Cyril Girard nous propose son compte-rendu partiel et partial du conseil communautaire d’Avril : où les conseillers sont accueillis par des grévistes ; où l’on parle de Fibre Excellence à Tarascon ; où l’on présente le budget – et ses réductions ; où l’on aborde les difficultés du Parc naturel régional de Camargue.

Vous pouvez consulter la vidéo du conseil dans son intégralité ici :

En arrivant à proximité de la salle où doit se tenir ce conseil communautaire, on voit la rue envahie de camions bennes et une centaine d’agents chargés du ramassage des ordures pressés devant la grille d’entrée. Des policiers sont déployés un peu partout. Un préavis a été déposé 14 jours avant pour demander plusieurs garanties sur les conditions de travail et de sécurité. Or, les réponses de Monsieur de Carolis, proposant une rencontre après la féria, ne semblaient pas avoir convenu aux syndicats. Je me faufile à travers la foule, le temps de faire ouvrir les grilles et je rejoins la salle. Ce sera un conseil communautaire sous tension qui ne commence qu’à 10h23.

Bon nombre d’élus sont encore absents ce matin-là et les évènements du dehors ne laissent personne indifférent. Avec la féria qui commence, la grève des éboueurs serait une catastrophe pour l’image de la ville, tant cet événement génère de déchets.

En attendant, voici le menu du jour :

N°1: Assemblées / Commission locale d’évaluation des charges transférées (CLECT) -Désignation des membres -Modification de la délibération n°CC2020_143A du 4 novembre 2020

N°2: Assemblées / désignation d’un délégué titulaire et d’un délégué suppléant pour siéger à la commission de suivi de site relative à la société Fibre Excellence située sur la commune de Tarascon -Modification de la délibération n°CC2020_144A du 4 novembre 2020

N°3: Assemblées / désignation d’un délégué titulaire et d’un délégué suppléant pour siéger à la commission de suivi de site relative à la société SEDE Environnement située sur la commune de Tarascon -Modification de la délibération n°CC2020_144A du 4 novembre 2020

N°4: Finances / Compte de gestion 2021 -Budget principal et budgets annexes

N°5: Finances / Compte administratif 2021 -Budget principal

N°6: Finances / Compte administratif 2021 -Budget annexe de l’eau

N°7: Finances / Compte administratif 2021 -Budget annexe de l’assainissement

N°8: Finances / Compte administratif 2021 -Budget annexe du réseau des transports urbains

N°9: Finances / Compte administratif 2021 -Budget annexe de la zone de Montmajour

N°10: Finances / Compte administratif 2021 -Budget annexe de la zone du Roubian

N°11: Finances / Compte administratif 2021 -Budget annexe de la zone Ferrand

N°12: Finances / Compte administratif 2021 -Budget annexe de la zone des Papèteries Étienne

N°13: Finances / Affectation du résultat 2021 -Budget principal et budgets annexes

N°14: Finances / Budget primitif 2022 -Budget principal

N°15: Finances / Budget primitif2022 -Budget annexe de l’eau

N°16: Finances / Budget primitif 2022 -Budget annexe de l’assainissement

N°17: Finances / Budget primitif 2022 -Budget annexe réseau transports urbains

N°18: Finances / Budget primitif 2022 -Budget annexe de la zone de Montmajour

N°19: Finances / Budget primitif 2022 -Budget annexe de la zone du Roubian

N°20: Finances / Budget primitif 2022 -Budget annexe de la zone Ferrand

N°21: Finances / Budget primitif 2022-Budget annexe de la zone des Papèteries Étienne

N°22: Etudes et prospective / Vote des taux de fiscalité directe locale et du produit de taxe GEMAPI

N°23: Finances / Opération de 56 logements locatifs sociaux “L’Arena” à Arles portée par UNICIL : octroi d’une garantie partielle d’emprunt

N°24: Eau et assainissement / Convention quadripartite pour vente d’eau à la ville de Fourques

N°25: Habitat / Avis sur le projet de schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage (SDAHGDV) 2021 -2026

N°26: Habitat / Commission locale d’amélioration de l’habitat –modification de la composition

N°27: Habitat / Convention de délégation de compétence pour la gestion des aides publiques à la pierre entre l’État et la communauté d’agglomération -avenant budgétaire n°8 pour l’année 2022

N°28: Habitat / Convention de délégation de compétences pour la gestion des aides publiques à la pierre en faveur de l’habitat privé entre l’Anah et la communauté d’agglomération -avenant n°7 pour l’année 2022

N°29: Politique de la ville / programmation contrat de ville / proposition de financements 2022 : 1re tranche

D’entrée de jeu, Nicolas Koukas demande la parole et rebondit sur la présence des manifestants. Il taille un costard à Monsieur le Président et étend sa critique à l’ensemble des maires et des vice-présidents. Il met l’accent sur les 4 points qui bloquent :

  • aucun élu n’annonçait de privatisation ;
  • départ à la retraite automatique ;
  • embauche d’un vacataire, contrat précaire ;
  • problème de management.

Les élus de l’opposition n’ont eu aucun élément des études réalisées sur les problèmes de management. Nicolas Koukas se place du côté des grévistes et enjoint le maire à sauver la féria dans les 48 h. Entretemps, une quinzaine d’entre eux ont pénétré dans la salle de réunion, ouverte au public et restent debout au fond de la salle. Nicolas Koukas en profite pour tancer Monsieur de Carolis sur sa gestion de cette crise qui met, de fait, la féria en difficulté, et insiste sur la légitimité des revendications des manifestants. Il reproche notamment au Président d’avoir fait traîner le dossier et de jouer sur ce timing particulier qu’est la semaine de festivités, pour prendre en otage les grévistes. Les remarques fusent depuis le fond de la salle et le mécontentement qu’il perçoit semble le galvaniser. Monsieur de Carolis répond sur la violence des grévistes qui ne lui permet pas de traiter sereinement ce dossier et leur renvoie la balle en disant qu’ils prennent en otage la féria. Le brouhaha de fond de salle se transforme en invectives. Il reste sur ses positions et propose une entrevue après la féria. N’y tenant plus, l’un des grévistes se saisit d’un micro et interpelle le Président directement, en lui demandant de se prononcer sur-le-champ sur une partie des revendications : remplacement des salariés qui partent en retraite, garantie de non-privatisation du ramassage des déchets, entre autres, avec la menace de durcir le mouvement. La réponse de De Carolis est ferme : « Nous ne négocierons pas sous une telle menace ». Les invectives fusent, avec la promesse réciproque de prendre ses responsabilités. Les manifestants quittent la salle bruyamment, promettant des actions rapides. Et elles ne se feront pas attendre, puisque durant le conseil communautaire, ils se rendront à Arles pour déverser sur la place de la Mairie le contenu des bennes à ordure ! Ambiance !

Dans la foulée, Mandy Graillon félicite le Président pour sa fermeté, applaudie par l’ensemble de l’équipe arlésienne.

La réunion peut commencer !

La délibération n°2 concerne le changement de délégué à la commission qui suit le dossier Fibre Excellence. Je prends la parole en ces termes :

Bonjour, je me permettrai une remarque quant aux formules employées dans cette délibération.

Je cite « La société Fibre Excellence… dont l’exploitation est susceptible de générer des nuisances olfactives ressenties par les riverains de ces dernières ».

Il me semble que cette formule occulte volontairement tout un pan des enjeux liés à ce dossier, et de fait en biaise et la vision et la compréhension.

Comment est-il possible dans l’introduction de votre délibération d’occulter les enjeux environnementaux, économiques, sociaux et de sécurité mis à mal dans la gestion de cette usine depuis des années ?

Pour rappel, en juillet 2021 le Tribunal de commerce de Toulouse acceptait l’offre de reprise de FE par le même actionnaire, aux conditions édictées par celui-ci. Parmi celles-ci un moratoire de deux ans concernant l’environnement. Dioxyde de soufre (SO2), oxydes d’azote (Nos), poussières (PM5 et PM10), composés organiques volatils (COV) ont des seuils de rejets autorisés correspondant aux normes élaborées en 2001 et obligatoires en 2010. Or, les seuils européens ayant été abaissés en 2016 et devant encore l’être bientôt, cela démontre l’extrême retard de l’usine en matière environnementale.

Le moratoire s’appliquera également pour l’eau. L’indice de qualité de l’eau (AOX), la demande chimique en oxygène (DCO), les matières en suspension (MES) et bien d’autres sont concernés. Depuis vingt ans, l’industriel bénéficie de délais successifs pour se mettre aux normes quant aux rejets émis par ses installations et les échéances des nombreux arrêtés de mise en demeure sont sans arrêt repoussés.

Dans cette offre d’auto-rachat, il est prévu une augmentation de la capacité de production. Augmentation rendue possible par le changement d’un élément technique (l’évaporateur), mais cette augmentation n’est soumise à aucune obligation d’amélioration structurelle ou environnementale. En clair, cette autorisation est un permis de polluer.

Depuis 2015, Fibre Excellence a fait l’objet de plusieurs nantissements, pour près de 20 M€, tout en bénéficiant d’argent public. L’entrepreneur s’est toujours refusé à payer certaines redevances, notamment les taxes sur l’eau à l’agence de l’eau RMC. Il est donc contractant de dettes auprès de l’État français. L’ordonnance du 20 mai 2020, qui autorise un patron à racheter son entreprise en faillite, a permis l’épurement des dettes, alors que l’Agence de l’eau qui finance de nombreux programmes pour restaurer la qualité des eaux, touchera zéro euro. Depuis 8 ans.

En résumé : Cette entreprise pollue depuis des années en infraction avec la loi, cette entreprise a fraudé les taxes sur l’eau et mis en danger les riverains et ses salariés depuis des années. La reprise de l’entreprise par auto-rachat ne fait que niveler par le bas les conditions sociales dans lesquelles travaillent les employés, les conditions de sécurité et les conditions environnementales. Les incidents se multiplient, encore la semaine dernière. On a affaire à un entrepreneur qui veut ramener ses salariés au niveau des pays du Tiers monde. Ces derniers l’ont bien compris, qui refusaient dans leur majorité les conditions de reprise.

Il me semblait que cette petite rectification s’imposait pour une meilleure compréhension du dossier, et que surtout la formule « l’exploitation est susceptiblede générer des nuisances olfactives ressenties par les riverains de ces dernières » me semblait injustement minorer les impacts réels de l’exploitation de cette entreprise. Il est compliqué de gérer un tel dossier lorsque l’on est aussi grossier dès l’étape du diagnostic.

Cette prise de parole ne génère aucune réaction.

S’ensuit la présentation des comptes administratifs. Monsieur Limousin nous fait l’aveu qu’il a découvert ces chiffres hier soir en remplaçant au débotté Madame Lexcellent absente pour cause de covid.

Une explication de texte qui met en évidence ce qui sera débattu ensuite pour le budget 2022.

Les comptes administratifs de 2021, malgré les efforts de Monsieur Limousin pour être le plus pédagogue possible, ne provoquent aucune réaction. Qui les a vraiment consultés ?

Arrive la délibération 14, le gros morceau de la réunion, à savoir le budget 2022.

La présentation se fait sous forme de diapos : 88 millions de fonctionnement, 21 millions d’investissement. Pour le Président c’est, évidemment, une gestion saine. Il conclut sur les grands projets à venir : les opérations de renouvellement urbain à Arles et Tarascon, la réhabilitation du canal de la Haute-Crau, les travaux aux papèteries Étienne, la mise en conformité des déchetteries et l’extension du numérique… Rien que des travaux (soit déjà bien entamés, soit encore nébuleux), mais rien qui ressemble à un projet de territoire qui s’inscrive dans les enjeux de résilience, de développement durable, que ce soit sur les transports, l’agriculture ou l’économie.

Mais la première attaque ne viendra pas de chez nous. Une élue de la majorité de Saint-Martin-de-Crau, Annie Guige précise qu’elle s’abstiendra de voter le budget et dénonce la baisse considérable des subventions au Conservatoire de musique. Mais elle dénonce également la manière de faire, puisque ni le Conservatoire, ni les communes partenaires n’ont été informés de cette baisse importante qui remet en cause de nombreuses manifestations. Le ton est posé et très courtois.

Monsieur De Carolis renvoie la responsabilité de la transmission de l’information aux services ACCM et justifie ce choix par une cure d’austérité générale. Rappelons que depuis quelques mois, le seul service qui ne subisse pas la crise est celui du cabinet de Monsieur le Président qui n’a cessé de recruter !

Nicolas Koukas, décidément en forme, rebondit à nouveau. Il fait remarquer que pour la première fois, un élu de la majorité ne votera pas pour ce budget. Il fustige le fait que des élus découvrent les choix budgétaires de leur délégation le jour du conseil, en remet une couche sur le rôle du Conservatoire de musique dans le tissus local (1500 élèves, 45 professeurs). Il enfonce le clou en dénonçant encore une fois la méthode, puisque certains élus d’ACCM étaient présents à la réunion budgétaire du Conservatoire de musique. Enfin il conclut sur les menaces présentes, en termes de subventions publiques, revenant sur la brouille entre Monsieur De Carolis et Renaud Muselier, président de la Région. Ce dernier, fort vexé de l’incapacité de Monsieur De Carolis à se déterminer au second tour des régionales entre le RN et sa candidature, a coupé les crédits à de nombreuses structures locales en 2021, provoquant la remise en question de l’activité de nombre d’entre elles.

Monsieur De Carolis dégaine sa réponse habituelle sur « le dogmatisme, la politique, l’offensive », tout en laissant sa gestuelle trahir une certaine fébrilité. Il termine par un classique mais méprisant « Mais les Arlésiens vous l’ont dit, qui vous ont renvoyé dans votre corner ». Ce qui est tout, sauf une réponse ! Du coup la conversation se poursuit à trois ou à quatre voix sur le même ton !

Je demande la parole, sur le sujet du budget et pose trois questions en préambule :

– Je constate dans les lignes une augmentation de 1,8 million des prestations extérieures. J’aimerais avoir des détails de ces prestations.

– Pourquoi la dotation d’intercommunalité a-t-elle baissé ?

– Une dernière question que j’avais posée lors du dernier conseil et qui n’avait pas obtenu de réponse. Puisque la question des déchets fait peser une lourde charge sur ce budget, il y avait un projet en cours sur la récupération des déchets compostables. Il me semblait que c’était un des projets les plus intéressants pour nous offrir des perspectives. Des habitants s’inquiètent de ce que ce projet allait être abandonné. Pouvez-vous également me répondre à ce sujet ?

Malaise sur l’augmentation des prestations extérieures. Personne ne semble capable de justifier ce bond fantastique. J’insiste car 1,8 million d’euros n’est pas une petite somme. Les services fouillent dans leurs notes. On me promet une réponse dans quelques jours.

Sur la dotation d’intercommunalité, c’est pareil, tout le monde est dans les choux.

« – Où voyez-vous une baisse ? »

« – Dans le tableau que vous nous avez fourni, tout simplement ! »

Enfin c’est au tour de Mandy Graillon de répondre à ma question. Elle a eu un mois pour préparer sa réponse, puisqu’elle avait quitté le précédent conseil au moment où je prenais la parole la dernière fois.

Elle entame en refaisant l’historique du service Déchets, expliquant que le déficit se creuse depuis la première année du transfert de compétences (sous-entendu : ce n’est pas nous, ce sont les autres), mais aussi à cause de la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes) qui selon ses dires, augmente de façon exponentielle, car nous n’aurions que la solution d’enfouissement. Ce qui justifie à ses yeux l’augmentation de la taxe sur les ordures ménagères, la grande innovation de ce nouveau budget. Elle est loin la promesse de ne pas augmenter les taux d’imposition ! C’est bien ce que je reproche à ACCM : absence de généralisation du tri, pas de politique de réduction à la source.

Le programme mené par Petit à Petit avait permis à l’installation expérimentale de composteurs dans deux quartiers de la ville. Y étaient stockés les déchets compostables de plusieurs restaurants récupérés par Taco and co, mais des citoyens pouvaient également y apporter leurs déchets. Une fois compostés, les déchets étaient apportés au Champ des oiseaux, une exploitation agricole située en périphérie de la ville et qui fait de la vente directe de produits « bios » : un cercle plus que vertueux !

Trop sans doute pour cette équipe, qui tout en vantant ce partenariat dans plusieurs documents, a décidé d’y mettre un terme, sous prétexte que l’expérimentation touchait à sa fin. Elle se vante de l’avoir lancée. Les fausses vérités fusent les unes après les autres.

Entretemps Monsieur de Carolis doit sortir gérer une urgence. Mandy Graillon multiplie les allers-retours. C’est donc Monsieur Limousin qui me redonne la parole :

« Je m’étonne, vous vous vantez dans tous les rapports sur le développement durable de cette expérimentation, vous ne l’avez pas initiée, elle a trois ans. Vous avez pris le train en route, nous en avons discuté en commission lorsqu’il y avait encore des commissions, puisqu’il ne se passe plus rien depuis un an au niveau des déchets. En dehors de la question de savoir si les déchets professionnels relèvent ou non de la responsabilité d’ACCM, il y a une notion de bon sens. Est-ce que l’on va s’atteler à cette problématique ? A priori vous n’en avez pas envie. Si cette expérimentation valait le coup, je ne comprends pas pourquoi vous l’arrêtez brutalement sans même communiquer ni avec les professionnels (…) ni avec les particuliers que vous n’osez pas recevoir en rendez-vous, puisque leurs demandes restent lettre morte (…). Pourtant vous avez laissé entendre au prestataire que le projet allait continuer, car c’était une bonne expérimentation. »

Je reprends le fil de la discussion sur le budget.

Mais comme le mois dernier, je regrette évidemment que dans ce budget, on ne puisse pas lire l’ombre d’un projet, on est dans une gestion à la petite semaine. Alors que la Cour des comptes a largement tiré la sonnette d’alarme sur les problèmes et que le contexte international nous rappelle aux urgences : que ce soit en termes de sobriété énergétique, de relocalisation de notre économie, de nécessaire autonomie alimentaire, de notre ressource en eau, d’enjeux écologiques comme la crise de la biodiversité et les changements climatiques.

Et les conséquences sont là : on apprend, au travers des documents, la hausse de charges conséquente liée à la gestion des déchets, une capacité d’investissement qui s’étiole, et que notre réseau moyen d’eau a un rendement bien inférieur à la moyenne avec les charges que cela représente.

Depuis deux ans, que s’est-il passé sur ces sujets qui ont un impact sur notre fiscalité ?

Rien.

Depuis deux ans je vous alerte sur la première des nécessités, nécessité environnementale et financière : faire baisser le volume des déchets ! Comment anticipez-vous les prévisions de croissance du tourisme dû au projet LUMA (certaines études envisagent un doublement de la population arlésienne) avec l’incidence qu’elle aura sur les déchets. Alors que c’est déjà la crise ! Pour pallier nos défaillances sur les déchets, vous augmentez la TEOM (Taxe d’enlèvement des ordures ménagères).

Sur l’eau, notre réseau d’eau a un rendement moyen de 72 % contre 80 % au niveau national.

Pour 5 litres d’eau mis en distribution, 1,5 litre d’eau revient au milieu naturel sans passer par le consommateur. Les pertes par fuites représentent 2,2 millions de m3. Pertes financières pour l’exploitation, double punition à venir avec l’augmentation des coûts de l’énergie. Et encore une fois même question, avec le raccordement de Fourques, les projets de raccordement de la ville des Saintes-Maries-de-la-Mer, et les prévisions touristiques qui nous disent que la consommation estivale va considérablement augmenter. Je ne vois pas dans le budget présenté ici, des investissements à hauteur de cet enjeu qui va peser dans les années à venir.

Pour le moment votre réponse c’est : on augmente le prix de l’eau. Pour quel investissement ?

Cette incapacité à anticiper et à gérer ne présage rien de bon pour les épreuves qui se présentent à nous aujourd’hui. La pression foncière et les grands projets vont avoir un impact fort sur le rechargement de la nappe phréatique et ce ne sont pas les travaux sur le Canal de la Haute-Crau qui vont changer la donne. La hausse du prix des carburants et des matières premières nous encourage à travailler pour une certaine sobriété et des efforts d’économie.

Dans les grands projets que vous avez affichés, il n’y a rien de tout ça !

La seule sobriété qui vous intéresse, c’est celle liée à la masse salariale. Une vieille obsession libérale que de faire peser les limites de tout un système sur les salariés.

Une absence totale de projection et une vraie difficulté à construire au niveau humain et au niveau managérial. On a assisté au départ précipité du DGS mutualisé et ce qui s’est passé au début de ce conseil en est un autre exemple flagrant (…). Et cettemauvaise gestion et cette absence d’anticipation, vous les faites aujourd’hui payer financièrement, aux citoyens. Doublement. En faisant augmenter les taxes que l’on ne votera pas et en faisant baisser les subventions à la politique de la Ville ou aux associations comme le Conservatoire de musique, associations qui font notre territoire. 

Monsieur De Carolis parti, c’est donc à Monsieur Limousin que je m’adresse. Il me répond de manière très polie et évasive. Monsieur de Carolis revient.

Rémy Jacquot, élu à l’eau, se satisfait de la situation. Pour lui, la question est réglée, puisque des travaux ont été réalisés cette année. Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes !

De nombreux échanges suivent, notamment entre Nicolas Koukas et De Carolis. Le vote des budgets par chapitre se fera sans les voix de l’opposition. L’une des dernières délibérations est celle qui est consacrée aux subventions aux associations qui œuvrent dans les politiques de la ville, c’est à dire le secteur du social et de la solidarité. Là encore, c’est cure d’amaigrissement pour tous. Malgré l’introduction de Monsieur Souque qui vante « l’amélioration du cadre de vie et de la sécurité, sous l’impulsion de notre Président, nous développons des actions pérennes ».

Dans les faits, la réalité est tout autre. Ma contribution au débat :

Nous constatons une baisse des financements, depuis l’an dernier de la première tranche, qui passe de 323 00 € à 251 000 €. Avec un peu plus de dossiers instruits, les aides passent de 7 800 € par structure en 2021 à 6 231 €.

Alors que votre politique à la Ville serait d’éviter les saupoudrages, ici on est en plein dedans. Sans vraiment d’esprit de continuité ou de construction de quelque chose. Des financements étonnamment hauts pour des projets émergents, qui s’écroulent pour d’autres. Dans l’ensemble, les projets portés ont une réelle ambition et une réelle utilité. Et je salue toutes les structures qui les portent, tant leur importance est cruciale pour le territoire et leur travail essentiel. Ce sont des partenaires, pas des mendiants.

Ces dernières années, les épreuves ont mis en lumière les fractures profondes de nos sociétés. Le confinement a notamment exacerbé les phénomènes de violences conjugales et des mouvements sociaux ont révélé l’ampleur des violences sexistes. Il me semble qu’en terme social, ce devrait être votre premier chantier : l’égalité et la lutte contre la violence, à vous qui nous faîtes régulièrement des gammes sur la sécurité. Pourtant à la ville, puis à l’ACCM, les aides s’effondrent sur cette thématique.

C’est pourquoi je déplore le peu de moyens donnés et la baisse continue des financements ACCM à la politique de la Ville, qui est une démonstration du déni à la réalité de nos sociétés, et qui révèle surtout avec quelle légèreté vous considérez ces enjeux.

Pas de réponse, il faut s’y faire ! L’opposition s’abstiendra sur ce vote de subventions.

Avant la fin je redemande la parole pour une dernière question :

Ma question portera sur le Parc Naturel Régional de Camargue. Nous venons d’apprendre que la Région suspend son financement à cette structure (soit 40% du budget du Parc). Autant dire un coup de poignard dans le dos.

Durant la première année de votre mandat, vous n’avez même pas jugé utile de siéger au Bureau du Parc, laissant la gouvernance en place continuer son travail de dégradation de cette institution. Désintérêt pour les questions environnementales ? Mauvaise appréciation du rôle du PNRC ? Dans les deux cas, c’est une erreur.

Alors en bons termes avec la Région, personne ne vous a entendu aller réclamer les moyens que la Région retirait graduellement depuis plusieurs années. Aujourd’hui vous êtes président du Parc de Camargue. Entretemps, vous avez réussi à vous mettre à dos Monsieur Muselier. Aujourd’hui, et après avoir fait payer de nombreuses associations du territoire, il continue sa petite entreprise de démolition : le bac, les associations, le Parc de Camargue. Ce n’est évidemment pas à son honneur.

Quel est votre plan aujourd’hui, pour redresser le Parc de Camargue, outil indispensable à un projet de territoire. Comment comptez-vous résoudre la situation, compliquée pour les salariés, les sous-traitants ?

Encore une fois, Monsieur De Carolis élude la question et ne livrera sa vérité que le lendemain lors du Bureau syndical du PNR de Camargue. À ce jour, la situation est encore plus tendue entre Monsieur Muselier et Monsieur De Carolis qui s’invectivent par journaux interposés. « Remettre en ordre la maison Arles » était son slogan de campagne. Mais les promesses n’engagent que ceux qui les croient !