alors il y a peut-être une erreur dans les annexes communiquées »… Rassurez-vous, il ne pouvait pas y avoir d’erreur dans les annexes puisqu’il n’y avait pas d’annexe. Cyril insiste. Jalabert également : « Non non non, c’est pas possible ». Ça restera un mystère. Je vous invite à juger par vous-mêmes :
Comme M. Jalabert nous garantit qu’il n’y a pas eu d’augmentation depuis les tarifs votés en novembre 2020, je vous suggère de vous baser sur la grille de novembre 2020 pour payer vos tickets de parking. Histoire d’enfoncer encore un peu le clou, De Carolis nous raille d’avoir des problèmes avec les chiffres et Jalabert se moque de notre manque de cohérence en rappelant qu’on avait voté pour la tarification en novembre 2020 qui était exactement la même. Quant à moi, j’ai les tableaux sous les yeux et je commence sérieusement à me demander si c’est un sketch ou si on nous prend vraiment pour des con.nes !
N°9 : ACTUALISATION DES TARIFS POUR 2022 – ABONNEMENTS DE STATIONNEMENT SUR VOIRIE
Encore des échanges pour dénoncer une augmentation.
L’opposition vote contre et la majorité pour. Délibération adoptée.
N°10 : ACTUALISATION DES TARIFS POUR 2022 – SERVICE DES ARCHIVES
Vous avez compris que dans la langue de la Mairie, « actualisation » = « augmentation ». Mais Mme de Causans nous signale qu’on a comparé avec d’autres villes (lesquelles ?) qui facturaient ces services plus cher (de combien?).
L’opposition vote contre et la majorité pour. Délibération adoptée.
N°11 : ACTUALISATION DES TARIFS POUR 2022 – SERVICES FUNÉRAIRES
Une augmentation de 2 % en moyenne sur les tarifs des services funéraires. Là on pourrait s’entendre, puisqu’une telle augmentation suit plus ou moins l’inflation, ce qui n’est pas scandaleux. Cyril reprend cependant cette moyenne et s’étonne qu’elle ne se distribue pas sur l’ensemble des tarifs, loin de là.
Seules trois lignes budgétaires ont augmenté de façon spectaculaire :
Transport réquisition de Police (qui passe de 395 à 435 €)
Transport et déplacement de la conseillère pour l’organisation des obsèques (qui passe à 360 euros)
Transports réquisition de police vers un institut médico-légal (qui passe de 489 à 550 €)
Pourquoi est-ce que ce sont ces trois lignes-là et ces lignes seulement qui augmentent. La réponse est limpide : « nous ne faisons pas une augmentation pour une augmentation, nous augmentons seulement les tarifs qui sont nécessaires au bon fonctionnement des pompes funèbres ». Mais Cyril ne semble pas convaincu. Heureusement, Monsieur Navarro a un autre atout dans la manche : le gasoil a augmenté de plus que de 2 % !
Monsieur Navarro nous répond que ça reflète l’augmentation du prix de l’essence. Wesh ! Une chance que les morts sont moins turbulents que les gilets jaunes…
L’opposition est contre. La majorité est pour. Délibération adoptée.
N°12 : ACTUALISATION DES TARIFS POUR 2022 – CONCESSIONS FUNÉRAIRES DANS LES CIMETIÈRES COMMUNAUX – NOUVELLE AFFECTATION DU PRODUIT DE LA VENTE DES CONCESSIONS FUNÉRAIRES AU BUDGET DE LA VILLE
On n’avait pas accès aux tarifs de 2008 qui ne sont pas archivés. On les demande. Monsieur Navarro nous lit les tarifs de 2008 qu’il avait sous les yeux et nous assure que ces tarifs suivent l’inflation.
L’opposition est contre, la majorité est pour, la délibération est adoptée.
N°13 : ACTUALISATION DES TARIFS POUR 2022 – LOCATION DES INSTALLATIONS SPORTIVES ET DU COUT DES PRESTATIONS MUNICIPALES
Quelques légères augmentations et la possibilité pour les associations d’utiliser à titre gratuit certaines installations sportives, pour pallier au fait que la salle des fêtes est temporairement mobilisée par le centre de vaccination.
Comme vous l’avez compris, l’opposition vote contre l’ensemble de ces augmentations tarifaires. Il ne s’agit pas de s’opposer par principe à certaines augmentations, mais d’une part de contester la méthode qui nous prive des informations nécessaires à une lecture transparente de ces « actualisations » ; d’autre part, le fait que mises bout à bout, l’ensemble de ces augmentations est une façon beaucoup moins équitable que l’impôt de gonfler un peu les recettes de la ville.
L’opposition vote contre, la majorité pour et la délibération est adoptée.
N°14 : FIXATION DES REDEVANCES JOURNALIÈRES POUR LES TOURNAGES DE FILMS ET PRISES DE VUES PHOTOGRAPHIQUES
C’est Madame de Causans qui porte cette délibération en mentionnant, une fois encore, que c’est ce qui se fait dans les autres villes. Il s’agit de fixer des redevances journalières pour l’utilisation des monuments pour des tournages à caractère commercial (films ou publicité).
La délibération est adoptée à l’unanimité (Eh bien voilà! Tout arrive!!!)
VIE DE LA CITÉ
N°15 : PROLONGATION DU DISPOSITIF CONCERNANT LE FINANCEMENT DU CENTRE DE VACCINATION CONTRE LA COVID-19 (DE SEPTEMBRE A DÉCEMBRE 2021)
Tutto va bene. Il faut bien dire que, dans la désorganisation généralisée de cette crise sanitaire, la ville s’en sort plutôt bien. On aimerait que tout ça soit derrière nous mais, alors que la cinquième vague nous arrive en plein dans la figure et que le gouvernement va toujours plus loin dans la non-obligation-mais-nécessité-quand-même vaccinale, la prolongation du dispositif de financement du centre de vaccination semble inévitable.
Adoptée à l’unanimité.
N°16 : PROGRAMMATION CULTURELLE DE LA VILLE D’ARLES DU SECOND SEMESTRE 2021 CO-FINANCEMENTS
C’est avec grand sourire au lèvres que Madame de Causans nous présente cette demande. Il s’agit de faire une demande de subvention au département de 100000 €, basé sur le fait que les dépenses de la ville pour sa programmation culturelle au deuxième semestre sont estimées à près de 564 000 €.
Cyril casse un peu l’ambiance :
Premièrement, nous n’avons aucun détail sur les évènements ciblés. On veut bien vous suivre mais il faudrait nous respecter. Le conseil n’est pas la chambre d’enregistrement de vos décisions, aussi arbitraires soient-elles. C’est un lieu de débat et, une fois encore, vous nous proposez une délibération vide de la moindre explication. Comment avez vous fait vos comptes ? De quels évènements parle-t-on ? Vous nous avez parlé d’économiser sur la culture en supprimant les Drôles de Noël (NDLR – qui coûtaient environ 200 000 €) et là vous nous présentez une ardoise de 563 000 € aucunement justifiée. Vous avez peut-être valorisée jusqu’à la moindre chaise pour en arriver à cette somme assez surprenante. Deuxièmement, j’ai l’impression que vous vous y prenez un peu au dernier moment, en gonflant artificiellement un chiffre pour justifier une demande de subvention de 100 000 € pour avoir mal géré, mal anticipé et mal imaginé ce qui se passerait sur ce dernier semestre. Je pense que les choses sont faites à l’envers et on s’abstiendra de voter sur cette délibération en l’absence totale de transparence encore une fois.
Madame Claire de Causans sourit moins. Elle explique que les dépenses restent inchangées par rapport à l’année dernière.
L’opposition s’abstient et la majorité vote pour.
N°17 : THÉÂTRE D’ARLES – COFINANCEMENTS 2021
Il s’agit de faire une demande de financement pour le deuxième semestre (mais première vie) de notre beau théâtre municipalisé. Elle se répartit comme suit :
Parfois, Momo Rafaï peut s’avérer surprenant dans ses prises de paroles. Ici, il s’étonne de l’importante subvention demandée à la Région alors que, dit-on, la ville d’Arles serait en disgrâce auprès de Muselier depuis les élections régionales, lors desquelles, dit-on, le soutien de de Carolis aurait été jugé pour le moins discret, ses affinités portant plus, dit-on toujours, vers un candidat plus à droite du très à droite jeune-ex-Républicain. Bon, je vous avoue que je n’y pipe mot, d’ailleurs j’écoutais à peine, mais je sursaute tout de même en entendant notre distingué maire sortir de sa bienséance coutumière :
« Je vous pensais au-dessus des informations de caniveau et de radio-chiottes ».
Woaw! Radio-chiottes… C’est moche, et l’expression reviendra au moins trois fois pendant le reste du conseil. Il reprend un peu son sang froid et donne l’explication de cette demande de rétrocession de ces subventions à la place de Mme de Causans. Entendant qu’il s’agit de simples reliquats, Cyril demande une précision car à la lecture de la délibération on a plutôt l’impression qu’en plus de la réaffectation des subventions de la DRAC-PACA, de la Région et de l’ACCM, une “nouvelle” subvention de 32500 euros est demandée au conseil départemental.
Le Maire refuse de répondre et demande qu’on passe au vote.
L’opposition s’abstient et la majorité vote pour.
N°18 : ORGANISATION DE L’EXPOSITION TEMPORAIRE UGO SCHIAVI – DU 6 NOVEMBRE 2021 AU 15 MAI 2022
Une exposition du Musée Réattu et les tarifs afférents. RAS.
Adoptée à l’unanimité.
N°19 : ATTRIBUTION D’UNE SUBVENTION EXCEPTIONNELLE 2021 – COMITE D’INTÉRÊT DE QUARTIER DE L’HAUTURE
Une subvention exceptionnelle de 1000 € pour l’évènement « Bergers d’ici et d’ailleurs », organisé par le CIQ de la Hauture. Mr Raviol en profite pour prendre la parole, mélangeant un peu les activités proposées par le CIQ et celle du Syndicat du Mérinos qui a fait passer 3000 moutons dans la ville, venant selon l’élu « aider gratuitement le CIQ de la Hauture » par cette action.
Personnellement, je me suis levée trop tard pour voir les moutons qui, m’a-t-on dit, sont passés à toute berzingue et passablement en panique dans les rues de la ville, mais c’est avec beaucoup de joie que j’ai pu écouter les textes de Lionel Roux ou les lectures de Sylvain Prudhomme dans le cadre de cet évènement. En attendant d’inaugurer « la Routo » (GR69), bravo au CIQ !
Adopté à l’unanimité.
N°20 : ATTRIBUTION DE SUBVENTION EXCEPTIONNELLE 2021 – ASSOCIATION LI DECOUPARELLO DE VELOUT
Mme Graillon nous présente un subvention exceptionnelle pour une exposition « Histoire du fil de soie » organisée par une association qui continue à faire des rubans d’Arlésiennes contemporains, permettant à la tradition de rester accessible à celles qui n’ont pas de rubans dans la famille.
Comme on nous dit qu’on a des problèmes avec les chiffres, je demande ce qu’il faut croire : la délibération qui parle d’une subvention de 1000 € ou la note de synthèse qui mentionne une subvention de 2000 € ? On me répond que c’est la délibération qu’il faut suivre, par la note de synthèse. Alors entre les notes de synthèse manquantes et celles qui sont erronées, pas surprenant « qu’on ait des problèmes avec les chiffres » !
Adopté à l’unanimité.
N°21 : ATTRIBUTION DE SUBVENTIONS AU TENNIS DE TABLE CLUB ARLÉSIEN, AU FAN’S CLUB, AU NAUTIC CLUB ARLÉSIEN ET AU CERCLE D’ESCRIME DU PAYS D’ARLES – 2EME RÉPARTITION SUBVENTION SPORTS 2021
Trois subventions sportives :
2500 € pour le Tennis de Table Club Arlésien
1200 € pour l’association Fan’s Club (qui forme des jeunes au sauvetage auqatique)
12000 € pour le Nautic Culb Arlésien (fusion du club de natation et du club de nage synchronisée)
10 000 € pour le Cercle d’escrime du Pays d’Arles.
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
N°22 : CONVENTION D’ANTICIPATION FONCIÈRE TRIPARTITE ENTRE LA COMMUNE D’ARLES, LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION ACCM ET L’ÉTABLISSEMENT PUBLIC FONCIER PACA, SUR LE PÉRIMÈTRE DE PROJET DE PORT DE PLAISANCE
Un grand projet de la municipalité, le développement d’un port de plaisance près du Pont Van Gogh, qui nécessite d’anticiper la maîtrise foncière sur le secteur. Cyril rappelle qu’il y a de nombreux usagers, notamment des pêcheurs, pour qui ce projet risque de bouleverser les habitudes et la qualité de vie. Nous y serons attentifs.
Adopté à l’unanimité.
N°23 : RESTAURATION DES DEUX TOURS DE LA CAVALERIE – DEMANDES DE SUBVENTIONS
On poursuit le relooking de l’entrée de ville. Why not?
Adopté à l’unanimité.
On attaque ensuite une série un peu technique et les six délibérations suivantes vont être adoptées à l’unanimité sans soulever de discussion particulière.
N°24 : GIMEAUX – LE CLOS DE SÉVERIN – INCORPORATION DANS LE DOMAINE PUBLIC COMMUNAL DES PARCELLES CADASTRÉES KW 511 ET 512
N°25 : MAS-THIBERT – LES JARDINS DU JASMIN – INCORPORATION DANS LE DOMAINE PUBLIC COMMUNAL DES VOIES ET RÉSEAUX DIVERS CADASTRES IR 893
N°26 : PONT DE CRAU – LOTISSEMENT VERT VILLAGE – ENFOUISSEMENT D’UNE CANALISATION DANS LES PARCELLES COMMUNALES DZ 333 ET 337 – CONVENTION COMMUNE/ENEDIS
N°27 : PLAN DU BOURG – ENFOUISSEMENT D’UNE CANALISATION DANS LA PARCELLE COMMUNALE BD 214 – CONVENTION COMMUNE/ENEDIS
N°28 : PLAN DU BOURG – ENFOUISSEMENT DE TROIS CANALISATIONS DANS LES PARCELLES COMMUNALES – BK 83 ET 207 – CONVENTION COMMUNE/ENEDIS
N°29 : PLAN DU BOURG – FAMILLE ET PROVENCE – ENFOUISSEMENT DE DEUX CANALISATIONS DANS LA PARCELLE COMMUNALE BK 254 – CONVENTION COMMUNE/ENEDIS
N°30 : PLAN DU BOURG – ENFOUISSEMENT D’UNE CANALISATION DANS LES PARCELLES COMMUNALES BK 257 – 255 – CONVENTION COMMUNE/ENEDIS
ADMINISTRATION GÉNÉRALE
N°31 : CAISSE D’ALLOCATIONS FAMILIALES – CONVENTION TERRITORIALE GLOBALE DE SERVICES AUX FAMILLES – 2019 2022 : SIGNATURE DE L’AVENANT 2021/2022 (PLAN D’ACTIONS)
Pas de questions. Adoptée à l’unanimité.
N°32 : RAPPORT D’ACTIVITÉ 2020 DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION ACCM
C’est le rapport d’activité de l’ACCM qui a été présenté le 20 septembre en séance du conseil communautaire. Vous pouvez consulter le rapport ici et le compte-rendu (partial et partiel!) de ce conseil communautaire ici.
N°33 : SUIVI DES RECOMMANDATIONS DE LA CHAMBRE RÉGIONALE DES COMPTES -CONTRÔLE EXERCICES 2012-2018
Alors là, on repart pour un tour avec les commentaires du rapport « catastrophique » de la chambre régionale des comptes, concernant « les mauvaises pratiques », « la situation financière préoccupante » et « la gestion irrégulière, coûteuse et désordonnée des ressources humaines » de l’équipe précédente.
Mais on peut se rassurer, tout rentre dans l’ordre : des règles plus strictes pour les subventions aux associations, une baisse de la dette déjà amorcée en 2021 et une réorganisation des service couronnée de succès : Amen ! Bon, pour ce qui est de la « remise à plat de l’organigramme », il faut bien avouer que ça coince encore un peu, comme en témoigne les débats autour de la délibération suivante.
On prend acte.
N°34 : RÉORGANISATION GÉNÉRALE DES SERVICES DE LA VILLE D’ARLES
Vous vous souvenez, on devait la voter la dernière fois, mais en fait, à la dernière minute, cette délibération s’était transformée en point d’information. Il faut dire que du côté des services, ça passe pas crème (dirait ma fille!) : grève du service informatique, délitement du service du patrimoine et un jeu de chaises musicales au sein des services, avec un paquet de chaises vacantes, notamment parmi les cadres.
Voici le bel nouvel organigramme :
Il faut se souvenir que pour remettre la maison Arles en ordre, on a déjà vu passer un directeur général des services qui n’est pas resté plus d’un an et une directrice des ressources humaines qui quitte le navire moins de trois mois après son embauche. On en a déjà parlé la dernière fois, je ne vous refais pas le topo.
Jean-Frédérique se lance dans une tirade bien sentie sur le « naufrage de cette équipe municipale », Momo rappelle que le « dialogue social » se réduit à refaire passer trois fois le projet en comité technique pour outrepasser l’opposition des syndicats et déplore les nombreux trous dans la raquette.
Cyril s’exprime en ces termes :
Cet organigramme que vous nous présentez reste le même depuis un an. Il n’y a eu aucune concertation. Cet organigramme a été concocté par un DGS qui n’est plus là pour le faire vivre. C’est une vision de fonctionnaire froidement plaquée sur une ville aux spécificités que vous même ne comprenez pas. S’habiller en gardian c’est très bien mais ça ne suffit à comprendre le territoire. Vous vous appuyer sur plusieurs bureaux d’audit qui comparent Arles à des villes de même strate pour nous pondre ce genre de documents sans comprendre que c’est avant tout la pus grande commune de France et que cela engendre une spécificité sur les services. Méfie-vous, un jour ces bureaux d’audit pourrait être capables de vous inciter à faire payer aux Napoléons la privatisation de l’espace public !
Vous semblez être méfiant à l’égard des fonctionnaires, vous ne faites que faire travailler de bureaux d’étude extérieurs. Est-ce que ça cache votre incompréhension totale de la machine municipale ? Je ne sais pas. Arles a pourtant deux spécificités particulières que je ne retrouve pas dans cet organigramme : son patrimoine architectural et historique unique en France, et la formidable biodiversité qu’elle englobe sur un territoire immense. Elle est également dotée d’un service informatique exceptionnel, maintes fois récompensé, qui travaille sur la conception de logiciel libre pour augmenter l’efficacité des collectivités et garder de l’argent. Elle avait une direction Patrimoine tout aussi exceptionnelle, à la hauteur justement de ce patrimoine. Mais la patrimoine, lorsque l’on voit les travaux lancés à la hussarde sans passer par l’architecte des bâtiments de France, ça se gère par dessus la jambe avec vous. Et cette réussite de ces services, vous la sabordez par cette réorganisation uniquement orientée dans un but : faire des économies. Au nom d’une idéologie bien droitière et d’une méfiance dogmatique dans la fonction publique. Des économies pas pour tout le monde évidemment. Nous ne croyons pas qu’une pauvre mission développement durable dans la grande direction espaces public et aménagement du territoire permette une prise en compte transversale des enjeux écologique. Ça dénote une vision bien simpliste des enjeux écologique, qui sont des enjeux d’éducation, de patrimoine, d’animation, de santé, d’économie, d’agriculture, à la démocratie participative.
Nous ne croyons pas que la patrimoine et la culture puisse être accolé à une mission attractivité commerciale. Nous croyons que la ville mérite une direction du patrimoine, parce que la patrimoine et la culture c’est deux choses bien distinctes et qui toutes deux méritent l’attention de la collectivité. Si nous avions le temps il faudrait demander une minute de silence pour le service informatique et la direction du patrimoine. Nous ne croyons globalement pas à votre démarche, à votre organisation, nous croyons en la confiance dans les agents, dans le dialogue avec les partenaires sociaux, et dans la conservation des particularités de fonctionnement de la commune. Tout est perfectible et il y avait certainement une réorganisation à faire, mais ce n’est certainement pas celle là, et pas avec cette méthode là.
C’est Madame Pozzi qui se colle aux réponses qui étaient bien préparées et rédigées à l’avance, avec le décompte et le calendrier de tous les efforts de dialogue social. On n’a pas notifié les “bonjour – bonjour” devant la machine à café mais presque. Mais on ne va pas se plaindre que Mme Pozzi fasse le SAV parce que les derniers échanges avec Mme Biron-Vallon à propos des recrutements au théâtre ont été tellement laborieux que même celles et ceux qui pensaient avoir compris de quoi il en retournait en sont sortis tout étourdis.
Bon ça s’éternise un peu, les métaphores se multiplient, Mandy Graillon nous explique que pour remettre la maison Arles en ordre, ils ont d’abord bâti la maison dont ils avaient envie avec des cases et que maintenant il n’y a plus qu’à remplir les cases. Que c’est comme ça qu’il faut faire si on veut faire les choses dans l’ordre. Je ne tente même pas l’exégèse de cette analogie à mi-chemin entre la bonne ménagère et la fan de Légo. Pensez que le personnel “remplit” des cases c’est peut-être passer un peu à côté du caractère organique, vivant, créatif d’une mairie.
On finit par être tous d’accord sur le fait qu’on jugera sur pièce dans quelques années, mais quand même, on s’oppose et la majorité acquiesce.
N°35 : MODIFICATION DU TABLEAU DES EFFECTIFS DE LA VILLE D’ARLES
Il s’agit de valider ce tableau des effectifs :
Pour une raison un peu complexe, la présentation de cette délibération se transforme en justification du poste de DGS confié à Madame Brunet. Patrick de Carolis nous déroule tout son CV depuis l’obtention de son baccalauréat. A part quelques éventuels jobs d’été, il ne manque rien à sa reconstitution de carrière. Il semble se défendre en avance d’attaque que nous avons pas portées.
Honnêtement, j’ai du mal à trouver grand intérêt à cette histoire et je me sens un peu gênée pour Mme Brunet qui voit ainsi étaler sa vie et ses compétences. L’enjeu semble être le suivant : en gros, pour obtenir le poste de DGS, il faut être soit fonctionnaire de classe A soit contractuelle. Or elle n’a pas le grade suffisant pour obtenir ce poste en tant que fonctionnaire. Elle doit donc, pour accéder à ce poste, renoncer à son statut de fonctionnaire et être embauchée en tant que contractuelle. Le suspens est à son comble… Que va faire la future-mais-déjà-en-poste DGS ?
L’opposition est contre. La majorité est pour. La délibération est adoptée.
N°36 : MISE EN ŒUVRE DU RÉGIME INDEMNITAIRE TENANT COMPTE DES FONCTIONS, DES SUJÉTIONS, DE L’EXPERTISE ET DE L’ENGAGEMENT PROFESSIONNEL (RIFSEEP)
Après le CV d’une employée, Mme Biron-Valon nous communique le verbatim d’un agent municipal lors d’un comité technique de 2020 qui se plaint que le RIFSEEP ne soit pas encore mis en place. On atteint des sommets de l’argumentation politique.
Une fois de plus, il s’agit d’une délibération qui a déjà été votée, en juillet 2021. Mais ce vote n’était pas réglementaire car, à l’époque, la délibération avait reçu un avis négatif en comité technique et n’aurait pas dû arriver en conseil municipal. Du coup je vous renvoie au commentaire de la délibération 3 du compte-rendu du conseil municipal de juillet pour en savoir plus.
L’opposition s’oppose et la majorité majore. Comme d’hab.
N°37 : RECRUTEMENT D’UN VACATAIRE EN CHARGE D’UNE ÉTUDE SUR LA RESTRUCTURATION DU MARCHE HEBDOMADAIRE
Il s’agit de prendre un vacataire six heures par semaine le samedi matin pour faire un audit sur le marché. Cyril rappelle qu’il existe déjà de nombreuses structures associatives qui travaillent notamment sur les déchets et qui ont pleines de bonnes idées.
M. Jalabert s’en remet à son tour à un courrier « d’un forain anonyme » qui écrit deux pages sur tous les dysfonctionnements de ce marché. Il faut donc tout reprendre à zéro pour redonner à ce marché le lustre qu’il avait par le passé.
Bon eh bien, le vacataire a intérêt à ne pas trop traîner devant les étales de poireaux pour régler tout ça. On lui souhaite bon courage.
COMPTE RENDU DE GESTION
N°38 : COMPTE RENDU DE GESTION – DÉCISIONS PRISES EN VERTU DE L’ARTICLE L.2122-22 DU CODE GÉNÉRAL DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
The famous compte-rendu de gestion ! Jean-Frédéric en profite pour signaler qu’il y avait une faute d’orthographe sur le logo de la ville au sol du terrain de volley du stade Fournier (oh bâ c’est balot…).
QUESTIONS DIVERSES
Pas de questions diverses. Oserais-je vous avouer que j’ai fini de débriefer ce conseil mémorable avec Cyril au pub, chantant du Joe Dassin à tue-tête, entrainés par un groupe de rock familial – un père et son fils épatants au répertoire plus vaste qu’un site de Karaoké – et qui ont réussi à me réconcilier avec la ville, la politique et les froides soirées de novembre…! [Adèle, sort de ce corps!]
Vous pouvez visionner l’intégralité du conseil ci-dessous et consulter le dossier des délibération en cliquant ici :
Un conseil communautaire encore une fois décentralisé. On nous avait promis Tarascon, ce sera Boulbon ! Sur la longue départementale qui va de Arles à Avignon, ce sont les camions qui imposent leur vitesse. Un camion pour cinq voitures, dans un paysage qui s’est transformé en vingt ans. Les champs ont laissé place aux entrepôts et de nouveaux projets fleurissent encore. Combien d’années avant que l’on nous impose un barreau autoroutier sur cette portion de route pour écarter les camions ?
La salle des fêtes nous accueille.
Que penser du fait que de nombreux conseillers communautaires et vice-présidents, qui touchent d’importantes indemnités pour leur mandat, soient régulièrement absents au seul rendez-vous mensuel de la communauté d’agglomération ? Encore une fois, je mesure le peu d’intérêt porté à la communauté d’agglomération, que ce soit par des élus (14 absents dont le maire de Tarascon) ou des médias. Un seul journaliste est présent. Je ne le verrai pas prendre une seule note. La couverture par la presse locale sera superficielle. Pourtant les sujets sont importants : eau, mutualisation des services, définition de la compétence sociale communautaire, déchets. Des multiples interventions et questions posées, les journalistes ne retiendront qu’une phrase !
Monsieur de Carolis prend le micro en premier et ne le lâchera quasiment plus. Le maire de Boulbon devra d’ailleurs attendre de prendre la parole et porter une délibération pour se permettre de nous accueillir dans sa salle des fêtes.
Pour commencer, comme traditionnellement, nous pouvons questionner le Président sur les décisions qu’il a pu prendre et celles du bureau. Il s’agit des dépenses réalisées durant le mois. Je le questionne sur la préemption exercée par ACCM sur des bâtiments à proximité immédiate du rond-point du Bachaga Boualem à Barriol. Pas de projet pour l’instant, la préemption est exercée dans la perspective de la rénovation du quartier sans être associée à un projet quelconque.
Nous enchaînons sur la première délibération. Il s’agit de restituer aux communes la compétence « action sociale d’intérêt communautaire ». Il s’agissait d’une compétence optionnelle qui devait faire l’objet d’une définition et qui devient facultative. Les communes peuvent la récupérer. L’enjeu principal est de remplacer les CCAS (Centres communaux d’action sociale) par un CIAS (Centre intercommunal d’action sociale) à l’échelle de l’agglomération et ainsi de mutualiser les moyens. Mais on le sait, la vision de l’action sociale diffère considérablement d’une commune à l’autre. À l’échelle communale, c’est souvent le meilleur moyen de distinguer une commune de droite d’une commune de gauche ! Il aurait fallu livrer une vision cohérente qui les satisfasse toutes avant le 31 décembre 2021 pour garder la compétence. De là où je suis, il m’est impossible de savoir quelle est la meilleure option. Mais ce qui est sûr, c’est que cette question particulièrement importante n’a fait l’objet d’aucun débat, dans aucune commission. Encore une décision prise en catimini par quelques conseillers communautaires au mépris de toute démocratie. Et vu l’état actuel du CCAS d’Arles et la détresse des agents, il est clair pour moi que la situation n’est pas satisfaisante.
Voici mon intervention :
La compétence action sociale communautaire recouvre une multitude d’interventions (aide, assistance, accès aux soins, à la formation et l’insertion etc.) ainsi que le champ de politiques sociales ciblées ou complémentaires des politiques de la ville : enfance, jeunesse, personnes âgées, etc.
L’Action sociale, ce sont aussi des domaines : santé, logement, insertion. Chaque communauté est donc appelée à définir l’intérêt communautaire en fonction des cibles et actions envisagées en mutualisant les équipements.
C’est un thème transversal qui touche à de nombreux sujets abordés par ACCM : le PLIE, le rachat de locaux à Barriol, les aides au logement etc. D’où une certaine logique à s’emparer de cette compétence, à mon sens.
Je me demande si cette délibération arrive car nous n’avons pas travaillé ensemble à la définition de l’action sociale communautaire. Or, il n’y a eu aucune commission pour délibérer de la définition du champ de l’action sociale. Je m’étonne de la méthode. Qui a décidé ? L’assemblée des maires ? Le bureau communautaire ? Le conseil municipal de la ville d’Arles ? C’est un manque total de transparence sur le travail que vous effectuez. On ne sait pas où se prennent les décisions.
Dans ACCM il n’y a aucune opposition, uniquement des conseillers communautaires. Sur ce sujet il n’y a eu aucun débat. Plus globalement, on découvre les délibérations cinq jours avant les conseils et avoir des informations relève du chemin de croix.
Je voterai contre cette délibération en l’absence totale de débat. La cour des comptes a fait un rapport accablant sur le manque de mutualisation et j’ai l’impression que l’on continue à rebours le plan d’action et le jeu d’équipe qu’on pourrait faire chacun voulant garder ses prérogatives. Je voterai contre et j’en profite pour exprimer ma solidarité aux agents du CCAS de la ville d’Arles en ce moment particulier.
Je n’obtiendrai, comme d’habitude, aucune réponse à mes questions, Monsieur de Carolis se contentant de passer immédiatement la parole à Mohamed Rafaï. Ce dernier nous explique, dans une prise de parole en deux temps dont il a le secret, qu’il faut mutualiser le plus possible pour faire du pays d’Arles un « territoire de projets ». Mais la réforme des institutions, mais la métropole d’Aix-Marseille, donc mutualisons mais pas trop, pour ne pas éloigner le citoyen de la démocratie locale ! Ouf, j’ai cru un instant que le reste de l’opposition allait se montrer solidaire, mais tout rentre dans l’ordre. Le reste de l’opposition vote avec la majorité et je serai le seul à voter contre le manque de transparence à ACCM.
Nous enchaînons aussitôt sur une deuxième délibération importante puisqu’il s’agit pour Monsieur de Carolis de revenir sur les actions entreprises à la suite du rapport de la chambre régionale des comptes sur ACCM. Un rapport que j’ai toujours trouvé accablant (https://www.ccomptes.fr/fr/publications/communaute-dagglomeration-arles-crau-camargue-montagnette-accm-arles-bouches-du-0) mais que Monsieur de Carolis a toujours minoré, évitant ainsi de s’attirer les foudres d’autres maires. En effet, en dehors d’Arles, Boulbon et Saint-Pierre-de-Mézoargues, les équipes ont été reconduites. Ce bilan est donc celui d’une grande partie de l’équipe encore en place. L’énumération des actions conduites pour remédier aux problèmes se fait sur le principe du « on a répondu à toutes les attentes ». Et il renouvelle sa confiance auprès des autres maires pour leur « détermination ».
Mohamed Rafaï s’empresse de prendre la parole sur l’air de j’ai une idée et, bon prince, je vous la donne. Il pose ainsi la question : « Les maires sont-ils prêts à renoncer à la dotation de solidarité pour renflouer les caisses et permettre à ACCM d’investir ? ». Deux ans que je questionne ACCM sur cette dotation, qui sert en principe à gommer les disparités entre communes, mais dont profitent, à mon sens, les communes qui en ont le moins besoin. Enfin, Mohamed Rafaï lance l’idée de mutualiser les équipements culturels et sportifs. Le débat ne prend pas et Monsieur de Carolis le remercie pour ses remarques. Je demande la parole. Je ne suis évidemment pas au diapason de la démonstration du Président et mon intervention sera autant pour proposer ma lecture de ces derniers mois que pour mettre les élus en face de leurs contradictions :
Je vais mettre un petit bémol sur vos propos quant à l’énergie et l’investissement que toutes les communes ont envie de mettre dans ACCM. Quand on voit le nombre d’absents, j’ai l’impression que tous ne se sont pas emparé d’ACCM et je mesure la difficulté de jouer collectif.
Sur l’expérience de mutualisation des services, si on prend l’exemple du DGS, vous n’avez laissé que peu de chances à cette expérience de réussir. On ne décrète pas une réorganisation, on la travaille. Idem pour la mise à disposition des agents de la DSIT mentionnée dans le rapport, on voit dans quel état vous avez mis ce service : les agents sont en grève depuis 15 jours. Votre discours est plein de bonnes intentions mais le travail n’a pas été fait. Vous souhaitez mutualiser le cabinet d’ACCM et le cabinet du maire alors que nous avons encore voté deux nouveaux postes au cabinet d’ACCM le mois dernier. Vous mettez plus de moyens à vous entourer qu’à permettre aux équipes de travailler.
Pour porter un projet commun, le chemin est long mais il faudra un changement de logiciels pour les élus des majorités qui étaient aux responsabilités. On vient de le voir, il n’y a pas de mutualisation de l’action sociale.
Pas de mutualisation sur le PLU, une compétence tourisme en partie partagée, on ne comprend pas bien. On en arrive à des situations absurdes. Madame la maire des Saintes-Maries-de-la-Mer n’est pas élue à ACCM. L’actualité a été marquée par l’exemple du petit pêcheur arlésien (on est dans le volet économique) qui ne peut pas avoir de place au port des Saintes-Maries-de-la-Mer parce qu’il n’habite pas cette commune. Il y a encore des absurdités, une sorte de repli sur soi sur certains aspects qui va dans le mauvais sens.Hormis la gestion de l’eau et des déchets, on a l’impression que personne ne veut s’inscrire dans un projet de territoire commun. Je ne vous fais pas endosser cette situation Monsieur le Président, elle tient sans doute aussi à un historique. Je voudrais insister sur la difficulté pour les citoyens de comprendre ce que fait la communauté d’agglomération. Il n’y a pas de bulletin d’information, les citoyens ne comprennent pas où se prennent les décisions, il y a sans doute tout un travail à faire, construire un projet commun, travailler sur les mutualisations au lieu de les décréter.
Nous prenons donc acte. La troisième délibération porte la signature d’une charte de gestion et de partage de la ressource en eau. Un sujet très « important pour notre territoire qu’il s’agisse de la Camargue ou de la Crau » dixit Monsieur de Carolis. Au moins nous sommes d’accord, le sujet est important ! Lecture des quelques principes fondamentaux de la charte. Je demande la parole :
Je ne m’opposerai pas à la signature de cette charte même si elle me semble un peu légère. Elle n’embrasse pas les enjeux à leur juste importance mais c’est, je l’espère, le début d’un travail commun. L’eau est une ressource mais l’eau est aussi un milieu naturel avec de la biodiversité.
Je me suis appuyé sur le rapport Sinergi du symCRAU de 2019 : L’équilibre actuel du système aquifère de la Crau et les bénéfices que le territoire en retire aujourd’hui sont irrémédiablement amenés à évoluer dans un futur proche (2050). D’une part le changement climatique, avec des pluies plus faibles et moins efficaces pour recharger la nappe, va accroitre les tensions sur les usages et l’alimentation en eau des milieux naturels. Il pourrait conduire à revoir à la baisse les volumes d’eau pour l’irrigation dont bénéficie le territoire depuis le bassin versant de la Durance et qui constituent le « carburant » indispensable de tout l’hydrosystème. D’autre part la réduction progressive des surfaces de prairies irriguées, même faible, liée à des questions d’aménagement du territoire ou de mutation agricole, conduit également à des impacts significatifs sur la ressource pouvant se cumuler aux effets des changements climatiques. Enfin, il est probable que le territoire subisse à plus ou moins long terme des épisodes de sécheresse conduisant à des mesures de gestion radicales pouvant affecter certains usages réglementairement non prioritaires mais d’importance économique, comme l’agriculture et les besoins industriels.
En tout état de cause, en 2050, il ne sera donc plus possible de conserver les usages actuels de la nappe et ses services écosystémiques, tout en continuant à réduire les surfaces de prairies irriguées (urbanisation, diversification des cultures) dans un contexte de raréfaction de la disponibilité des volumes d’eau d’irrigation transférés depuis la Durance (stratégie de continuité des tendances actuelles décrite au chapitre précédent).
Dans le même temps, l’État porte en ce moment une concertation sur plusieurs projets : -Clésud 2 : 50 ha (25 ha de prairies, 25 ha de vergers) vont être détruits -Grand Bayanne à Istres : 25 ha de foin (dont 18 en zone de sauvegarde)vont être détruits – Zone commerciale des Gabins à Salon-de-Provence : 6-8 ha sur des prairies de foin – La Thominière à Saint-Martin-de-Crau : logistique, 23,5 ha – Pôle aéronautique à Istres : sur l’emprise existante, mais de gros impacts – GPMM, plusieurs projets, 800 ha d’espaces à vocation économique entre les deux darses
Sans compter les gros aménagements en cours : autoroute Arles, autoroute Fos- Salon.
Je vous reproche depuis un an de porter ces projets sans considération des impacts qu’ils auront dans le futur. À travers ce projet de charte, on voit que tout cela se télescope.
Je voudrais également vous parler de la pollution des eaux de surface en Camargue. La semaine dernière la Réserve nationale de Camargue a présenté son compte rendu scientifique dans lequel se trouve un volet « études de la qualité des eaux de Camargue ».
Initié dans le cadre d’un plan multi partenarial (le Plan Fumemorte) visant à la diminution de la pollution agricole à l’échelle du bassin du Fumemorte, en 2011, ce suivi s’inscrit dans le Contrat de Delta Camargue depuis 2014. Il y a onze ans, Comoretto et al. (2008) montraient déjà que 90 % des pesticides retrouvés dans l’eau des lagunes et des canaux de l’île de Camargue résultaient de la culture du riz.
L’interconnexion des zones humides avec des zones agricoles adjacentes conduit à une contamination chronique des écosystèmes aquatiques et de leurs réseaux trophiques. En raison de leur position de réceptacle des eaux, ils sont particulièrement menacés, comme le montrent leurs précédents travaux, depuis 2014.
2019 fut l’année d’un triste record (depuis le début de notre suivi et après 2015) en terme de non-respect des rejets et des normes environnementales. L’année 2020 ne fait pas exception.
Je vous rappelle la résolution du Conseil de l’Europe (27/09/2006) visant le maintien du diplôme européen des espaces protégés qui formule la recommandation suivante :
Recommandations N°9 : limiter les rejets d’eau d’origine agricole dans la réserve, notamment dans l’étang du Vaccarès ; plus particulièrement, mener les études relatives à un projet d’infrastructure permettant le pompage des eaux qui sont actuellement collectées par le canal de Fumemorte et le rejet de ces eaux vers le Rhône ;
Ainsi que l’extrait de la résolution du Conseil de l’Europe (06/07/2011) visant le maintien du diplôme européen des espaces protégés :
Recommandation N°3 : faire appliquer strictement la limitation des rejets d’eau d’origine agricole dans la réserve, notamment dans l’étang de Vaccarès, et poursuivre la collaboration avec les riziculteurs dans le respect des principes du développement durable en veillant à la mise en œuvre du programme d’actions à cinq ans comme convenu entre les différents acteurs.
Afin de prévenir et de réduire la pollution des eaux, les concentrations dans le milieu sont comparées à une Norme de Qualité Environnementale définie comme la « concentration d’un polluant ou d’un groupe de polluants dans l’eau, les sédiments ou le biote qui ne doit pas être dépassée, afin de protéger la santé humaine et l’environnement » .
Il est à noter que les normes NQE se fondent sur la concentration substance à substance, mais les effets « cocktail » sont aussi à prendre avec une grande considération.
Nous retrouvons un total de 54 polluants : 34 substances actives de pesticides différentes, avec 27 pesticides dans le Fumemorte, 20 pesticides dans le Versadou et 11 pesticides dans le Rousty. Quatre composés organométalliques, trois types de phénols, sept composés organiques volatils. La plupart des pesticides retrouvés sont interdits depuis des années : 2004, 2007 ou 2009. Les fongicides retrouvés sont inerdits depuis 1991, 2000 ou 2003.
Cinq pesticides dépassent leurs valeurs de PNEC par leurs concentrations maximales quantifiées pendant la campagne : 2.4-MCPA, cyhalothrine lambda, azoxystrobine, tebufenozide et oxadiazon. Parmi eux, la concentration moyenne (NQE-MA) en cyhalothrine lambda dépasse également sa valeur de PNEC 289 fois. Deux pesticides retrouvés voient leurs concentrations moyennes annuelles dépasser leur NQE-MA : il s’agit du metolachlor (interdit) et de la cyhalothrine lambda, respectivement de 1,42 fois et 275 fois. Deux pesticides dépassent leur NQE-CMA connue par leurs concentrations maximales quantifiées durant campagne : la cyhalothrine lambda (insecticide quantifié une fois en juin) et l’azoxystrobine respectivement de 137,5 fois et 1,45 fois.
Ainsi les principaux ETM (éléments traces métalliques) rencontrés dans les eaux des canaux du Fumemorte et du Versadou sont : l’antimoine (Sb), l’arsenic (5X), l’aluminium (Al), le baryum (Ba), le bore (16 à 17 fois la PNEC en mars), le cuivre (Cu), le nickel (Ni), le manganèse (Mn), le molybdène (Mo), le vanadium (V), le zinc (Zn), le titane (Ti), l’uranium (6X) et le fer (Fe).
En terme réglementaire, la qualité de l’eau est donc classée en mauvais état chimique.
L’arrêt de la Cour d’Aix-en-Provence de 1909 qui interdit tout rejet agricole au Vaccarès ainsi que la Loi de 1976 dite de « protection de la nature » qui stipule l’interdiction de dégrader sciemment une réserve naturelle par quelque moyen que ce soit, restent les bases juridiques et réglementaires s’appliquant sur le territoire et de sa gestion.
Nos collaborations scientifiques en recherche sur l’écotoxicologie montrent que la disparition des herbiers de zostères naines (habitat prioritaire et espèce protégée en PACA) a une source multifactorielle récente mais que le stress chimique et l’effet cocktail des pesticides issus des eaux de drainage agricole sont largement incriminés.
Les principes de la charte que vous nous donnez à signer sont : gouvernance partagée et maitrise publique de la gestion de l’eau, autour de trois axes majeurs : savoir, gouverner, agir.
Comment allons-nous maintenant animer cette charte autour des trois axes majeurs : savoir, gouverner, agir ? Le savoir sur le territoire, nous l’avons, je viens de l’évoquer. La gouvernance, on a des outils, et notamment le PNR qui est un bel outil de gouvernance territoriale.
Je vous poserai trois questions autour de cette problématique :
Ma première question porte sur la gouvernance et le futur du Parc Naturel Régional de Camargue. Il y a quelques semaines Monsieur Alvarez dont vous étiez partenaire lors des dernières élections départementales, avec Madame Mandy Graillon et Madame Aillet (maire des Saintes-Maries-de-la-Mer), tenait un discours. Un discours durant lequel il épingle les gestionnaires d’espaces naturels pour leur gestion « catastrophique » qui empêcherait de « vivre et d’exercer notre passion, la chasse en particulier ». Monsieur Alvarez dit représenter la voix du peuple qui entend remettre la main sur la gestion de nos espaces naturels. Cette rhétorique qui sous-entend qu’il y a « un peuple » légitime, les vrais Camarguais, et d’autres personnes qui n’en feraient pas partie, un peuple non légitime donc. Monsieur Alvarez remet en cause la légitimité des chercheurs et des scientifiques. Est-ce que vous vous associez aux propos de Monsieur Alvarez ? En tout cas, il vous y associe. Le fait de devoir « frapper fort » contre les gestionnaires actuels. Sinon la volonté revendiquée de sortir du PNR de Camargue ou de saboter cet outil de gouvernance partagée.
Est-ce que vous vous associez à ces propos ou est-ce que vous continuerez à porter un parc instance de discussion ? Un parc dans lequel on doit pouvoir débattre de tout mais au sein duquel on ne peut pas remettre en cause les informations scientifiques même si la mode est aux fake news.
Ma deuxième question est la suivante : Quelle sera votre politique pour réduire ou empêcher la disparition d’encore plus de prairies de Crau sur notre territoire ? Serez-vous en mesure de revenir sur des projets que vous avez pu soutenir, déjà amorcés et qui fragilisent le modèle à moyen terme ?
Enfin, ma troisième question : Quel est votre stratégie pour travailler sur la qualité des eaux de surface en Camargue et notamment pour lutter contre les pollutions locales agricoles ? Cela fait un an que je vous interroge je ne connais toujours pas la vision sur la ruralité et la Camargue.
La réponse est une broderie qui consiste à relire les principes de la charte. Puis Monsieur de Carolis trouve que mes questions n’ont pas tout à fait à voir avec le sujet mais consent à y répondre ! Merci !
Pour lui, la parole doit être libre au sein du Parc Naturel Régional de Camargue. Sur l’air de Florent Pagny, on a donc le droit de dire n’importe quoi au nom de la sacro-sainte « liberté de parler ». Il nous explique les logiques qui s’opposent entre les chercheurs et les agriculteurs. Pour lui le parlement de Camargue doit essayer de rapprocher les points de vue. Dans son analyse, l’agriculture s’oppose donc intrinsèquement à la protection de la nature. C’est oublier tous les agriculteurs en bio ou en conversion qui tentent de concilier les deux. Mais cela ne semble pas exister pour Monsieur de Carolis. Ou ce n’est pas sa vision de l’agriculture. Il continue ainsi : « Nous devons entendre la parole scientifique et considérer qu’il y a un impact climatique sur l’ensemble de notre planète et particulièrement sur notre territoire […] Et puis il faut aussi entendre la voix de ceux qui travaillent et qui ont fait de leur main cette Camargue. Cette Camargue n’est pas naturelle, elle est le fruit des hommes […]. Il faut que les uns entendent et comprennent que le monde est en train de changer, mais il faut entendre aussi que les autres entendent qu’il y a des gens qui vivent sur ce territoire, etc. »
Bon, moi à partir de là je n’entends plus rien. On est dans les mêmes stéréotypes qui voudraient que les écologues et les gens qui font de la recherche soient des gens hors sol qui ne travaillent jamais, ne vivent pas sur le territoire et auraient pour passion de détruire le travail des autres. Hors sujet sur le climat, hors sujet sur tout. Mais Monsieur de Carolis semble de plus en plus à l’aise dans sa démonstration et dans son attachement à « ces gens qui font vivre, qui font vivre la Camargue. »
Sur les autres questions, on reste dans le même discours sirupeux et creux « ces terres agricoles dont on a tant besoin en Crau et en Camargue » en reparlant encore une fois du canal de la Haute Crau.
Du coup, je repose ma question :
Quelles sont les actions que vous allez mettre en place pour assurer une meilleure qualité des eaux en Camargue, et est-ce que vous vous désolidarisez des propos entendus ? Êtes-vous prêt à dire que la parole scientifique doit avoir une valeur particulière ?
Bon, là il commence à voir rouge. Sur les actions il ne va pas « présager de ce qui sortira de cette gouvernance partagée ». Sur la parole scientifique, elle lui paraît « intéressante et avec une forme de véracité mais la parole doit rester aux élus. Que la mer monte, c’est incontestable, mais faut-il laisser la mer rentrer en Camargue, c’est une décision politique. »
Ça tombe bien, on ne peut pas imaginer qu’avec le projet de pont, le projet d’autoroute, on lutte contre le changement climatique. Et si je l’interroge sur la qualité des eaux, c’est bien parce que la pollution agricole empêche de pouvoir utiliser l’eau douce pour alimenter les étangs centraux de Camargue et ainsi éviter les remontées salines. Monsieur de Carolis nous fait l’aveu, involontairement, que ses partis pris et son manque d’action sur certains sujets aboutissent à favoriser la montée de la mer. Tout ça pour ne pas se mettre à dos certains chasseurs et quelques agriculteurs peu respectueux des lois. Un beau projet de territoire. La conversation continue, Mohamed Rafaï venant au secours du Président pour expliquer combien la gestion des anciens salins de Camargue par les écologistes nuit aux activités traditionnelles. Ce serait dommage si ce n’était faux, puisque l’on chasse et que l’on pêche librement sur 75 % de la surface des anciens marais et salins de Camargue rachetés par le Conservatoire du littoral.
Le reste du conseil se déroule plutôt tranquillement jusqu’à la dernière délibération qui concerne l’exercice du droit de préemption par ACCM sur la zone de Semestre-Plan du bourg, autour du canal d’Arles à Fos, en amont du pont Van Gogh. Monsieur de Carolis souhaite y développer un port de plaisance. Je suis le seul à l’interroger sur ce projet et à le mettre en garde contre la dégradation de la forêt qui borde les canaux. Mais surtout je m’inquiète du sort des pêcheurs qui risquent de rencontrer des difficultés à taquiner la carpe lorsque les bordures du canal seront totalement privatisées pour amarrer des bateaux. Monsieur de Carolis en profite pour flatter l’action de l’association locale des pêcheurs qui entretiennent les bordures du canal, mais il me dit que les usages seront conservés. Qui vivra verra. N’empêche, à l’encontre des discours entendus, j’ai encore l’impression d’avoir été le seul à défendre la transparence, notre environnement, les terres agricoles, à lutter contre la montée des eaux et même à défendre la pratique de la pêche !
Et c’est parti pour une rentrée municipale en douceur, avec seulement 39 délibérations à l’ordre du jour dont une bonne partie ne présente pas grand intérêt, il faut bien vous l’avouer…
Appel
Alors c’est un conseil de plus en plus clairsemé qui se réunit aujourd’hui, avec un tiers d’absents de part et d’autres (11 dans la majorité et 3 dans l’opposition).
N°1 : Adoption du procès verbal du mardi 6 juillet 2021
Après un hommage à plusieurs personnes décédées on ouvre la séance avec le vote du procès-verbal qui donne lieu à une rectification de PdC. Il a fait une erreur la dernière fois, le montant de la subvention attribuée l’année dernière à la CGT n’était pas de 4000 euros comme il l’avait dit mais de 5500 euros. Factchecking + Mea Culpa (= on m’a donné une mauvaise information). On n’en demandait pas tant!
Quelques modifications sont apportées à l’ordre du jour. Mme Aspord ayant à représenter M. de Carolis au Symposium international des professionnels du patrimoine, elle partira en cours de conseil. Les délibérations qu’elle doit présenter vont donc être traitées en début de conseil. Autre modification (et pas des moindres!) le projet de délibération No 32 qui portait sur la restructuration des services et le nouvel organigramme se transforme en simple “point d’information”. Comme nous le verrons plus tard, il semble que notre maire et son équipe soient plus forts en communication sur les réseaux sociaux qu’en dialogue social!
N°6 : Attribution de subventions “aides aux façades, devantures et enseignes commerciales”
Adopté à l’unanimité
N°7 : Demande d’aide financière au Conseil départementale des bouches-du-Rhône dans le cadre du dispositif aide à l’embellissement des façades et paysages de Provence
Adopté à l’unanimité
N°22 : Majoration de la cotisation due au titre de la taxe d’habitation sur les logements meublés non affectés à l’habitation principale
1400 logements sur la commune sont des résidences secondaires, soit l’équivalent de 2500 habitants. L’objectif est d’inciter les propriétaires de résidences secondaires à remettre leur logement dans le bassin locatif. La majoration maximale est de 60% et cette délibération propose de passer des 20% qui avaient été votés en 2015 à 60%. Comme vous le savez, nous, à Changeons d’Avenir, on aime les taxes et les impôts (qu’on renommerait volontiers “contributions au bien commun”) et taxer plus les plus riches (= propriétaires de résidence secondaire), on ne peut que s’en réjouir.
Cyril prend la parole de la façon suivante :
Nous prenons acte de cette décision qui nous semble aller dans le bon sens dans la mesure où il s’agit de remettre sur le marché des logements non occupés. Je vous interrogeais il y a un an sur cette problématique des logements vacants, de meublés mis en location sur les plateformes. À l’époque, vous n’aviez pas d’avis, Je suis heureux de voir que vous vous êtes rangés à notre avis sur le fait qu’il fallait agir. Même s’il s’agit d’une mesure incitative qu’on pourrait trouver légère par rapport aux enjeux de la problématique de logement à Arles, nous ne pouvons que vous encourager dans ce sens. Il va s’agir maintenant de savoir comment mesurer l’efficacité de cette mesure, car un des problèmes des politiques publiques c’est qu’on a souvent du mal à mesurer leur efficacité. Pouvons-nous prendre l’engagement que dans un an – disons avant la fin de l’année 2022 – vous vous engagiez à nous communiquer le nombre de résidences secondaires remises sur le marché locatif ?
C’est Patrick de Carolis qui répond puis laisse la parole à Sophie Aspord. Il va falloir faire un recensement. Ils pensent qu’environ 450 ou 500 logements pourraient être remis en location dans le cadre de cette mesure. On fait le point dans deux ans.
Adopté à l’unanimité.
N°24 : Pont de Crau – Mise à disposition d’un terrain et enfouissement de deux canalisations dans la parcelle communale DZ104 – Conventions commune / Enedis
Adopté à l’unanimité
N°25 : Parc d’activités du Grand Rhône – Classement dans le domaine public communal de la parcelle CO926.
Adopté à l’unanimité
VIE DE LA CITÉ
N°2 : Mise en œuvre de la démocratie participative : redéfinition du périmètre des quartiers de la ville d’Arles, création des conseils de quartier et confirmation de la création de quatre postes d’adjoints de quartiers
Si ça vous donne une impression de déjà-vu, c’est normal, c’est la troisième fois que nous votons cette (re)définition du périmètre des quartiers (après juillet 2020 et avril 2021). Lors de la dernière tentative, Momo Rafaï avait à juste titre fait remarquer que le quartier “Bassin Vigueirat” manquait un peu de… comment dire… de cohérence territoriale (je le dis dans mes mots, hein!). On reprend donc la copie en isolant Mas Thibert et en passant toute la partie Nord dans “Arles Périphérie”.
Le secteur “Arles agglomération” est quant à lui divisé en plusieurs quartiers, qui renforcent l’impression qu’il y a vraiment dans cette ville le centre,les quartiers et la périphérie : “Arles centre” et “Arles périphérie” au sein de laquelle s’ajoutent trois îlots : Barriol, Trébon et Griffeuille.
Voici la nouvelle listes des quartiers :
Moulès
Raphèle
Pont de Crau
Salin de Giraud
Territoires de Camargue
Mas-Thibert
Barriol
Griffeuille
Trébon
Arles centre
Arles périphérie
On passe donc de ça :
à ça :
Avec un zoom sur le centre, les quartiers prioritaires et la périphérie :
Mais là où il y a de la nouveauté, c’est sur la “démocratie locale”. En effet, la Mairie propose une nouvelle charte des conseils de quartiers et de village. Puisque ces conseils ont un rôle “d’instance consultative pour éclairer le conseil municipal sur tout projet intéressant directement le quartier”, la façon dont ils sont constitués et dont ils fonctionnent est déterminante pour la vie de la démocratie locale.
Je vous avoue que je ne sais pas s’ils fonctionnaient bien dans la mandature précédente, mais ils étaient censés se réunir au moins deux fois par an et leur composition était la suivante :
L’ancienne compositiondes Conseils de Quartier :
les élus municipaux habitant le quartier : adjoints, adjoints spéciaux, adjoints de quartier ou conseillers – ils sont le lien entre la Municipalité
des personnes représentant des associations agissant sur le quartier
des habitants (individuels) volontaires
un ou des professionnels, fonctionnaires ou non, en tant que personnes ressources du Conseil de Quartier
Dans cette nouvelle formule, seule une réunion annuelle est obligatoire et la composition se fait comme suit :
président de droit : le Maire
co-président : l’adjoint ou l’élu délégué au quartier
4 représentants du conseil municipal désignés par le Maire (trois dans la majorité et trois dans l’opposition)
10 représentants de groupements participant à la réflexion sur la vie et l’aménagement du quartier (CIQ, CIV, associations de riverains, acteurs locaux, autres) désignés par le Maire.
10 habitants du quartier tirés au sort de façon paritaire parmi les candidatures déposées après appel à volontaires.
On voit que dans cette nouvelle composition, la Mairie offre une place congrue aux citoyennes et citoyens volontaires, puisque seulement 10 des 26 personnes qui composeront ce conseil ne sont pas directement issues de la majorité ou nommées par elle – sachant qu’il y aura tout de même au sein de ces 16 nominations celle d’un-e élu-e de l’opposition.
Cela veut dire qu’il faudra massivement canditater à ces conseils afin qu’une diversité de perspectives puissent être représentées (dont la vision écocitoyenne que nous souhaitons représenter). Nous vous informerons des appels à candidature et espérons que vous serez nombreuses et nombreux à y répondre.
Momo demande si Serge Meysonnier est bien l’adjoint de Mas Thibert et on lui répond que oui. Jean-Frédéric souligne l’amateurisme dont témoigne cette troisième version d’une même délibération et il déplore les différences qui sont faites entre les quartiers prioritaires, dotés de façon réglementaire de conseil citoyens, et les autres quartiers auront leur conseil de quartier.
Cyril prend la parole comme suit :
Je tenais à vous féliciter, nous en sommes à la troisième version du redécoupage des quartiers et des hameaux de la commune, ce qui dénote une excellente connaissance préalable de notre territoire, mais aussi une réelle capacité à se remettre en cause et à remettre l’ouvrage sur le métier. Gageons qu’à ce rythme à d’ici à la fin du mandat, nous arriverons à une découpage qui permette de travailler efficacement. Il y dans cette délibération deux éléments sur lesquels je reviens. Le premier est le découpage des quartiers avec la mise en place d’adjoints de quartiers, le second est la mise en place des conseils de quartiers ;
Sur le découpage, je suis assez surpris de voir qu’il n’y aura pas d’adjoint de quartier à Mas-Thibert. Il y a quelques semaines en conseil communautaire sur votre projet pour ce hameau, avec cette situation particulière, Mas-Thibert n’est plus en QPV mais territoire en veille, je vous interrogeais sur votre projet pour ce hameau, et vous avez botté en touche. Si, assurément, Raphèle et Moulès méritent d’avoir chacun un adjoint, Mas-Thibert est encore une fois punie.
Sur le découpage, vous avez amalgamé en un même ensemble Arles périphérie les quartiers de Trinquetaille, Severin, Semestre, Plan du bourg, Monplaisir, Fourchon, Alyscamps, la Genouillade, les Minimes, faisant fi des grandes différences entre ces unités qui ne sont pas, mais alors pas du tout confrontées aux mêmes problématiques. Trois versions pour en arriver là.
Intéressons-nous maintenant à ces comités de quartiers que vous souhaitez mettre en place. La loi formule ainsi « Chaque quartier est doté d’un conseil de quartier dont le conseil municipal fixe la dénomination, la composition ainsi que les modalités de fonctionnement. Ces conseils peuvent être consultés par le maire et peuvent faire des propositions sur toute question concernant le quartier ou la ville. » Donc c’est plutôt souple, et rien n’oblige à ce que les élus, président, organisent, ou soient majoritairement présents dans ces conseils. Dans le projet que vous nous soumettez, le maire préside, l’adjoint co-préside, 4 représentants du conseil municipal sont présents, au cas où, puis un collège de 10 représentants, collège assez nébuleux, la seule chose c’est que les CIQ et les CIV seront là, et enfin 10 citoyens tirés au sort sur la base du volontariat. Des comités dans lesquels, sur 26 membres, 16 seront plus ou moins directement choisis par la mairie, et 10 sur la base du volontariat. Mais quelle sera la publicité faite pour choisir ces citoyens ? Si c’est comme pour le conseil des sages, nous n’avons pu que constater que votre manière de recruter des citoyens n’aboutissait qu’ à former des comités d’une dérangeante homogénéité. Ce conseil se réunira au minimum une fois par an ! Un minimum…syndical. Avec la difficulté à réunir les élus, ça va être difficile de faire mieux.
Votre démocratie participative n’en est pas une, et vous ne donnez aucune chance à ces comités de bien fonctionner. Ils n’ont aucune indépendance vis-à-vis de l’équipe municipale (les collaborateurs des élus organisent et préparent les réunions), vous ne faites absolument pas confiance aux citoyens, et mêmes les traitez avec condescendance. Le découpage est totalement inopportun, pensez-vous vraiment que 10 citoyens venant de tous les quartiers de la zone « Arles périphérie » puissent être représentatifs, et faire un travail efficace en se réunissant une fois par an par rapport à la diversité des problématiques ? Soit vous n’avez absolument pas compris ce que signifie la démocratie participative, alors même qu’il y a pléthore de documentation, de retour d’expérience, d’études sociologiques sur ces sujets, ou alors vous faites exprès de tuer dans l’œuf ce processus. Cette délibération n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu, alors qu’il y a une fracture de plus en plus évidente entre les élus et les citoyens. La cité a plus que jamais besoin de démocratie et de redonner sa place à la citoyenneté. Mais je ne pense pas que ce soit avec cette charte que nous puissions y parvenir.
Alors pour ne rien vous faire perdre de l’ambiance de nos conseils, je dois vous dire que cette délibération a donné lieu à un échange d’une bonne dizaine de minutes entre Jean-Fred, PdC, Monsieur Souque et Madame Graillon où l’on se retrouve à entendre la litanie préférée de la majorité : “Mais vous aviez deux ans pour le faire et vous n’avez rien fait”. Avec une petite variation vraiment surprenante : “Quand je vous écoute et quand j’écoute l’opposition, me vient une idée terrible : ils ont peut-être peur qu’on soit en contact avec la population” (dixit PdC). Alors là, franchement, j’avais décidé de ne pas m’en mêler mais c’est un peu la goutte d’eau : un an à se faire reprocher un bilan avec lequel nous n’avons rien à voir, ça devient vraiment irritant. Je me permets de signaler “mon immense lassitude” à ce propos, devançant Marie Andrieu qui avait également demandé la parole pour dire la même chose.
Ma lassitude, dans le texte :
Je souhaite vous faire part de mon immense lassitude d’entendre depuis plus d’un an maintenant qu’on travaille avec vous sans cesse : “vous l’opposition, vous avez eu – alors parfois c’est 5 ans, 6 ans, 19 ans, là ce n’est que 2 ans. Je vous rappelle que Cyril et moi, au sein de Changeons d’Avenir, nous nous sommes présentés aux élections municipales. Nous n’avons pas participé aux politiques de la ville précédentes. Que nous avons décidé de nous associer au Parti des Arlésiens au deuxième tour car il s’agissait d’une équipe renouvelée, qui correspondait aux objectifs que l’on voulait poursuivre au sein de cette municipalité. Nous sommes autour de cette table six, un seul d’entre nous a été élu dans le mandat précédent. Je trouve très fatiguant de se faire répéter plusieurs fois par conseil municipal que nous n’avons rien fait. Je vous demande de prendre acte du fait qu’en face de vous, vous n’avez qu’un élu de l’ancienne mandature sur six conseillers municipaux.
N°3 : Élection des adjoints de quartiers suite à la redéfinition des périmètres des quartiers de la ville d’Arles
Lors de l’installation du conseil municipal le 5 juillet 2020, nous avions élu quatre adjoints de quartier (en plus des treize adjoints qui sont référents de certains quartiers ou villages) qui étaient :
Sybille Laugier-Serisanis (Arles Agglomération)
Gérard Quaix (Raphèle/Pont de Crau)
Eva Cardini (Salins-de-Giraud)
Denis Bausch (Moulès)
Pas de grand changement, sachant que Pont de Crau était déjà sorti du giron de Gérard Quaix lors d’une redéfinition des quartiers et des adjoints lors de conseil municipal d’Avril 2021. Les quatre adjointes et adjoints de quartier sont donc réélus, “Arles Agglomération” devenant “Arles périphérie” et “Raphèle/Pont de Crau” se réduisant à “Raphèle”.
Du coup la liste présenté par la majorité est adopté avec toutes les voix de la majorité.
N°4 : Fixation des tarifs des théâtre d’Arles pour la saison culturelle 2021-2022
Il s’agit d’ajouter une catégorie B de spectacles pour des spectacles moins coûteux, sachant que nous n’avions voté en juillet la tarification sur la base d’un seul type de spectacles, avec une variation néanmoins selon qu’ils ont lieu au théâtre municipal ou au théâtre antique.
Pour info, si l’on revient sur la grille tarifaire de 2018-2019, on observe un légère augmentation de tous les tarifs :
Du coup, pas de changements énormes, il s’agit d’ajouter une nouvelle catégorie de spectacle aux tarifs que nous avions votés dans un précédent conseil, et de conserver donc la légère augmentation que nous avions déjà déploré. En même temps, sans programmation, on peut bien faire les tarifs qu’on veut!
Tarifs hors abonnement au théâtre municipal :
Tarif plein : 25 € catégorie A / 14 € catégorie B Tarif réduit : 14 € catégorie A / 10 € catégorie B Tarif réduit + : 6 € catégorie A / 5 € catégorie B
On a encore un échange totalement cryptique sur l’avenir du théâtre. Il n’y a pas de tour de passe-passe. Et Edouard Baer va très vite présenter la programmation 2021-2022. Ouf! Il a quand même fallut que Marie Andrieu insiste et repose deux fois la question pour comprendre ce qu’il en serait de la direction du théâtre : “Ce sont les services municipaux qui assureront la direction du théâtre, avec les conseils artistiques d’Edouard Baer”.
A l’exception de Changeons d’Avenir, l’opposition (D. Bonnet, M. Rafaï, M. Andrieu et J.-F. Déjean) vote contre. Cyril et moi nous abstenons. La majorité vote pour.
N°5 : Fixation des tarifs de mise à disposition du théâtre municipal pour des tiers (entreprises, associations, particuliers…)
Où l’on apprend que les associations sans salariés pourront se voir mettre à disposition gratuitement le théâtre, on est ravi et on pense déjà aux projections-conférences-débats qu’on va pouvoir vous concocter bientôt!
On en rêvait, de Carolis l’a fait! Difficile pour Cyril et moi de voter contre cette délib pour laquelle, une fois encore, nous nous désolidarisons du reste de l’opposition.
N°8 : Dotation à l’école nationale supérieure de la photographie
Une petite subvention habituelle de 100 euros par élève de troisième année pour contribuer à l’expo de fin d’année.
Adopté à l’unanimité.
N°9 : Subvention exceptionnelle à l’association Le passage du Méjan
L’association “Le passage du Méjean” qui s’était vu diviser par deux sa subvention municipale annuelle reçoit une subvention exceptionnelle de 7000 euros dans le cadre du projet “L’école du Mélomane”, en partenariat avec le conservatoire à l’attention des élèves des écoles de la commune.
Adopté à l’unanimité.
N°10 : Versement d’une subvention à la coopérative de l’école Émile Loubet en centre ville (projet chant)
Adopté à l’unanimité, après un échange musclé entre Frédéric Imbert et Jean-Frédéric Déjean sur le bilan de l’ancienne municipalité, qui semble être LE sujet politique le plus chaud du moment.
N°11 : Recouvrement de subventions aux coopératives des écoles Vallès et Camus (projets annulés suite à la crise sanitaire)
Un projet qui n’a pas pu être réalisé et du coup, la subvention est restituée.
Adopté à l’unanimité.
FINANCES
N°12 : Protocole de financement pluriannel 2021 et 2022 avec la caisse des dépôts et consignations
C’est une délibération financière. Il s’agit de signer un protocole de partenariat avec la CDC pour le financement des investissements de la ville sur la période 2021-2022. Cela permet de jeter un coup d’oeil synthétique sur ces projets et de voir l’importance des investissements sécuritaires :
Adopté à l’unanimité.
N°13 : Taxe foncière sur les propriétés bâties – limitation à 40% de l’exonération de deux ans en faveur des constructions nouvelles à usages d’habitation
Cet impôt foncier peut être exonéré pendant les deux premières années. Mais la commune peut décider de limiter cette exonération sur la part qui lui revient, ce qu’elle faisait jusqu’à présent. A partir de 2022, les parts communales et départementales sont fusionnées et reviennent à la ville. La ville choisit de limiter à 40% cette exonération. Ce qui est, selon Mme Petetin, la plus grosse limite légale (qui doit être comprise entre 40% et 90%). D’après Jean-Frédéric, les communes “peuvent” exonérer mais elles ne sont pas obligées de le faire. Du coup, il aurait été possible, comme auparavant de n’appliquer aucune exonération et de percevoir la totalité de cette taxe. Il faut se souvenir que cela ne concerne que les construction de nouveaux logement
Adopté à l’unanimité.
N°14 : Taxe communale forfaitaire sur les cessions à titre onéreux de terrains nus devenus constructibles
Il s’agit de rectifier une erreur sur les panneaux d’affichage des tarifs du centre-ville d’Arles. Le forfait 5 jours a été affiché à 57 euros alors que dans la délibération nous avions voté il s’élevait à 57,5 euros. On repasse la délibération avec correction de ce tarif pour le mettre en cohérence avec les panneaux du centre ville. Une chance qu’ils avaient juste oublié une décimale et pas rajouté un zéro !
Adopté à l’unanimité.
N°16 : Répartition intercommunale des charges de fonctionnement 2019/2020 des écoles publiques des communes d’Arles, Fourques, Bellegarde et Beaucaire.
Une délibération technique, qui passe tous les ans, établissant les modalités d’accueil dans des écoles arlésiennes d’élèves habitant hors de la commune.
Adopté à l’unanimité
N°17 : Concession de service public pour l’exploitation des arènes d’Arles 2020-2023 – Avenant No3 – Indéminsation compensatrice
Il s’agit de compenser une partie des pertes encourues par les Arènes du fait de l’annulation de la Féria de Pâques 2000 – Et bim! 60 000 euros!
Adopté à l’unanimité.
N°18 : Cotisation de la ville d’Arles à l’association des médiateurs des collectivités territoriales (AMCT)
Vous vous souvenez, Frédéric Mison, ancien maire de Fontvieille (1989 – 2001) qui a été nommé directeur de cabinet lors de l’entrée en fonction de Patrick de Carolis à la Mairie d’Arles. C’est lui qui chuchotait à l’oreille du Maire, le jour de l’installation du conseil, les justifications à donner concernant la suppression hâtive du règlement intérieur, prévenant Monsieur de Carolis que “les conséquences de cette délibération sont colossales!“
Eh bien Monsieur Mison a atteint début 2021 l’âge obligatoire de la retraite et il a dû quitter son poste de directeur de cabinet. Là, il faut comprendre ce qu’est un poste de “dircab”. Le directeur de cabinet, c’est le bras droit politique du Maire, la courroie de transmission qui va permettre à la politique prônée par le Maire et sa majorité, de s’infuser et d’être mise en œuvre au niveau des services et au-delà. Ce tableau, un peu dense pour les besoins de la cause mais très informatif, résume bien les missions d’un directeur de cabinet, la façon dont elles diffèrent et s’articulent avec celle d’un directeur général des services dont on attend une plus grande neutralité et un dévouement à la collectivité elle-même plutôt qu’à l’équipe politique en place.
Bref, l’homme de confiance de Monsieur de Carolis fraichement retraité s’est vu confié, depuis juillet, la mission de “médiateur de la ville”. Il doit donc, en toute indépendance, neutralité et confidentialité, permettre aux habitantes et habitants ou à toute autre structure du territoires qui auraient des différends avec la Mairie ou ses services de trouver des solutions à l’amiable pour éviter les contentieux juridiques.
L’objet de la délibération est l’adhésion de la ville à l’association des médiateurs des collectivités, cette association qui rédige la Charte des médiateurs signée par la Mairie en janvier lors de la création de ce poste de médiateur, et qui formule les principes devant guider l’action des médiateurs :
Indépendance et Impartialité
Neutralité, respect des personnes, de leurs opinions et de leurs positions
Écoute équilibrée et attentive des parties en litige
Respect du contradictoire
Confidentialité
Sens de l’équité
Compétence et efficacité
Transparence
Ajoutons à cela que M. Mison va disposer, pour ce travail de médiation, du plus haut salaire possible pour un agent territorial, et on se retrouve avec la drôle d’impression que la ville est en train de rémunérer un collaborateur surnuméraire du Maire plutôt qu’une “personnalité présentant les garanties nécessaires d’indépendance, d’impartialité et d’éthique dans l’exercice de ses fonctions” (cf : la Charte des médiateurs)
Ça ne manque pas de nous faire un peu grincer des dents et Cyril prend la parole en ces termes :
Je me permets de rappeler quelques éléments de cette charte : « ces Médiateurs sont des médiateurs institutionnels dotés d’une double fonction : faciliter la résolution des litiges entre l’administration territoriale et les usagers de ces services publics territoriaux ; formuler des propositions de réforme de l’Administration territoriale ou d’amélioration des règlements et des pratiques afin de prévenir le renouvellement de certains litiges répétitifs ou significatifs et contribuer ainsi à améliorer la qualité des services rendus aux usagers”.
Pour assurer donc cette indépendance vis-à-vis de l’administration et les administrés la loi formule ainsi que : « Ne peut être nommée médiateur territorial par une collectivité territoriale ou un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre : La personne qui exerce une fonction publique élective ou est agent de cette collectivité territoriale ou de cet établissement ». La charte nous parle des vertus d’un médiateur qui sont l’indépendance et l’impartialité.
Vous venez de le rappeler, ce médiateur c’est Monsieur Mison, qui est était jusqu’à peu votre directeur de cabinet. Alors effectivement, il n’est plus agent de la collectivité, mais je trouve que cette nomination est un pied de nez à l’esprit de la loi et au devoir d’indépendance qu’on retrouve dans cette charte. Qui peut réellement croire à cette indépendance lorsque l’on sait que le Médiateur a reçu les représentants des CIQ, en compagnie de Monsieur Jalabert et d’autres élus ? Comment assurer la confidentialité réglementaire alors que Monsieur le Médiateur reçoit dans les locaux de la Mairie. Je pense que ce n’est pas un fil ténu relie Monsieur le médiateur à l’équipe municipale, c’est l’autoroute de l’information.
Je précise que dans les autres collectivités, 20% environ des médiateurs sont bénévoles. Vous avez choisi pour Monsieur Mison une rémunération qui correspond à l’indice le plus cher auquel il pourrait prétendre auquel s’ajoute le régime indemnitaire prévu par la collectivité pour le cadre d’emploi des attachés territoriaux hors classe.
Monsieur le Maire, vous nous avez habitués à cet exercice de faire travailler des gens qui vous étaient proches. On se souvient du dossier overneed consulting ou l’embauche de personne dans les services qui seraient plus proche de ce qu’on fait dans un cabinet. Ça au un nom d’embaucher ou de faire travailler ses amis, ça s’appelle le népotisme, et ça se fait sur le dos des arlésiens, avec l’argent de la collectivité.
Alors vous pouvez nous faire valider toutes les chartes que vous voulez. Le principe des chartes c’est de les respecter et dès cette nomination vous ne la respectez pas donc nous ne voterons pas cette délibération avec vous.
On nous répond que M. Mison sera parfaitement indépendant et sera totalement au service des arlésiens. Concernant sa rémunération, M. de Carolis nous dit qu’il est à 17% de moins que le plafond de sa catégorie. Je vous épargne la discussion sur les grilles indiciaires de la fonction publique mais je mets en doute cette affirmation, sachant que nous avons voté en janvier une rémunération au sixième échelon de la grille des attachés hors classe, ce qui correspond au plus haut grade possible dans la fonction publique territoriale. Au-delà de cet échelon se trouvent trois “échelons spéciaux” qui peuvent être atteints par avancement, mais je doute qu’il soit possible de créer un poste qui parte d’emblée sur ces rémunérations maximales. En tous cas, Monsieur de Carolis, sûr de lui, propose de me prouver que M. Mison est bien rémunéré 17% de moins que ce qu’il aurait pu obtenir en tant qu’attaché hors classe, j’attends donc cette preuve et ne manquerai pas de vous tenir au courant.
Les six élus de l’opposition sont contre. La majorité est pour.
N°23 : Raphèle – Chemin de la Cabro d’or – enfouissement d’une canalisation dans la parcelle communale HM146 – Convention commune/Enedis
Il s’agit d’autoriser l’enfouissement d’une ligne électrique pour l’approvisionnement en électricité d’un nouveau lotissement.
Adopté à l’unanimité
N°26 : Adhésion de la commune d’Arles au Parc naturel régional des Alpilles dans la perspective du lancement de la procédure de révision de la charte
On a déjà évoqué cela dans une délibération précédente : à l’occasion de la révision de sa Charte, le Parc naturel régional des Alpilles intègre dans son périmètre les Marais de Beauchamps et Marais de la Gravière, tous deux situés sur la commune d’Arles. On s’en réjouit et Cyril en profite pour le dire :
Je me félicite de cette délibération. Arles est sans doute l’une des seules communes participant au périmètre de deux PNR. Est-ce à dire que la biodiversité de notre territoire est reconnue ? Je ne peux que vous rappeler quelques lignes du rapport Delannoy pour le compte du ministère de l’environnement en 2016 : « Le bon fonctionnement de la biodiversité et des écosystèmes constitue donc le socle vivant de notre économie et de sa capacité à créer des emplois. Les écosystèmes produisent gratuitement les éléments essentiels au fonctionnement et au bien-être des sociétés humaines : pollinisation, purification de l’eau, paysage et cadre d’activité. Ces services participent directement à 1,5 millions d’emplois et de manière positive à la balance commerciale ».
En Camargue, des études ont mis en évidence que la biodiversité est la première manne économique du territoire. Je ne suis pas persuadé qu’il faille regarder le patrimoine naturel au travers du prisme de sa rentabilité économique, mais ça permet au moins d’avoir une unité d’évaluation du problème. Je me permet de vous dire ceci car on entend, je vous entend souvent parler de la crise climatique, et très peu parler de la crise de la biodiversité, même quasiment jamais, dont les conséquences sont tout autant terribles. Les marais de Beauchamp, qui nous valent cette adhésion sont un lieu emblématique pour de nombreux arlésiens qui viennent s’y ressourcer. C’est aussi un lieu privilégié de découverte de la biodiversité des zones humides, avec de nombreuses espèces d’oiseaux nicheurs, notamment, d’amphibiens, d’insectes. Nous espérons que cette adhésion permette de développer des moyens pour valoriser ce site dont les équipements de découverte (observatoires, platelages) sont détruits depuis des années, et que ce soit aussi l’occasion en partenariat avec le CPIE par exemple, ou le CEN PACA qui gère le site, pour permettre des programmes pédagogiques auprès des enfants des écoles. Toutes les communes n’ont pas la chance d’avoir une zone humide aussi exceptionnelle aux portes de sa ville et la connaissance de la valeur de son patrimoine naturel est à notre sens un élément primordial de la fabrique des citoyens de demain.
Adopté à l’unanimité.
N°27 : Projet d’étude des habitats humides lacustres en lien avec l’inventaire et le suivi des populations d’oiseaux d’eau sur le site des marais du Paty par la Fédération des chasseurs des Bouches-du-Rhône.
Je prends la parole sur cette délibération, mais alors attention, c’est long et pénible, probablement un peu technique, et inutile de maintenir le suspens trop longtemps, autant vous avouer tout de suite que je n’ai absolument pas réussi à convaincre mes collègues élus de voter contre cette délibération, même mes collègues de l’opposition, à l’exception de Cyril (ouf!) m’ont laissé tomber sur le coup et Momo Rafaï s’est fendu d’une longue tirade pour dire tout le bien qu’il pensait de ça et tout le mal qu’il pensait des écolos, du conservatoire du littoral, etc etc.
Je pense qu’il y a deux enjeux bien distincts dans cette délibération et qu’il aurait fallu voter séparément le premier point – qui concerne une étude sur le périmètre des marais du Paty, et le second point, qui a trait à la signature d’une convention de partenariat avec la Fédération de chasse des Bouches-du-Rhône et qui dépasse largement le cadre de cette étude.
Sur le premier point, il n’y a pas grand-chose à dire. Les marais du Paty sont déjà alloués au groupe cynégétique arlésien. Si ce marais communal exclusivement dédié à la chasse permet aux chasseurs, en plus de s’adonner à leur loisir, de faire des suivis et de contribuer à l’amélioration des connaissances sur les zones humides méditerranéennes, on ne peut que s’en réjouir.
Mais la convention de partenariat que vous nous demandez de vous autoriser à signer est beaucoup plus problématique, et c’est contre la signature de cette convention, telle qu’elle est actuellement rédigée, que je souhaite m’exprimer.
Pour bien comprendre ce dont il s’agit, le mieux est probablement que vous ayez la convention sous les yeux. Elle fait suite à la délibération et on la trouve à la page 120 du dossier du conseil municipal d’aujourd’hui.
D’abord, il est peut-être utile de faire un petit point technique sur le cadre général dans lequel se situe cette convention, à savoir le dispositif d’écocontribution.
L’écocontribution est un dispositif négocié entre la fédération nationale des chasseurs et l’État au moment de la fusion entre l’Agence Française de la Biodiversité et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage qui sont aujourd’hui devenus l’Office Français de la Biodiversité.
Il s’agit de financer des actions de protection de la biodiversité et des milieux naturels qui seraient proposées et mises en œuvre par les fédérations de chasse : sur chaque permis de chasse, 5 euros sont prélevé et l’OFB rajoute dix euros. Dans le projet présenté par la fédération département des Bouches-du-Rhône, c’est un financement total de 400 000 euros (dont 65% sont financés par l’OFB et 35% sont prélevé sur les cotisations des chasseurs) qui concerne une quinzaine de sites dans le département, les marais du Paty n’étant que l’un de ces quinze sites.
L’OFB a déjà estimé que le projet présenté était trop mauvais en l’état et a donc demandé à la fédération de revoir sa copie, et en particulier de s’associer à différents partenaires, scientifiques et gestionnaires de milieux naturels, collectivités territoriales.
Je voudrais souligner quatre problèmes avec cette convention de partenariat avec la commune d’Arles :
Premièrement, concernant le Schéma départemental de gestion cynégétique. Il est écrit dans la délibération et dans la convention que cette démarche fait suite au Schéma départemental de gestion cynégétique. Cette mention est essentielle car ce schéma est le document, requis par le code de l’environnement, qui encadre les pratiques cynégétiques et permet d’apprécier leur compatibilité avec la sécurité, le bon état des milieux et des populations etc. Or dans les Bouches-du-Rhône, il n’y a pas de schéma de gestion en cours de validité. Le schéma 2014-2020 a pris fin en février et depuis, la fédération départementale n’a fourni aucun document aux services de l’État permettant de valider un nouveau schéma. Nous sommes donc en train d’adosser notre délibération et une convention de partenariat à un document qui n’existe pas. Cela devrait suffire à ajourner ce vote.
Ce n’est néanmoins pas ma seule réserve quant à cette convention. Ma deuxième réserve porte sur les missions qui sont attribuées à la Fédération départementale des chasseurs dans cette convention. Ces missions excèdent largement ses prérogatives et l’enjeu de ce programme au titre de l’écocontribution. Pour ce qui est de, je cite, “veiller à la qualité des zones humides du département”, ce n’est pas la prérogative d’une fédération de chasse mais le rôle des agences de l’eau et des services de la DREAL. A titre d’illustration, le protocole de suivi de la qualité de l’eau propose des relevés mensuels de 5 paramètres (Niveau d’eau – Salinité – Phosphate – Urbain – Nitrate – Plombs) là où la SNPN en partenariat avec l’Agence de l’eau effectue régulièrement des analyses de l’eau du canal du Japon de 800 composés. Pour ce qui est d’ “assurer la gestion conservatoire des zones humides dans le département”, la formulation est inopportune. Il n’est pas question que la Fédération des chasseurs assure la gestion des zones humides dans l’ensemble du département. La plupart des zones humides du département sont sujettes à des plans de gestion, associant une diversité de partenaires et validés par les services de l’État. Les associations de chasseurs y sont représentées mais ne sont en aucun cas des gestionnaires par défaut de ces milieux.
Ma troisième réserve porte sur le périmètre de cette convention de partenariat. En effet, il ne me semble pas opportun pour la commune de signer cette convention sans aucune mention du périmètre qui concerne ce partenariat. Dans l’ensemble du texte comme dans la délibération qui nous est soumise, il est toujours question des “zones humides du département” dans son ensemble, sans aucune spécification des 15 sites qui sont actuellement visés par le projet, et moins encore du seul site qui se situe sur notre commune, les Marais du Paty. Ce flou est problématique. Les marais de Beauchamps par exemple, qui sont également une propriété communale.
Enfin, une quatrième et dernière réserve porte sur les compétences revendiquées par la Fédération pour mener à bien ces suivis. Comme l’a souligné l’OFB, les suivis scientifiques qui sont envisagés dans le cadre de ce programme d’écocontribution sont discutables à plusieurs égards et bénéficieraient amplement de s’associer à des partenaires plus aguerris concernant l’élaboration de protocoles de suivis, qu’il s’agisse de l’Agence de l’eau ou des personnels scientifiques du territoires pour les protocoles de suivis des populations de gibier ou d’espèces non chassables.
Pour conclure,
L’association qui propose de s’occuper bénévolement de la mise en œuvre de ce projet de suivi est l’association des chasseurs de gibiers d’eau des Bouches-du-Rhône. Lors de l’assemblée générale de cette association qui a eu lieu le 16 août au Sambuc, des propos extrêmement violents, emprunts de mépris et de défiance vis-à-vis de l’ensemble des acteurs de la gestion des milieux naturels et de la recherche scientifique ont été tenus, engageant même votre nom et votre responsabilité.
En tant que président du Parc naturel régional de Camargue, et votre prise de parole lors des 50 ans du parc le week-end dernier en atteste, vous avez conscience des tensions qui règnent actuellement et de l’urgence qu’il y a à apaiser le débat et à rétablir le dialogue. Ce n’est pas en donnant un blanc seing à la Fédération des chasseurs des bouches du Rhône pour s’occuper de la gestion et des suivis scientifiques sur l’ensemble des zones humides du département que l’on peut espérer rassurer la diversité des acteurs en présence, notamment celles et ceux qui sont l’objet d’attaques répétées de la part des membres de cette association.
L’idée n’est pas de refuser qu’une telle convention voie le jour, mais de la co-rédiger avec la fédération de façon à ce qu’elle soit pertinente pour la ville d’Arles, centrée sur les marais du Paty et susceptible de produire de l’ouverture vers les autres acteurs du territoire. Pour l’instant ce travail n’est pas fait, et nous n’avons pas à signer à l’aveugle un document rédigé par la fédération des chasseurs qui comprend des erreurs factuelles problématiques, comme la mention d’un Schéma départemental qui n’existe pas.
Alors oui, je sais, c’est un peu laborieux, mais j’avais préparé avec le plus grand soin cette prise de parole en me disant qu’il fallait surtout que je fasse preuve de pédagogie, que j’explique bien que le problème n’était pas que les chasseurs fassent un suivi sur les marais du Paty mais que les termes de la convention de partenariat que la Fédération départementale de chasse voulait faire signer à la Mairie étaient inacceptables.
Et je réalise que, si je m’en sors plutôt honorablement avec mes étudiants, face au conseil municipal, c’est un bide total. On dirait que rien de ce que j’ai dit n’a été entendu, pas plus au sein de la majorité que dans nos propres rangs.
Petit florilège, non-exhaustif, des réponses “à côté de la plaque” :
– Catherine de Balguerie : Le schéma départemental est en cours de validation mais de toute façon, ici on ne parle que du suivi de la qualité de l’eau.
– Pierre Raviol : Je suis un peu désolé. Vous avez raison il y a une fracture en Camargue. Et là vous confirmez l’emprise de l’environnement qui essaie de prendre la totalité de la Camargue […] Les chasseurs veulent faire un étude au Paty. Si on commence à leur dire “oui mais l’environnement ceci, la réglementation cela….” Laissons-les faire.
– Momo Rafaï : La Camargue a été façonnée par la main de l’homme. Le conservatoire du littoral devrait prendre exemple sur la ville d’Arles […] Qu’il essaye d’ouvrir un peu ses terrains à d’autres pratiques et aux us et coutumes sur notre territoire.
Vous connaissez l’esprit d’escalier? Figurez-vous que je suis pathologiquement sujette à ce trouble et que je passe généralement plusieurs nuits d’insomnie après chaque conseil à formuler mentalement les répliques cinglantes et les traits d’esprit hilarants que j’aurais pu décocher dans le vif des débats mais qui – quelle injustice! – ne me viennent en tête que plusieurs heures après avoir quitté la salle des fêtes. Enfant, je rejouais mes réponses à l’institutrice trop sévère ; adolescente, c’était une réplique bien sentie à ce mec populaire qui me faisait totalement perdre mes moyens ; et passée la quarantaine, je m’endors en rembarrant simultanément Momo Rafaï, Pierre Raviol et Patrick de Carolis. C’est un peu pathétique et même si j’ai sérieusement considéré mettre à profit mes nuits blanches pour vous rédiger mon discours imaginaire, je n’en ferai rien. Je gage que nous aurons amplement l’occasion de rediscuter de la situation catastrophique des relations entre gestionnaires de milieux naturels, agriculteurs, chasseurs et élus locaux en Camargue. Et si vous en doutez, vous pouvez toujours vous en donner un petit avant-goût en visionnant la vidéo du discours édifiant de Martial Alvarez, maire de Port-Saint-Louis-du-Rhône et binôme de Mandy Graillon au conseil départemental, lors de l’Assemblée générale de l’ADCGE (association départementale des chasseurs de gibier d’eau) qui est justement le porteur bénévole de la convention dont il est ici question :
Cyril et moi sommes contre – Jean-Fred s’abstient – Le reste de l’opposition et la majorité votent pour.
N°28 : Dénomination d’une voie desservant le lotissement “Les roseaux” à Mas Thibert : impasse Jean Mison
Il s’agit apparemment d’un célèbre maître sellier installé à Mas Thibert. Quelques infos sur cette page. Et Momo de nous rappeler que même François Mitterrand avait offert une selle Jean Mison à Ronald Reagan et que Johnny Hallyday venait acheter ses selles Jean Mison en Camargue. Ah que coucou!
N°29 : Dénomination d’une voie desservant le lotissement “Rainaud” à Pont de Crau : Impasse Gaspard du Laurens
Autre impasse, à la mémoire de celui qui fût Archevêque d’Arles de 1603 à 1630. Je découvre l’existence de ce Gaspard en même temps que vous, et la lecture de sa fiche Wikipedia ne m’a pas appris grand chose, si ce n’est son caractère rigoriste et sa grande ambition – et aussi qu’il serait le père de la future N113. Ah ben tiens…!
N°30 : Dénomination d’une voie desservant le Chemin de baisse de Mourgues à Millette situé à Pont de Crau : Impasse Jean Turcan
Jean Turcan est un sculpteur arlésien (1846-1895) qui a notamment sculpté l’Aveugle et le paralytique que l’on peut voir au pied des escaliers de l’Archevêché. Je n’ai pas dégoté d’info croustillante sur sa vie mais il a joui d’une belle renommée avec plusieurs prix nationaux, notamment pour l’Aveugle et le paralytique dont une version en bronze fût érigée à Marseille en 1901 puis fondue sous le régime de Vichy, ce qui ne manque pas de nous rendre l’artiste arlésien plutôt sympathique.
N°31 : Dénomination d’une voie desservant le Mas Saint Andiol à Albaron : Chemin du Mas Saint Andiol
Alors là, je n’ai vraiment rien trouvé, pas le moindre saint patron des gardians, ou des taureaux, ou des pèlerins de Camargue, juste une ville de la banlieue de Cavaillon célèbre paraît-il pour sa choucroute et son loto géant!
ADMINISTRATION GÉNÉRALE
N°32 : Réorganisation générale des services de la ville d’Arles
Comme je vous le signalais en début de compte-rendu, cette “délibération” devient un simple “point d’information” – autrement dit, la Mairie n’a pas réussi à faire passer la délibération auprès des organisations représentantes du personnels qui ont toutes voté contre en comité technique. Le Maire doit donc reprendre sa copie – et ses concertations.
Il faut dire que depuis la rentrée, les boîtes mails de la ville croulent sous les communiqués syndicaux qui dénoncent cette réorganisation dans sa forme comme sur le fond. Le service informatique a même déposé un pré-avis de grève et c’est toute une page de la Provence qui était cette semaine consacrée à cet épineux dossier.
Cyril a souhaité prendre la parole pour rappeler
Le fait que la totalité des partenaires ait voté contre devrait nous amener à nous questionner un peu plus sur cet organigramme. Et même si vous dites que le changement de DGS n’influe en rien sur l’organisation de ces services, j’ai tendance à penser que cela va être dur pour une autre personne de se glisser dans un costume taillé pour un autre.
J’ai des questions sur ce que vous appelez des missions et sur leur différences avec des directions, notamment en termes de moyens mis à disposition. Et je m’interroge sur la présence de certains service comme le service de l’enseignement supérieur – je ne sais pas s’il y a une prérogative dans l’enseignement supérieur au niveau des municipalités; la mission sur l’attractivité commerciale, qui est plutôt une prérogative de l’ACCM ;
On a parlé tout à l’heure du patrimoine naturel et de la protection de la biodiversité. Je suis très étonné qu’il n’y ait qu’un petit encart “développement durable” dans un grand DGS “espaces publics et aménagement durable du territoire” qui a mon avis ne rend pas justice au patrimoine que nous avons à gérer.
De la même manière on se retrouve avec un service du patrimoine, un service de la culture au sein d’une grande direction “Animation et attractivité”. Je ne suis pas sûre que ça rende justice aux gens qui y travaillent de savoir que leur travail et leurs compétences vont être vus au prisme de l’attractivité.
Je vous alerte sur le malaise du personnel et les souffrances qui sont de plus en plus bruyantes, et cet organigramme est en total décalage avec les réalités que vous aurez à gérer sur notre commune. C’est votre choix, votre manière d’organiser les choses, et c’est vous qui l’assumerez. Mais il y a une vision libérale et mercantile des choses dans cet organigramme que je trouve inadapté au patrimoine et au contexte de notre ville.
S’ensuit une discussion contradictoire (passage en force versus négociation, volontarisme versus stagnation, etc, etc), mais il faut bien avouer qu’en comparaison de la verve et du panache des premières joutes, le cœur n’y est pas. Est-ce la fatigue de la soirée qui avance avec déjà plus de trois heures de conseil dans les pattes ? Ou faut-il déduire du manque de conviction de l’équipe municipale qu’ils sont conscients de l’impasse dans laquelle ils se trouvent ? Après la grève reconductible des services informatiques, un message syndical reçu aujourd’hui nous informe des rumeurs selon lesquelles la toute nouvelle DRH quitterait déjà son poste, après seulement un mois. Quand on nous disait qu’il fallait “remettre la maison Arles en ordre”, on n’imaginait pas un tel ménage par le vide !
N°33 : Exploitation du théâtre municipal d’Arles – suppression d’emplois suite au transfert du personnel
Donc là, il s’agit de supprimer 5 CDI. Et, je spoile, la suivante vise à créer 5 CDD. Je profite donc de cette délibération pour une question coup-double : doit-on comprendre que la Mairie a profité du départ de cinq salariés qui n’ont pas souhaité rester dans le cadre de la municipalisation pour transformer des CDI en CDD ?
Là encore, j’ai l’impression de poser une question assez claire, mais qui a donné lieu à un épisode sur-réaliste de mécompréhension et de contre-sens :
Comment se fait-il que nous supprimions des CDI et que nous créions des CDD sachant qu’il s’agit de postes pérennes qui n’ont pas vocation à être temporaires si l’on veut que ce théâtre fonctionne bien et que cette municipalisation du théâtre soit un projet au long cours.
Mme Biron-Valon me dit que les agents sont tombés d’accord sur des contrats d’un an sans que je ne comprenne s’il s’agit des personnes qui restaient ou de celles à venir. Et M. de Carolis de rajouter, fier de lui-même, “c’est le fruit du dialogue”. Un échange extrêmement laborieux avec Madame Biron-Valon ne m’aide pas beaucoup, une partie de l’incompréhension venant du fait que les postes en CDD qui doivent être créés par la délibération suivante (34) semblent avoir déjà donné lieu à des entretiens d’embauche et à ce fameux “dialogue” à l’issue duquel les futurs employés de la Mairie/théâtre “préfèrent” des CDD d’un an à des CDI. Limpide! Et Madame Graillon de répondre enfin clairement à ma question initiale : “Nous sommes en plein recalibrage de ce qui va se passer dans ce théâtre. […] Nous, on disait qu’on pouvait faire aussi bien avec moins d’argent. Aussi bien, avec moins d’argent, ça veut aussi peut-être dire avoir moins de salariés.”
L’opposition vote contre, la majorité vote pour.
N°34 : Exploitation du théâtre municipal d’Arles – Création d’emplois
Cette délibération a été discutée en même temps que la précédente, et comme pour la précédente, l’opposition vote contre et la majorité vote pour.
N°35 : Exploitation des théâtre d’Arles – Rémunération des personnels vacataires assurant l’accueil et le placement du public
Il s’agit de fixer le tarif (SMIC) de la rémunération des étudiants qui sont recrutés pour l’accueil et le placement du public les soirs de représentation. Cyril et moi ne voyons pas trop de problème avec ça et nous votons donc avec le reste de la majorité pour cette délibération alors que le reste de l’opposition s’oppose.
N°36 : Crédits relatifs aux rémunérations des emplois de cabinet pour l’exercice 2021 et suivants
Jean-Frédéric signale que l’enveloppe des emplois cabinet a doublé par rapport à 2019 où elle s’élevait à 142 000 euros. Cyril en rajoute une couche :
Nous avons voté la semaine dernière le recrutement de deux membres de cabinet à l’ACCM, trois de plus à la mairie. Il va y avoir bientôt plus de monde à votre service qu’à travailler pour les arlésiens !
De Carolis avait préparé des contre-chiffres qui ne sont pas vraiment pertinents puisqu’il mentionne l’enveloppe complète du cabinet + les élus + les secrétariats.
Les six élus de la majorité votent contre, l’ensemble des élus de la majorité vote pour.
N°37 : Frais de représentation – exercice des fonctions de directeur de cabinet
L’idée, c’est de verser 6 636 euros brut par an de frais de représentation au directeur de cabinet. C’est une façon d’augmenter le salaire du directeur de cabinet puisque celui-ci n’a aucune obligation de justifier ses dépenses concernant cette “prime”. Cyril exprime sa perplexité :
Il y a une opacité énorme sur les frais de représentation, le législateur n’a toujours pas établi la liste précise des dépenses qui lui sont affectées. De nombreuses associations citoyennes dénoncent ces frais de représentation comme étant un moyen d’augmenter une rémunération. Des sénateurs demandent régulièrement des comptes pour pouvoir réglementer et poser un cadre et ce n’est toujours pas fait.
J’ai l’impression que lorsqu’on brigue un poste à responsabilité, il est très facile quand on va au restaurant, qu’on se déplace, de demander une note de frais. A quoi sert de maintenir cette opacité pour des sommes aussi importantes.
Quand je vois les dossiers que doivent remplir les associations pour recevoir 300 ou 500 euros par an, et que là on va donner sans aucune contrepartie 6636 euros sans justification, je me dis je me dis qu’il n’y a vraiment pas assez de transparence dans toute cette gestion.
Patrick de Carolis nous avoue que sur le marché très concurrentiel des directeurs de cabinet, nous avons de la chance d’avoir pu attirer Monsieur Cucurullo. Notons que ce monsieur quitte le cabinet de François Durovray, président du Conseil général de l’Essone qui est également un des portes-parole de Xavier Bertrand pour la présidentielle 2022 et qui fut un proche collaborateur de Nicolas Dupont-Aignan pendant de nombreuses années. Ce cher Monsieur Cucurullo aurait donc accepté de baisser son salaire pour rejoindre Patrick de Carolis, et ce dernier nous confirme que d’après lui, ces 6000 euros supplémentaires “ce n’est pas démesuré pour ses qualités et le rôle qu’il jouera à mes côtés.” Il y eut un temps où nous aurions peut-être ironisé sur le “sans étiquette / ni gauche ni droite” qui a prévalut pendant la campagne municipale, mais depuis que notre Maire est un soutien affiché du nouveau parti d’Edouard Philippe, il n’y a plus besoin de faire semblant.
Les six élus de l’opposition vote contre, la majorité vote pour.
N°38 : Convention de participation pour la mise en œuvre de garanties de protection sociale complémentaires au titre du risque “santé” au profit des agents – Avenant 5
Alors là, nous n’avons rien relevé mais il s’avère que cet avenant vient encore confirmer le difficile “dialogue social” entre l’équipe municipale et les services de la Mairie. Je n’ai pas d’information très précises mais il semble que cette prolongation d’un an de l’ancienne convention ne soit pas satisfaisante pour les agents qui attendent une nouvelle convention et une revalorisation de leur mutuelle. Affaire à suivre…
La délibération est néanmoins adoptée à l’unanimité.
COMPTE RENDU DE GESTION
N°39 : Compte rendu de gestion – Décisions prises en vertu de l’article L.2122-22 du code général des collectivités territoriales
C’est le moment on l’on peut consulter toutes les décisions de dépenses et recettes, en gros, c’est la compta de la Mairie.
Cyril interroge le maire sur la mise à disposition gratuites des lieux du patrimoine (cours de la Mairie, cours de l’Archevêché, Alyscamps, Amphithéâtre) pour les Napoléons. Vous vous souvenez?
On aimerait bien savoir combien cette mise à disposition a coûté à la ville et si une compensation a été mise en place.
On apprend que pour l’instant, cette évaluation des coûts en nature n’est pas encore faite mais que ça viendra.
QUESTIONS DIVERSES
Eh ben non! Changeons d’Avenir est trop fatigué, et puis il faut avouer qu’avec ce règlement intérieur qui nous contraint à transmettre nos “questions diverses” par écrit 48 heures avant la tenue du conseil municipal, sachant que nous n’avons que cinq jours et pas un poil de plus pour lire et comprendre les centaines de pages qui composent le dossier du conseil et ses annexes, on a plutôt tendance à botter en touche. Heureusement, Marie Andrieu a eu la bonne idée de communiquer une question par écrit qu’elle expose pour finir cette séance : que va-t-il advenir des nombreuses associations actuellement hébergées à l’espace Mistral et à Léon Blum qui n’ont aucune visibilité sur l’avenir de ces deux sites ?
Et là, alors que je croyais que la séance et mes souffrances touchaient à leur fin, le coup de grâce : tout le monde semblait au courant mais c’est comme si je ne m’étais pas encore résolue à l’accepter. Le Maire nous confirme que la vente des bijoux de famille, c’est maintenant.
Pour Mistral, il s’agit d’en faire un lieu culturel, un lieu intergénérationnel et un lieu médical. Donc il y a un projet à l’étude. Tout ne sera pas mis à la vente. Une partie sera conservée par la Mairie – la Chapelle qui pourrait être rénovée pour en faire une grande salle où l’on pourrait même tenir le conseil municipal. Cool…! Pour le reste, il y aura une partie bâtie pour faire des logements intergénérationnels et un pôle médical.
Pour Léon Blum, le Maire a décidé de vendre mais c’est un projet compliqué qui ne se concrétisera pas avant longtemps, probablement encore quelques années.
On retient et on grave sur le marbre la promesse du Maire : “Je m’engage à ce qu’il n’y ai pas de départ d’associations qui ne soient pas relogées.” Bon, sitôt dit, sitôt modéré : “mais on va rationaliser tout ça”.
4h30 après le début de ce conseil que j’imaginais plus léger que d’habitude, il est temps de partager une bière et une clope avec nos camarades de l’opposition. Prochain rendez-vous début novembre. Mais en attendant Changeons d’Avenir reprend sa vraie vie sociale et militante, hors des sentiers ennuyeux des dossiers municipaux, avec une grande réunion de rentrée le mercredi 20 octobre, à Léon Blum justement, qu’on a bien l’intention d’ériger en totem de notre association. J’espère que vous y viendrez nombreuses et nombreux! A vite…
Vous pouvez visionner l’intégralité du conseil ici :
Comme précédemment, ce conseil de rentrée se tient à Saint-Martin-de-Crau. Un petit air de décentralisation (avec la promesse de tenir un prochain conseil à Tarascon) qui cache mal la main-mise de la ville de Arles sur la communauté d’agglomération. Aujourd’hui, comme à l’accoutumée, les élus arlésiens seront quasiment les seuls à porter des délibérations et les seuls à répondre aux questions. Le désintérêt d’une partie des élus qui semblait poindre lors du précédent conseil se confirme. La plus jeune élue communautaire étant absente, c’est Mandy Graillon qui fait l’appel. Il y a 13 absents aujourd’hui, dont le Maire de Tarascon. Du côté de l’opposition arlésienne, nous sommes trois, Dominique Bonnet, Mohamed Rafaï et moi-même.
Il s’agit pour commencer de valider le compte-rendu du précédent conseil communautaire. Je fais un rappel sur les informations demandées lors du dernier conseil, notamment sur les actions de certaines associations sportives qui justifiaient des financements ACCM dans le cadre de la politique de la ville (voir compte-rendu précédent). Monsieur de Carolis s’abrite derrière l’excuse de l’agitation estivale et du contexte de vacances qui n’a pas permis aux services d’accéder à ma requête. Il me certifie que ce sera bientôt chose faite. À ce jour, 21 octobre, toujours aucune nouvelle !
La séance continue par les décisions du Président, c’est-à-dire les dépenses engagées. Je questionne le Président sur une dépense de 500 000 € sur le site de la Thominière. Ce site, en bordure des nombreux entrepôts logistique de l’écopole (quel joli nom pour un site dédié aux parkings et aux camions!) de Saint-Martin-de-Crau, est écologiquement très riche et son aménagement a fait l’objet de recours juridiques par plusieurs associations. J’aimerais savoir où en est le projet, mais il semble que la réponse me sera apportée plus tard, avec les autres informations demandées. Pour la transparence, on repassera !
La première annonce, avant même le début du conseil, concerne le départ de Monsieur Sert, Directeur Général des Services. Largement commenté dans la presse depuis. Souvenez-vous, son recrutement, il y a quelques mois, avait coûté la bagatelle de 18 000 € versés à un cabinet de « chasseur de tête » . Il avait également eu droit à un traitement particulièrement généreux en terme de logement, entre autre. Son épouse avait illico trouvé un poste dans un musée arlésien. Il y en a qui n’ont même pas à traverser la route pour trouver du travail ! Monsieur Sert venait de la ville de Meaux, ville dont le Maire n’est autre que Monsieur … Jean-François Coppé ! Jean-François Coppé, au cœur du scandale de la société Bygmalion. C’est autour des activités de cette même société que Monsieur de Carolis a été condamné pour délit de favoritisme via des contrats passés entre Bygmalion et France télévision en 2017. Le monde est petit tout de même !
Monsieur Sert nous quitte donc déjà, après moins d’un an de bons (et loyaux ?) services. Les journaux ont évoqué de pudiques raisons climatiques. Aujourd’hui, nous apprenons qu’il n’aurait pas pu refuser une opportunité exceptionnelle en Vendée. Tout le monde a l’air de vouloir justifier son départ par une cause extérieure !
Il faut dire que Monsieur Sert avait la lourde tâche d’être DGS de la Mairie d’Arles et de l’ACCM. Une mutualisation justifiée par des raisons économiques, et qui présentait aussi l’avantage d’avoir la même gouvernance pour l’ACCM et pour la Mairie de Arles. Qu’en pensaient les maires des autres communes ?
Finalement sont départ aura pour conséquence un retour à une double direction, une pour la mairie et une pour l’ACCM. Un échec, et beaucoup de temps et d’argent perdu pour ces deux collectivités !
N°1 : Communication / rapport d’activité 2020
Avant même d’attaquer les délibérations, Monsieur le Président nous présente le rapport d’activité de l’année écoulée. Rapport rédigé par les services de l’ACCM, ce rapport d’activité sera l’occasion de dresser un portrait dithyrambique de l’action de la collectivité depuis un an. Comme on est jamais si bien servi que par soi-même, c’est Monsieur le Président qui se charge de se couvrir d’éloges. Pour la peine, l’ACCM a rédigé, mis en page et imprimé une grande plaquette de propagande. Après ce grand moment de communication, il est temps de passer aux délibérations :
N°2 : Assemblées / Désignation d’un représentant de la communauté d’Agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) au Conseil Territorial de Santé (CTS)
Pas de vote
N°3 : Assemblées / Désignation d’un représentant de la communauté d’Agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) au Comité national d’action sociale (CNAS)
Pas de vote
N°4 : Finances / Réhabilitation du canal d’irrigation de la Haute Crau – Partenariat financier entre ACCM, GRANS DÉVELOPPEMENT et la Chambre d’Agriculture 13 au titre des mesures de compensations collectives agricoles dans le cadre de l’extension du parc logistique CLESUD
Sur cette délibération je prends la parole en ces termes :
Ce que je regrette dans ce dossier, ce n’est pas la réhabilitation du canal de la Haute Crau, nous sommes tous d’accord sur la nécessité de ces travaux. Ce qui me gène, c’est que l’on profite d’un projet qui concerne la disparition de 49 ha de zones agricoles, pas sur notre territoire certes, mais au profit d’entrepôt logistiques. Les Bouches-du-Rhône sont le département qui consomme le plus de terres agricoles en PACA. Deux fois plus que les autres départements. C’est 220 km2 qui ont disparus en 30 ans. La moyenne est de 643 ha par an alors que le gouvernement parlait de zéro artificialisation nette comme d’un objectif, mais l’on constate que très peu de collectivités travaillent dans ce sens.
À l’échelle du territoire français, c’est 659 km² par an, c’est aujourd’hui un département tous les huit ans.
C’est un vrai drame pour notre souveraineté alimentaire, parce que les difficultés sont grandissantes pour les jeunes agriculteurs qui veulent s’installer, et parce que les terres agricoles stockent du carbone. C’est souvent la double punition lorsque l’on connaît la finalité de ces transformations. La logistique est le secteur dont le nombre de création d’emplois au ratio de la surface consommée est parmi les plus faible. Un recours à l’interim de 24 % en moyenne contre 3 % pour le reste de l’économie. La logistique est l’outil de base de la mécanique de la vente en ligne et de la grande distribution, dont on sait que chaque création d’emploi en détruit 3 dans l’emploi local. Lorsque sait que la finalité des entrepôts logistiques est une automatisation de plus en plus extrême pour faire baisser les couts, on peut se poser la question de favoriser le développement de notre économie. Enfin, la conséquences sur le trafic routier local et la sécurité sont évidentes. Si le projet de réhabilitation du canal d’irrigation de la Haute Crau ne souffre d’aucune discussion quant à sa nécessité pour maintenir l’agriculture particulière de cette partie de notre territoire et continuer, par ce biais, d’alimenter la nappe phréatique. Mais profiter de l’opportunité de la destruction de 49 ha de terres agricoles pour espérer des compensations.. Une compensation digne de ce nom pour la perte d’autant de terres agricoles consisterait en l’acquisition et la protection foncière d’une surface au moins doublement équivalente. C’est dans ce contexte que je vote contre cette délibération.
De son côté Monsieur de Carolis se « réjouit de ce que la chambre d’agriculture ai fléché notre communauté d’agglomération pour bénéficier de 850 000 € , pour la réhabilitation absolument nécessaire de ce canal pour NOS agriculteurs ». Grosso modo, c’est chacun pour soit, dans le monde idéal de Monsieur de Carolis. Et qu’importe qu’on détruise les terres agricoles voisines tant que l’argent tombe sonnant et trébuchant pour NOS agriculteurs à nous.
Mohamed Rafaï se sent obligé d’en rajouter pour se féliciter de la réfection de ce canal dont il attribue le montage financier à la mandature précédente (dont-il faisait partie!) et se range… aux côté de Monsieur de Carolis pour soutenir ce partenariat.
N°5 : Politique de l’eau et grands travaux / Substitution à l’ASA du canal de la Haute Crau par la CA ACCM pour la restauration du canal de la Haute Crau en qualité de maître d’ouvrage délégué – modification de la délibération CC2019_094 du 26 juin 2019.
Il s’agit pour cette délibération de valider le fait que l’ACCM reprenne la maîtrise d’ouvrage du canal à la place du syndicat ASA, trop petit pour soutenir un tel projet. Nous votons pour.
On comprend dans la présentation que le projet se monte à 6 millions d’Euros et que la part de l’ACCM sera de 14,9% passant de 225 000 € à 1 millions d’Euros. On comprend, du coup, mieux que les 850 000 € apportés sur un plateau par la chambre d’agriculture ôtent une épine du pied à l’équipe en place.
N°6 : Maîtrise d’ouvrage / Accord-cadre à bons de commande mono-attributaire pour les 3 lots relatifs à l’exploitation et la maintenance des réseaux de défense incendie et des stations pluviales dans les ZAE et pour des stations de GEPU (gestion des eaux pluviales urbaines) hors ZAE
Vote pour.
N°7 : Économie / Attribution d’une subvention à la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône
Vote pour.
N°8 : Information géographique / Attribution d’une subvention au Centre des Ressources en information géographique de Provence-Alpes-Côte d’Azur
Vote pour.
N°9 : Mobilités et déplacements / Examen du rapport annuel 2020 du délégataire de service public
N°10 : Politique de l’eau / Loi Brottes – Coupure d’eau en cas d’impayés sur factures d’eau et d’assainissement
Vote pour.
N°11 : Politique de la ville / Convention Territoriale Globale entre la CAF et ACCM 2019/2022 : signature de l’avenant 2021 (plan d’actions)
Cette délibération, pour laquelle j’avais préparé quelques questions, sera retirée au dernier moment.
N°12 : Politique de la ville / Adhésion à l’association nationale des acteurs de la réussite éducative (ANARÉ)
Vote pour.
N°13 : Politique de la ville / Adhésion à l’association “Fabrique Territoires et Santé”
Vote pour.
N°14 : Politique de la ville / programmation contrat de ville / proposition de financements 2021 : 2ème tranche
Vote pour.
N°15 : Habitat / Aide à la pierre – Octroi d’une subvention en fonds propres ACCM – Opération VEFA ” Le Verger des Arts” à Arles – Création d’une pension de famille de 26 logements sociaux par Caritas Habitat
Vote pour.
N°16 : Habitat / Aide à la pierre – Octroi d’une subvention en fonds propres ACCM – Opération ” Alain Guigue Mas-Thibert ” à Arles – Création de 10 logements locatifs sociaux par Grand Delta Habitat
Je prends la parole en ces termes.
Je voudrais me faire l’écho d’un recours gracieux de la part de deux personnes très investies dans la vie économique, associative du village. Un recours qui porte notamment sur les conflits d’usages que pourraient provoquer ces nouveaux logements. Ce n’est pas tant sur la nécessité de faire du logement social que j’interviens, c’est pus sur l’emplacement et les soucis connexes du projet, notamment pour l’accès au garages, les nouvelles places de parking. L’ambiance générale de la place du village qui pourrait s’en trouver transformée. Il y a eu une demande de recours, je pense qu’il faut veiller dans les hameaux à ce que les aménagements lourds, comme l’ajout de logements, se fasse en concertation avec les habitants, pour une intégration optimale et un développement harmonieux, au risque de rater une partie des objectifs du projet.
Ce recours n’ayant obtenu aucune réponse, aucun argumentaire contraire qui viendrait en défendre la pertinence, et en pouvant juger, avec les éléments que nous avons à disposition de sa pertinence, je m’abstiendrai sur cette délibération.
Encore une fois, Mohamed Rafaï prend la parole, pour défendre mon point de vue sur la nécessité de concerter ? Pas vraiment. Il valide le projet en l’état et balaie les remarques devant l’intérêt de faire du logement social dès qu’une opportunité foncière se présente.
N°17 : Accueil des gens du voyage/ Examen du rapport de la délégation de service public de l’aire d’accueil d’Arles pour l’année 2020
N°18 : Pôle études et prospective / Établissement de la liste des fondations et associations exonérées de versement mobilité.
Le versement mobilité est une contribution locale des employeurs, recouvrée par l’Urssaf afin de financer les transports en commun dans les régions, les départements et les communes. Les fondations et associations reconnues d’utilité publique, dont l’activité est de caractère social, sont exonérées de versementmobilité.
La présentation met en avant (délibérément?) la Tour du Valat, parmi d’autres structures demandant l’exonération de cette taxe. L’exonération de la Tour du Valat fait crisser dans les rangs. Et j’entends plusieurs élus ironiser sur les moyens financiers dont disposerai la structure.
Vote pour
N°19 : Finances / Exonérations de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères-locaux à usage industriel et commercial-Année 2022
Vote pour.
N°20 : Commande publique / Attribution de l’accord-cadre à bon de commande pour la mise à disposition de contenants et transport des déchets issus des déchèteries, hors ferraille (Ville d’Arles)
Vote pour.
N°21 : Commande publique / Avenant n°2 au marché public n°2017-53, gestion de la déchèterie communautaire de Saint-Martin-de-Crau. Prolongation des prestations
Vote pour.
N°22 : Commande publique / Covid – Exonération de pénalités relatives au marché “2019-049 Accompagnement individualisé et renforcé à l’emploi dans le cadre du Plie ACCM”
Vote pour.
N°23 : Ressources humaines / Création d’emplois de collaborateurs de cabinet
Il s’agit d’une nouveauté, la création de postes de cabinets au sein de l’ACCM. J’ai questionné quelques collègues de l’opposition avant le conseil sur cette délibération. Tous m’ont dit trouver ça plutôt normal. Après coup, il me semble que ces créations d’emploi sont injustifiées. Les postes de cabinet échappent aux règles de recrutement classiques et permettent à l’élu de s’entourer des personnes de son choix. Il s’agit souvent d’emplois résolument politiques plus que techniques qui permettent à un élu d’avoir des collaborateurs à son service aux frais de la collectivité.
Un conseil de rentrée plutôt tranquille au final, avec peu de délibérations, et beaucoup de délibérations techniques. Malgré son importance capitale dans la gestion du territoire, l’agglo semble désintéresser une partie des élus. J’imagine que les chamboulements, avec le départ du DGS, n’ont pas permis de travailler durant l’été, ce qui explique la minceur du menu. En dehors des deux interventions contradictoires de Mohamed Rafaï, j’ai été le seul élu n’appartenant pas à la majorité à être intervenu. J’attends avec impatience le prochain conseil pour avoir, qui sait, des réponses à mes questions ?
Compte rendu partial et partiel de Virginie Maris. La séance peut être visionnée sur le site de la mairie et vous pouvez également consulter l’article de l’Arlésienne publié l’avant-veille.
Bon alors, un mois pour rédiger ce compte-rendu c’est beaucoup, mais!
c’était un mois de juillet, et comme vous le savez probablement, en juillet quand on redouble d’effort au boulot la journée pour partir l’esprit tranquille en août et qu’on vit à Arles, on a vraiment mieux à faire de ses soirées que de rédiger un compte-rendu de conseil municipal,
et quel conseil municipal ! Je crois qu’il a battu tous les records avec un bon 4h40 au compteur pour 55 délibérations, il m’en a fallu du courage pour me replonger dedans, croyez-moi…
Du coup je l’avoue, c’est un compte-rendu express que je vous propose exceptionnellement, certaine que vous également, vous aurez mieux à faire pendant ces chaudes journées d’été que lire des textes-fleuves déprimants sur la politique municipale.
Le conseil est à nouveau ouvert au public, mais il n’y a qu’une personne pour y assister (merci Andrée!), et les masques ne semblent plus obligatoires dans la salle. Je ne m’en plains pas et retire le mien sans regret. Il y a cinq absents dans la majorité et trois dans l’opposition.
La première délibération porte sur l’adoption des deux derniers comptes-rendus de séance, d’avril et de mai, permettant de résorber le retard que nous avions jusqu’alors. C’est l’occasion pour Mme Fort-Guintoli de prendre pour la première fois la parole afin de me tancer vertement sur l’une de mes prises de parole concernant le très inesthétique panneau “jardin paysagé” qui flanque le parc de l’espace Van Gogh et dans lequel je croyais voir une faute d’orthographe. Elle me signale que « les deux graphies [“paysager” et “paysagé”] sont admises par notre éminente Académie française ». Je vous en avais déjà parlé et j’avais moi-même admis mon erreur : paysager, paysagé, les deux sont acceptables même si l’usage privilégie le premier. Là, volant à ma rescousse, Jean-Frédéric signale au Maire que « nous n’avons pas le droit de commenter les procès verbaux. Il est précisé que nous ne pouvons intervenir sur ces derniers que si c’est pour apporter une correction ». Il invite donc le Maire à respecter et faire respecter son propre règlement intérieur. De Carolis, pas décontenancé pour un sou, nous apprend qu’il s’agissait bien d’une correction de la part de Mme Fort-Guintoli. Tout est bien qui finit bien et l’ambiance est installée. Pour mémoire, voici quand même l’extrait du règlement intérieur (dans l’article 24) :
VIE DE LA CITÉ
2 – Présentation et recommandations de l’Audit ressources humaines et organisationnel
La seconde délibération concerne la présentation de l’audit “ressources humaines”, le troisième commandité par la nouvelle équipe. C’est un cabinet d’audit parisien qui l’a réalisé pour une somme d’environ 36000 euros. Ils ont préparé un Powerpoint absolument illisible et sont bien décidés à respecter coûte que coûte le timing qui leur a été alloué. Du coup on nous remet une version écrite et on entre, en apnée, dans un long tunnel verbal : « enquête de climat social, objectivation des tâches, masse salariale, circuits de validation, delta de remplacement, lignes directrices de gestion, définition du style managérial de la collectivité… »
On apprend qu’il y a trop d’heures sup, trop d’absences mais aussi trop de titulaires et de jours de congés exceptionnels. C’est peu ou proue exactement ce qu’avait identifié la Cours régionale des comptes dans son dernier rapport que nous avons déjà évoqué dans un précédent compte-rendu, même si on nous explique que les méthodes de calcul sont un peu différentes.
A noter également : faible niveau de formation, pas de véritable politique RH, peu de polyvalence des agents…
On finit avec un ensemble de recommandations, où se glisse la très discrète et non commentée proposition de « mise en place d’un système de contrôle automatisé du temps de travail »… A quand le retour de la pointeuse… ? Il s’agirait également de mettre l’organigramme « en cohérence avec les priorités politiques du mandat qui s’ouvre »
Le fameux organigramme est alors présenté, bien que difficilement lisible, je vous le livre pour info :
Cyril demande alors la parole :
Bonjour à tous. Merci pour cette présentation très dense et pleine de termes techniques, pas toujours facile à saisir. C’est pour ça que j’aurais une petite demande de précision sur la troisième page de votre document, intitulée « des chiffres qui questionnent ». La formule est un peu ambigüe. Vous dites « une masse salariale supérieur de 8 millions d’euros, soit 215 ETP ou 80,9 ETP au regard des taux d’administration pour les villes de même de strate. » Alors je voudrais déjà signaler que Arles, malgré la strate en terme de population, est une ville particulière puisque c’est la plus grande commune de France et que c’est quelques fois un peu piégeux de vouloir comparer uniquement en termes de strates. Et je voulais que vous me donniez des précisions sur ces chiffres parce que, 215 ou 80,9 je ne comprends pas ce que vous voulez dire par là. Merci.
Alors il s’agit de deux méthodes, l’une qui se base sur la masse salariale et l’autre directement sur le nombre d’ETP par habitant. Momo Rafaï signale que cet audit est vraiment à charge contre les services et les agents municipaux et rappelle qu’une bonne partie des heures supplémentaires vient de ce que le personnel de Mairie est engagé dans l’accompagnement de nombreuses festivités, les rencontres, les férias. Il faut arrêter de privatiser et d’appliquer des logiques néo-libérales au service public.
Et hop, on conclut avec la rengaine habituelle : « ce n’est pas une charge contre les agents municipaux mais contre l’ancienne mandature qui n’a pas su faire les choses comme il faut et nous allons maintenant remettre la maison Arles en ordre ».
3 – Mise en œuvre du Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions, de l’Expertise et de l’Engagement Professionnel (RIFSEEP)
Celles et ceux d’entre vous qui ne sont pas dans la fonction publique (mais aussi celles et ceux qui sont fonctionnaires, mea culpa) ne vont probablement rien comprendre à cette délib. Honnêtement, je ne vais pas réussir à vous expliquer comme il faut de quoi il s’agit. En gros, quand on est fonctionnaire, on gagne un salaire auxquels s’ajoutent des primes et des indemnités (selon la fonction, selon le mérite, selon les circonstances mais aussi, un peu des fois, selon la tête du client…). Vous vous souvenez par exemple du fameux 13e mois de notre enfance, dont on n’entend plus parler.
Jusqu’à peu, c’était – essentiellement – un joyeux bordel, avec pas mal d’avantages acquis collectivement (par exemple, au niveau de la Mairie, la prime de Noël) mais aussi un manque de lisibilité et parfois, d’égalité. Je vous laisse vous informer sur ce nouveau régime qui a été mis en place par un décret en 2016. Il y a une obligation règlementaire de le mettre en œuvre dans l’ensemble de la fonction publique et sur ce coup, la Mairie n’a pas trop choix que de rattraper son retard sur ce dossier. Les gros enjeux seront ceux des négociations entre la Mairie, les syndicats et le personnel pour établir les modalités d’application de ce nouveau régime. Essentiellement, la Mairie s’engage à ce que cela n’entraîne pas de baisse de revenu.
Jean-Frédéric signale que l’objet de cette délibération est déjà passée en comité technique et que l’ensemble des organisations syndicales avait voté contre. Le règlement du comité technique stipule que si l’ensemble des organisations syndicales vote contre un projet de délibération, celui-ci doit repasser en comité technique avant d’être présenté en conseil municipal. Paule Birot-Valon répond qu’il n’y avait pas l’unanimité car une voix ne s’est pas exprimé. En tous cas, à lire les communiqués syndicaux qui ont suivi, ce n’est pas leur avis. On apprend que le maintien de revalorisation de la prime de fin d’année de 3 % qui était appliquée jusqu’alors n’était « pas garantie ».
Les élus de l’opposition votent contre et les élus de la majorité votent pour.
4 – ZAC des Ateliers – approbation des Comptes Rendus Annuels pour la Collectivité (CRAC) – années 2019 et 2020
C’est un compte-rendu de gestion présenté par Sophie Asport. C’est l’AREA Région Sud qui est en charge de l’opération d’aménagement de ce grand chantier du parc des ateliers (Fondation Luma, Grande halle, ENSP, Restauration de la Chapelle de Mouleyres et parc public de Bas Smeth). Six avenants ont été nécessaires depuis 2006.
Comme on aime bien les grands chiffres et que, dès qu’on s’approche des ateliers, ça devient difficile de compter le nombre de zéro, je vous livre le bilan global approximatif. Pour l’année 2019, 29 millions de dépenses et 28 millions de recettes. Pour l’année 2020, 32 millions de dépenses et 31 millions de recette. A moins d’un million près, c’est donc un budget équilibré. Là encore, je vous laisse faire le travail vous-même si vous souhaitez en savoir plus en consultant le compte-rendu de gestion fourni en annexe de ce conseil municipal.
Tout le monde approuve ce compte-rendu.
5 – Concession d’aménagement de la ZAC des Ateliers – avenant n°7 au traite de concession du 12 juin 2007
Ici, il s’agit de passer un 7e avenant à la convention mentionnée ci-dessus, afin de poursuivre et finaliser les aménagements du parc public, aménager le parcours piéton entre le parking et les visiteurs, et quelques autres aménagements et sécurisation. Ca fait des dépenses en plus et des dépenses en moins avec une minoration globale d’un million d’euros et on arrive à un bilan total de 39 millions dans cet avenant. OK.
Tout le monde accepte cet avenant.
6 – Convention de gestion du parc des ateliers
Troisième délibération concernant le parc des ateliers. Au départ il devait y avoir une association syndicale libre (ASL) avec Luma + ville d’Arles pour la co-gestion de ce parc. Finalement, les choses s’organisent un peu différemment, ça donne l’impression que la nouvelle équipe est un poil moins enthousiaste que notre ancien Maire, mais qu’à cela ne tienne, un cadeau comme ça, ça ne se refuse pas, hein!?!
Du coup chaque partenaire gère sa partie et on rééquilibre un peu à la fin. Donc quand vous vous promenez dans le parc, vous pouvez choisir de rester dans le seul jardin public ou d’aller vous promener chez Maja Hoffmann. Voici les plans, dans l’allée et autour du plan d’eau (partie orange) on est chez nous, autour de la Tour (en blanc) et au fond du jardin (en bleu) on est chez Luma.
Il faut tout de même se souvenir que passée l’heure de fermeture du « jardin public », c’est la Fondation qui reprend les manettes et qui dispose de l’entièreté du parc.
Il semblerait que la charge économique pour la ville soit inférieure à 50 000 euros. Momo Rafaï demande des précisions sur cette charge pour la ville, et notamment sur la charge salariale que ça implique (gardiennage, services techniques pour la gestion et l’entretien du réseau d’eau). Monsieur Para lui répond qu’il y a un SAV de trois ans sur l’entretien des espaces verts (pelouses, plantes, arbres etc) mais que sur le reste ça n’a pas encore été défini.
Je demande à mon tour la parole :
J’ai des demandes de précisions sur des informations que je n’ai pas réussi à trouver dans la convention elle-même. Je me demande d’abord, par rapport à ce coût estimé, il semble que cela soit un coût de gestion et maintenance en contexte normal. Je voulais savoir ce qu’il en était en termes soit d’assurance, soit de service après-vente dans le cas où il y aurait des impondérables. Ce petit plan d’eau est quelque chose de totalement expérimental, avec une machinerie assez lourde. Qu’en est-il de la prise en charge d’éventuelles réparations, pour les trois ans qui viennent mais aussi au-delà ? Ensuite je me demandais ce qu’il en était pour d’autres types d’opérations qu’on pourrait imaginer à venir, par exemple s’il devenait nécessaire de s’occuper de démoustication. Tout le monde s’inquiète un peu de ça. Amener une telle surface aquatique en plein centre-ville – moi je défends les zones humides donc j’en suis ravie – mais ça pourrait générer des désagréments pour les riverains. Comment se répartiraient les coûts dans cette éventualité ? Et enfin, qu’en est-il de la prise de décision dans le cas de demande d’occupation de l’espace public par des associations ou des citoyennes, des citoyens sur le périmètre qui est celui du jardin public. Est-ce que la Mairie reste seule décisionnaire pour délivrer des autorisations d’occupation de l’espace public dans ce jardin ?
C’est M. de Carolis qui me répond. Un peu à côté de la plaque : partage des coûts. Sur le plan de la « démoustification » (sic), on verra plus tard si le problème se pose. Pour l’usage, c’est la ville qui donnera son feu vert pour la partie qui concerne la ville. Là j’ai les yeux qui brillent et j’imagine déjà nos réunions publiques Changeons d’Avenir dans le parc. Retour rapide à la réalité « sans vouloir dénigrer un quelconque évènement, nous serons extrêmement attentifs à l’usage de cette partie, même publique » précise le Maire.
Tout le monde vote pour.
7- Modification des statuts de l’Office de Tourisme
Délibération technique qui autorise la tenue des comités de direction en distanciel ou hybride.
Tout le monde vote pour.
8- Rapport d’activité et de fréquentation 2020 de l’Office de Tourisme Arles Camargue
Point d’information sur l’activité de l’office du tourisme.
Cyril a une question sur les dates d’ouverture et signale que beaucoup de touristes au mois de mai ont cherché en vain des informations, l’office du tourisme étant resté fermé jusqu’au mois de juin. M. Abonneau confirme qu’ils ont essayé de profiter au maximum des aides de l’état.
9- Adhésion de la ville d’Arles au CoPaM
Un réseau méditerranéen de coopération autour de la culture et du patrimoine. Arles accueillera le centre administratif à Arles dans un lieu à définir ultérieurement. La mise à disposition d’un lieu constituera la contribution en nature de la ville à ce réseau.
Tout le monde est pour.
10- Convention de partenariat pour la célébration du 40e anniversaire de l’inscription d’Arles sur la liste du patrimoine mondial
Une discussion sur cette célébration et le budget de 100 000 euros dédié aux festivités, incluant une exposition temporaire au cloître Saint-Trophime, l’édition d’un catalogue et une exposition temporaire Lee Ufan aux Alyscamps.
Momo Rafaï déplore que ce budget soit pris en charge par l’Office du tourisme plutôt que par la ville, alors qu’il y aurait tant à faire pour développer le tourisme dans les villages et les hameaux.
L’opposition vote contre cette délibération, la majorité vote pour.
11 – Musée Réattu – Tarifs boutique et billetterie
RAS Tout le monde est pour.
12 – Convention de financement avec la Caisse des dépôts pour l’appel a projet « Campus connecté »
C’est Sylvère Bastien qui porte cette délibération. C’est un label attribué par le Ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur (pour info, mon ministère de tutelle) à des villes candidates (89 en France) pour mettre en place un « campus connecté ». Il s’agit d’offrir des locaux et un encadrement par un ou des tuteurs à des étudiants qui choisiraient de faire leurs études à distance sans quitter leur ville. Monsieur Bastien nous apprend que ce sont plus de 1800 formations qui seront proposées à Arles dès l’année prochaine.
C’est la Caisse des dépôts et consignation qui co-finance le dispositif avec la ville : deux salles à l’espace Van Gogh équipées de PC, de connexions haute débit ainsi qu’un encadrement par un tuteur pédagogique qui sera un agent de la Mairie. Le coût global est de 460 000 euros sur cinq ans, avec 250 000 euros pour la ville, 12 000 euros pour Aix-Marseille Université et la Banque des territoires (CDC) finance les 200 000 euros restants.
Sylvère Bastien conclut en rappelant que cela s’inscrit dans le programme de cette équipe qui s’est engagée à accueillir 1000 étudiants à Arles d’ici la fin de son mandat. Ah ben évidemment, avec l’enseignement à distance tout d’un coup ça risque de devenir plus facile à atteindre…
Je ne vous cache pas que c’est un sujet qui me tient beaucoup à cœur même s’il est passé plutôt inaperçu lors de ce conseil municipal et au-delà, car ce projet des campus connectés s’inscrit dans un programme bien plus vaste de sape systématique de l’université et de l’enseignement supérieur. Je prends donc la parole en ces termes :
Je souhaitais partager ma perplexité sur ce campus connecté et discuter avec vous de la place qu’il occupe dans le projet plus large qui est porté par la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis plusieurs années.
Je vous parle en tant qu’universitaire, qui enseigne et encadre des étudiants au CNRS et à l’Université de Montpellier depuis 12 ans.
Nous venons de traverser une épreuve sans précédent dans l’enseignement supérieur et la recherche. Si l’impréparation du printemps dernier a débouché sur une situation chaotique à de nombreux égards, la rentrée 2020 à permis à Madame Vidal, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche d’organiser une expérimentation grandeur nature de ce qui se préparait depuis plusieurs années : un grand virage vers la dématérialisation de l’enseignement. Le projet Campus connecté a été conçu dès 2017 comme une pièce maîtresse de ce basculement. Il s’agit d’imposer, au nom d’une certaine idée de l’égalité entre les territoires, le remplacement des cours magistraux par des cours à distance, et plus généralement de réduire massivement les investissements humains et matériels dans les universités pour concentrer les moyens sur certaines filières jugées plus prestigieuses ou plus profitables.
Après un an d’expérimentation contrainte, force et de constater que les conséquences sont catastrophiques. La continuité d’activité n’a pas été une continuité pédagogique comme on l’ont tant répété le gouvernement et les médias. Il ne s’est agit que de continuité technique.
Mais tout ce qui fait la relation pédagogique a bel et bien été frontalement détérioré :
– On en sort avec un niveau effarant de détresse psychologique et physique des étudiants du supérieur, au point que plusieurs organisations étudiantes et organismes de santé ont sonné l’alarme.
– Pour preuve également des taux de décrochage cette année encore jamais vus dans les universités, toutes filières confondues.
– Et enfin, du point de vue du personnel enseignant, cela fait un an et demi maintenant que nous sommes nombreuses et nombreux à avoir perdu toute motivation et tout enthousiasme pour notre métier qui est pour nombre d’entre nous un métier d’engagement et de passion qui est au centre de nos choix de vie.
En effet, le télé-enseignement est une aberration que conteste l’ensemble de la communauté universitaire, enseignants comme étudiants.
– Du point de vue pédagogique et intellectuel tout d’abord : l’université est par excellence un espace public de délibération et de circulation des savoirs, conditions même de la démocratie. C’est un lieu de socialisation, d’intelligence collective, d’émancipation. Penser qu’une vidéoconférence puisse se substituer à un cours magistral suivi de quelques échanges de mails, c’est ignorer complètement ce qu’il se passe réellement dans un amphithéâtre. Or, derrière ces campus connectés se cache l’injonction faites aux enseignants par leurs administrations et leur tutelle de transformer en profondeur leurs métiers afin qu’ils conçoivent leur cours de façon à ce qu’ils puissent être suivis à distance. Mais nous ne sommes pas des youtubeurs. Ce n’est pas pour parler à des webcams que nous nous sommes engagés dans une carrière académique.
– D’un point de vue de santé publique ensuite, nous avons aujourd’hui la preuve des conséquences délétères de la surexposition aux écrans : troubles de l’attention, du sommeil, pathologies musculo-squelettiques, sédentarité excessive entraînant des problèmes cardio-vasculaire et de l’obésité.
Les étudiants d’Arles sont à 50 minutes de train de deux des six plus grands pôles universitaires de France : Montpellier et Aix-Marseille.
Je veux bien croire que c’est animé par une volonté sincère d’accompagner au mieux les arlésiennes et arlésiens dans leur formations que cette candidature a été élaborée. Mais c’est aussi par souci pour eux que je déplore ce projet. Partir étudier dans une grande ville ou dans un pays étranger, ce n’est pas quitter la ville, mais c’est aller se nourrir de nouvelles expériences, de nouveaux réseaux de socialisation, de nouveaux horizons. Ce qui devrait nous occuper prioritairement pour le bien de la jeunesse arlésienne, ce n’est pas de lui offrir des cours en ligne ni la généralisation de ce qu’on appelle aujourd’hui des conditions d’enseignement dégradées, mais de lui permettre de revenir facilement s’installer dans leur ville enrichis de leurs expériences.
Je voterai contre cette délibération car je ne souhaite pas que notre ville se fasse complice de la politique brutale de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis plusieurs années. C’est parce que j’ai trop de respect pour les étudiants, pour l’enseignement et pour la jeunesse arlésienne que je refuse de valider ce projet de campus connecté.
Monsieur Bastien me répond que je n’ai pas compris le concept et que je fais un procès d’intention. Il m’affirme que ce campus connecté offre la possibilité pour les jeunes d’étudier dans un groupe, avec un tutorat, avec tous les avantages de l’Université. Il s’empêtre dans le jargon qui nous pourri l’existence au quotidien depuis une dizaine d’années, nous, enseignants et chercheurs, avec cette mode néo-managériale totalement vide de sens : parcours de formation individualisé, système de gestion de l’apprentissage, profil de l’apprenant, cours hybride présentiel-distanciel synchrone, relations formateur-apprenants…
Le gouffre est si profond entre nous que je renonce à me faire comprendre. Comment la Mairie trouvera-t-elle, probablement en son sein, un « tuteur » capable d’accompagner les étudiants arlésiens dans 1800 formations différentes, allant de la médecine à la littérature comparée ? Comment peut-on imaginer faire une licence en philosophie ou en histoire sans accès quotidien à une bibliothèque universitaire ? Et de quel aveuglement faut-il être victime pour croire que c’est principalement le prix du billet de train (soit 40 euros pour l’abonnement annuel sur l’ensemble de la région PACA) qui explique la faible présence des jeunes des quartiers dans les cursus universitaires ?
L’opposition vote contre et la majorité vote pour.
13 – Dispositif des Centres d’Animations Sportives (CAS) pour l’été 2021
RAS – tout le monde vote pour
14 – Reconduction de la carte « pass’sports » pour la saison sportive 2021/2022
RAS – tout le monde vote pour
15- Gratuité d’accès aux piscines municipales pour les personnes en formation aux métiers de la surveillance aquatique
RAS – tout le monde vote pour
16 – Fixation des tarifs des stages loisirs organisés durant les vacances d’été 2021
RAS – tout le monde vote pour
FINANCES
17 – Fixation des tarifs des droits d’entrée aux spectacles accueillis au théâtre d’Arles ou au théâtre antique pour le lancement de la saison 2021-2022
C’est Mme Claire de Causans qui porte cette délibération. Il s’agit de fixer les tarifs pour la saison à venir, tarifs en hausse par rapport à l’année précédente. Cyril prend la parole :
Nous nous abstiendrons de voter pour cette délibération. Vous nous avez promis de toucher toujours plus de public avec ce nouveau théâtre et on s’aperçoit qu’il y a une augmentation des tarifs de deux euros sur les tarifs normaux et les tarifs réduits. Ce tarif de 14 euros nous semble excessif ce public-là. Loin de nous l’idée de relancer la polémique sur le théâtre, on l’a eu mille fois ici, mais en l’absence de programmation, même si je sais que dans quelques jours nous aurons une idée plus précise de ce qui se passera au théâtre cette année, il nous apparaît compliqué de devoir fixer le prix d’une série de spectacles dont nous n’avons toujours pas la liste.
Comme toujours sur ce dossier, ce n’est pas l’adjointe à la culture mais le Maire qui prend la parole pour répondre. Il nous annonce que M. Edouard Baer a signé un contrat d’artiste associé et qu’il aura toute liberté pour travailler comme il l’entend au théâtre d’Arles.
Momo Rafaï profite de cette délibération pour remercier, non sans ironie, Mme de Causans d’avoir déprogrammer Tiago Rodrigues de la saison à venir, ce même Tiago Rodrigues qui a été nommé le matin même par la Ministre de la culture directeur du Festival d’Avignon. C’est sûr que sur ce coup-là, c’est un peu la zone…
L’opposition s’abstient et la majorité est pour.
Alors là je vais faire un grand bon parce que c’est beaucoup trop long. Pour les délibérations suivantes, de mémoire, il n’y a eu ni prise de parole, ni vote contre, ni abstention.
18 – Actualisation des tarifs de l’occupation du domaine public communal 2021
19 – Action Cœur de Ville – convention de partenariat avec ENEDIS
20 – Restauration des archives communales – demande d’aide financière auprès de la DRAC
21 – Numérisation des archives communales – demande d’aide financière auprès de la DRAC
22 – Demande de subvention à la DRAC dans le cadre du dispositif « Relançons l’été en spectacles » pour une tournée du spectacle « Sur mon chemin… » de la Compagnie « Qui-Bout ! » dans six crèches de la commune
23 – Restauration des tours et des remparts de la Cavalerie – demandes de subventions
24 – Contrat de ville – subventions 2021
25- Étude de désimperméabilisation des cours d’écoles – demande de subventions
Il s’agit d’enlever du bitume dans les écoles. L’école des Alyscamps est déjà concernée et une étude va permettre d’identifier les premières écoles qui pourraient bénéficier et proposer des solutions techniques appropriées. Ça faisait partie de notre programme. On est ravi.
Tout le monde est pour.
26 – Travaux de proximité 2021 – seconde programmation – Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône – Ville d’Arles
27 – Convention entre l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la Ville d’Arles concernant le financement du centre de vaccination contre la Covid-19
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
28 – Requalification de la RN 113 – demandes de subventions
Présentée par Marie-Amélie Coccia, cette délibération concerne l’étude de requalification de la RN113. Elle commence par rappeler tout le bien qu’il nous faut attendre du contournement autoroutier et annonce que la requalification de la 113 est la pièce maîtresse d’un projet plus large qui va « urbanisme recouturé, une politique sociale intégrante ainsi qu’un projet de mobilité performant ». On retiendra quelques belles métaphores, quand il est par exemple question de mettre en œuvre « une action visant la métamorphose positive d’une ville qui étouffe d’être une jonction inadaptée et dangereuse pour le trafic qui l’éventre ». Le coût de l’étude est estimé à 366 000 euros. Le lancement de cette étude aura lieu le 13 juillet au CCI d’Arles. Avec tout ça, difficile d’être contre, mais comme on est d’indécrottables opposants à la bagnole, et plus encore au contournement autoroutier, on se sent en devoir de mettre quelques bémols à cette présente bien manichéenne de la situation. Cyril s’exprime ainsi :
On a déjà débattu longuement de ce contournement, mon intervention ne va pas surprendre grand monde. Je me permets de prendre mes distances avec l’introduction de cette délibération qui voudrait que la création de ce contournement autoroutier n’apporte que bonheur et prospérité au territoire arlésien. Sur le développement économique local, à part permettre à de grands groupes internationaux de faire circuler des camions de marchandises produites à 12 000 kilomètres d’ici, c’est un modèle de développement qui ne nous semble pas particulièrement propice au pays d’Arles et il n’y a rien à attendre de ce modèle de développement à moyen terme. Pour l’amélioration de la qualité de vie, de nombreux aménagements (murs anti-bruit, réduction de la vitesse, revêtement spécial) auraient pu depuis longtemps contribuer à cette amélioration mais l’État, qui porte ce projet, a préféré prendre les arlésiens en otages. Quand aux perspectives d’un meilleur fonctionnement du centre-ville, évidemment ça reste pour le moment très théorique mais ce qui est sûr c’est que ce tronçon permettra une continuité autoroutière Espagne-Italie, c’est d’ailleurs sa seule fonction, être au service de ce modèle.
Permettez-moi de replacer ce projet dans un contexte global et national. Il y a quelques jours la plus haute juridiction administrative française, le Conseil d’État, a donné neuf mois à l’État pour prendre des mesures afin de lutter efficacement contre le réchauffement climatique, suite à une saisine de la commune de Grande-Synthe en 2019, confirmant le sens d’une précédente décision : « neuf mois pour prendre toutes les mesures utiles pour atteindre l’objectif de baisse de 40 % des émissions de GES d’ici 2030. Les trajectoires actuelles de la France ne lui permettent pas de respecter ses engagements dans le cadre de l’Accord de Paris alors même que l’Union Européenne s’apprête à s’engager sur des objectifs encore plus ambitieux. Et ce projet, on peut le tourner dans tous les sens, il nous éloigne de nos obligations et de nos engagements. En attendant, et parce qu’on avait soigneusement évité de trop en parler, les arlésiens vont commencer à payer l’addition de ce projet. Une première étude de programmation et d’aménagement, une stratégie d’AMO qui se monte à 305 000 euros (hors taxe). Les études fournies par la DREAL dans le cadre de la concertation publique de l’hiver ont déjà montré que cette requalification allait générer un afflux de véhicules au centre-ville au niveau de Trinquetaille, de la rue Gambetta et du boulevard Georges Clémenceau. Donc je pense que l’ambition de soulager ou de mieux vivre à Arles risque au contraire d’être handicapée par ce projet. On en n’est même plus à discuter d’une deux fois une voie ou d’une deux fois deux voix puisqu’avec 30 000 véhicules par jour sur la RN113, soit plus que la moyenne d’une autoroute française, il y a peu de chances que cette requalification ressemble aux photos avec des arbres et des piétons qui circulaient gaiement à quelques mètres des véhicules que, de manière peut-être un petit peu ironique, on nous a fourni pour nous vendre cette requalification.
Et enfin, je constate dans la délibération qui est intitulée « demande de subvention » qu’on nous demande en fait de bien vouloir approuver la réalisation de cette étude pour la requalification, donc cette étude à 305 000 euros. Et la formule qui suit, si elle n’était pas triste, elle serait amusante : « autorisant le Maire à solliciter auprès des services de l’État, DREAL qui a promis une aide dont on ignore le montant, et des collectivités territoriales des aides financières au taux le plus élevé possible. Donc pour le moment il n’y a absolument personne, en tous cas, aucun montant d’aucune aide possible signée ou concrète pour aider la ville à porter cette première étude qui, je le rappelle, sera certainement le début d’une longue série de travaux, et l’addition sera évidemment pour les arlésiens. Pour toutes ces raisons il nous apparaît inopportun de voter avec vous cette délibération et nous voterons contre.
Jean-Frédéric Déjean s’exprime également pour déplorer la méthode, avec des frais déjà engagés alors que nous n’avons aucune visibilité sur les cofinancements possibles et une consultation qui démarre en plein milieu du mois de juillet. M. Rafaï demande quel service pilotera cette étude. On lui répond que c’est l’urbanisme en transversalité avec les autres services et avec l’ACCM.
Bien qu’avocate zélée de ce projet de contournement, Mme Coccia semble néanmoins partager avec nous le souci « que le contournement autoroutier ne constitue pas un aspirateur à camion » et signale sa participation à différentes dynamiques de développement du fret : table-ronde de rénovation de la gare de triage de Miramas qui va permettre de faire passer les wagons quotidiens de 300 à 4000 par jour ; réunions où l’on discute de la création d’une plate-forme de fret ferroviaire à Saint-Martin-de-Crau qui a aussi pour objectif de favoriser le report modal de transport de marchandises avec le fluvial…
L’élue aux transports et à la mobilité considère toutefois que seul le contournement est en mesure de régler les problèmes de congestion du trafic que l’on vit en ce moment et qui obligent de nombreuses arlésiennes et arlésiens à passer des heures dans leur véhicule pour se rendre au travail. Et là, moi, je décroche. Si on met en place un grand projet de fret pour réduire drastiquement le nombre de camions sur la route, et si, comme il en est question depuis le début de ce mandat à la ville et à la l’ACCM, un projet urbain ambitieux de mobilités douces et collectives est mis en œuvre, il devrait y avoir beaucoup moins de voitures et de camions sur la RN113. Et donc le problème de congestion devrait être en partie réglé, non ? Donc soit on considère que ces projets de fret et de mobilité douce sont voués à l’échec et que le trafic va continuer à augmenter, et dans ce cas le contournement semble inévitable (et alors, on nous enfume un peu avec toutes ces réunions, non…?), soit on s’attèle véritablement à réduire le trafic, on en fait LA priorité à toutes les échelles territoriales et on verra bien quelles solutions techniques (réduction de vitesse, murs anti-bruits, revêtement et pourquoi pas péage ou interdiction aux PL) il conviendra de mettre en œuvre pour le trafic résiduel.
Ici, Mme Coccia partage la posture de la DREAL, et donc de l’État, à savoir un double discours : il y n’y a pas d’autres solutions que le contournement car il y a trop de trafic MAIS nous allons en même temps tout faire pour réduire le trafic.
Cyril et moi votons contre, le reste de l’opposition s’abstient et l’ensemble de la majorité vote pour cette délibération.
29 – Vente de l’ensemble immobilier « ancienne Ecole Portagnel » à la S.A.S Momentum – modification des délibérations n°2018-0215 du 26 septembre 2018 et n°2019-0052 du 27 mars 2019
Il s’agit principalement de mettre en conformité de précédentes délibérations, votées par la précédente mandature et qui permettaient la vente de l’ancienne École Portagnel aux « Napoléons », d’abord en partie (2018) puis finalement en totalité (2019). Une vente à 452 000 euros pour le futur « Médicis de l’innovation » à cette association qui se présente sur son site comme « une communauté ouverte de femmes et d’hommes animés par ce partage et la volonté de promouvoir une innovation vertueuse, éthique et qui profite au plus grand nombre. ». Alors attention, quand on dit « communauté ouverte » c’est dans un sens… formel ! Car l’adhésion donnant droit à la participation au « sommet arlésien » coûte entre 3200 et 5500 euros, disons que c’est ouvert… un peu mais pas trop quand même ! Je laisse celles et ceux qui ont vu déambuler dans les rues d’Arles la bande de publicitaires et entrepreneurs flanqués de leur énorme badge jaune prendre « du plaisir » dans les monuments patrimoniaux de la ville (dîners aux Alyscamps, soirées aux arènes, cérémonie d’ouverture sur la place de la Mairie) se faire un avis par eux-mêmes…
Et juste pour le plaisir justement, je vous livre un des flyers publicitaires des ces petits empereurs d’un nouveau genre annonçant leurs retrouvailles estivales arlésiennes :
Bon, ben voilà : Arles qui devient la safe zone des jeunes entrepreneuses et entrepreneurs branchés, en plus du terrain de jeu des ultra-riches, de la place-to-be de l’élite artistique mondiale et de la pépinière à transitions des éditeurs les plus écolo de France… On se demande ce que les ploucs que nous sommes vont bien pouvoir continuer à faire dans cette ville, si ce n’est le service ou le ménage pour ces visiteurs huppés, ou alors porter la coiffe et le fichu afin d’ajouter à ce beau décor une touche pittoresque de couleur locale… Désolée, je m’égare, revenons à nos moutons, en cette terre de pastoralisme écrasée de soleil et balayée par les vents, c’est de circonstance. Oups !
30 – Acquisition foncière par le conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres d’un terrain situé au lieu-dit Giraud et Tourtoulen – avis de la commune
On est très content, un beau morceau de ripisylve avec plein d’espèces qui vient agrandir la zone qui se trouve de fait protégée par cette acquisition foncière. Eh bien oui, des fois on est content, alors il faut le dire (même si ce n’est que sur 1/55e des délibérations!).
Là, c’est le moment où je soupçonne celles et ceux d’entre vous qui ne se sont lancé dans la lecture de ce compte-rendu QUE pour tout savoir de l’attribution des subventions aux associations et des débats qu’elles ont occasionné de s’impatienter pour de bon. Du coup, je vous propose de sauter directement à ce sujet qui était en effet le point d’orgue de ce conseil. On survole donc :
31 – Pont de Crau – élargissement du Chemin de Servannes – acquisition d’un terrain
32 – Mas-Thibert – Chemin d’Antignac – régularisation du passage d’une canalisation ENEDIS dans la parcelle communale cadastrée IS 158
33 – Albaron – Acquisition de terrains à vocation publique
34 – Adhésion de la SEMPA à la Société Anonyme de Coordination des EntreprisesPubliques Locales Habitat Aménagement et Coopération des Territoires, dans le cadre de sa mise en conformité avec la loi Évolution du Logement de l’Aménagement et du Numérique, article 81
35- Octroi d’une garantie partielle d’emprunt à 3F Sud, pour le financement de l’opération de logement social intergénérationnel « Résidence Arabelle » rue Barbaroux
ADMINISTRATION GÉNÉRALE
36 – Retrait de la Communauté d’agglomération Terre de Provence du Syndicat Mixte du Vigueirat de la Vallée des Baux (SMVVB)
37 – Adhésion à la convention de partenariat de l’UGAP avec le département des Bouches-du-Rhône et la Métropole Aix Marseille Provence
38- Précisions sur le mode de calcul de l’indemnité des élus
RAS, apparemment un truc d’écriture sans enjeu véritable.
Bon, ça y est, on passe finalement aux attributions de subventions, après quelques propos liminaires :
Il s’agit pour le Maire de présenter la mise en œuvre de « la gestion responsable » des finances de la ville. On nous explique que les arbitrages ont été faits en prenant en compte la situation particulière de chaque association, en fonction de leurs activités, leur trésorerie, leurs besoins etc.
Jean-Fédéric Déjean demande la parole à la suite de l’introduction du Maire à cette série de délibérations portant sur les subventions aux associations. Il rappelle que le budget prévisionnel signalait une baisse de 200 000 euros. Or d’après son estimation, on observe une baisse des subventions de fonctionnement de 400 000 euros, ce qui est largement supérieur à ce qui avait été annoncé lors du budget prévisionnel, et qui laisse envisager une baisse totale en fin d’année qui se situerait entre 500 000 et 600 000 euros, soit près de 20 % en moins par rapport aux années précédentes :
Complexification et politisation des dossiers de demandes de subventions
Refus de la Mairie de financer certaines associations
Plus de 60 associations voient leur subventions diminuer.
Plus de 75 associations ne touchent plus rien cette année.
Aucune information ne leur a été communiqué, et même celles qui reçoivent une subvention n’ont eu aucune information jusqu’à aujourd’hui, mi-juillet.
On nous répète que la baisse est surtout due au fait que les associations, dans leur grand sens de la responsabilité, soit n’ont pas demandé d’argent parce qu’elles n’en avaient pas besoin, soit on demandé beaucoup moins. « Arles va mal, je suis un Maire sans doute trop responsable mais je fais attention. Nous devons faire des efforts. »
Cyril prend ensuite la parole en ces termes :
Je voudrais rappeler, malgré toutes vos déclarations de bonne volonté, le timing particulier – je vous ai déjà fait la même remarque hier en conseil communautaire – qui fait que vous avez fait traîner jusqu’au mois de juillet, nous sommes au septième mois de l’année, la distribution de ces subventions et je reste persuadé que le but était de ne pas annoncer de mauvaises nouvelles avant les élections départementales auxquelles Mme Graillon, M. Alvarez, Mme Aillot et vous-mêmes étiez candidats ; et que c’est quand même une sacrée marque de mépris à l’endroit de ces associations et notamment des associations culturelles – la saison a déjà commencé. Attendre le septième mois pour savoir un petit peu comment elles vont pouvoir continuer à travailler. Dans cette période qui a été particulièrement difficile depuis un an et demi, vous avez ajouter de la difficulté à la difficulté. Quant à faire de l’économie, on s’aperçoit au travers de votre programme global que ce sont surtout les arlésiens qui vont faire des économies et que votre programme au contraire, plein d’ambitions, sera beaucoup moins économe que bien des programmes des années précédentes. Et enfin, une dernière remarque, même par rapport à la mise à disposition des documents, on était habitués, sur les dossiers qui ont trait au budget, à avoir des éléments de comparaison avec les années précédentes pour travailler plus efficacement, ce qui nous a manqué, et nous avons dû faire la demande aux services de la Mairie pour retrouver des éléments des années précédentes. Cela aurait été un petit peu plus fairplay de pouvoir nous appuyer sur l’historique car finalement c’est une histoire qu’on raconte au travers de ces subventions pour en faire la critique plus facilement. »
L’ensemble de l’opposition vote contre ces attribution de subventions, pour marquer notre désaccord tant avec le calendrier, la méthode et la baisse des montants, en particulier dans les secteurs de la culture et de l’environnement.
39- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Développement économique, Commerces et Artisanat
40- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Divers
41- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Traditions et Tauromachie
42- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Agriculture
43- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Patrimoine
44- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Transition écologique, Biodiversité, Espaces naturels
Sur cette délibération, Cyril intervient :
Il n’y a aucune surprise, je ne cesserai de défendre les projets qui touchent à l’environnement, et notamment les Marais du Vigueirat auquel nous sommes tous attachés. Je remarque qu’en saucissonnant les intitulés des associations, ça permet de mieux faire passer les choses puisque vous disiez tout à l’heure, Monsieur Jalabert, qu’au niveau des aides à la solidarité et à l’économie rien n’avait bougé. Mais qu’est-ce que c’est que le projet des Marais du Vigueirat à Mas Thibert, si ce n’est un projet de solidarité et d’économie. C’est même cela avant d’être un projet d’association de protection de la biodiversité, même si effectivement c’est sa mission première. J’ai entendu hier beaucoup de choses qui m’ont fait me replonger dans les archives des Marais du Vigueirat, parce que vous allez encore me dire que les Marais du Vigueirat se sont placés dans une situation économique tout seul et à partir du moment où ils sont de très mauvais gestionnaires, on ne peut continuer à les aider au niveau des montants sur lesquels ils avaient été financés les années d’avant. La subvention de la ville en 2019 était de 130 000 euros, c’était 204 000 euros l’an dernier et on se retrouve aujourd’hui avec un financement de 80 000 euros, donc on voit que pour cette association l’aide apportée par la Mairie s’écroule. Moi, j’aurais accepté, toléré que pour les associations de protection de la nature la baisse soit comme pour beaucoup d’autres associations de 10 % ou 15 %. Là c’est un véritable coup de massue pour le Vigueirat. Cette structure a perdu, entre 2015 et 2020, 430 000 euros d’aide de l’État. Elle a perdu sur la même période 226 000 euros d’aides de la Région et 24 000 euros d’aides du département. Donc la situation économique du Vigueirat. C’est une structure qui porte des délégations de services publics et qui est forcément très liée au financement public. Sur les années précédentes, l’ACCM a tenté, et la ville, de compenser cette baisse. On avait à faire à une équipe municipale qui croyait à un projet, qui avait compris que c’était un projet de territoire de développement économique en plus d’être un projet de protection de l’environnement. Aujourd’hui on a affaire à une équipe dont la doctrine n’est plus la même par rapport à cette structure et on a décidé, à un moment où le Vigueirat subit des transformations, que ça soit au niveau de la direction, que ça soit au niveau de la gouvernance, où il a plus que besoin de soutien, eh bien de lui en porter encore moins. Je déplore vraiment cette baisse énorme de financement et la mise en danger que ça génère pour les salariés et pour les gens qui travaillent au développement de ce projet. Je constate également pour le CPIE, le Centre permanent d’initiation à l’environnement, une baisse de financement de moitié puisqu’on passe de 40 000 euros à 20 000 euros. Le CPIE c’est un acteur central de l’éducation à l’environnement, qui fait partie d’un réseau national de 80 structures associatives, qui a pour objectif de faciliter la transition écologique par le développement d’une citoyenneté éclairée et responsable, qui intervient sur des thèmes transversaux, comme l’alimentation, sur des thèmes géographiques comme le Rhône, qui transcende nos limites administratives mais qui impulse et essaye d’éduquer les citoyens de demain à cet enjeu majeur qu’est la protection de l’environnement. Je rappelle que c’est huit équivalents temps plein qui travaillent au CPIE. Donc ces deux exemples me permettent de dire que malgré tout ce que vous dites, les problématiques environnementales dans un contexte global et local, qui devraient au contraire nous interpeller, nous sommes dans un delta, la proximité de la mer avec les changements climatiques, la hausse du niveau marin devrait nous interpeler, les études universitaires nous prouvent que la qualité de notre environnement est le premier levier économique du territoire. Ça devrait nous obliger à plus d’ambition, et pour des raisons qui me surprennent encore – mais ce sont vos choix – les structures qui travaillent sur ces thèmes, sur ces enjeux et sur ces thématiques ne sont pas traitées à leur juste valeur et elles vont souffrir encore plus demain de vos arbitrages. »
Mme Balguerie-Raulet répète ce qu’elle lui a répondu semble-t-il à l’ACCM. Oui il y a eu une baisse des subventions pour les Marais du Vigueirat. Le groupe SOS a prêté 500 000 euros qui devront être remboursés. Les Marais du Vigueirat doivent revoir leur modèle économique, mettre en adéquation leurs missions et leur contraintes, déficit de gestion, etc, etc… Quant au CPIE, il a d’autres sources de financement que la ville donc c’est ok pour eux.
45- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Éducation – Jeunesse
46- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Villages et Quartiers
47- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Culture
Cyril signale les baisses très marquées de certaines associations : Attention culture (pour Convivència) qui a accueilli une quarantaine de groupes et d’artistes qui chantent en Provençal ou en Occitan. Il s’interroge sur la facturation de l’occupation de l’espace public qui a conduit à l’annulation du festival cette année et aimerait savoir si les nombreuses manifestations taurines qui ont lieu dans et autour des arènes sont sujettes à cette même facturation. Il mentionne également deux associations qui voient de très grosses baisses de financement : Andromède (pour le Cargo de Nuit) et l’Association du Méjean qui ont tous deux vu leur subvention diminuée de moitié.
48- Attribution de subventions aux associations exercice 2021 – Seniors
49- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Solidarité
50- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Jumelages
51- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Prévention
52- Attribution de subvention aux associations exercice 2021 – Devoir de mémoire
Je conclue cette longue séquence de votes « contre » pour expliquer comme il nous en coûte de ne pas approuver ces aides à des associations auxquelles nous sommes, pour la plupart, fortement attachés ; et j’insiste sur la difficulté que nous avons eu à préparer cette séance sans information synthétique sur la répartition de ces financements et sur leur évolution dans le temps.
53- Attribution d’une subvention exceptionnelle à l’Association « Faire Monde » pour l’organisation du Festival Octobre Numérique – exercice 2021- Culture
54- Attribution d’une subvention complémentaire au Tennis Club Raphélois
COMPTE RENDU DE GESTION
55- Compte rendu de gestion – décisions prises en vertu de l’article l. 2122-22 du code général des collectivités territoriales
Probablement trop fatigués pour demander des comptes sur les comptes ou poser des questions diverses, l’ordre du jour est épuisé. Moi aussi. Il est temps de retrouver Arles, les rencontres, les terrasses, les expos et les parisiens en goguette…
Compte rendu partial et partiel de Cyril Girard. La séance peut être visionnée sur le site de l’ACCM, bien qu’un petit problème technique vous privera d’une partie de ce plaisir pour une dizaine de minutes.
Ce dernier conseil communautaire de l’année scolaire a été « décentralisé » à Saint-Martin-de-Crau. Dans cette nouvelle configuration, les élus de l’opposition se retrouvent en fond de salle ! Heureusement ou malheureusement, les vacances ont déjà commencé pour de nombreux élus, puisque dix sont aux abonnés absents. C’est Mandy Graillon qui fait l’appel et les torpeurs matinales se dissipent rapidement. Dans nos rangs aujourd’hui, seuls Mohamed Raffaï, Dominique Bonnet et moi-même sommes présents.
Une fois les quelques mots d’introduction prononcés, personne ne revient sur le compte rendu du conseil précédent, mais je pose une première question, lors des délibérations du Président, sur le contenu du Programme de Réussite Éducative menée par ACCM. Pas de réponse dans l’immédiat mais la promesse que les documents sur ce programme me seront fournis, comme à l’ensemble des conseillers communautaires. Nous entamons l’ordre du jour que voici :
N°1 : Direction générale / Adhésion de la Sempa à la Société Anonyme de Coordination d’habitations à loyers modérés (S.A.C.) Habitat, Aménagement et Coopération des Territoires (H.A.C.T.)
N°2 : Services techniques / Avenant n°1 – Marché 2021-014-04 – Mise à niveau de la déchèterie de Trinquetaille sur la commune d’Arles Lot 4 : espaces verts
N°3 : Déchets Ménagers et Assimilés / Contrat territorial pour le mobilier usagé avec l’éco-organisme Eco-Mobilier – Signature de l’avenant N°1
N°4 : Services techniques / Accord-cadre à bons de commande pour les travaux sur les réseaux d’eau potable, d’assainissement et pluvial et travaux d’amélioration ou mises aux normes des ouvrages d’eau potable et d’assainissement sur le territoire communautaire – Attribution marché n°2021-001
N°5 : Politique de l’eau / Commune de Saint-Pierre-de-Mézoargues / Approbation zonage d’assainissement des eaux usées collectif et non collectif suite à enquête publique
N°6 : Assainissement / Avenant au règlement du service d’assainissement non collectif – Cahier de prescriptions pour étude de sol et définition de filières
N°7 : Politique de l’eau / Règle d’attribution des attestations de conformité des installations en assainissement non collectif – territoire communautaire
N°8 : Eau potable, assainissement des eaux usées et eaux pluviales urbaines / Convention de transfert amiable au domaine public des réseaux du lotissement « Les Jardins de Juliette » à Tarascon (13150)
N°9 : Politique culturelle / octroi d’une subvention à l’association Paroles Indigo et à l’association Phare
N°10 : Économie / Attribution de subventions aux associations
N°11 : Économie / Approbation de la convention cadre 2021-2023 et de la convention annuelle d’objectifs 2021 avec la chambre de métiers et de l’artisanat de la région Provence Alpes Côte d’Azur
N°12 : Économie / Festival Octobre Numérique : attribution de subvention à l’association Faire Monde
N°13 : Insertion Emploi / Programmation 2021 du Plie
N°14 : Politique de la ville / programmation contrat de ville / proposition de financements 2021 : 1ère tranche
N°15 : Politique de la ville / Proposition de financements 2021 “hors contrat de ville” : prévention de la délinquance et solidarité territoriale
N°16 : Mobilités et déplacements / Convention relative à l’octroi de l’aide aux transports sur le réseau de transports urbains à destinations des bénéficiaires du RSA soumis à l’obligation de contractualisation et titulaires d’un contrat d’engagement réciproque
N°17 : Mobilités et déplacements / Convention de délégation de service public relative à l’exploitation du réseau de mobilité communautaire – avenant 3
N°18 : Mobilités et déplacements / Création du Comité consultatif des partenaires et des usagers
N°19 : Finances / Opération de 67 logements locatifs sociaux “L’Oustaou” à Saint-Martin-de-Crau portée par UNICIL : octroi d’une garantie partielle d’emprunt
N°20 : Finances / Opération de 34 logements locatifs sociaux “La bergerie” à Saint-Martin-de-Crau portée par UNICIL : octroi d’une garantie partielle d’emprunt
N°21 : Habitat / Attribution de subventions compétence sociale de l’habitat
N°22 : DSIT / Mise à disposition des données Flux Vision Tourisme : convention relative au partenariat entre Provence Tourisme et la communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette
N°23 : Promotion du Tourisme / Attribution de subventions 2021
N°24 : Ressources humaines / Organigramme des services communautaires
N°25 : Ressources humaines / Mise à jour du tableau des emplois
N°26 : Ressources humaines / Avenant n°1 à la convention-cadre pour la création de services communs entre ACCM et la ville d’Arles
N°27 : Ressources humaines / Mise à jour de la délibération relative au régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel (RIFSEEP)
N°28 Ressources humaines / Attribution d’une subvention à l’association Atelier mix.
Les huit premières délibérations n’amèneront que peu de remarques, s’agissant surtout de délibérations d’ordre réglementaire. Un condensé de langage technocratique pour certaines…
Patrick De Carolis : « La première délibération concerne l’adhésion de la SEMPA à une société anonyme d’animation et de coordination à loyer modéré dite SAC, vous savez que le loi du 23 novembre 2018 portant évolution du logement de l’aménagement et du numérique, c’est à dire la loi ELAN, défini dans le chapitre premier du titre relatif à la la restructuration du secteur, un processus de réorganisation de ce secteur, un organisme, nous devons ainsi à compter du début d’année, de janvier 2021 (ben nous sommes donc bien en retard alors!), un organisme HLM ou une société d’économie mixte, ce qui est le cas, et qui gère moins de 12 000 logements, doit appartenir à un groupe de logement social, soit être associé d’une société de coordination. Nous avons pensé que la SEMPA devait intégrer une SAC et c’est tout le sens de cette délibération, ou vous savez que l’ACCM possède 0,56% des parts de la SEMPA ( Ne serait-ce pas 56 %, ce qui change considérablement la donne ?), doit aussi délibérer pour approuver cette procédure de mise en conformité. Nous avions le choix de rejoindre un groupe de bailleur ou d’intégrer cette SAC. »
Le ton est hésitant tout le long de cette présentation et ce que nous sommes « tous censés savoir » ne semble pas encore faire partie du socle commun de connaissances des élus. Après vérification, la ville de Arles possède 57 % du capital et à ce jour, d’après le site internet au 26 août 2021, le président semble toujours être David Grzyb, 1er vice-président de l’ACCM (au cas ou le webmaster du site soit un de nos lecteurs) !
Mohamed Raffaï demande quelques explications : « Le SAC est composé d’autres propriétaires de logements sociaux, peut-on en savoir plus, ou cette société a-t-elle été montée pour ça ? ». « Madame Sophie Aspord pouvez-vous nous apporter ces précisions ? » demande Patrick De Carolis, pas plus à l’aise que ça. Madame Aspord : « Alors la SAC est une société liée à la fédération des EPL, la fédération des établissements publics locaux, qui regroupe 19 SEM, sociétés d’économie mixte, de la même envergure que la SEMPA et qui vont pouvoir mettre en œuvre différents points en commun qui ont les mêmes objectifs, mutualiser leur savoir faire, gérer différents projets pour pouvoir affirmer leur enracinement territorial… » La réponse se poursuit, laissant la place à un grand silence : « Voilà pour ces précisions, merci , y en a t-il d’autres ? Non ? Nous passons au vote ». Bref, tout le monde vote cette délibération, faisant semblant avec plus ou moins d’assurance d’en avoir compris les tenants et les aboutissants, mais avec la conviction du travail bien fait. Et c’est ainsi jusqu’à la neuf.
Si « Parole indigo » et l’association « Phare » voient leurs subventions maintenues en l’état pour, comme le dit le Président « soutenir la création culturelle (…) qui correspond à l’écosystème que nous essayons d’installer sur notre territoire », s’ensuit un long plaidoyer pour le développement de cette culture de l’image animée, des technologies de demain, avec un gros espoir de levier économique derrière. Nous allons vite voir que d’autres associations culturelles ne semblent pas faire partie de l’écosystème que l’équipe en place souhaite soutenir.
La délibération N° 10 est l’une des plus importantes avec le soutien aux associations qui œuvrent dans le champ de l’économie. C’est Jean-Michel Jalabert qui s’y colle, nous expliquant que les projets soutenus s’inscrivent dans une stratégie de développement économique, que c’était une priorité de la mandature, pour une somme de 374 000 euros. J’interviens ainsi :
Je me suis, comme chacun d’entre vous, penché avec curiosité sur ces dossiers d’attribution de subventions aux associations, depuis le temps que nous les attendions. Je vous avais questionné lors du dernier Conseil Communautaire sur l’arrivée tardive de ces subventions et vous m’aviez répondu que c’était une question de clarté. La clarté aurait voulu que, comme sur les autres dossiers liés au budget, l’historique des années précédentes nous permette de lire et de comprendre ces choix. Mais cette fois, non, il a fallu fouiller de fond en comble le site de l’ACCM et les anciennes délibérations, et au final demander aux services des délibérations introuvables sur le site afin de comprendre votre nouvelle politique. J’espère et j’imagine que d’autres élus communautaires ayant à cœur de voter les délibérations en pleine connaissance de cause, ont fait de même. Les services ont dû être débordés ces derniers jours ! De fait, je me suis permis d’appeler de nombreuses associations pour savoir si la méthode qui consistait à attendre le mois de juillet pour connaître le montant des subventions apportait beaucoup de clarté et toutes m’ont fait part de la difficulté dans laquelle vous les avez mise avec ce timing particulier. De juillet à décembre 2020 c’était sans doute trop court pour se pencher sur tout cela et anticiper. Et j’imagine que ça aurait compliqué d’annoncer de mauvaises nouvelles en juin alors que vous candidatiez, au département. La politique politicienne valait bien quelques mois d’attente de plus pour des structures, pour certaines en grande difficulté depuis plus d’un an. Les retours que j’ai eu de toutes les associations contactées ont été les mêmes : on a aucun interlocuteur, on a beaucoup de mal à rencontrer notre élu, on a pas pu défendre notre action, on ne comprend pas les choix de financement. Avouez que pour la clarté, on repassera !Le premier élément qui nous manque pour juger de cet arbitrage est évidemment la méthode utilisée : sur quels critères, combien de dossiers déposés ? Combien retenus ? Quelle était l’ enveloppe dédiée l’an dernier ? On me dit que ces subventions ont été votées en février 2020. Je télécharge les délibérations, rien de tout ça ! Disparu. Impossible à trouver. À la première lecture, à peu de choses près les chiffres sont les mêmes mais le diable est dans les détails. Je me questionne sur la disparition des quelques structures dans les bénéficiaires cette année : Quid de la chambre d’agriculture, ou du service de remplacement des Bouches du Rhône ? Vous dites soutenir le monde agricole, quel soutient surprenant.Dans un autre registre Les Simones (qui travaille sur le co-voiturage), comme si les transports n’étaient pas un sujet pour l’interco, SCIC cuisine collaborative à Griffeuille, Attention culture (Convivencia). Pour ce dernier festival, que soit disant vous soutenez, on s’aperçoit qu’il a été tout bonnement sacrifié puisque vous les avez privé de lieu de festival que vous n’avez été d’aucune aide pour trouver un autre lieu et qu’au final alors même qu’ils ont cherché à vous rencontrer de nombreuses fois, n’ont rencontré, encore cette semaine que des portes clauses ! Je note des arbitrages très surprenants comme la division par deux des aides au Pôle culture et patrimoine, en pleine expansion, qui voit son aide divisée par deux de 100 000 à 50 000 en pleine préparation de l’ édition 2021 du Symposium International des Professionnels des Patrimoines à Arles. le SIPPA 2021 donne rendez-vous à Arles aux professionnels de ces filières du mercredi 29 septembre au dimanche 03 octobre 2021 ! S’ils arrivent à monter l’événement dans ces conditions.Vous, qui ne cessez de nous parler de culture et de patrimoine. Vous nous avez dit lors de l’audit, s’il y a bien un budget associatif que je ne baisserai pas, c’est celui des RIP, tant leurs retombées sont grandes pour le territoire. Il est vrai que les retombées du patrimoine et de la culture méritent cette coupe rase.Et enfin je note la disparition totale du programme de médiateur transport menée avec l’ADDAP 13, l’outil de prévention du département. (44 000 €) alors que la convention faisait l’objet d’un rapport annuel sur les résultats de ce travail. Une action qui durait depuis plusieurs années, nous aimerions connaître sur quels critères vous l’avez supprimée ?Je ne vais pas toutes les assos vous les faire le conseil sera encore long. Mais nous attendons des justifications sur ces choix. Mais que votre public se rassure, dans certains secteurs, personne n’a été sacrifié. Je note un financement surprenant de 32 000 euros à l’école taurine, une association qui forme les jeunes à la tauromachie et à la corrida. On est plus dans l’association sportive que dans le soutien à l’agriculture ! Est-ce que vous pouvez s’il vous plaît nous expliquer ces choix : disparition de la chambre d’agriculture, des Simones, SCI cuisine collaborative, Convivencia, culture et patrimoine et école taurine ?
La réponse se fera en plusieurs fois de la part de plusieurs élus. Concernant la chambre d’agriculture, la convention n’est tout simplement pas finalisée mais ça devrait arriver. Concernant les Simones, ils n’y a pas eu de dossier déposé, sauf qu’en off, j’ai appris qu’on a fait comprendre à cette association qu’il ne servait à rien de faire un dossier, elle ne serait pas aidée. Concernant le pôle culture et patrimoine, on m’explique qu’en cette période particulière, il faut bien faire quelques sacrifices. Mais après le long plaidoyer sur la culture, on aurait compris une baisse équivalente de toutes les subventions, mais là, c’est une division par deux des aides, lorsque d’autres structures sont aidées à la même hauteur. Une punition pour le Pôle culture et Patrimoine? Ça y ressemble.
Enfin, la réponse la plus surprenante est celle qui concerne les 44 000 € pour les médiateurs de transport à l’ADDAP (Association Départementale Développement Prévention). Depuis de nombreuses années, les médiateurs travaillent dans les bus de l’ACCM avec les jeunes, ce qui sécurise le travail des chauffeurs et des contrôleurs et permet une continuité de surveillance de la situation avec le travail des éducateurs de rue de l’ADDAP. Ce travail fait l’objet d’un rapport annuel sur les résultats et personne ne l’avait remis en cause depuis des années. Ce partenariat et cette longue relation entamée avec le public jeune sont donc tout simplement anéantis. L’ ADDAP 13 n’a même pas été mise au courant et n’a pas pu défendre son projet. C’est Marie-Amélie Coccia, élue aux transports qui défend cette décision : faire travailler des médiateurs dans des bus appartenant à une société privée pose un problème réglementaire. Pas plus d’explications que ça. Ce seront donc des réservistes de la Police et des contrôleurs qui feront dorénavant ce travail. Je mets l’accent sur le fait que ce ne sont pas du tout les mêmes perspectives, ni les mêmes finalités, et qu’avec tout le respect dû aux réservistes et aux contrôleurs, ils n’ont aucune formation ni aucune prérogative pour faire de la médiation ou de l’éducation. Marie-Amélie Coccia me raille sur la vision archaïque que j’ai de ces métiers. Sa réflexion est d’une violence inouïe à l’endroit des travailleurs sociaux, méprisés dans leurs savoirs et leurs compétences. Surtout, remplacer des médiateurs de rue par des réservistes de la gendarmerie m’apparaît comme un geste politique fort et emblématique de la vision portée par cette équipe sur la jeunesse et les quartiers. Personne ne moufte dans la salle, alors que certains élus sont censés représenter des sensibilités de gauche. Je voterai bien sûr contre cette délibération avec ces arguments :
Dans le cadre de son étude préliminaire à la mise en ?œuvre d’une stratégie de marketing territorial et d’attractivité en 2019, le Pays d’Arles (PETR) place la semaine de Convivència au onzième rang des entreprises culturelles et créatives porteuses de notoriété pour le territoire et en seconde position parmi les événements culturels du territoire. L’ADDAP s’est retrouvée dans la situation de devoir reclasser des médiateurs dont le poste n’est plus financé, et personne ne les a informés du changement de situation. Vous avez sacrifié cette action sur des critères dogmatiques, et vous n’assurez même pas le minimum syndical en termes de communication. Vous mettez en péril les activités du pôle culture et patrimoine, lauréat de l’appel à projet DATR en 2010 grappe d’entreprise.Vos choix, ce n’est pas de la clarté, c’est au doigt mouillé sans juger de la pertinence des acteurs ou des actions. Nous ne vous comprenons pas. Ce sont des choix politiques dans lesquels certains acteurs qui n’ont pas su ou pas pu jouer le jeux de la séduction sont punis, ou vous opérez des arbitrages pleins d’à priori. Encore une fois vous avez remplacé la clarté par des choix dogmatiques. Je m’étonne de voir cette politique validée à la quasi-unanimité par l’ensemble des communes tant ces choix reflètent une idéologie plus qu’un travail de fond avec les acteurs du territoire.
Rien ne se passe jusqu’à la délibération N° 13 à part que l’on baisse la climatisation. C’est Christophe Laufray, élu à Saint-Martin-de-Crau qui la porte. Il s’agit des aides aux structures qui travaillent dans le cadre du retour à l’emploi des publics fragiles et en insertion. J’interroge sur l’aire géographique de travail de la structure TEFF basée à Tarascon, et sur la disparition de TMS, une association aidée les années précédentes qui aidait les personnes précaires dans leurs déplacements pour la recherche d’un emploi. Marie-Amélie Coccia souhaite répondre et nous informe que TMS est en liquidation judiciaire, avec l’air satisfaite de m’avoir mouché. Mandy Graillon nous informe que TEFF travaille aussi sur Arles.
Délibération 14, la parole est à Eric Souque pour la politique de la ville, qui nous explique que la politique de la ville est « un ensemble d’actions de l’état et des collectivités et des partenaires visant à revaloriser les quartiers en difficulté et à réduire les inégalités sociales entre territoire. Quatre quartiers sont retenus sur le critère unique de précarité de leurs habitants : Barriol, Trébon et Griffeuille sur Arles, et le centre historique de Tarascon. » Il nous vante le comité de pilotage et l’instruction collégiale des dossiers. 970 000 € mobilisés entre l’état, l’ACCM (323 900 €), le département et les bailleurs sociaux. Je demande la parole :
Encore une fois cette délibération se lit avec l’éclairage de ce qu’il s’est passé précédemment.Alors que les subs de l’état, du département sont constantes, que les financements des bailleurs sociaux sont en augmentation, l’ACCM baisse sa participation de 60 000 €. 122 dossiers déposés en 2020, 104 retenus pour 381 900 € de participation ACCM. Cette année 167 dossiers déposés, 124 retenus pour 323 900 € de participation ACCM. Une augmentation de 20 % des dossiers. Le prorata de l’investissement ACCCM par dossier passe 3672€ contre 2612 €. Donc la baisse de financement de l’ACCM sur ce programme est de 30 % par dossier. Ce n’est pas comme si nous ne traversions pas une crise importante aux répercussions économiques, et donc sociales très importantes. Il me semble fâcheux de trouver moins de solidarité ! Mais quand on regarde de plus près des actions concrètes, ça amène des questions : La Régie Regard disparaît et l’on retrouve plusieurs études : 28400 € pour le centre de ressource politique de la ville pour une étude, c’est ça en moins pour les actions opérationnelles, 27 000 € pour une convention avec l’université du citoyen, c’est la même chose. Finalement la part d’actions opérationnelles est fortement diminuée et c’est regrettable vu le contexte. Vous avez le don de lancer des études, des audit, et je me demande s’il ne s’agit pas d’une certaine fébrilité à l’approche de ces dossiers compliqués à traiter.Je m’interroge dans ce contexte sur certains choix et notamment sur les interventions des clubs sportifs. Je suis persuadé que le sport peut être un facteur de cohésion sociale, d’inclusion, d’accès à la citoyenneté etc. Mais j’aimerais être éclairé sur la mise en place des actions précises financées avec quelques associations sportives : Association jeune ballet urbain de Tarascon 2000 € – Tarascon athlétisme 2000 € – Sport Santé Arles 2000 € – Volley ball Arlésien 4000 € – AJS Boxing 5000 €. Quelles actions spécifiques dans le cadre de la politique de la ville sont mises en place? D’autant que dans le même temps je constate la disparition d’aide à Alotra, association pour le logement des travailleurs qui aide les auto-entrepreneurs parmi le public des gens du voyage, dont je comprends mieux la mission en termes de politique de la ville. Qui remplit aujourd’hui les missions menées par ces structures qui semblent avoir disparus ? Et enfin je voudrais des précisions, mais vous avez esquissé une réponse Monsieur Souque, et sans doute que ma méconnaissance des particularités de financement : L’an dernier étaient financés l’Association SOS Maison Copernic accueil de jour (91 000) + CCAS accueil de jour 64 000 € . Je ne retrouve plus rien cette année. Est-ce que cet argent là va arriver par d’autres canaux ?
Avec condescendance, mais c’est de bonne guerre, Monsieur Souque qualifie mon analyse de « superficielle ». Il nous vante les actions culturelles développées dans les quartiers hors financement « contrat de ville », notamment dans la musique et le sport. L’augmentation du FPH (Fond de participation des habitants) de 2000 à 5000 €. Donc finalement aux regards de plusieurs éléments « ce n’est plus une baisse conséquente de 60 000 € mais seulement de moins 19 % . Mais « la politique de la ville, c’est assurer des projets et non assurer le financement des associations ». Une phrase qui en dit long sur la considération de l’équipe en place des associations qui oeuvrent dans le social. « Nous souhaitons porter des projets structurants » et de vanter les études sur la rénovation urbaine et l’achat du cabinet médical à Barriol. La réponse est lue et a été soigneusement préparée. Tout ce qui touche de près ou de loin aux quartiers est ajouté à la balance pour transformer une baisse conséquente de financement en augmentation. Un vrai tour de magie. Je reprends la parole :
Si la politique de la ville ne sert pas à financer les associations, je vous repose la question, à quoi sert de financer des associations sportives et quelles sont leurs actions dans la politique de la ville ? Je compare ce qui est comparable, le budget de la politique de la ville, les actions urbaines rentrent dans le cade d’autres financements. Je voudrais vous reposer la question concernant la maison Copernic et l’accueil de jour.
Oups, le financement est l’objet de la prochaine délibération, financé hors contrat de ville ! Je redemande une troisième fois une justification des subventions aux associations sportives. Curieusement, l’élue arlésienne est absente. À Tarascon, on me sert un discours sur les vertus du sport, la CAF et le Covid. On ne saura pas sur quels critères certaines associations sportives bénéficient d’un financement ACCM, mais cette opacité nous oblige à nous interroger, certains dirigeants associatifs ayant ouvertement soutenus Monsieur De Carolis. Monsieur Souque me l’assure « On vous répondra par écrit ». Au moment du vote encore une fois, je serai le seul à voter contre la baisse des financements de politique de la ville et l’opacité autour de la distribution des subventions à certaines associations.
La délibération suivante, la 15, porte sur les actions soutenues hors des Quartiers Prioritaires politique de la Ville (QPV). Le budget est identique à l’an dernier. L’une des questions abordée est celle du hameau de Mas-Thibert, sorti récemment du dispositif QPV, en dispositif de veille prioritaire jusqu’à la fin de l’année et qu’il va falloir continuer d’accompagner. Cette question me semble d’autant plus bienvenue que l’on vote juste après des financements pour le développement touristique à Mas-Thibert. « J’aimerais savoir, concernant le village de Mas-Thibert qui va sortir du dispositif QPV et donc n’est plus éligible à certains financements, quel était votre projet sur ce hameau avec ses difficultés particulières ». Patrick De Carolis me répond : « Merci, l’on parlera plutôt de cette perspective à la fin de l’année, puisqu’on parlera de 2022 à la fin de l’année »Si « gouverner c’est prévoir » comme l’aurait dit Adolphe Thiers, on est plus prés ici du seigneur de la Palice.
La délibération 17 n’amène aucune discussion mais la N° 18 porte sur la création d’un Comité consultatif des partenaires et des usagers sur les questions de déplacements à l’ACCM. Marie-Amélie Coccia nous vante « une véritable instance de dialogue, présidée par le Président de l’ACCM, composée de 3 collèges de 7 représentants : 7 représentants des élus ACCM, 7 représentants des employeurs, 7 représentants des partenaires et usagers. Ce comité se réunira à minima une fois par an. Ce qui me semble léger pour en faire un outil efficace de démocratie participative sur ce sujet ô combien complexe et important des déplacements. Surtout, j’interroge la 13em vice-présidente sur le mode de sélection du dernier collège : « comment s’est mis en place ce collège, quelle publicité a été faite et comment ont été sélectionnées les associations ? » Il semblerait qu’il y ait eu peu de publicité particulière et que les services aient sollicité les associations déjà connues. Les CIQs, importants « supporters » du projet autoroutiers, ont une bonne place. ATTAC est là aussi, mais aucun effort n’a été fait pour aller chercher des associations qui travaillent sur les sujets plus globaux de transition. Ce n’est pas comme si notre territoire n’en regorgeait pas. Mohamed Raffaï regrette l’absence des conseils citoyens issus des quartiers et de l’EPACSA dans ce comité. Monsieur Souque acquiesce et Madame Coccia nous précise que les comités ne sont pas figés dans le marbre. On sent un certain flottement. Je soutiens Mohamed Raffaï dans son intervention, précisant que les CIQs, sur la question de la mobilité, sont surtout des soutiens au projet autoroutier, mais que dans les quartiers se posent des vrais problèmes de mobilité, et qu’il aurait été plus pertinent d’aller chercher des gens des quartiers que des lobbyistes de l’autoroute. Cette remarque clôt le débat et la délibération est votée.
La délibération suivante concerne un prêt pour la construction de logements sociaux à Saint-Martin-de-Crau. Elle est portée par Madame Lexcellent. Dominique Bonnet nous quitte : médecin, elle doit aller tenir une permanence dans un centre de vaccination. Mohamed Raffaï la suit et je me retrouve bien seul pour le reste de ce conseil ! Monsieur Bono, chef de l’opposition à Saint-Martin-de-Crau, souhaite justifier son abstention sur la délibération en cours, s’opposant au projet mais pas aux logements sociaux. Il ne souhaite pas développer son argumentation, le débat ayant déjà eu lieu au conseil municipal. Dommage, pour une fois que l’opposition d’une autre ville s’exprime, j’aurais aimé savoir ce qui gênait dans ce projet pour éclairer mon vote et faire preuve de solidarité, éventuellement.
On en arrive sans accroc à la délibération 23 qui porte sur les subventions au tourisme. Les Marais du Vigueirat, acteur essentiel du développement du hameau de Mas-Thibert et acteur important de l’éco-tourisme en général, est au centre de cette délibération. Voici mon intervention sur ce sujet déjà plusieurs fois évoqué au Conseil municipal :
Je reviendrai sur les financements des Amis des Marais du Vigueirat. Cette structure voit une baisse de plus de 40 000 € de ses financements. Sur le projet de développement économique du village la baisse est considérable et l’on ne peut que le regretter. Les Amis des marais du vigueirat fait partie des structures, qui voient l’ensemble leurs financements baisser. Je vous ai questionné tout à l’heure sur votre projet pour Mas-Thibert, vous m’avez dit « on verra en fin d’année ». Le Vigueirat est le principal moteur du village en termes d’activité qui fait travailler une quarantaine de personnes. Alors même que le village de Mas-Thibert s’est considérablement transformé ces derniers mois, ouverture de nouveaux commerces, la pompe à essence et Cosmogol, l’épicerie de produits du terroir, une grande partie de ces initiatives sont nées au marais du Vigueirat. La mission du Vigueirat est une mission de conservation, d’initiation à l’environnement, de pédagogie auprès de tous les publics. Ce n’est pas comme si nous n’étions pas dans une situation de crise climatique et environnementale exceptionnelle, je vous conseille la lecture du dernier rapport du GIEC, ce n’est pas comme s’il faisait actuellement 49°C à Vancouver. Ce ne sont pas des sujets annexes. Mais quelle récompense pour ces acteurs essentiels au territoire. On avait bien compris que la protection de l’environnement au sens très large, ça ne vous préoccupait pas plus que ça et que votre vision de la ruralité était relativement caricaturale. Mais peut-être que, parce que nous avons défendu ce projet dans l’opposition, vous êtes-vous fait un devoir de le contrarier ? Vous arrivez, avec une certaine violence, sur des structures, le Vigueirat plus que jamais, qui sont en train de se restructurer, ont besoin de soutien. Et ce soutien n’est pas au rendez-vous. J’ai interrogé les Marais du Vigueirat et ils ne sont pas capables de faire ce que vous prônez : faire mieux avec moins. On les condamne à faire moins, à faire moins bien, et c’est tout le village que vous condamnez par cette baisse de financement et c’est particulièrement regrettable.
Monsieur De Carolis passe la parole à Madame Balguerie non sans m’avoir répondu qu’« en matière de caricature, [mes] interventions sont exemplaires ». Madame Balguerie n’est toujours pas vice-présidente, elle n’est donc toujours pas responsable du développement durable à l’ACCM, mais c’est pourtant elle qui répond systématiquement aux questions sur ce sujet, ce qui ne semble gêner personne, surtout pas l’élue à l’environnement. Le discours qui suit est toujours le même, plein de contre-vérités, Madame Balguerie niant complètement le lien entre Cosmogol (pompe à essence et maison du terroir) et les Marais du Vigueirat et en remettant une couche sur la mauvaise gestion financières des Marais du Vigueirat et leur part de responsabilité dans leur situation financière. Patrick de Carolis en rajoute à son tour « C’est pourquoi le groupe SOS a repris le leadeship des Marais du Vigueirat, c’est parce qu’il y avait cette difficulté chronique ». Je serai le seul à voter contre cette délibération. Le conseil se termine tranquillement en moins de deux heures. Nous sommes le 5 juillet et rien n’est prévu avant fin septembre, soit quasiment trois mois de vacances, presque, puisqu’il faut rédiger, avant de partir, le compte-rendu partial et partiel !
Compte rendu partial et partiel de Virginie Maris. La séance peut être visionnée sur le site de la mairie et vous pouvez également consulter l’article de l’Arlésienne publié l’avant-veille.
L’appel est fait par Jean-Frédéric : dans la majorité, cinq conseillers sont excusés et deux sont absents. Au sein de l’opposition, deux excusés et un absent.
Délibération N° 1 : Adoption du compte-rendu du conseil municipal du 11 mars
Rien à signaler, si ce n’est toujours ce mois de retard.
Délibération N° 2 : Exploitation du théâtre municipal d’Arles – Classement sans suite de la procédure de passation d’une concession sous forme d’une délégation de service public pour motif d’intérêt général
Alors je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais nous avions discuté de cet appel d’offre lors du conseil municipal de décembre, où il était question :
– d’une part, de baisser de 200 000 € la subvention de la ville au théâtre (passant à 420 000 € dont se déduisent également 20 000 € de redevance pour l’occupation du lieu qui était auparavant mis à disposition gratuitement par la ville)
– d’autre part, d’ouvrir l’appel d’offre pour la délégation de service public (DSP), la convention en cours avec l’association du théâtre d’Arles arrivant à échéance, après cinq ans, en juin 2021.
Mais oui! Vous vous rappelez : “l’erreur de plume” qui corrigeait en salle la délibération qui nous avait été envoyée dans laquelle il s’agissait de vanter les mérites de la DSP en montrant qu’elle permettait de mettre en place des mécanismes de contrôle par la collectivité, notamment via “la validation préalable de la programmation”. Sur ce point, l’histoire est formelle : quand les pouvoirs publics s’intéressent de trop près à l’art et à la création et que cet intérêt prend la forme d’un “droit de validation” (qui n’est autre que la version positive d’un droit de censure), ce n’est jamais très bon pour la liberté d’expression et les formes de création avant-gardistes ou subversives. C’est probablement parce que les relents frontistes d’une telle “validation préalable” ne seyaient guère à cette majorité “sans étiquette” que Mme de Causans a corrigé le tir in extremis, transformant la mention en une plus modeste “présentation préalable de la programmation”.
Face à notre perplexité, de Carolis s’était fendu d’une tirade tout à fait théâtrale dans laquelle il auto-plagiait un bouquin qu’il a publié il y a quelques années pour nous convaincre que la culture c’est sa vie et que nul mieux que lui ne sait de quoi il en retourne.
Ah bon! Eh bien il faut croire que les compétences de Monsieur le Maire ne s’étendaient pas à une connaissance appropriée du milieu théâtral car son appel d’offre a carrément fait flop. Il faut dire que pour “faire mieux avec moins” comme il en était question lors de ce conseil municipal de décembre, pour garantir en même temps le très chic label “nouvelles écritures” de la DRAC et les spectacles grand public, pour faire “des séances de médiation auprès des habitants” tout en économisant 200 000 €, le tout doté d’une salle dont la jauge (290 places) proscrit ces fameux spectacles grands publics très rémunérateurs (stand-up comic, opérette, etc), il fallait être sacrément agile. Du coup, malgré six pré-candidatures déclarées, seules deux ont décidé de déposer leur dossier complet : une association ad-hoc qui a été écartée comme non conforme à l’appel d’offre (une pièce manquait au dossier et les contraintes budgétaires imposées par la mairie semblaient sujettes à discussion par le dépositaire); et l’Association Théâtre d’Arles, actuelle gestionnaire, qui selon la mairie ne prenait pas en compte la demande “d’ouverture vers le grand public” inscrite dans l’appel d’offre.
Rhooo c’est ballot… faute de candidat, il n’y a donc plus personne pour piloter le navire à partir du 30 juin. Du coup, l’enjeu de la délibération, c’est de classer sans suite cet appel d’offre et de se diriger vers le plan B qui est l’objet de la délibération suivante : la régie directe.
C’est Madame Petetin (adjointe à l’administration générale) et pas Madame de Causans (adjointe à la culture) qui nous explique tout ça. Elle rappelle que dans l’appel d’offre, la mairie souhaitait que le théâtre “qui n’était jusqu’alors fréquenté que par 3% des arlésiens devait s’ouvrir au 97% restant”. C’est bien cette attente qui n’était pas satisfaite dans la seule proposition recevable (celle, donc, de l’association du Théâtre d’Arles) à propos de laquelle Madame Petetin déclare “qu’ils n’ont pas été vraiment convaincus par la programmation qui leur était soumise. On trouvait que la programmation ne faisait pas suffisamment de place aux spectacles pouvant intéresser la majorité des Arlésiens”. La procédure a donc été classée sans suite pour motif d’intérêt général.
Les élus de l’opposition s’abstiennent alors que toute la majorité vote pour ce classement sans suite.
Délibération N° 3 : Exploitation du théâtre municipal d’Arles – Reprise en régie directe de l’activité par la ville
Alors là, il faut peut-être faire un petit point technique :
Pour commencer, l’accès à la culture via le théâtre municipal, c’est un service public, et plus précisément, un service public culturel. Et pour rendre un service public comme celui-ci, il y a plusieurs options : la régie (qui peut être directe, autonome ou personnalisée – nous y reviendrons) ; la concession ou DSP ; la création d’un établissement public (plutôt pour les grandes scènes nationales) ou d’un établissement public de coopération culturelle (comme c’est le cas de nombreux musées et théâtres en province). Nous n’aborderons pas aujourd’hui la possibilité de création d’un EPCC (bien que l’on puisse garder cette option en tête) car il s’agit d’un projet au long court, qui passe par plusieurs strates réglementaires et légales et ne pouvait dans tous les cas pas répondre à l’impréparation de la Mairie d’Arles dans ce dossier.
Discutons d’abord de ce que l’on perd, à savoir la délégation de service public.
Il faut dire que quand on est de gauche, a priori, on est plutôt hostile à l’externalisation des missions publiques, parce qu’on sait bien que les frontières entre DSP, partenariat public-privé et privatisation sont poreuses, et que de telles externalisations ont de nombreux effets pervers, notamment :
du dumping social avec des entreprises qui font “mieux avec moins” tout simplement parce qu’elles offrent des conditions de travail et de rémunération moins avantageuses à leurs employé.es ;
une privatisation des profits qui s’accompagne souvent d’une externalisation des coûts sur le public, notamment lorsque l’entreprise prestataire ne s’acquitte pas des investissements d’entretiens des infrastructures à long terme. C’est le scandale de nombreuses délégations de services d’approvisionnement en eau potable.
une perte de compétence au sein des services publics qui aliène la puissance publique aux entreprises sous-traitantes.
Du coup, la sous-traitance des services publics présente souvent ce qu’on appelle “un effet cliquet”, comme les fixations des chaussures de ski : il est facile de passer au cran suivant (par exemple, externaliser le service de nettoyage au sein des hôpitaux) mais beaucoup plus difficile de revenir au cran précédent (par exemple, remunicipaliser une cantine après 15 ans de Sodexo, mais on l’a fait quand même, vive l’EPARCA!). Dans les cas extrêmes, on arrive à “l’effet tube de dentifrice” : une petite pression suffit à faire sortir la pâte à dents du tube, mais aucune manipulation ne pourra plus l’y faire rentrer. C’est probablement ce que croyaient les britanniques à propos de British Railway Board, la compagnie nationale des chemins de fer qui a été complètement privatisée en 1993. Et pourtant, les anglais assistent depuis deux ans à une renationalisation progressive du réseau ferroviaire, comme quoi, avec un peu de volonté politique, on peut même faire rentrer le dentifrice dans son tube!
Alors me direz-vous, “mais beeuurk! Une DSP pour notre théâtre c’est mal, c’est un truc néo-libéral : ils vont se faire un max de thunes, filer avec la caisse au bout de six ans et nous laisser un théâtre en ruine!” Et là je vous répondrais que c’est un peu plus compliqué que ça ; que des fois, dans certaines circonstances, laissez faire aux personnes dont c’est le métier ce qu’ils savent faire, ça peut être la meilleure façon de procéder, surtout lorsque l’activité en question requiert des compétences et des modalités d’action très spécifiques et très différentes du fonctionnement habituel des collectivités territoriales. Et justement, dans le cas d’un théâtre, qu’il s’agisse de l’embauche d’intermittents et de techniciens spécialisés pour des contrats ponctuels, pointus, à des horaires sans queue ni tête ; de la commande ou de la location de matériel spécifique ; et de façon générale de la gymnastique permanente qui permet de s’accommoder aux aléas de la création, disons que la rigueur (pour ne pas dire rigidité) de la fonction publique et de la commande publique peut rendre les choses très compliquées.
Mais au-delà de ces enjeux techniques qui ne sont pas insurmontables et jouent également dans d’autres secteurs, penser la culture comme un service public, ce n’est pas exactement la même chose que la distribution de l’eau potable ou l’entretien de la voirie. Et cela demande d’aménager une relation – et une indépendance – minutieuse entre le politique et la création.
C’est Monsieur de Carolis qui présente cette délibération. Il revient d’abord sur l’esprit de cette nouvelle DSP : l’élargissement de l’offre théâtrale à tous les arlésiens. La proposition de l’association du théâtre d’Arles ne permettait pas cet élargissement en se concentrant sur les nouvelles écritures. Selon le maire, il y avait dès lors trois options :
1. accepter le fait accompli en accordant la délégation à l’équipe actuelle
2. prolonger la délégation actuelle d’une année
Ces deux premières options étaient celles de la “résignation” et du “renoncement”. Ne restait qu’une troisième option, celle “du courage politique” :
3. reprendre le théâtre en régie municipale directe.
Il s’agit donc à présent de “faire du théâtre un véritable levier de [leur] politique culturelle”, et, avec le sens de la formule qu’on commence à lui connaître (même si honnêtement la formule en l’occurrence ne fait aucun sens) : “ce n’est pas un pari, c’est une exigence d’équité envers tous les arlésiens”. Je vous passe les leçons de philosophie sur le sens du terme équité – selon quels critères? Les moyens, les besoins, les mérites, l’égalité stricte, l’égalité des chances? Quelle que soit la conception que l’on se fait de l’équité, il est bien difficile de comprendre en quoi une re-municipalisation accidentelle faute de candidat à la DSP peut subitement devenir “une exigence d’équité”. Mais bon… ça sonne assez bien, et ça remet une petite couche de vernis sur cette idée que tout ça, c’est “contre le renoncement – pour le courage politique”.
On finit avec un petit coup de pression, comme s’il avait besoin de nos votes, avec l’espoir du maire que le conseil adopte cette décision à l’unanimité.
Alors avant de reporter les débats, il faut corriger la façon dont sont présentées ces trois options (résignation, renoncement et courage!). Car il y avait en réalité d’autres options. Le choix de la mairie est de passer le théâtre en régie directe. C’est le statut le plus aliénant pour le théâtre, qui devient un simple service de la mairie. Or il était également possible de proposer une régie autonome, lui assurant son autonomie financière en créant un budget annexe dédié, permettant à la direction de l’établissement, qui peut également recevoir une délégation de signature de la part du Maire, d’administrer de façon indépendante le théâtre. Enfin, il existe aussi un statut de régie personnalisée qui dispose, en plus de l’autonomie financière, une autonomie juridique, lui permettant notamment de passer elle-même des contrats et assurant de fait son indépendance artistique.
Aujourd’hui, l’opposition est en mode Girl power, et c’est Dominique Bonnet qui ouvre le bal, et avec quel panache :
Monsieur le maire, mesdames, messieurs, je ne suis pas née à Arles, je ne parle pas provençal et ne porte pas le costume. Mais je me considère comme citoyenne de cette ville dans laquelle je vis depuis quarante ans maintenant.
Woaw! C’est avec la grande classe que Dominique tacle Madame Graillon qui nous avait fait le mois dernier sa petite démonstration provençaliste. Elle rappelle l’histoire de ce théâtre, sa fermeture au début des années 80 sous la mandature de Jean-Pierre Camoin puis sa réouverture, sous la mandature de Michel Vauzelle en 1995 via la DSP assurée par l’Association du théâtre d’Arles. Elle salue la grande qualité et diversité de sa programmation, signale son impressionnant taux de remplissage de près de 88% et rappelle que des milliers d’enfants et de jeunes ont pu régulièrement fréquenter le théâtre. Elle pose ensuite quatre questions :
des questions budgétaires, le manque de flexibilité de la commande publique et le risque de perdre le conventionnement “scène d’intérêt national – création, nouvelles écritures” moins facilement accordé à des structures en régie publique.
une question sur la capacité de la mairie à prendre en charge la gestion de ce théâtre, notamment en termes de compétences internes.
la difficulté de faire coïncider les besoins et les compétences du personnel d’une structure comme le théâtre d’Arles avec les cadres rigides et peu appropriés de la fonction publique territoriale.
la notion de “grand public” et la contradiction qu’il y a à revendiquer cette ouverture tout en augmentant les tarifs. La meilleure façon d’ouvrir ce théâtre à tous les Arlésiens, rappelle Dominique, aurait été de maintenir son financement.
Elle évoque pour finir le rejet par la mairie de deux spectacles que j’évoque ci-dessous dans ma prise de parole et conclut sur notre attachement partagé, au sein de l’opposition, à “une scène indépendante, compétente pour un accès à tous à la culture”.
Je prends la suite en ces termes :
Vous dites souhaiter faire du théâtre “un équipement de votre politique culturelle” et vous inscrivez dans la délibération que “le mode de gestion le plus à même de répondre à ces objectifs est la régie directe”.
On peut se demander s’il s’agit véritablement du mode de gestion le plus à même de répondre vos objectifs plutôt qu’un simple pis-allé, sachant que nous avions eu accès en décembre à un rapport de la Mairie détaillant en quoi la DSP était le mode de gestion le plus approprié.
Concernant les éléments explicites mentionnés dans la délibération qui pourraient nous donner une idée du projet artistique et culturel que la ville souhaite mettre en œuvre à travers cette régie directe, on doit s’en remettre aux trois petits paragraphes consacrés à ce sujet dans la délibération. Vous dites vouloir en faire un lieu innovant et hybride en mentionnant le théâtre, la danse, la musique et le cirque. Franchement, vous devez savoir que ces hybridations disciplinaires sont de très longue date portées par le théâtre d’Arles, qui a depuis longtemps “innové en la matière”.
Sur les thèmes qui semblent en effet ‘nouveaux”, il y a la mention de “l’univers de l’imagerie créative”. Personne parmi les actrices et acteurs du monde culturel et artistique que j’ai interrogé n’a pu m’éclairer sur ce que cela peut bien vouloir désigner. Je me suis rabattue sur Internet où je n’ai trouvé que quelques mentions de cette “imagerie créative” dans des sites commerciaux de communication.
Concernant la programmation : Nous nous souvenons de la délibération concernant l’ouverture de l’appel d’offre pour la DSP du théâtre en décembre 2020. Alors que nous étions invités à voter une délibération qui affirmait “la validation préalable de la programmation”, Madame de Causans nous avait signalé qu’il s’agissait d’une erreur de plume, et qu’il fallait en fait lire une simple “consultation de la programmation”. La différence est de taille. Mais il semble bien que déjà en décembre, la Mairie souhaitait prendre en main la programmation du théâtre. C’est d’ailleurs ce qu’elle a déjà fait, signalant à l’équipe actuelle qui, soucieuse que cette mise en concurrence n’entraîne pas de rupture de service public, a avancé sur la programmation 2021-2022, programmation qui a été soumise à la Mairie. La réponse me laisse songeuse : un avis défavorable a été rendu pour deux des six spectacles programmés.
Le premier est une création de Gurshad Shaheman, dramaturge iranien qui met en scène la vie et l’engagement politique de trois femmes iraniennes des années 50 à nos jours.
Le second est une création de Tiago Rodrigues, qui construit une pièce sur la base d’une série d’entretiens avec des équipes de la croix rouge engagés dans l’intervention humanitaire dans divers pays en guerre et qui questionne le sens de l’engagement, de l’entraide, des privilèges…
Deux metteurs en scène internationalement reconnus, salués pour leur approche audacieuse et engagée, dont sera privé le public arlésien. A quelle exigence de votre “politique culturelle” devons-nous ces refus?
Vous nous demandez donc de nous en remettre, presque à l’aveugle, à l’équipe municipale pour porter un projet culturel et artistique à la hauteur de la mission. Or quels sont les éléments tangibles dont nous disposons pour présager de ce projet ?
Pour ce qui est de l’élargissement de l’offre culturelle à toutes les arlésiennes et les arlésiens, les faits marquants de votre équipe en matière de culture ouverte ne sont pas encourageants :
– l’abandon de Drôles de Noël, une série d’évènements plébiscitée par la population et qui réussissait habilement à concilier une grande exigence artistique en conviant chaque année des compagnies internationalement reconnues et le soucis de toucher un public très large.
– le sacrifice de Convivencia qui offrait une programmation gratuite de grande qualité à un public fidèle et toujours plus nombreux.
Le manque de considération pour le monde de la culture dont manifeste le fait que toutes les associations culturelles de la ville vont devoir attendre le mois de juillet pour savoir si et comment elles vont recevoir une aide de la ville. Alors même que nous savons toutes et tous à quel point le monde de la culture a été violemment impacté par la crise sanitaire.
Enfin, vous dites vouloir redonner le théâtre aux arlésiens, sous-entendant qu’ils en avaient été privés. Nous parlons d’un théâtre qui fonctionne avec un taux de remplissage de 88%, ce qui est particulièrement élevé pour ce genre de structure. Chaque année, la moitié des élèves scolarisés à Arles vient au théâtre, ce qui signifie qu’au long de leur scolarité, tous les enfants et les jeunes arlésiens auront plusieurs fois l’occasion de s’y rendre.
Et comment expliquer que vous n’ayez rencontré aucun des nombreux acteurs du tissu artistique local : compagnies, actrices, acteurs, techniciennes et techniciens et intermittents qui sont très nombreux à Arles et qui, pour l’instant, n’ont pas été consultés.
Le théâtre est le cœur battant de l’idée même de service public culturel. Du Conseil national de la résistance, en passant par le programme de décentralisation porté par Jean Vilar et jusqu’aux récentes occupations des théâtres par les intermittents pour défendre leurs droits et protester contre la réforme du chômage, le théâtre, comme expression artistique, comme lieu et comme institution a un rôle central à jouer dans notre société.
Il ne peut, il ne doit, en aucun cas devenir l’instrument d’une vision politique particulière. Il se doit d’incarner le pluralisme, l’émancipation, l’ouverture. A la lumière du travail qui a été fait, et surtout celui qui n’a pas été fait jusqu’à présent concernant la vie culturelle arlésienne, nous ne sommes pas en mesure de voter pour cette délibération.
Marie Andrieu ferme la marche avec une troisième prise de parole afin de poser deux questions supplémentaires : qui et comment s’organiseront les comités de gestion et de programmation pour ce théâtre en régie directe ? Quel est le point de vue de l’équipe municipale en termes d’ingérence politique en matière de programmation artistique.
Le maire suggère un instant qu’il va donner la parole à l’adjointe à la culture mais… finalement non, il répond lui-même par une série d’accrobaties rhétoriques, nous apprenant que :
Sur l’indépendance : en quoi la régie municipale ferait perdre au théâtre son indépendance? Il ne voit pas le rapport. Pour lui, l’indépendance artistique existe dès qu’on donne la parole à tout le monde, qu’on fait venir toutes les compagnies locales, régionales, nationales, internationales, qu’on programme tous les auteurs de la terre. Bon alors là, c’est pas avec les 200 000 euros de moins qu’on va monter tous les auteurs de la terre et par ailleurs, je ne vois aucun rapport avec la question de l’indépendance.
Sur l’ouverture à tous les arlésiens : on apprend qu’il aimerait que le théâtre soit ouvert beaucoup plus souvent, qu’il soit ouvert la journée, qu’il y ait un café, des conférences, des masterclass, etc etc. Alors c’est le fameux cahier des charges : faire plus avec moins. J’ai hâte de voir combien de bénévoles vont se bousculer aux portes de la Mairie pour tenir ce lieu ouvert les soirs et les week-ends.
Sur la programmation : il annonce la constitution d’un comité de “professionnels de la profession” qui sera en charge de la programmation. Ce seront des représentants “du monde artistique”. OK. Il les a rencontrées, les troupes théâtrales qui lui ont dit qu’elles n’avaient jamais eu accès au théâtre d’Arles ; et il les a rencontrés, les acteurs qui regrettent de ne pas pouvoir jouer dans leur ville.
Il faut signaler ici que cette idée de comité de programmation contrevient directement à l’idée même d’indépendance artistique. Le conventionnement de la DRAC, par exemple, est accordé sur un projet porté par une directrice ou un directeur. Nous annoncer de but en blanc que la programmation ne dépendra plus de la direction de théâtre, mais sera assurée par un comité nommé par les soins du Maire, sur la base de son fameux “carnet d’adresses”, c’est faire très exactement la preuve qu’il n’entend aucunement garantir l’indépendance artistique de ce lieu culturel.
Bon, ensuite je me prends une petite tirade pleine de condescendance : Madame Maris, vous ne savez pas ce qu’est l’industrie culturelle et créative? Vous ne savez pas… Mopa etc, studios d’animation etc. En fait, si, je sais très bien. J’ai juste dit que l’expression “imagerie créative” mentionnée dans la délibération est sortie d’un chapeau. On parle de film d’animation, d’arts vidéo et numériques, que sais-je, mais nulle part dans le monde de la culture je n’ai trouvé de mention de “l’imagerie créative”. Il est d’ailleurs révélateur que Monsieur de Carolis lui-même ne reprenne pas cette formule dans la réponse narquoise qu’il m’adresse et qu’il ne parle quant à lui plus que d’industrie culturelle et créative. Les adeptes de l’école de Francfort ne manqueront pas d’y reconnaître l’avatar contemporain de la notion forgée par Adorno et Horkheimer pour décrire (et dénoncer) les dérives de la culture de masse.
Et puis on a le fin mot de l’histoire concernant les deux spectacles qui ont été retirés. Il y avait deux représentations théâtrales et un spectacle de danse dans la deuxième quinzaine de novembre. Il fallait faire un choix entre les deux pièces de théâtre. “Quand on a Médée de Sénèque, je trouvais que c’était intéressant de privilégier ce spectacle, surtout quand on sait que l’épouse de Sénèque était arlésienne… la même situation se reproduisait en avril… Il n’y a aucun prisme politique là-dedans.”
Ensuite M. Jalabert prend la parole pour me répondre sur Convivencia. Ils ont fait ce qu’ils font à tout le monde : quand il y a une occupation du domaine public – en l’occurrence une privatisation de places de stationnement – ces places-là sont valorisées et on applique un tarif. Tout le monde doit être logé à la même enseigne. Convivencia a une buvette, fait des recettes, reçoit des subventions, ils ont de la mise à disposition de chaises, de sonorisation, etc. Les services ont même calculé que la valorisation du soutien de la ville à ce festival (chaises, sonorisation, sécurité, communication, etc.) s’élève à 27 000 euros.
Je reprends brièvement la parole pour revenir sur ce calcul de valorisation et ce qu’il signifie en terme de bien commun et pour souligner la façon dont Monsieur de Carolis nous a, sans fard, annoncé qu’il avait choisi Sénèque contre Gurshad Shaheman, ce qui augure bien mal de l’indépendance de la programmation!
Il semble que je ne sois pas la seule à n’avoir pas été convaincue par cette déclaration de non-ingérence. Quatre jours plus tard, le Syndeac, syndicat national des entreprises artistiques et culturelles, publiait un article édifiant qui relate les “décisions graves et définitives à l’encontre du Théâtre d’Arles” qui ont été prises lors de ce conseil municipal, dénonçant “une politique mal ficelée et des intentions politiques inavouées”.
Évidemment, toute la majorité vote pour et toute l’opposition vote contre.
Délibération N° 4 : Exploitation du théâtre municipal d’Arles – Transfert de l’activité, du personnel vers le service public et création d’emplois
Il est question dans cette délibération de mettre en application une disposition légale, qui impose à la Mairie de reprendre les salariés de l’ancien délégataire. Je prends la parole sur ce sujet :
J’aimerais vous questionner sur le sort de ces dix salariés. D’abord une question très factuelle est de savoir ce qui justifie le changement du nombre de postes concernés avec un passage de 13 à 10 dans la journée.
Concernant la situation actuelle des employés du théâtre d’Arles, alors que partout en France les théâtres ré-ouvrent, on peut dire que le théâtre d’Arles aujourd’hui est paralysé et que ses employés sont dans une situation extrêmement difficile.
En effet, ils vont avoir à choisir avant le 1er juillet s’ils décident ou non de continuer l’aventure. Donc Monsieur de Carolis vous avez annoncé que vous iriez rencontrer les employés du théâtre le 1er juin. Il serait temps car il ne leur restera que trente jours pour un projet de vie.
Là, le maire m’interrompt pour l’informer que s’il ne l’a pas fait avant c’est parce que la loi le lui interdisait. Je reprends :
A partir de maintenant vous pouvez le faire. Mes interrogations concernant cette rencontre sont les suivantes : – auront-ils accès à une fiche de poste ; à une grille d’équivalence sur la reconnaissance des diplômes et la validation des acquis ? – auront-ils un entretien individuel pour les informer personnellement du poste qu’ils seraient amenés à occuper à l’avenir ? – auront-ils des informations sur la place exacte qu’ils occuperont dans l’organigramme de la ville? – auront-ils également des informations et des certitudes quant à la possibilité de mutualiser certains postes ou certaines fonctions avec les services de la ville ? – auront-ils également des informations sur la façon dont ils pourront exercer leurs métiers au quotidien. En effet c’est de métiers dont il s’agit, métiers qu’ils ont choisi, nombre d’entre eux sont venus à Arles pour l’exercer. L’enjeu n’est pas seulement pour eux de savoir s’ils auront un contrat de travail ou un salaire mais de savoir s’ils pourront exercer ce pour quoi ils se sont formés, passionnés, engagés.
Or ce métier nécessite un fonctionnement bien spécifique, en termes de recrutement, de flexibilité, de réactivité, pour l’engagement des intermittents, pour travailler avec des techniciens qui soient de véritables techniciens spécialistes du théâtre, une reconnaissance des métiers et des compétences, et puis un fonctionnement qui nécessite des ajustements permanents, une agilité dont la fonction publique territoriale n’est pas toujours tout à fait capable.
J’aimerais m’assurer que dès le premier juin ils auront véritablement toutes ces informations en main pour pouvoir prendre une décision éclairée.
C’est Madame Biron-Valon qui me répond. Elle m’assure qu’elle ira à la rencontre du personnel du théâtre le 1er juin avec le maire pour les rassurer et qu’ils auront ensuite chacun.e un rendez-vous avec le service des ressources humaines de la ville pour qu’on leur donne toute l’information et qu’ils puissent étudier ce qui leur convient le mieux.
Elle rappelle qu’ils seront tous recrutés avec un CDI et qu’ils auront donc toutes et tous un emploi, prouvant qu’elle n’a pas vraiment compris ma question sur les métiers. Elle affirme ensuite : “Il est hors de question qu’on fasse des mobilités de poste sans leur accord”. On le retient bien car c’est probablement une source d’angoisse importante pour les salariés du théâtre qui n’ont probablement pas comme plan de carrière de gérer l’accueil du toropôle !
N’ayant pas approuvé le passage en régie directe, tous les élus de l’opposition s’abstiennent.
Délibération N° 5 : Décision modificative N° 1 du budget annexe du théâtre municipal
Il s’agit d’une écriture comptable qui reporte le budget restant du théâtre pour cette année sur le budget de la Mairie.
N’ayant pas approuvé le passage en régie directe, tous les élus de l’opposition s’abstiennent.
Un temps record pour ce conseil municipal au sujet unique. Je quitte la salle des fêtes avec l’impression devenue familière mais qui n’en est pas moins amère de ne servir à rien, d’observer depuis les premières loges le délitement de ma ville, de voir s’effriter mois après mois tout ce qui me l’avait rendue aimable quand je l’ai découverte il y a vingt ans. Heureusement, le soleil est encore haut et les terrasses ouvertes. Quelques gorgées bières et les effluves printanières suffisent à dissiper ma morosité. Arles est rayonnante et il faudra bien plus que la morgue de cette majorité pour rompre son charme !
Compte-rendu partial et partiel de Cyril Girard. Vous pouvez visualiser l’intégralité du conseil communautaire ici.
Ce conseil communautaire a été maintes fois avancé et c’est finalement à 8h30 que le rendez-vous est donné pour un conseil étonnamment court puisque seules 15 délibérations y seront examinées. On se frotte un peu les yeux en se demandant ce qui justifie un horaire aussi matinal, car il ne semble pas que ce soit le programme :
N°1 : Rénovation Urbaine / Convention Action Coeur de Ville Arles : signature de l’avenant 2
N°3 : Promotion du Tourisme / Actualisation des tarifs de la taxe de séjour 2021 applicable au 1er janvier 2022
N°4 : Promotion du Tourisme / Adhésion à ADN Tourisme
N°5 : Assemblées / Désignation d’un représentant d’ACCM à la fédération nationale des organismes institutionnels du tourisme dénommée ADN Tourisme
N°6 : Assemblées / Désignation des représentants d’ACCM au comité de programmation LEADER porté par le Pôle d’Équilibre Territorial et Rural du Pays d’Arles (PETR)
N°7 : Aménagement et services techniques / Mise à niveau de la déchèterie de Trinquetaille sur la commune d’Arles
N°8 : Habitat / Commission locale d’amélioration de l’habitat – modification de la composition
N°9 : Finances / budget principal – création d’une autorisation de programme et crédits de paiement relative à l’OPAH-RU “Arles Coeur de Ville” 2021-2026
N°10 : Finances / budget principal – création d’une autorisation de programme et crédits de paiement relative à l’OPAH RU “Coeur de Ville de Tarascon” 2021-2026
N°11 : Finances / budget principal – Création d’une autorisation d’engagement et crédits de paiement pour le financement du dispositif de suivi-animation des OPAH-RU “Arles Coeur de Ville” et “Coeur de Ville de Tarascon”
N°12 : Marché 2017-59 Prestation d’entretien ménager des locaux ACCM – Lot 1 Avenant n°3
N°13 : Marché 2017-59 Prestation d’entretien ménager des locaux ACCM – Lot 2 Avenant n°2
N°14 : Marché 2017-59 Prestation d’entretien ménager des locaux ACCM – Lot 3 Avenant n°2
N°15 : Economie / Parc d’activité du Roubian – cession d’une parcelle de 10 000 m² à la SCI SBI ou à toute personne physique ou morale se substituant totalement ou partiellement à celle-ci
En off, j’ai appris que les échanges étaient devenus compliqués entre certains maires, qui se retrouvent assis côte à côte à l’ACCM, mais sont adversaires dans le cadre des élections départementales du mois de juin. Les joies du cumul des mandats. Dans ce cadre, en plus du temps que prend la campagne électorale, il y a eu peu de travail fourni, et ce conseil communautaire se contentera d’expédier les affaires courantes. Mais surtout, dans la mesure ou les maires en lice pour les départementales soignent leur image, il était hors de question de porter des délibérations qui pourraient les exposer au feu des critiques à quelques semaines d’un scrutin. C’est pourquoi les conseils, communautaires ou municipaux de mai, seront presque vidés de tout contenu. Il ne se passera rien en juin pour cause d’élections. Voilà comment les mécanismes électoraux combinés à la politique politicienne paralysent la vie publique et nous font perdre beaucoup de temps. Un conseil sans enjeux donc, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne sera pas animé !
L’appel est fait, et s’il fallait tirer les plus récalcitrants de leur torpeur matinale, c’est Mandy Graillon qui s’y colle. En dehors du fait que Madame Favier, nouvelle vice-présidente à la place de Roland Chassain décédé il y a trois mois, ne figure toujours pas sur la liste d’émargement, tout semble rouler !
Le compte rendu précédent est adopté. Les décisions du président ne soulèvent pas plus de remarques.
La première délibération concerne l’avenant N° 2 « cœur de ville » de la ville d’Arles. C’est un document qui décline en plusieurs thèmes et en plusieurs actions, à coup éléments financiers, les actions à venir, en terme d’urbanisme, dans le centre-ville d’Arles. Ce dispositif « cœur de ville » permet d’associer divers acteurs et partenaires, techniques, bancaires ou d’autres collectivités (cela va de l’état en passant par les départements). Il est en fait la retranscription concrète de la politique à venir et doit être lu comme une « vision » de l’équipe municipale de ce que sera la ville de demain. Il s’agit de remplacer l’avenant voté par l’équipe précédente en février 2020, autant dire qu’il s’agit de remplacer un projet par un autre. Monsieur de Carolis, insistant sur le fait que ce document a été longuement débattu en conseil municipal (sous-entendu : chez nous on a déjà tranché, donc les élus des autres villes, vous votez « pour » et il n’y aura pas d’histoire), nous propose de faire la synthèse rapide des cinq points importants pour le « redressement de la ville » (sic!): 26 millions prévus dont 5,5 millions sur l’habitat, 3,3 millions sur l’économie, 2,5 millions sur l’accessibilité et les mobilités, 9 millions sur la rénovation de l’espace public et du patrimoine et 5 millions sur l’accès aux équipements et aux services publics. Caramba, il manque 700 000 euros dans l’addition ! Ne commençons pas à chipoter les chiffres. On voit bien que la plus grosse partie du budget sera consacrée à l’embellissement de la cité. Arles se doit d’être à la hauteur de son nouveau Maire. Et comme nous allons le voir, ce sera forcément au détriment d’autre chose. Monsieur de Carolis tient à préciser que le niveau d’investissement est passé de 4 millions pour le premier volet (et la précédente équipe) à 22 millions sur ce second volet (par un effet de manche donnant ainsi l’impression qu’il en fait toujours plus alors même qu’il ne s’agit pas des mêmes objets), en profite pour remercier Martine Vassal, président du département, pour son soutien financier (les élections départementales, c’est le mois prochain non?).
Cet avenant a déjà été débattu en conseil municipal, lors duquel les élus « Changeons d’Avenir » s’étaient abstenus. Mais la lecture encore plus attentive du document pour préparer ce conseil me pousse à prendre la parole en ces termes :
Bonjour à tous, je vais, synthétiquement, vous faire les mêmes remarques que j’ai pu vous faire en conseil municipal, pour justifier mon vote d’aujourd’hui. J’ai consulté votre projet d’avenant, et comme j’imagine les autres conseillers communautaires (!) je l’ai comparé à la lecture de la version précédente de l’avenant, et c’est donc sur les différences que je vais mettre l’accent. Si l’on s’en réfère au tableau de la page 34 avec les coûts, les compte et les lignes que vous agitez (lapsus!) nous constatons la disparition totale d’un axe important, qui faisait le distingo entre les deux versions, l’axe 6 : piloter la transition énergétique. Ce qui en dit long à mon sens sur la priorité que vous donnez aux enjeux environnementaux. Il y avait également un axe intitulé : accès aux services publics, dans lequel était compris l’aménagement du bâtiment Chiavary, où il y avait un projet de pôle enfant et jeunesse. Des investissements étaient prévus pour 900 000 € en deux étapes, notamment pour la rénovation énergétique, mais aussi pour rendre plus efficace l’accueil du public, mutualiser les services d’accueil et insuffler une dynamique. L’espace Chiavary accueille l’ADAP 13, qui travaille sur la prévention auprès du public adolescent, le CIDFF, qui travaille sur les violences faites aux femmes, la mission locale. Des structure de prévention. Dans ce nouvel avenant, ces travaux semblent avoir disparus au profit de l’entrée en force de votre projet phare « l’hôtel de Police » et le grand centre de surveillance urbain, dont le projet global, divisé en tranche, avec la pose de l’ensemble des caméras, se chiffre en millions d’Euros. Là encore, c’est votre politique, mais cela en dit long sur votre conception de la société, abandonner un projet destiné à la prévention et à l’accompagnement pour un projet uniquement sécuritaire, nous ne pouvons pas porter avec vous ce projet-là.
Sur le logement, l’objectif de réhabiliter 50 logements locatifs sur 5 ans dans le centre ancien me semble bien insuffisant, c’est une goutte d’eau par rapport aux 2000 logements vacants à Arles et aux problèmes de logement des arlésiens. .
Mais de l’ambition vous en avez pour d’autres projets. Le gros changement évidemment ce sont les grands travaux d’embellissement. Là où le précédent document prévoyait l’aménagement de 4 espaces publics vous en prévoyez 7 : la place Antonelle en plus, le boulevardd Victor Hugo et les place Nina Berberova. Vous citez le pôle multimodal pour l’ACCM. On retrouve pêle-mêle le plan fontaine, le plan lumière. Beaucoup d’ambitions qui sont plutôt de la cosmétique et de la rénovation, plutôt qu’un travail de fond sur les problèmes de arlésiens. Les actions programmées qui pourraient avoir du sens en terme de mobilité par exemple :
Le plan vélo, il était prévu, les voies vertes sur délaissé SNCF, elles étaient déjà tracées.
Smart City et utilisation des objets connectés, c’était prévu. Les objectifs et actions dans le domaine des déplacements : rien de nouveau sous le soleil. On ne peut que souscrire éventuellement à cette ambition de faire vivre Arles toute l’année, de conserver la mixité des fonctions, d’éviter la muséification, mais ça reste des formules dont on ne voit pas l’articulation avec ce projet.
Les nouveaux projets qui pourraient faire l’objet d’un consensus notamment l’espace Mistral sont encore nébuleux. Aucun budget, donc aucun projet à part des petits carrés sur une carte.
C’est votre projet, du grand Arles, du clinquant, du beau, de la police. Mais rien de neuf, rien qui devrait permettre de prévenir la délinquance, les violence faites aux femmes, se loger, mieux vivre, lutter contre la gentrification. Quant aux axes que l’on pourrait porter avec vous, il n’y a pour le moment aucuns éléments factuels qui permettent d’en saisir la pertinence. Il y avait peut-être moins d’ambition (et surtout moins de millions) affichée dans l’avenant précédent en terme de rénovation de façade, mais il me semblait plus en cohérence avec les enjeux de notre ville, qu’ils soient écologiques, sociaux ou économiques. C’est pourquoi je voterai contre cet avenant. »
Je serai donc le seul élu à voter contre, le reste de l’opposition restant dans la posture de l’abstention. Mais avec le recul, je trouve que la violence faite aux structures de prévention, et le coût exorbitant de ce nouvel avenant pour satisfaire à la seule ambition cosmétique et sécuritaire (sans aucun projet au service des arlésiens) de la nouvelle équipe justifie largement ce choix.
Madame Balguerie exige un droit de réponse : « Madame Lexcellent s’exprimerait sans doute mieux que moi, mais vous faites régulièrement allusion au fait que les nouveaux programmes portés par la nouvelle mandature, heu LES nouvelles mandatures (ben oui on est à l’ACCM tout de même, pas au conseil municipal), font la part heu (sic), ne considèrent pas suffisamment l’environnement et la transition écologique, mais je vous rappelle qu’il existe différentes instances pour soutenir des projets dans différents domaines avec des compétences attribuées, des moyens financiers et des canaux différents, nous avons notamment le PETR, dont la compétence est le Plan Climat Air Énergie (PCAET). Les déclinaisons se feront au niveau local lorsque ce PCAET sera élaboré (…). Nous avons régulièrement des réunions avec Madame Lexcellent sur des sujets qui intéressent autant la ville que l’ACCM et même au-delà. Je pense qu’il faudrait que vous attendiez de voir les projets portés pour avoir une affirmation aussi radicale sur la part mineure que nous apporterions à ces préoccupations environnementales. »
Tout vient à point à qui sait attendre donc !
Madame Lexcellent qui s’exprimerait sans doute mieux ne s’exprime pas du tout, mais cette séquence semble révéler quelque chose. Que Madame Balguerie serait l’élue chargée à l’environnement et au développement durable à l’ACCM puisqu’elle répond systématiquement aux questions sur ce thème. Pourtant sur le papier, c’était feu Monsieur Chassain, donc aujourd’hui, à priori, sa remplaçante ? À moins que l’ACCM ne soit gérée que comme une annexe de la Mairie d’Arles par la même équipe tandis que les autres communes se contentent de venir défendre les délibérations qui les concernent ?
Nicolas Koukas prend la parole pour justifier son abstention : « C’est l’ancienne mandature qui avait porté la délibération précédente sur un seul exercice, ce nouvel avenant porte sur plusieurs années, ce qui explique le montant de 26 millions. C’est une bonne chose et nous validons cette maquette sur plusieurs années. Mais je regrette que l’ensemble des élus n’aient pas été associés » et de continuer en interrogeant le Président sur la manière qu’il allait adopter pour associer les habitants à ce projet.
De Carolis nous assure que les habitant seront concertés, que Sophie Aspord tient beaucoup à cette participation, sans nous détailler le « quand » ni le « comment » de ces concertations.
Monsieur De Carolis est soudainement interpellé par son téléphone portable. Il jette un coup d’œil dessus et, semblant y trouver l’inspiration d’une tirade improvisée :
« Monsieur Girard, permettez-moi d’exposer à votre prose électoraliste un fait, rien qu’un fait !». Roulement de tambour. Il se saisit de son téléphone et semble lire « Nous allons changer à l’école Amédée Pichot, et cela pour un montant de 640 000 €, les fenêtres car il y a trop de déperditions énergétiques. Vous voyez que cet aspect-là ne nous est pas étranger, et que nous y apportons toute notre attention.» Ouf, je respire ! La crise climatique vient d’être soudainement résolue grâce à cette action d’éclat. Je vais pouvoir retourner à la vie normale et cesser d’interpeller les politiques sur la nécessité d’intégrer l’environnement dans la prise de décisions. Je les avais mal jugés, ils ont compris que l’on ne pourrait plus jamais rien faire comme avant ! Les fenêtres seront changées, la température va soudainement baisser, les hirondelles revenir survoler les prés et sans aucun doute, la prochaine saison de reproduction chez les ours polaires sera exceptionnelle.
Je reprends la parole, sans relever l’attaque sur la « prose électoraliste » qui doit relever d’un mécanisme de projection, mécanisme de défense bien connu en psychologie : Il est en campagne pour les départementales, moi pas ! Mais je réponds sur le fond : « Concernant l’école Amédée Pichot j’ai devant moi l’avenant de l’an dernier, et la ligne était déjà budgétisée. » Donc ce n’est certainement pas à son initiative que les fenêtres vont être changées ! « Nous allons maintenant passer au vote. » sera la seule réponse.
Je serai donc le seul à voter contre, le reste de l’opposition marquant leur abstention. C’est donc adopté.
De Carolis : « La délibération suivante anciennement numéro 7, a pour objet la mise à niveau de la déchetterie de Trinquetaille sur la commune de Arles ». Tout le monde feuillette ses dossiers et cherche la délib en question. Nous passerons ainsi tout le conseil à courir après les délibérations réagencées au dernier moment. Mais celle-ci est d’autant plus importante qu’elle amène à un autre dossier : la déchetterie du Sambuc a fait l’objet d’un article de l’Arlésienne quant à son financement plus qu’opaque. En effet, nous n’avons retrouvé ni dans les décisions du Président, ni dans les dossiers de la CAO (Commission d’appel d’offre), de trace de son financement. Dire que Monsieur le Président était attendu sur ce dossier est un doux euphémisme. Nicolas Koukas avait d’ailleurs envoyé de nombreux courriers pour avoir des informations sur les modalités du financement. La séquence qui suit va se révéler pittoresque, digne d’un épisode de règlement de compte à OK Corral : embuscade, balles perdues et règlements de compte. (32’49)
PdC :« Avant de donner la parole à Mandy Graillon, je voudrais profiter de cette délibération pour évoquer la remise au norme du point de tri du Sambuc. Monsieur Koukas vous m’avez saisi (…) avec copie au préfet de région, à Madame la sous-préfète, couplé à de multiples interventions auprès de la direction et des services de l’ACCM (…) vos demandes portent sur la liste des entreprises ayant réalisées les travaux et votre étonnement de ne pas avoir été sollicité eu égard à leur montant, au titre de la commission d’appel d’offre de l’ACCM. Tout ceci n’est pas neutre, nous sommes en période de campagne électorale, la prise de parole de Monsieur Girard en témoigne (Arghh, première balle perdue, c’est pour moi !). Dans ce contexte et par souci de transparence, je tiens à vous faire une réponse publique ici, en public, car nous n’avons rien à cacher ».
A ce stade-là, on comprend mieux comment cette délib 7 s’est retrouvée N°2. L’intervention a été longuement préparée et Monsieur le Président ménage ses effets, c’eût été dommage de bâcler le spectacle en 5 minutes à 9h50 !
« Concernant la CAO, ses compétences concernent les travaux de marchés formalisés supérieurs à 5 350 00 € HT. Les travaux du centre de tri du Sambuc étant de l’ordre de 150 000 € HT, il n’y avait donc pas matière à saisine de cette commission. Mais, revenons un instant sur l’historique de cette affaire »
Ça y est, le règlement de compte peut commencer. À partir de là ce sont les armes qui parlent. Même l’harmonica d’Ennio Morricone s’est tût !
« Nous avons découvert en juillet 2020 une situation au Sambuc totalement déplorable. Monsieur Koukas nous avons trouvé ce que vous nous avez laissé, une véritable décharge à ciel ouvert (…) j’aimerais que nous montrions les photos de juillet 2020.»
Le grand écran opportunément installé ce jour-là commence à diffuser quelques images de tas de déchets abandonnés autour des bennes ou devant la grille, il faut le dire assez accablantes. « Voilà Monsieur Koukas votre héritage à l’été 2020 alors que vous étiez en charge du développement durable et responsable(..). Cette situation catastrophique, au-delà de l’insalubrité, était génératrice de très gros risques pour les usagers, pour les employés, mais aussi Monsieur Girard pour l’environnement compte tenu des risques de pollution des sols (deuxième rafale, il vise large) ».
A partir de là, au Président d’argumenter sur la « nécessité impérieuse » de réaliser des travaux et le résultat est là : apparaît sur l’écran la photo d’un nouveau ponton en béton et des deux bennes flambantes neuves. Plus rien ne traîne, on pourrait manger par terre ! On sent la satisfaction du travail bien fait, ça bombe le torse chez certains élus.
Mais parce que ça ne suffisait pas, De Carolis explique alors que si tout n’a pas été fait dans les règles de l’art sur ce marché, c’est parce que les agents ont procédé comme ils avaient l’habitude de faire avant : « Ces procédures, ce sont donc les vôtres Monsieur Koukas. (…) vous avez géré des procédures de marché public et vous savez que l’urgence exonère de procédure. S’il y avait urgence ou pas c’est une question de juriste ». Le sous-entendu est clair, le Président ne nous donnera pas plus d’info sur ce marché et le mode de sélection des entreprises. Il met clairement au défi l’opposition de lancer un contentieux juridique.
Dans un dernier sous-entendu, il annonce la création d’une groupe de travail sur les marchés publics pour mettre de l’ordre là où il en fallait. Madame Lexcellent, représentante d’une majorité à Saint-Martin qui était à la Présidence de l’ACCM, ne pipe mot. Même si l’on pourrait s’interroger sur le pourquoi du bon état des déchetteries de Saint-Martin-de-Crau et sur l’obsolescence de celles des autres communes, alors même que l’ancien président et élu en charge des déchets était élu de Saint-Martin-de-Crau.
Nicolas Koukas prend enfin la parole et la séquence qui va suivre sera particulièrement tendue (39′), les deux interlocuteurs ne cessant de se couper la parole. Nicolas Koukas accuse De Carolis de ne pas être à l’aise sur ce dossier et fustige l’absence de clarté et menace d’en référer au procureur de la république. Il parle du « télé-spectacle » de la méthode et associe les élus de l’ancienne mandature, reconduits et qui travaillent aujourd’hui avec De Carolis, à ce bilan sur un sujet « pas facile ». Il accuse de Carolis de profiter du conseil communautaire pour faire sa campagne et de faire de la politique spectacle. Il est 9 h du matin ! Il parle enfin de saucissonnage (pratique qui consiste à couper la prestation en plusieurs petits marchés afin de passer en dessous des seuils de procédure formalisé et de pouvoir ainsi, en procédure simplifiée, choisir les entreprises sans trop avoir à se justifier. Pratique qui relève du favoritisme dans ce marché public. Il cite les différents services de l’ACCM qui n’ont jamais répondu à ses questions (dont la CAO) et finit par évoquer les services de l’État qui « eux, lui ont répondu ».
De Carolis, « si les services de l’état vous ont répondu, j’aimerais bien que vous en fassiez une communication publique, et notamment lorsque vous nous avez attaqué sur la procédure de Drôle de Noël, il me semble que l’État vous a répondu ».
C’est le moment de bascule à partir duquel Nicolas Koukas accuse le Président d’ouvrir les courriers des élus de l’opposition qui arrivent en mairie. S’ensuit des « Oh là là ! » « Que je vous sens mal à l’aise » « quelle arrogance » « La presse a entendu avec nous » (à vous de deviner qui a dit quoi) . On est au niveau de la cours d’école quand le Président finit par couper le micro de Nicolas Koukas. On pourrait croire que cette séquence peu glorieuse est finie, mais comme à la récréation, quand la baston semble terminée, il y en a toujours un (ici c’est une) qui arrive pour relancer la bagarre. Mandy Graillon prend la parole « Je parle en tant que présidente de la commission d’appel d’offre, je m’étonne que Monsieur Koukas se plaigne de n’être pas assez associé (…), depuis un an Monsieur Koukas n’ a participé qu’à une seule commission d’appel d’offre sur les six qui ont eu lieu, soit 16 % (…) Quand à Monsieur Girard qui est son suppléant, il a participé à 50 % des commissions (troisième balle perdue sur une délibération ou je n’ai même pas pris la parole !), donc la moitié du temps le siège est vide (Ben oui puisque 50 % + 16 % = moitié du temps) ». Ils oublient de dire que la première mesure qu’ils ont adoptée a été de supprimer les indemnités des élus de l’opposition, qui se montaient à quelques dizaines d’Euros par mois, et qui permettaient de quitter son travail en journée pour participer à ce genre de commission !
Du coup, je me sens obligé de participer aussi (47’50)
En tant que suppléant j’ai participé à toutes les commissions d’appel d’offre auxquelles j’ai pu lorsque Monsieur Koukas n’était pas là. Je ne suis pas censé participer à toutes les commissions. Je ne comprends pas pourquoi je me prends cette remarque-là. Concernant votre souci de l’environnement, j’en suis très content lorsque ça passe par les travaux sur la déchetterie mais votre souci est un peu à géométrie variable. Lorsque je vous ai sollicités sur les voyous qui entassent les tas de déchets et polluent possiblement la nappe phréatique, je vous ai questionné pour savoir si l’ACCM se constituerait partie civile et vous m’avez dit « on verra bien ». Lorsque des agriculteurs voyous utilisent des produit interdits, je ne vois ni la mairie ni l’ACCM dans les parties civiles. Je vois des usines qui polluent depuis des années, je ne vois ni la mairie ni l’ACCM se porter partie civile. Votre souci de la pollution me semble à géométrie variable.
Aucune réponse. Mandy Graillon va maintenant porter la délibération 7 qui était en deux mais qui sera traitée en trois !
Le reste du conseil est vraiment de l’expédition d’affaires courantes qui n’amènent que peu de débat. Dernière prise de parole :
Je voudrais montrer mon étonnement. Nous sommes en mai, le prochain conseil communautaire sera reporté à juillet. Nous avions quinze délibérations aujourd’hui, il y avait la place. Nous n’avons toujours pas vu passer les subventions aux associations. Elles vont attendre le 7e mois de l’année pour savoir comment elles vont être traitées. Je ne trouve ça pas très respectueux de tous ces gens qui travaillent. On parle beaucoup de soutien économique à l’ACCM, certaines associations ont des activités qui ont des retombées économiques. À cause du Covid, la situation est compliquée, on ajoute de la difficulté à la difficulté (…) je me fais la voix de tous ces gens inquiets qui me font passer ce message.
De Carolis : « On n’ajoute pas de la difficulté à la difficulté, on ajoute de la clarté à la clarté, nous analysons les dossiers jusqu’au bout ! ». Diable, la clarté c’est ce qui permet de mieux voir non ? Pas sûr que les associations y voient plus clair avec cette méthode. Espérons que l’analyse minutieuse ne nous mène pas en décembre ! Le mieux est quelques fois l’ennemi du bien !
Compte rendu partial et partiel de Virginie Maris. La séance peut être visionnée sur le site de la mairie et vous pouvez également consulter l’article de l’Arlésienne publié la veille du conseil pour vous donner un avant-goût des enjeux du jour.
Alors… c’est un conseil municipal de 5 heures dont il s’agit ici de rendre compte. Du coup, je vous invite à lancer cette chanson de Massilia Sound System en fond sonore pour égayer un peu votre lecture parce qu’honnêtement, ce qui va suivre n’est pas très excitant.
Spéciale dédicace à la deuxième adjointe, Madame Graillon, qui nous a avoué lors de ce conseil qu’elle aimait beaucoup le groupe Marseillais. Et si, contrairement à elle, vous n’êtes pas bilingue, je vous laisse consulter la traduction des paroles ici (attention, y’a du lourd!)
On commence par l’appel et c’est Emmanuel Lescot qui s’y colle : huit absents dans la majorité, Fançoise Pams et notre collègue fantôme du côté de l’opposition.
M. de Carolis ouvre la séance avec une pensée émue pour une ancienne employée de la Mairie récemment décédée ainsi que pour la personne renversée par un taureau échappé en plein centre ville à l’occasion d’un shooting devant les arènes et qui se trouve encore à l’hôpital. L’Arlésienne ayant soulevé la question de la responsabilité de la Mairie dans un tel accident, il aura probablement paru opportun de faire preuve de contrition…
Délibération 1 : adoption du compte-rendu
RAS, si ce n’est qu’on a un mois de retard, il s’agit du CR de février. Une chance que les compte-rendus de Changeons d’Avenir se font moins attendre 😉
Délibération 2 : Avenant sur l’action cœur de ville
L’action “Cœur de ville”, c’est un peu la stratégie d’investissement de la ville pour le centre-ville. Arles a en effet été retenue parmi les 222 villes lauréates de ce dispositif national qui facilite les demandes de co-financement.
Comme toujours, il s’agit avant tout dans la présentation de cette délibération de montrer que la nouvelle municipalité fait parfaitement bien là où l’ancienne faisait parfaitement mal. C’est devenu une ritournelle.
Cet avenant est l’occasion de présenter les projets de la Mairie pour la ville selon 5 axes (le 6e axe, dédié à la transition énergétique, ayant malheureusement disparu). Le mieux est de consulter le document qui détaille toutes les actions visées dans chacun de ces axes.
Axe 1 : Vers une offre attractive de l’habitat en centre-Ville
Axe 2 : Favoriser un développement économique et commercial équilibré
Axe 3 : Développer la mobilité et les connexions
Axe 4 : Mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine
Axe 5 : Fournir l’accès aux équipements et aux services publics
Sophie Aspord présente le premier axe. Il y est essentiellement question de réduire le nombre de logements vacants, de faire un diagnostic des logements insalubres et de rénover des façades.
Jean-Michel Jalabert étant malade, c’est Mandy Graillon qui présente le deuxième axe. Il y est question des locaux commerciaux vacants et de l’attractivité du centre-ville à l’année avec : – “un plan marchandizing” pour le centre-ville – une étude sur le cinéplex – une étude sur les halles commerciales – préemption et achat de locaux commerciaux pour être cohérent avec ce qu’ils veulent avoir comme commerce dans le centre-ville (aaarglll… ça sent le santon!) – une aide de l’État pour compléter un programme d’aide aux commerçants qui voulaient faire des travaux de rénovation dans leurs locaux – animations dans le centre-ville – création d’une maison de l’entreprise – pérennisation du label “villes et métiers d’art” – une application électronique pour les commerçants – une étude sur les Nouvelles Galeries (qui appartiennent à Maya Hoffmann mais la ville semble disposée à lui faire des préconisations).
Marie-Amélie Coccia présente le troisième axe. Là encore, on commence avec les manquements du passé, of course! La piétonisation du centre-ville est annoncée et on s’en réjouit et elle semble s’accompagner d’une vision assez intégrée des stationnements, des modes de déplacements doux et collectifs, du pôle multimodal. Bref, on ne peut pas râler toujours. Là ça donne envie, reste à savoir si la mise en œuvre sera à la hauteur des ambitions. Évidemment, pour une raison que nous avons renoncé à essayer de comprendre, toutes ces perspectives vertueuses sont ultimement liées au contournement autoroutier, la marotte de la conseillère déléguée au transport et à la mobilité.
Sophie Aspord reprend la parole pour le quatrième axe. – Pour le centre ancien, c’est le gros ravalage de façade. Je pressens qu’on va bientôt se sentir aussi bien chez nous qu’à Aix-en-Provence : rénovation des places Henri Bornier, Nina Berberova, Cavalerie et Wilson. – On parle aussi d’un nouvel office du tourisme. – On renoue avec l’eau après que “la ville ait trop longtemps tourné le dos au fleuve” (tiens tiens, vous reconnaissez ce petit air de Monica…?) avec la rénovation et la création de fontaines et des études sur la mise en lumière pour valoriser les fontaines, les monuments, etc. – On s’intéresse aussi aux entrées de ville, notamment à l’Avenue Stalingrad Bon, chacun ses rêves… Je note quand même au passage une info qui m’avait échappée jusque là mais qui ne semble pas dater de la dernière pluie : l’installation par la CNR d’un nouvel appontement sur les quais devant le collège Mistral pouvant accueillir des bateaux de 135 mètres. Il y aurait paraît-il de quoi se réjouir. On vous reparlera plus tard de l’impact écologique de ce type de tourisme. Il est également question de revamper complètement la place Lamartine et ses alentours. Moi je ne suis pas contre mais par pitié, il faut à tout prix interdire celle ou celui qui a imaginé le … “truc lumineux” flanqué au centre de la fontaine Lamartine cet hiver de s’approcher de quelque façon que ce soit de ce dossier!
Enfin, le cinquième axe est présenté en mode chorale. On est particulièrement intéressé par les projets concernant l’ancien collège Mistral sur lequel j’avais interpellé la majorité en février et que nous présente Sophie Aspord. Avec deux mois de retard, voici donc la réponse :
« Il y a 28 associations : 7 au rez-de-chaussée, 14 au premier étage et 7 au second étage. On les a toutes référencées. Une réflexion est en cours afin d’organiser une occupation cohérente selon leurs activités et leurs besoins réels de surface. D’autres bâtiments peuvent accueillir des associations et nous travaillons avec elles pour permettre leur relogement. Enfin je le précise à nouveau le projet de requalification du site prévoit le maintien d’un tissu associatif. Certaines associations ont des projets qui participent pleinement au caractère multigénérationnel projeté dans le cadre de la réhabilitation ».
Hum hum, plutôt rassurant pour les anciens combattants tout ça, ouf ! En tous cas, plutôt que de tenter l’exégèse, je suggère que l’on reste vigilant, que l’on recueille nous aussi les impressions des associations et que l’on évalue jusqu’où la notion de “cohérence” est la même pour la Mairie et pour les citoyennes et citoyens.
En quelques mots, Antoine Para évoque brièvement la rénovation de l’école Amédée Pichot où l’on remplacera 211 fenêtre, isolation des façades et de la toiture et embellissement des couloirs, le tout pour un montant de 640 000 euros.
Dans l’axe 5, une nouvelle proposition est la création du nouvel hôtel de police municipale. Il n’en sera pas question oralement. Il faut croire qu’on a en déjà suffisamment parlé.
Enfin, Frédéric Imbert évoque la rénovation du pôle universitaire à l’espace Van Gogh pour contribuer à l’objectif que s’est fixé la mairie d’accueillir bientôt 1000 étudiants à Arles. Là, j’ai une soudaine envie de digression :
“Je profite que l’on parle de l’espace Van Gogh pour savoir quand est-ce que vous allez enlever le panneau avec l’énorme faute d’orthographe qui indique Jardin paysagé avec un “é”. C’est un des plus beaux points de vue de la ville qui est gâché par ce panneau que tout le monde voit, prend en photo. Donc le panneau est laid mais la faute d’orthographe est un petit peu honteuse, surtout dans un espace dédié à la littérature et à l’éducation avec la médiathèque et le pôle universitaire”.
Dans le registre narquois qu’il semble affectionner pour s’adresser aux élus de l’opposition, Monsieur de Carolis me remercie pour cette remarque “fort pertinente pour l’investissement de la ville”. Mais je dois vous l’avouer, s’il avait voulu me moucher, je lui tendais la perche sans le savoir. En vérifiant, de retour chez moi, j’ai appris que si “paysager” était plus usuel, “paysagé” pouvait également s’écrire et ne constituait donc pas véritablement une faute.
On parle ensuite de l’ancienne école de la photographie qui restera un lieu d’accueil pour les étudiants, avec plusieurs scénarios concernant les structures d’enseignement supérieur qui pourraient occuper ce site.
A l’issue de cette longue présentation, Cyril Girard prend la parole en ces termes :
Et la version écrite si vous lisez ce compte-rendu au bureau et que vous ne voulez pas importuner vos voisins !
Je regrette que nous n’ayons à aucun moment été associés à cette réflexion. D’autant que sur une partie des actions qui sont programmées ici, on pourrait être soutenant et solidaire. Il n’y a pas besoin de faire de la politique politicienne.
Sur les principaux axes : développer tout en protégeant, éviter la gentrification, conserver la mixité des fonctions et rompre avec la doctrine : tourisme, culture et services clés de l’économie locale.
On peut souscrire à votre envie de faire vivre Arles toute l’année, et on note que vous ne manquez pas d’ambition dans ce document. Tout au moins à la première lecture.
Ce qu’il apparaît, c’est que les grands oubliés de cet énième avenant restent encore les hameaux et villages. Rien n’a avancé en un an. Autant pour Arles vous voyez grand, autant sur la ruralité, l’agriculture, les hameaux et villages, il n’y a toujours aucun projet qui se dessine. Arles, Monsieur le Maire, ce n’est pas que la ville de prestige ; l’école de la photo, LUMA, la majeure partie de la ville, c’est la campagne, ces endroits éloignés des paillettes et de l’exposition.
Sur le centre ancien, vous adoptez des formules aussi énigmatiques que : – « Conforter l’attractivité commerciale et touristique », – « Favoriser l’accès des Arlésiens à leur Centre-Ville », – « Limiter le transit automobile et la place de la voiture dans le Centre Ancien » – « Favoriser les modes de transports doux » – « Réguler le stationnement de voirie en fonction des besoins catégoriels ».
Difficile d’être contre ! Dès qu’on y regarde de plus près, sur les aspects les plus intéressants et les plus urgents à mon sens : place de la voiture, donc parkings, mode de déplacement doux. D’ailleurs le parking du Cirque romain est une action plus que mature, il est réalisé depuis 2 ans. Le plan vélo était prévu, les voies vertes sur délaissé SNCF, elles étaient déjà tracées. Smart City et utilisation des objets connectés, c’était prévu. Le parking des Minimes… Sur les objectifs et les actions dans le domaine des déplacements, rien de nouveau.
Le gros changement évidemment ce sont les grands travaux d’embellissement. Là où le précédent document prévoyait l’aménagement de 4 espaces publics (et qui prévoyait déjà la pole multimodal de la gare, alors que Voltaire a été déjà traité) vous en prévoyez 7 : la place Antonelle en plus, le boulevard Victor Hugo et la place Nina Berberova. Le pôle multimodal, c’est l’ACCM. On retrouve pèle-mêle le plan fontaine, le plan lumière, n’en jetez plus.
Concernant l’accès des services publics, l’axe 5, là où le précédent document pointait comme un enjeux l’accès aux services publics en milieu rural, on ne trouve plus un mot là dessus. Mais opportunément on retrouve votre grand projet de Commissariat central, alors même, que son enjeux est finalement assez éloigné de l’esprit du dispositif global, sauf à penser que la sécurité n’a sa place que dans le cœur de ville.
Sur le logement, vous parlez de faire venir 1000 étudiants bientôt, il va falloir les loger. Vous dites souhaitez « renforcer les moyens en faveur de la lutte contre les logements vacants, l’habitat indigne et le réinvestissement des îlots dégradés », on ne peut qu’y souscrire. Mais j’ai peur que l’action envisagée soit bien loin de l’objectif. En 2017, l’INSEE nous fournissait le chiffre de 2475 logements vacants sur Arles ! Votre objectif de réhabiliter 50 logements locatifs sur cinq ans me semble finalement en-deçà de ce qu’on pourrait attendre
On s’est rencontrés avec M. Abonneau dans le cadre de l’Office du tourisme pour évoquer les logements courte durée. Je pense que ce problème des logements à courte durée doit être abordé à un niveau au-dessus de l’office du tourisme. On prend malheureusement ce problème-là par le petit bout de la lorgnette ou en tous cas il faudrait que ça soit beaucoup plus transversal avec les gens qui travaillent sur l’urbanisme etc.
Je note la récurrence de formules aussi creuses que « Mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine », conjuguée à tous les temps et assaisonnée à toutes les sauces.
Mais surtout le grand changement c’est la disparition totale d’un axe important qui était l’axe 6 : « piloter la transition énergétique ». Je ne vais pas dire que cet axe dans le précédent document était exceptionnel mais enfin il avait le mérite d’exister et de tracer un chemin : plan local de biodiversité, recrutement d’un agent énergéticien, enjeux important qui est celui des économies d’énergie sur les bâtiments communaux. Dans cet avenant, hormis un reste sur le sort de l’école Amédée Pichot, il ne reste plus grand chose et ça me désole.
Mais il y a un chantier. Il y a une ambition. Nous serons à vos côté dans cinq an pour en faire le bilan, et je vous souhaite, pour une partie de ce projet, de réussir. C’est votre projet du grand Arles, du clinquant, du beau, de la police. Mais une grande partie de ces projets était déjà lancée, il n’y a pas grand-chose de neuf sous le soleil, et pour les quelques nouveaux projets qui arrivent comme les halles commerciales ou l’espace Mistral, il n’y a pas grand-chose dans les documents fournis pour nous permettre d’en saisir la pertinence et de savoir comment tout ça va s’organiser.
J’en reviens à ces deux grand oubliés qui nous ferons, non pas voter “contre” car nous pouvons souscrire à une grande partie, mais non pas voter “pour” non plus car en 2021, oublier les villages, oublier les hameaux et ne plus parler de transition écologique ça me semble être un faute importante lorsqu’on parle du cœur de ville.
Nicolas Koukas fait également part de ses remarques : – sur la consultation – sur le pôle Mistral à propos duquel nous n’avons eu aucune information jusqu’à la présentation de ce document – sur les halles dont on dit qu’elles pourraient s’implanter à Léon Blum mais ça n’est pour l’instant qu’une rumeur. – sur son regret qu’une étude à 100 000 euros soit lancée alors que cette étude a déjà été faite par Patrick Chauvin. Finalement, il réaffirme notre déception de n’être à aucun moment associés à ces travaux.
Patrick de Carolis répond à Cyril que les hameaux et les villages ne font pas partie du périmètre cœur de ville. Il affirme que sur l’investissement prévu de 22 millions d’euros, c’est quasiment 70 % de cette somme qui ira aux villages et aux hameaux : – 25 % du budget est consacré aux villages – 70 % du budget d’investissement seront consacrés aux villages et aux quartiers
Je m’abstiens de reporter la réponse qu’il apporte à Koukas car c’est un véritable radotage qui devient proprement insupportable : “Monsieur Koukas je vous rappelle que l’ancienne mandature n’a pas fait ci, n’a pas fait ça, pas d’ambition, faiblesse des investissements…”
Réponse de Koukas qui donne l’impression de vouloir apaiser un peu la tension dans les échanges, il appelle au respect, à la collaboration, au dialogue etc. J’espère que cet demande sera entendue car vraiment, l’ambiance belliqueuse des derniers conseils est difficilement supportable pour les élus comme moi qui ai souvent l’impression de me trouver malgré moi spectatrice dans les gradins d’un ring de boxe, mais aussi, j’imagine pour les citoyennes et les citoyens qui attendent un peu mieux du débat démocratique.
Toute l’opposition s’abstient. Il est 18h05, une heure pour deux délibérations. La soirée promet d’être sacrément longue…
Délibération 3 – Instauration de la vidéo-verbalisation
Madame Graillon prend la parole pour rappeler l’incivilité, les comportements insupportables de nombreux automobilistes. Il s’agit donc de vidéo-verbaliser certaines infractions au code de la route : – stationnement interdit ou gênant – infractions au codes de la route – rodéo urbains dans les zones piétonnes Elle signale que ce dispositif concernera dans un premier temps le centre-ville et que les zones concernées seront indiquées de façon très visibles.
Cyril prend la parole dans ces termes :
Là encore, je vous propose le verbatim de son intervention pour celles et ceux qui préfèrent la lecture à l’écoute :
Nous souscrivons à une partie de votre analyse sur les incivilités dues à la voiture. Incivilités qui se multiplient avec l’arrivée des SUV urbains qui ne trouvent pas leur place dans un ville inadaptée aux grosse voitures et heureusement. Quand aux rodéo urbains on n’est plus dans l’incivilité, on est dans la bêtise la plus condamnable pour des raison évidentes de sécurité. Mais bon, il s’agit la plupart du temps de véhicules non imatriculés ou de véhicules volés, mais enfin…
Vous notez fort justement que le problème est important aux abords des lieux d’enseignement. C’est en tous cas le prétexte qui prévaut à votre délibération. Tous les matins, tous les soirs, au grand dam des riverains, des parents qui utilisent le vélo ou la marche. Il y a une expérience de rue scolaire à Arles, nous avons travaillé, à Changeons d’Avenir, sur les alternatives de pedibus ou plein d’autres modes facilitateurs qui permettraient de diminuer la présence des voitures aux abords des écoles. Il y a des villes où l’on déploie des agents devant les écoles à certaines heures comme cela se fait pour sécuriser les abords et éviter aux parents de vouloir absolument se garer le plus près possible du portail.
Je vous donne quelques adresses d’école à Arles : Rue Jules massenet, rue Valentin Jaume, Avenue Louis Vuissac, Rue Balze, rue André Benoît. Si on veut toutes les surveiller, on va entrer dans une surenchère de caméras et si l’on regarde la concordance des caméras visées par votre délibération, elles ne correspondent qu’assez peu avec ces abords d’écoles.
Ce dont on a l’impression, c’est que, sous prétexte de sécuriser les abords des écoles, vous glissez paisiblement de la notion de vidéo-protection que vous nous avez vendue jusqu’à présent, à celle de vidéo-surveillance, tendance contre laquelle nous vous avions mis en garde, et contre laquelle vous vous éleviez vous même. Mais enfin ne soyons pas dupes, vous le saviez déjà. Les études le prouvaient, le déploiement de la vidéo-surveillance sert principalement à la vidéo-verbalisation. Il s’agit d’un système qui s’auto-alimente financièrement, et qui, sous couvert de sécurité, permet de faire rentrer des dividendes. Car le problème des incivilités automobiles reste avant le tout le problème de la place de l’automobile dans la ville. Et là il y aurait besoin d’une vraie vision même si on a un petit peu avancé là-dessus dans la délibération précédente. Tant que les aménagements ne sont pas clairement marqués, tant que l’on n’a pas de place dédiée aux autres modes de déplacements, dans la plus grande ville de France, avec une partie de la population qui réside en milieu rural et qui ne peux accéder à la ville qu’en voiture, votre réponse répressive paraît juste opportune. D’autant que les caméras sélectionnées pour ce principe relèvent d’un choix particulier : sanctuariser et sécuriser le centre ville. Pour le reste, on verra bien.
Dans ce contexte particulier de changements profonds où sociétés privées arrivent sur le marché du stationnement, ou Police municipale et nationale se rapprochent, on ne sait plus exactement qui sera demain derrière les caméras, et vers quelle pente dangereuse tout cela nous amène. On peut espérer une politique plus juste et plus respectueuse des collectivités sur la vidéo-surveillance, mais on peut espérer beaucoup de choses…
Nous voulons que la sécurité soit une liberté devant laquelle l’ensemble des citoyens soient égaux. Déployée partout sur le territoire. Verbaliser une personne mal garée, c’est bien, mais ça ne fera pas forcément cesser l’infraction. Mais nous voulons une police humaine, de présence, pédagogique avant d’être répressive. Nous ne voulons pas que notre police se résume à des agents derrière des caméras qui verbalisent froidement. Voilà pourquoi nous avons émis des réserves quant à la vidéosurveillance. Nous voterons contre cette délibération.
Madame Graillon répond par une attaque ad hominem, ce qui semble être sa principale stratégie de défense : « Si vous êtes du côté de ceux qui ne respectent pas les règles alors nous ne serons jamais du même côté. »
Cyril l’invite opportunément à ne pas caricaturer son propos, qu’il n’a jamais sous-entendu qu’il était du côté de ceux qui ne respectent pas la loi et, rappelant son passé de garde, qu’il était dans une précédente vie du côté de ceux-là même qui font respecter la loi.
Mandy Graillon rappelle que les effectifs de la police municipale et des ASVP vont augmenter significativement (10 plus pour l’année). Frédéric Imbert signale que la vidéo-surveillance rassure les parents.
Toute l’opposition vote contre.
Délibération 4 – Approbation de la convention communale de coordination de la police municipale et des forces de sécurité de l’État
C’est encore Madame Graillon qui présente cette délibération. Il s’agit d’une convention qui fixe les règles de coopération entre la police municipale, la gendarmerie et la police nationale.
Selon l’adjointe à la sécurité, la véritable innovation de cette nouvelle convention, c’est le périmètre d’intervention de la police municipale, qui est étendu à l’ensemble du territoire. Du coup la police municipale pourra aussi intervenir sur les « incivilités du quotidien » dans les quartiers.
Il y a, dans sa prise de parole, une formule qui mérite d’être retenue et qui en dit long sur l’agenda politique de l’adjointe à la sécurité : « Nous voulons faire que la sécurité soit la première des libertés, le premier des droits ». C’est une position extrêmement claire mais aussi extrêmement forte par rapport aux conceptions libérales traditionnelles. Quelle est cette société que l’on érige quand la sécurité devient le pilier du vivre ensemble, le premier droit, et quand on inverse même le sens des mots pour faire de la sécurité la première liberté ?
Dans cette délibération comme dans de nombreuses autres depuis le début de ce mandat se dessine le vrai visage de cette adjointe à la sécurité, et probablement de la majorité dans son ensemble, une société sécuritaire dans laquelle les services publics se concentrent sur la surveillance et la répression.
Et pourtant, je note au passage que le rôle de la police municipale est à plusieurs reprises rappelé par l’adjointe : “prévenir contre les incivilités du quotidien”. Faut-il pour cela être armé ? N’y a-t-il pas une disproportion flagrante entre les fins et les moyens si l’on a besoin d’une arme et d’une caméra embarquée pour éviter les dépôts d’ordure abusifs ou les stationnements gênants?
Jean-Frédéric Déjean prend la parole. Il rappelle que nous sommes nous aussi attachés à la sécurité. Mais il souhaite expliquer pourquoi nous allons nous opposer à cette délibération. Il signale certains des changements entre cette convention et la précédente, signée en février 2020 : – parler de lutte contre la mendicité plutôt que de prévention de la mendicité – parler de lutte contre l’installation sauvage des caravanes, plutôt que de faire référence à l’ensemble des occupations illégales. Il y a par exemple des terrasses qui empiètent sur l’espace public et peuvent, le cas échéant, gêner le passage des pompiers. – l’article 17 qui fait référence à la vidéosurveillance et à l’armement de la police municipale.
Voici le fameux article 17 :
Erick Souque se sent obligé de rappeler tout le bien que fait le CCAS en terme de prévention. Notamment : “Je vous rappelle qu’en 2020 nous avons augmenter nos maraudes, avec le CCAS, que les maraudes sont en augmentation“.
Jean-Frédéric précise qu’il n’attaquait pas du tout le CCAS. Dominique Bonnet, quand à elle, rappelle à Erick Souque et nous apprend que les maraudes qui viennent d’être mentionnées ne sont pas portées par le CCAS mais qu’elles sont le fait du Secours Populaire et des associations de la ville. Monsieur Souque répond qu’il n’a jamais dit qu’elle était portée par le CCAS, sauf qu’en fait, si, il vient tout juste de le dire, mais bon…
Madame Graillon souhaite conclure et semble toute peinée que l’on ne salue pas l’effort qui est fait pour étendre le périmètre d’intervention de la police municipale sur tout le territoire. C’est selon elle la seule chose qui change dans cette convention.
Du coup je me lance et improvise une prise de parole :
Et dans sa version dactylographiée :
Dire que c’est la seule chose qui change vraiment, l’armement et la vidéosurveillance sont aussi des changements significatifs.
Quand on regarde précisément les items qui apparaissaient dans la convention précédente et qu’on les compare avec ceux qui apparaissent dans cette nouvelle convention ce sont : la destruction et dégradation des biens, les vols avec violence, les rodéos urbains. Je reviens sur cette « lutte contre la mendicité et l’alcoolisme sur la voie publique » qui est très maladroite. C’est une formulation stigmatisante. Pourquoi parler de lutte contre la mendicité ET l’alcoolisme, comme une seule et même priorité. Dans ce cas-là, « lutte contre la mendicité, l’alcoolisme, les rodéos urbains, la violence, la dégradation des biens ». Mais là, cette adjonction de la mendicité et de l’alcoolisme sur la voie publique est très maladroite.
Ensuite, le seul item qui est reformulé c’est « l’occupation illégale du domaine public » qui devient « la lutte contre l’installation sauvage de caravanes et autres véhicules sur les aires du domaine public ». Là encore on est dans des formules extrêmement stigmatisantes. On voit bien quelles sont les populations qui sont visées par ces luttes. Qui aujourd’hui s’installe dans une caravane ?
En fait, j’ai l’impression qu’au final on se retrouve toujours à voter contre ou à s’abstenir – sur l’hôtel de police, sur la vidéo-surveillance, sur l’armement des policiers, sur la vidéo-verbalisation – et vous traduisez cette opposition en une indifférence vis-à-vis de la sécurité des Arlésiens, ou en un déni quant à l’urgence qu’il y aurait à arriver à une société plus pacifiée et plus harmonieuse. Or, cette impression d’urgence et de nécessité, nous la partageons avec vous dans le diagnostic.
Par contre, dans les moyens, et notamment dans les moyens qu’on donne à la police municipale, je pense qu’on se situe totalement ailleurs. On voit, dans notre société, monter une défiance, une fracture énorme entre la police nationale et les citoyens, les militants, les personnes racisées. On voit très bien en ce moment comment notre société est malmenée, à travers les brutalités policières mais aussi à travers les violences envers la police. Vous ne pouvez pas nier que l’on est dans un climat extrêmement toxique, un bris de confiance entre les citoyens et les forces de l’ordre.
Ça, c’est ce qui se joue au niveau national. Nous, notre souhait, c’est de déjouer ce scénario toxique au niveau municipal, comme vous le souhaitez, augmenter l’effectif de la police municipale, mais le faire pour avoir une police de confiance, une police de proximité, une police de terrain. Et tout ce qui ira dans ce sens-là, vous pouvez compter sur nous, on l’encourage et on l’appelle de nos vœux.
Par contre, tous ces dispositifs qui stigmatisent une population particulière comme particulièrement sujette à délit (parce qu’on vit dans une caravane, parce qu’on est mendiant, parce qu’on est alcoolique – j’exagère à peine) ou tout ce qui concerne cette mise à distance à travers des dispositifs de vidéo-surveillance, de vidéo-verbalisation, à travers l’armement qui créé aussi une hiérarchie extrêmement violente entre les forces de l’ordre et les citoyens, c’est une vision de la police que nous ne voulons pas être appliquée à l’échelle municipale.
Voilà, c’est simplement, par rapport à tous ces malentendus et à ces interprétations, on partage en partie le diagnostic, les moyens qu’on souhaite mettre en œuvre ce ne sont pas les vôtres.
Pour info je recopie ci-dessous les priorités dans la convention de février 2020 puis dans celle de cette année :
Madame Graillon n’a semble-t-il pas compris mon propos. J’évoquais la fracture qui se créé dans la société, mentionnant à la fois les brutalités policières et les violences à l’encontre des policiers et elle profite de mon intervention pour dire à quel point elle soutient la police et considère que les violences policières sont des actes isolés (ah ben encore heureux!).
Elle pense que manifestement nous n’avons pas travaillé cette délibération. Là, je me permets un petit aparté “calimero” pour vous, lectrices et lecteurs de nos compte-rendus, parce que vraiment, se faire dire et répéter de nombreuses fois durant ce conseil qu’on ne travaille pas les dossiers, c’est proprement insultant ! Lorsqu’on sait les conditions dans lesquelles nous sommes obligés de les travailler, ces dossiers : pas de plénière en amont du conseil pour comprendre les enjeux ou poser des questions techniques, et des centaines de pages qui tombent tout juste cinq jours (incluant un week-end) avant le conseil.
Une dernière prise de parole de Mohamed Rafaï qui répète que nous voudrions un volet prévention.
Toute l’opposition vote contre cette délibération.
Délibérations 5 et suivantes – une petite pause…
5 : Demande d’aide financière au conseil départemental dans le cadre du dispositif aide à l’embellissement des façades et paysages de Provence à hauteur de 70% d’un montant total de 92095 euros. – On est pour.
6 : Attribution des subventions “aides aux façades, devantures et enseignes commerciales” à 19 demandes pour un montant total de 46623 euros. – On est pour.
7 : Demande de subvention à la DRAC au titre de la convention “ville et pays d’art et d’histoire” pour mener des actions culturelles et éducatives, par des médiatrices du service du patrimoine et des intervenants extérieurs, pour les scolaires (65000 euros) et le grand public (163000 euros) et pour l’exposition à l’occasion des 40 ans de l’inscription d’Arles sur la liste du patrimoine mondiale de l’UNESCO (50000 euros). Soit un budget prévisionnel total de 278 000 euros, pour lequel une subvention de 14080 euros est demandée à la DRAC. – On est pour, même si Nicolas Koukas signale que le service du patrimoine soit fusionné dans une direction unique Culture et Patrimoine avec beaucoup d’inquiétudes de la part du personnel de ces services, ce qui donne lieu à un grand moment de communication, garantie sans trucage :
8 : Demande de subvention à la région en complément pour l’axe 4 du dispositif Cœur de ville dont nous avons déjà parlé dans la deuxième délibération. – On est pour.
9 : Demande de renouvellement de licence d’entrepreneur de spectacle – On est pour.
10 : Musée Réattu exposition Graziano Arici – On est pour.
Bon après une petite pause, on remonte en selle pour la délibération 11.
Délibération 11 : constitution d’un conseil scientifique pour le musée taurin du toro-pôle à Arles
Emmanuel Lescot, qui s’était absenté quelques minutes, a bien failli manquer son moment de gloire, mais on entend claquer ses talons du fond de la salle à l’instant où Monsieur de Carolis demande à Madame Graillon de rapporter cette délibération à la place du délégué à la tauromachie.
Monsieur Lescot fait un long rappel sur le Toropôle et présente la composition du conseil scientifique censé “établir le cahier des charges du musée et les étapes de sa réalisation” d’un musée taurin au sein du Toropôle :
Mohamed Rafaï prend la parole pour dire qu’il trouverait plus approprié d’avoir un musée des cultures taurines en centre-ville. Cyril s’exprime ensuite de la façon suivante :
Et dans sa version écrite :
Ce que je trouve surprenant c’est de trouver dans un conseil scientifique un seul scientifique. Il s’agit d’un conseil technique. On aurait pu mettre des gens qui soient spécialisés dans l’agropastoralisme, ce que le pastoralisme apporte à la préservation de l’environnement, au fonctionnement des prairies etc. Là on a vraiment une vision du taureau comme animal de jeu dans les arènes, c’est pas très grave. Mais après, arriver à parler de son élevage, de son environnement dans la délibération, je trouve ça un peu tiré par les cheveux donc je m’abstiendrai de voter.
Là on a une longue réponse de Monsieur Lescot qui perd complètement de vue le sujet de la délibération pour parler en long et en large de son Toropôle, l’absence de vestiaire, d’infirmerie, les valeurs d’éducation et d’émancipation et d’hygiène et de respect des écoles taurines. Je note en passant cette proposition qui n’a pas surpris que moi : “Vous dites, Gimeaux c’est à l’extérieur de la ville. Mais essayer d’avoir une vision un peu futuriste de l’avancée de la ville parce qu’aujourd’hui c’est vrai que Gimeaux est à l’extérieur mais demain? Demain, Gimeaux fera partie intégrante d’Arles et sera, on ne sait pas, peut-être dans le centre”. Bon là je ne commente pas. J’imagine que l’objectif “Zero artificialisation nette” du gouvernement n’est pas encore arrivé jusqu’aux oreille de Monsieur Lescot.
Finalement, entre l’épidémie et le gel, il semble que le Toropôle soit le remède à tous les maux des agriculteurs et des éleveurs de Camargue.
Du coup, j’ai l’impression qu’on est carrément parti à l’ouest. La délibération portait sur la création d’un comité scientifique. Alors c’est peut-être parce que je suis moi-même chercheuse et que je fais partie de plusieurs comités scientifiques, mais vraiment, j’ai l’impression qu’ils sont en train de noyer le poisson, là. Du coup j’en remets une couche :
La question est celle du conseil scientifique. On est face à une délibération où il y a une erreur de vocabulaire. On est face à un comité technique. Et si il s’agit de faire un comité scientifique alors il n’y a qu’un scientifique mais surtout il y a des disciplines et des expertises absolument nécessaires pour monter un beau projet de musée taurin : d’abord la muséologie, la médiation avec les publics, la scénographie. La muséographie, ça n’est pas simplement de mettre ensemble des personnes qui connaissent bien un sujet pour créer un musée. En fait la muséographie, c’est une science.
Monsieur de Carolis clôt le débat en rappelant toute l’attention qu’il a pour les éleveurs et les agriculteurs et confirme ce qui m’avait paru être un bourde de son délégué à la tauromachie : “Dans quelques années, Arles va s’agrandir et ira jusqu’à Gimeaux. Nous avons des papeteries et nous en parlerons un jour.”
A l’heure où il pourrait sembler consensuel d’éviter l’étalement urbain, le maire semble avoir des ambitions expansionnistes. Reste à savoir comment cela pourra s’articuler avec le PPRI (Plan de prévention des inondations), l’éventuel (?) passage de l’éventuelle (?) future autoroute et les tritons crêtés qui squattent le secteur des papeteries Etienne : Gimeaux au centre d’Arles, c’est pas gagné!
L’opposition s’abstient sur cette délibération.
Délibération 12 – Requalification du boulevard Stalingrad
C’est Amélie Ferran-Coccia qui présente cette délibération, dans laquelle il s’agit de répondre à un appel à projet national sur les Transport en commun en aménageant un couloir de bus sur l’Avenue Stalingrad. Dans les mois à venir, ce projet devrait s’accompagner de la végétalisation et la sécurisation de l’avenue.
Cyril demande la parole pour interroger le maire sur les formes de participations et de consultations des habitants et des usagers qui sont envisagées.
Madame Ferrand Coccia signale que pour l’instant, c’est juste une intention pour répondre à cet appel à projet. Il va y avoir une étude qui fera l’objet d’une concertation.
Marie Andrieu signale ensuite l’importance qu’il y a à penser d’emblée l’intégration des pistes cyclables. L’élue de la majorité répond que cela sera envisagé, sur le boulevard ou dans un itinéraire bis, et que ce projet s’articule avec le plan vélo. Toutes ces études sont coordonnées…
Oh mince, je sens qu’on va encore se faire dire que l’aménagement du boulevard Stalingrad dépend du contournement autoroutier… Et c’est raté! Je suis vraiment mauvaise langue, pas de contournement sur cette délib et, je l’espère, un beau boulevard avec une voie réservée aux bus et aux vélos. On en a vraiment besoin !
On vote pour.
Délibération 13 : Définition des quartiers de la ville d’Arles
Une erreur de plume avait “supprimé” Mas Thibert du dossier que nous avons reçu. Elle est corrigée dans la version mise au vote, mais pas dans le plan que je reporte ci-dessous. Il s’agit, si j’ai bien compris, de séparer Pont de Crau et Raphèle “étant données les spécificités que nous constatons pour chacune des ces deux entités” (dixit M. Navarro qui rapporte cette délibération). Difficile d’imaginer qu’il n’y ai pas au moins autant de “spécificités” entre le Trébon et BoisVieil qui appartiennent tous deux au très étrange et très étendu quartier “Bassin du Vigueirat”. Voici donc les huit quartiers (alors qu’il n’y en avait que sept) du bassin arlésien :
Arles Agglomération
Camargue Major
Le Sambuc
Mas Thibert, Boisviel, Bassin du Vigueirat
Moulès
Pont de Crau
Raphèle
Salin de Giraud
Ainsi que la création de quatre postes d’adjoint de quartier pour les quartiers suivants : Arles Agglomération / Raphèle / Salins de Giraud /Moulès
Nous nous abstenons.
Délibération 14 : Élections des adjoints de quartiers
Étant donnée la taille de la ville, il ne peut y avoir que quatre adjoints de quartier. Nous devons les réélire puisque ce nouveau découpage rend caduque les élections de l’été dernier.
Cherchant des assesseurs, Monsieur de Carolis se permet une série de blagues assez troublantes sur “le beau couple” formé par les deux assesseurs qu’il vient de nommer : Madame Graillon et Monsieur Déjean.
Cela semble-t-il a pour but de détendre l’atmosphère. Ça marche plutôt bien même si je reste un peu perplexe…
Sont élus par 34 voix les adjoints de quartiers suivants :
Sybille Laugier-Serisanis (Arles Agglomération)
Gérard Quaix (Raphèle)
Eva Cardini (Salins-de-Giraud)
Denis Bausch (Moulès)
Il n’y a donc pas d’autre changement par rapport au vote du 5 juillet que le retrait de Pont de Crau dans l’attribution du quartier de Monsieur Gérard Quaix.
S’en suit un nouveau tunnel de délibérations sans grand enjeu :
Délibération 15 : Prolongation du plan de reconquête économique qui concerne la gratuité des places de parking. On est pour.
Délibération 16 : Demandes de remises gracieuses sur les loyers et les droits de terrasses On est pour.
Délibération 17 : Prolongement de validité des abonnements à la piscine et aux cours d’aquagym On est pour.
Délibération 18 : Restauration collective des adultes qui concernent les tarifs pour les repas du personnel de la mairie ou d’autres collectivités territoriales, des étudiants et des enseignants. On est pour.
Délibération 19 : Restauration scolaire des élèves, avec, comme pour la délibération, une hausse raisonnable de 1,2% depuis 2018. Frédéric Imbert, adjoint à l’éducation et président de l’EPARCA en profite pour saluer le travail remarquable du personnel de cantine qui a réussit à s’adapter aux circonstances très difficiles depuis mars dernier. On est pour.
On se ressaisit pour la délibération suivante sur les subventions aux associations sportives :
Délibération 20 : Attribution des subventions – exercice 2021 – Sport
C’est Madame Sybille Laugier qui rapporte la délibération. Voici la répartition des subventions :
Jean-Frédéric déplore la chute des subventions accordées aux clubs de 17% et déplore qu’aux difficultés liées à la crise sanitaire auxquelles doivent faire face les associations sportives s’ajoute l’austérité budgétaire de la Mairie.
Cyril prend à son tour la parole :
Je regrette ce calendrier bien tardif qui met en difficulté les associations sportives. Je ne parle même pas des associations culturelles. Ce sont des acteurs majeurs de la vie communautaires et elles méritent plus de considération.
Sport : Baisse de 13,6 % du budget global associatif et 15,5 % des associations sportives.
Votre mode de subvention n’est pas expliqué. Comment sont calculés les montants des subventions : nombre d’adhérents, ancienneté ? Y a-t-il 1000 fois plus d’adhérents à l’ACA qu’au Arles Karaté Olympique ? Y a-t’il un calcul avec les infrastructures de la ville mises à disposition ?
On ne souscrit pas du tout à votre politique de projet. Le sport n’est pas forcément un événementiel, une compétition, un match, un rallye. La plupart des pratiquants vont y chercher du lien social, de l’amusement, de la détente, de l’activité. Vous sacrifiez le fonctionnement avec cette politique, au détriment du sport détente, au moment sans doute ou les citoyens en ont le plus besoin.
Par exemple : club d’escalade, moins 30 % – randonneurs pays d’Arles, moins 30 % – les deux clubs de plongée, moins 50%. Peut-être que vous n’aimez pas les sports de nature mais, au moins, n’empêchez pas ceux qui les aiment de les pratiquer.
Pour illustrer ce qui nous différencie dans notre approche du sport je vais utiliser une image que j’avais proposé durant la campagne pour réfléchir à l’espace public : c’est comme une cours d’école au milieu de laquelle les garçons jouent au foot. Une majorité de l’espace est consacré à ça, et les autres doivent se contenter de ce qui reste, sans que personne ne trouve rien à y redire. Sur le sexe-ratio, je suis à peu près persuadé que cette ventilation des subvention profite à 70 % à des garçons. On a 4 clubs : ACA, Hand ball, Rugby, volley qui trustent 50 % de financements associatifs.
Vous avez choisi de sacrifier les associations, nous le savions. Mais les associations sportives, plus que d’autres, car sur une baisse moyenne, la baisse des subventions aux associations est de 2% supérieure. 2 % c’est 6000 €. Mais peut-être d’autres associations vont s’y retrouver ?
Une politique de subvention peu claire. Elle ne relève aucun défi de moment que ce soit pour aider les petits pratiquant à mieux vivre ce moment, apporter plus d’équité dans la distribution sur les formes de sport, ou au ratio des activités pus féminines au masculines. Elle est résolument tournée vers la performance et l’événementiel, à l’image de votre vision de la société et de votre projet politique.
Quelques échanges avec l’adjointe au sport qui corrige nos impressions de baisse des financements car, contrairement à ce que l’on pouvait comprendre à la lecture de cette délibération, ce n’est qu’une première distribution qui sera complétée dans l’année. Alors on attend de voir…
Elle défend l’idée qu’il y a dans la politique de la ville un soucis pour la féminisation des sports et que ces critères ont été pris en compte. Elle réaffirme son attachement à la performance et hop : “ça fait 20 ans qu’on n’y est pas attaché. Ça fait 20 ans qu’on ferme les yeux sur la performance”. Ah ben mince, j’étais presque conquise. Mais alors, ce crédo des 20 ans de déchéance, c’est hallucinant qu’il leur faille toujours justifier leur choix par l’indigence supposée de celles et ceux qui les ont précédés.
Toute l’opposition s’oppose, ben oui.
Un nouveau break : 21 : comité des œuvres sociales – On est pour. 22 : demande de subvention au département pour des travaux (Tiens! Encore des sous pour sécuriser l’Hôtel de ville – 47500 euros HT – décidément il va être sacrément sécurisé, on avait déjà voté pour l’installation de portiques il y a quelques mois) – On est pour.
23 : Prix de la ville aux meilleurs étudiants de la Licence de droit – On est pour.
Délibération 24 : Adhésion de la ville au collectif Prouvènço
Lors de la campagne municipale, nous n’avions pas souhaité signer la charte de ce collectif qui nous semblait particulièrement traditionaliste et ne correspondait pas à l’idée que nous nous faisons de la défense des cultures et des langues.
Cyril prend la parole en ces termes :
La tradition, la culture, la langue, ne restent vivantes que sur un territoire où elles sont nées et qui reste vivant lui aussi. Notre territoire à nous c’est la Camargue, la Crau, avec ses animaux tutélaires, totem. La Camargue a perdu depuis l’après-guerre 40 000 hectares de zones naturelles qui servaient de pâturage. Et cette dégradation continue : agriculture intensive, pollution des eaux de surface, étalement des villes, multiplication des infrastructure routières en sont les principales causes. Je suis un petit peu glacé par les propos de Monsieur Lescot qui disait tout à l’heure : “mais demain, Gimeaux, ça sera peut-être en centre-ville d’Arles”. Espérons que ces territoires, nous saurons les préserver.
La tradition, la langue, lorsqu’elle ne s’appuie plus sur un territoire en bonne santé, lorsqu’on ne la sort que lors des cérémonies ou des festivités, elle devient du folklore. Donc protégeons la langue oui, mais protégeons avant tout le territoire, la Camargue, la Crau, sinon ça n’a que peu d’intérêt.
Je voudrais vous mettre en garde également contre la tentation de l’excès de sacralisation autour de la langue et de la tradition. Il y a des gens qui s’érigent en gardiens auto-proclamés du temple, qui décident ce que l’on peut ou ne pas faire autour de la pratique de la langue. Mais une langue éternellement figée, elle finit par mourir.
Il y a deux courants chez les « provençalistes » qui s’affrontent ou qui se regardent de loin : les traditionnels qui s’arrêtent à une vision codifiée et fixée des choses, et les néo-traditionnels, dans le sillon desquels on trouve des formations musicales de plus en plus nombreuses et vivantes, à Arles et dans le reste du département, à Marseille etc. Il n’y a pas une meilleure façon qu’une autre de défendre notre tradition, notre langue, si ce n’est que la meilleure c’est peut-être de la rendre vivante pour la protéger et de la faire voyager. Donc j’espère qu’en adhérant à cette association, vous n’en oublierez pas pour autant de soutenir avec énergie les acteurs culturels qui vont vivre, peut être un peu différemment de cette association, notre belle langue et nos belles traditions.
Ce qui se passe ensuite est proprement hallucinant. Voilà qu’en plein Conseil Municipal, espace démocratique et républicain, la deuxième adjointe du maire, Madame Graillon, répond à la question de Cyril en provençal, pour lui faire comprendre en substance que si l’on ne parle pas le provençal on n’a rien à dire sur le sujet. L’assemblée l’applaudit pendant que les bras m’en tombent. Jamais je n’aurais pu imaginé que les choses aillent aussi vite. Les jeux sont faits : si tu ne parles pas notre langue, tais-toi, et notre langue c’est le provençal.
C’est le moment que choisi M. Emmanuel Lescot pour nous donner sa vision de la ville, de la culture, de l’agriculture, de la langue. Tout ça, c’est comme une entreprise : “tout ce qui ne se développe pas est voué à la mort” :
Ma demande de traduction n’y fait rien. Madame Graillon part dans un laïus qui lui donne quand même l’occasion de louer “cette modernité dans la tradition” comme l’incarne Massilia Sound System, d’où ma petite dédicace de début de compte-rendu.
Je suis, pour ce vote, la seule à m’abstenir.
Délibération 25 : Participation de la ville au financement de la construction de réserves pour le musée de l’Arles antique – On est pour.
Délibération 26 : Renouvellement pour l’année 2021 du contrat relatif à la formation des jeunes arlésiens au BNSSA – On est pour.
Une nouvelle délibération bien technique :
Délibération 27 : Approbation de la modification simplifiée No2 du plan local d’urbanisme et du bilan de la mise à disposition du public
Alors, le PLU, c’est le document d’urbanisme qui codifie toutes les règles d’aménagement sur le territoire. L’ACCM met à disposition un outil cartographique très utile pour comprendre un peu quels sont les différents secteurs et les différentes réglementations dans la ville. L’élaboration, la modification ou la révision d’un PLU sont des procédures complexes, qui doivent notamment donner lieu à des enquêtes publiques, afin que toutes et tous soient adéquatement informés des éventuelles changements dans les règles du jeu.
Mais il possible, pour faire de petits changements, de passer par une procédure simplifiée, sans enquête publique mais avec une simple mise à disposition des informations. Ça va plus vite, c’est plus simple et plus discret. Dans la situation actuelle, l’enjeu principal est de savoir s’il était justifié de passer par une procédure simplifiée ou si l’ampleur des changements apportés justifiait de suivre la procédure classique. Les services de l’État, dans la note qu’ils ont rédigée à ce propos, semblent plutôt réservés sur ce point.
Concernant les changements eux-mêmes :
Plus d’obligation de verdissement dans les zones UE (zones économiques) et UEp (zones économiques portuaires). On nous dit que ça ne change rien car c’est la CNR qui se charge du verdissement des abords du fleuve, mais les zones UE s’étendent un peu partout sur le territoire : zone Nord, Fourchon et même… le futur site du Toropôle.
Retrait de l’obligation de créer des places de parking pour les employés dans les entreprises et les commerces situés à moins de 5 minutes d’une desserte de transport en public (la DDTM ayant remarqué que ces “5 minutes” étaient un peu aléatoires, la ville remplace cette mention par “moins de 350 mètres”)
Passage de la limite de hauteur des constructions de 12 mètres à 15 mètres en zones économiques (UE) et de 12 mètres à 14 mètres en zone économiques portuaires (UEp).
Passage de 15 à 20 mètres pour la profondeur de référence dans deux secteur du centre urbain : UVa et UVc. En gros, c’est la distance minimale entre la construction et les limites séparatives de la parcelle. S’en suit un calcul obscur pour montrer que cela n’augmente la SDP (surface de planché) potentielle d’environ 11%, ce qui reste réglementaire. A partir de 20%, il n’était plus possible de faire la changement via une procédure simplifiée.
Un petit changement cadastral pour permettre le passage d’une piste cyclable.
La dernière “évolution” concerne la future ZAD d’Arles, je veux dire, la “zone d’aménagement différé” qui doit permettre à la ville d’exercer son droit de préemption et d’acquérir progressivement les terrains qui permettront la construction du prochain port de plaisance.
Voilà, quelques échanges un peu technique mais après plus de quatre heures de conseil on sent que le cœur n’y est plus vraiment.
Reste tout de même, pour les délibérations 28 à 32, une jolie série de baptêmes de rues qui situe bien la culture municipale : une reine d’Arles (Angèle Vernet), les quatre variétés d’olives de l’AOC “huile de la vallée des Baux-de-Provence” (Grossane, Verdale, Salonenque et Berruguette), un mas (Mas de Sabatier) et même… un taureau (Rami) ! Je me réjouis que ce soit glissé dans le lot le “prince des savants”, grand philosophe et médecin persan emblématique de l’essor du monde arabo-musulman au Moyen-Age, avec la rue Avicenne au Trébon. On est pour.
On finit cette séance interminable avec – Délibération 33 : la tarification d’un local commercial pour le maintien du commerce de proximité à Saliers. – Une convention de gestion des services de gestion des eaux pluviales urbaines – Délibération 35 : Le compte-rendu de gestion qui est maintenant discuté à la toute fin alors qu’il était traditionnellement présenté en début de séance jusqu’à tout récemment.
Au moment des questions diverses, Monsieur de Carolis invite les membres de l’opposition à travailler avec lui à une délibération commune sur la déontologie des élu.e.s. On vous tiendra au courant.
Et Nicolas Koukas prend la parole à propos de deux “sujets divers” : un point sur la campagne de vaccination et un point sur la “privatisation” de la plage des Salins par Hubert François, propriétaire et PDG de la Compagnie des Salins du midi (l’Arlésienne en a parlé il n’y a pas longtemps).
Et voilà! Après 4h50 de conseil nous pouvons quitter la salle des fêtes et vaquer à nos occupations. Quand à vous, maintenant que vous connaissez le goût de la deuxième adjointe pour la police et pour le provençal, je vous propose de conclure cette lecture en réécoutant la petite chanson par laquelle nous avons commencé ce compte-rendu :