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Jeudi 28 janvier – Conseil municipal

Compte-rendu partiel et partial de Cyril Girard, un peu en retard mais comme vous avez pu vous mettre en bouche avec le compte Twitter du Maire et le compte-rendu de l’Arlésienne, on se dit que notre tâche est moins urgente… Et comme toujours, vous pouvez vous faire votre idée par vous-mêmes en visionnant directement ce conseil sur le site d’Arles Info.

La séance commence avec quelques minutes de retard. Monsieur le maire presse d’un ton froid Madame Balguerie de se dépêcher et l’appel est fait par le benjamin du conseil municipal. La première prise de parole du Maire concerne l’adoption du compte-rendu du précédent conseil municipal qui n’amène aucune remarque.

Très rapidement, le compte-rendu de gestion fait l’objet des première interventions. Nicolas Koukas interroge le maire sur la consultation d’un avocat concernant la mise à disposition de l’ensemble Grignard- Mistral où s’est installé POP, la « plateforme ouverte au public ». POP est une plateforme qui accueille plusieurs entreprises liées au développement durable, à la transition écologique et à l’économie circulaire. Mais après avoir investi 120 000 € sur le site, est-elle encore la bienvenue ? Le maire louvoie sur son projet pour le site « un arbitrage sera donné sur les suites à donner et les contractualisation éventuelles ». Sa volonté de revoir tout ce qui a pu être réalisé sous la mandature précédente mettra t-elle en péril des initiatives aussi intéressantes que POP ? La vigilance reste de mise. Les questions continuent de fuser notamment sur le fait de faire appel à de nombreux prestataires éloignés, à ce titre un contrat de 9 000 € avec la société SAS ITG consulting pour des ateliers avec l’artiste Denis de Montgolfier.

De Carolis : – Madame de Causans avez vous des informations sur cette personne ?
De Causans : – Heu cette personne a été retenue parce qu’elle faisait pratiquer la vidéo au cœur des quartiers avec les habitants. [Oui, certes, c’est l’objet de la prestation programmée, et alors ? ] Mais on a engagé cette somme qui n’est toujours pas distribuée vu le contexte sanitaire, c’est quelqu’un des très grande qualité qui a plutôt été choisi par le service de la culture.

Toujours est-il que le Maire ne semble pas connaître cette personne qui a travaillé à ARTE durant 7 ans, dont personne ne revendique vraiment le choix mais qui pourtant semble avoir « toute les qualités ». Disons qu’il fait de la vidéo, normal pour un réalisateur, mais pas forcément dans les quartiers prioritaires, « Mais il a très envie ! » nous dit-on. On n’en saura pas plus, donc.

Jean-Frédéric Déjean interroge de nouveau le Maire sur le montant des illuminations de Noël. Le maire, dans un exercice de préemption de la parole citoyenne dont il a le secret, parle au nom des arlésiens tous « comblés par ces illuminations ». Le seul hic, c’est qu’alors que la municipalité précédente avait acheté des décorations afin d’économiser chaque année, la nouvelle municipalité a choisi de dépenser 94 711 € HT plus 1836 € HT en externalisant les illuminations, auxquels s’ajoutent les 12 500 € HT pour la programmation dont on n’a jamais vue la couleur mais dont on n’a pas fini de parler. On n’a pas compté à la dépense cette année pour faire briller la ville ! Le débat court sur les Drôles de Noël mais la conclusion est sans appel, en annulant un festival à 200 000 €, la mairie n’ a fait l’économie que de 70 000 € ! Or contrairement aux années de routine pour Drôles de Noël, il n’y a eu cette année, du fait des restrictions sanitaires, absolument aucune animation. Pas besoin de prendre sa calculette pour voir que 130 000 € ont été dépensés en externalisant de nombreuses prestations jusque-là réalisées par les services de la ville. Les employés municipaux ne seraient-ils pas à la hauteur des désirs de grandeur de la nouvelle municipalité ? Le Dossier Overneed consulting arrive sur la table. Souvenez-vous, le mois dernier, ce prestataire chargé de réaliser le programme de Noël, personne ne semblait le connaître ni ne pouvait nous dire ce qu’il avait réalisé. Ce moi-ci, le discours est totalement différent. Mon intervention sur ce sujet :

Cyril Girard : – Je suis surpris qu’aujourd’hui, vous puissiez attester de la présence régulière du représentant d’Overneed Consulting alors que le mois dernier vous ne sembliez pas savoir grand chose sur les conditions d’attribution de ce marché, ni sur ce que faisait exactement cette entreprise. Il a du se passer quelque chose [Le Maire me coupe pour me dire que non, le mois dernier il n’était pas ennuyé et qu’il nous a juste dit qu’il nous renseignerai par écrit. La seule réponse écrite a été de nous dire que le travail avait été fait.] Je voudrais vous rappeler que la commande publique répond à trois principes, dans un souci de la bonne utilisation des deniers publics : la liberté d’accès à la commande publique, l’égalité de traitement, et la transparence.

Sur l’accès à la commande, comment ce cabinet, extrêmement difficile à trouver sur internet, qui n’est pas une entreprise locale a t-il été contacté ? Je vous donne en vrac quelques avis laissé sur internet sur un site professionnel « Avez-vous le numéro de téléphone actuel de OVERNEED CONSULTING? J’appelle depuis quelque temps et rien. «  L’administrateur du site « Quelqu’un va partager ses idées? Toujours, il n’y a pas trop d’opinions sur OVERNEED CONSULTING. Nous attendons vos opinions ! «. Il semble qu’un effort tout particulier ai été fait pour travailler avec cette entreprise. Qui est enregistrée en profession libérale. Il s’agit donc, en fait d’une personne.

Le seuil financier ne dépasse pas 40 000 €, la pratique courante consiste à faire 3 devis comparatif. Cet usage a t-il été suivi ? Quelles ont été les entreprises locale sollicités ? Peut on avoir les preuves, que au moins trois entreprises ont été sollicités

-Sur l’égalité de traitement, une seule question : Au lendemain du dernier conseil municipal, le nom du responsable de Overneed consulting a fuité dans la presse . On retrouve le nom de cette personne, ou son homonyme, dans un article de Médiapart sur le prix exorbitant des chambres d’hôtel de Monsieur Estrosi, puisqu’il semble que cette personne faisait partie du cabinet de Monsieur Estrosi à l’époque on Madame Graillon y officiait. S’agit-il de la même personne. Comment dès lors assurer l’égalité de traitement des candidats lorsqu’un d’entre eux est un ancien collaborateur d’un élu?

Sur le sujet de la transparence une seule information : le nom du responsable de Overneed consulting a été effacé du registre accessible INSEE le lendemain du dernier conseil municipal. De manière fortuite et totalement par hasard, à moins qu’il n’y ai eu volonté certaine de cacher cet élément.

A t-on  procédé à l’usage qui consiste à faire trois devis?

Réponse du Maire « sur ce sujet j’ai dit ce que j’avais à dire, nous allons passer à d’autres questions ». Autant dire que l’absence de réponse est elle-même une réponse.

Les quelques délibérations qui suivent portent sur des dons d’artistes à la ville, la réaffectations d’agents de l’ACCM à la ville. Rien qui n’amène de remarque particulière.

La délibération N° 6 consiste à valider l’abandon par la ville du projet de complexe casinotier portée par la précédente majorité. Cet abandon a été voté à l’unanimité au CCSPL (Conseil Communal des Services Public Locaux), soit par la majorité comme par les deux élus (PS et Changeons d’avenir) de l’opposition. Cet abandon est lourd de conséquences pour les finances de la ville puisque 360 000 € seront reversés en deux tranches de 180 000 € aux deux entreprises qui avaient candidaté et déposé un avant-projet. Monsieur le Maire tient à faire personnellement l’historique du dossier avant de passer au vote. En fait d’historique, il s’agira d’un procès en bonne et due forme de l’ancienne équipe municipale, et de son représentant tout désigné, Nicolas Koukas, qui se fait tailler un costard durant 14 bonnes minutes. En guise d’épilogue le maire nous promet de raccrocher le projet de ce site (sur les quais de Trinquetaille) appartenant encore à la SNCF, au sort des anciennes papeteries Étienne, mais aussi au sort de la zone des Minimes, en lien avec le projet de complexe cinématographique, tout cela en concertation avec les habitants de Trinquetaille. Bref, tout ce qui semble-t-il n’avait jamais été fait. N’en jetez plus. Il admet que ce projet portait des idées intéressantes : hôtel de luxe, salle de spectacle, avec en prime la promesse de recettes pour la ville. Il finit ainsi son propos « Je regrette de vous le dire Monsieur Koukas, en portant ce projet mal monté, mal ficelé, mal évalué, vous l’avez condamné dès le premier jour. »

La parole est à la défense. Nicolas Koukas rappelle au Maire que l’élu en charge de ce dossier était Patrick Chauvin, et que la redondance des allusions à son endroit à chaque conseil municipal cache peut être les stigmates d’une affection impossible. Bref, on est dans la petite phrase. Pour autant, Koukas essaie de soutirer au maire l’information qui nous intéresse tous : abandonne t-on le projet de casino, ou abandonne-t-on ce projet de Casino ? Le maire précise qu’il met un terme « à CE projet ! ». Et qu’il « N’injurie pas l’avenir ». Tout reste ouvert donc. Koukas continue de défendre son honneur et celui de l’ancienne équipe, dont la probité, l’honnêteté, et la compétence ont été malmené durant le long monologue de De Carolis. Il revient sur l’absence quasi totale de concertation préalable à cet abandon comme cela avait été promis durant la campagne. De Carolis fait quelques incises, dont une durant laquelle il s’attribue le mérite d’avoir, seul, « informé les trinquetaillais sur ce projet lors d’une réunion publique une semaine avant le premier tour ». Depuis cette phrase, je sens Virginie pressée de prendre la parole :

Virginie Maris : – Je sais votre attachement à la loi, mais il n’y a pas que la loi, il y a aussi la rigueur et l’honnêteté intellectuelle : quand je vous entends dire qu’il a fallu attendre que vous alliez à la rencontre des habitants de Trinquetaille pour qu’ils prennent connaissance de ce projet, je trouve que vous manquez vraiment de respect pour les nombreux collectifs qui se sont mobilisés bien avant que vous n’abordiez cette question dans votre campagne, comme l’association Droit à la ville par exemple. Mobilisation associative à laquelle s’est ajouté une campagne d’affichage assez impertinente et efficace et, depuis le début de la campagne, la voix de Changeons d’Avenir qui a dès le lancement de sa campagne manifesté son opposition à un tel projet.

Quelques minutes de sermon durant lequel De Carolis garde les yeux baissé sur ses notes, arc-bouté comme pour éviter les phrases lancées. S’ensuivent plusieurs secondes de silence qui montrent l’embarras de notre Maire qui renoncera à se défendre en passant la parole à Monsieur Raffai. Les débats continuent sur un ton plus ou moins cordial, marqué par une attaque hors propos de Monsieur Lescot, élu à la Camargue qui parle de « l’intervention semi-démente de Nicolas Koukas », et continue le procès de l’ancien élu au budget. Le discours lasse, même dans les rangs de la majorité et Monsieur le Maire lui demande de recentrer son propos sur la délibération. Tout penaud, il abandonne le micro. Avant d’en finir, je rappelle au Maire que la réalisation d’un complexe casinotier n’était pas une promesse de campagne, donc qu’il lui faut être clair avec les arlésiens « s’il y a un projet, la discussion devra se faire avec l’ensemble des arlésiens ».

La prochaine délibération porte sur la seconde tranche du financement de l’hôtel de Police. Pour un total hors-taxes de 617 365 €, la ville va dépenser 123 473 €. Salle d’arme, centre de supervision urbaine, cette dépense-là s’ajoute à la première tranche de 125 000 € de septembre et à la dépense de 100 000 € du mois dernier pour sécuriser l’accès à l’hôtel de ville. Le délire sécuritaire continue. Les échanges sont une nouvelle fois houleux entre l’équipe municipale et l’opposition, notamment Jean Frédéric Déjean, mais rien de neuf sous le soleil.

Enfin, l’une des délibération qui paraissait devoir être adoptée à l’unanimité fait l’objet d’un long débat entre Virginie Maris et la rapporteuse, Marie-Amélie Ferrand-Coccia. Il s’agit d’une délibération portant sur l’aménagement du pôle multimodal de la gare de Arles. Sur le papier une bonne nouvelle, en réalité les choses s’avèrent un peu plus complexes.

Virginie Maris : – Bien entendu, on se réjouit que ce projet de pôle multimodal avance. J’aurais néanmoins, à la lecture du protocole annexée à cette délibération, quelques questions et quelques demandes de précision que j’adresse tout à la fois à Mme Ferran-Coccia et à M. Jalabert qui sera signataire de ce protocole.

D’abord une demande de précision concernant un avant-projet de mise en accessibilité des quais et du franchissement des voies. Je voulais savoir s’il s’agissait bien de dispositif permettant l’accès au quai No 1 pour les personnes en fauteuil roulant mais également pour les personnes âgées, les personnes avec des poussettes, des bagages volumineux ou des vélos de rejoindre ce quai. C’est vraiment un gros point noir aujourd’hui donc je voudrais m’assurer que c’est bien de cela dont il s’agit.

Les usagers quotidiens de la SNCF dont je fais partie savent à quel point les services se sont dégradés lors des cinq dernières années : à travers des changement d’horaires et suppression de ligne, des suppression de la navette pour Avignon TGV, la réduction des horaires puis fermeture du guichet… Nous sommes nombreuses et nombreux à avoir progressivement renoncé à aller travailler en train, à Marseille, Avignon, Nîmes ou Montpellier face à la multiplication des difficultés.

Concernant le protocole lui-même, dans le préambule concernant les comités techniques et les comités de pilotages on voit qu’ils ne sont constitués que des seuls signataires de la convention, sans aucune mention de tiers dont l’expérience et l’expertise pourrait être précieuse. Il existe déjà un réseau d’usagers et d’associations : les Simones, Convibicy, Pays d’Arles en transition, Adugar (association d’usagers qui a été dissoute il y a un an mais qui pourrait probablement reprendre du service si elle était associée à ce genre de travail) aux comités de quartiers puisque ce projet concerne aussi la redynamisation du secteur.

Je m’étonne aussi de l’absence de la filière voyageur de la SNCF dans ces comités (comme Mme Ferrand-Coccia le corrige dans sa réponse, il était question ici de SNCF-mobilité), sachant qu’à l’heure actuelle, les principaux points de blocage quand au développement de la multimodalité et quant au report ferré de nombreux trajets (de travail ou de loisir) relèvent de la dégradation des services aux usagers.

Parlant des objectifs de ce protocole, je suis surprise qu’un grand nombre d’objectifs qui sont généralement au coeur de ces projets de multimodalité soient absents : pas d’aire de co-voiturage ; pas d’installation de panneaux photovoltaïques sur le parking ; pas d’amélioration de l’offre de stationnement sécurisé pour les vélos, alors que les box mise en place sont trop souvent hors services ; pas d’amélioration ni d’augmentation des places de stationnement pour les vélos, alors que celles-ci sont presque tout le temps pleines lorsque les trains circulent normalement.

Plus généralement, dans la délibération comme dans le protocole, il n’y a aucune ambition explicite en terme d’écologie et d’économie énergétique. Alors que de nombreuses villes pensent leur gare et la multi-modalité comme un levier central de la transition écologique, tout se passe à la lecture de cette délibération et de ce protocole comme s’il s’agit d’un pur projet technique, centré sur l’attractivité touristique et la redynamisation du quartier, sans ambition ni vision du futur. Je trouve ça très regrettable.

Enfin j’en viens à une demande d’éclaircissement sur un point qui est potentiellement problématique. Dans l’article 3, a, il est dit, je cite, que « la ville et l’ACCM délèguent leur maîtrise d’ouvrage respective à SNCF Gares & Connexions pour la réalisation des études liées au PEM et à la mobilité », ce qui est le coeur de ce protocole qui est un protocole d’étude préalable. Or étant donné les enjeux couverts par ces études (diagnostic et élaboration de scénario de mobilité) j’aimerais comprendre ce que signifie cette délégation de maîtrise d’œuvre et surtout ce qui la justifie. En effet, j’ai deux sources de perplexité quant à cette délégation de maîtrise d’œuvre :

Premièrement, la filière Gares et connexions de la SNCF est une filière de la SNCF dédiée à l’aménagement des gares. Son modèle d’affaire repose principalement sur les revenus liés à la location d’espaces commerciaux, presque exclusivement de grandes chaînes de fast-food et de vêtements à bas prix, etc. Il me semble qu’en terme d’analyse et de stratégie à venir en terme de « mobilité à l’échelle de la partie agglomérée de la ville d’Arles », la ville et l’ACCM sont des acteurs privilégiés pour conduire ou collaborer à ces études.

Mais ce qui m’interpelle le plus, c’est les implications de cette délégation à la lecture de l’article 11. Alors que c’est l’agglo qui supporte intégralement le coût de ces études (avec une aide de la région si j’ai bien compris), l’article 11 stipule que « les études menées dans le cadre de ce protocole restent la propriété des maîtres d’ouvrage, et que ces études ne pourront pas servir à d’autres fins que l’élaboration de ce pôle multimodal ». L’article 12 quant à lui impose la confidentialité à toutes les informations techniques et financières échangées dans le cadre de ce protocole.

Comment doit-on entendre ici la notion de « maître d’ouvrage » ? Est-ce que, finalement, l’ensemble des études financées par l’ACCM resteront la propriété exclusive de SNCF Gare et mobilité et rester confidentielles? Car évidemment, cela serait hautement problématique dans une période où les études de mobilité sont essentielles, notamment pour penser le développement des itinéraires cyclables, des transports en commun, éventuellement d’un transport fluvial etc.

La réponse de Madame Ferrand-Coccia est plus que surprenante « étant moi-même une usager du quotidien du train, j’ai jamais eu l’impression de vous avoir vue… mais on ne doit pas avoir les mêmes horaires ». Une attaque gratuite, totalement éloignée du propos de la question, qui n’a comme seul but que de délégitimer l’auteur de la question. « C’est probablement parce que je pars en Occitanie et nous n’avons donc probablement ni les mêmes horaires, ni les mêmes problèmes puisqu’une grande partie des difficultés concernent les trajets inter-région »

S’ensuit une longue réponse sur le fait qu’il faut avancer vite, que rien ne pose problème, que c’est un protocole standard, pré-écrit, mais que tout pourra être remis sur la table, que la maîtrise d’ouvrage confiée à la SNCF Gare et connexion ne pose pas de problème.

Virginie persiste « Vous avez tout à l’heure fait le procès du projet de casino monté « à la va-vite », il ne faudrait pas que votre empressement sur ce dossier mette de nouveau la municipalité dans une situation compliquée ? » Les propos se veulent rassurants, mais l’on comprend bien que pour le moment rien n’a été réellement pensé. La filière Gare et connexion de la SNCF connaît bien les règles du jeu et semble les avoir imposées sans trop de difficultés à la ville et à l’agglo. En tous cas, Mme Ferrand-Coccia s’engage « On a besoin d’agir et on a besoin d’agir vite. La SNCF nous met à disposition son cabinet d’études et nous on le prend. […] On a voulu très rapidement signer ce protocole d’intention pour pouvoir lancer ce projet. Là on dit qu’on a l’intention de travailler ensemble. Pour autant ça ne veut pas dire qu’on n’est pas en mesure de dire pour la suite « les études vont être utilisées… etc et elles vont l’être ». OK, on s’en souviendra donc, mais pour l’instant les membres de l’opposition s’abstiennent. Outre les arguments avancés par Virginie, on voit mal comment l’obligation de confidentialité pourrait s’articuler avec le nécessaire travail à faire avec les structures associatives locales…

Les cinq dernière délibérations ne font pas l’objet de débat particulier malgré quelques demandes de précisions. L’opposition ne participera pas au vote des représentants des associations syndicales, représentants élus parmi les membres de la majorité municipale. La fin du programme marque le début des questions diverses, qu’il est aujourd’hui obligatoire de faire passer au Maire trois jours avant, histoire de le laisser préparer ses réponses. En général, un long monologue condescendant parsemé de références puisées sur internet. Je demande au Maire s’il était au courant de l’abandon du financement du bac de Barcarin par le conseil régional. Renaud Muselier a en effet fait voter une délibération pour abandonner le financement de cet outil. Le Conseil Régional finançait à hauteur de 34 % pour un montant d’environ 1,5 millions d’€ par an. De Carolis et Muselier semblent entretenir des rapports plus que cordiaux. Est-ce que c’est le genre de choses que l’on fait à un ami ? Monsieur le Maire me rassure « On peut bien s’entendre et ne pas être d’accord sur tout ». Donc, à Arles, on est un peu contrarié, mais encore ? « Le département va prendre ses responsabilité, et nous souhaitons tous que le pont soit mis en chantier assez vite ! ».

Non pas tous, mais les stratégie de la Région, du Département est de la Mairie semblent converger. Mettre à mal l’outil bac pour faire chavirer l’opinion publique vers la nécessité du pont. Qu’importe, en attendant, pour la sécurité des usagers, du personnel et pour le service rendu. J’apprendrai depuis que le turn-over du personnel n’a jamais été aussi important. Sur le pont, les nouveaux forment les « encore plus nouveaux » et l’un des capitaine a… 75 ans !

Ma seconde question portera sur la problématique des logements à courte durée. Après deux questions restées sans réponse lors des conseils précédents, j’espère bien avoir la position du Maire sur la question « Faut-il limiter leur développement, quelle sera la politique de la municipalité ? ». En fait, dans la semaine, l’élu au tourisme Monsieur Abonneau m’a invité à participer à un comité sur la question, dans le cadre de l’office du tourisme. La position de la Mairie se fera suite aux travaux de ce comité. À suivre donc.

À l’issu du Conseil, Madame Pétetin, élue aux finances et 10ème adjointe vient me rassurer. Elle a lue une étude dans laquelle des économistes prévoient la disparition des 2/3 des logements courte durée à cause de la crise du Covid. « Vous voyez, c’est comme dans la nature, les choses se règlent d’elles même. Ça se fera plus doucement car dans la nature, les animaux sont cruels, le moindre animal malade est massacré ! ». C’est la théorie de la main invisible, chère aux libéraux de tout poil. Le libéralisme plus gentil que la nature « sauvage ». Nous verrons donc bien avec le temps, car comme le dit notre cher Maire « il ne faut pas insulter l’avenir ».

Voilà, c’est fini pour ce mois-ci, nous avons rendez-vous le 18 février pour une séance particulièrement complexe puisqu’il y sera question des orientations budgétaires de la ville pour l’année 2021.


Et pour un retour moins partial mais plus partiel, vous pouvez consultez les articles de la Provence sur ce conseil municipal :

Synthèse de l’alterconcertation : Agriculture et hydraulique

Avec la participation de Sébastien LEVIONNOIS, chercheur en écologie tropicale, membre de l’association « les greniers d’abondance », Mathieu ESPERT, membre de la coopérative agricole Longo Maï au Mas Granier à Caphan et Cyril Girard, illustrateur naturaliste,  acteur de la protection de l’environnement.  

I. Le système alimentaire et sa vulnérabilité faces aux grandes menaces actuelles

Retrouvez le support visuel de la présentation de Sébastien Levionnois.

1. Qu’est-ce que le système alimentaire ?

Autrefois, les pouvoirs publics à travers les greniers d’abondance prévoyaient le stockage annuel à de céréales nécessaires à l’alimentation de leurs habitants.

La complexité du système alimentaire n’est plus à démontrer, exemple pour faire un yaourt aux fraises, nous faisons le tour du monde !!! Pour chaque ingrédient, nous sommes dépendants des entrants comme le soja pour l’alimentation du bétail, les phosphates pour les engrais et les pesticides. Pour la distribution du lait dans les entreprises agro-alimentaires, nous dépendons du transport et donc du pétrole. Importation des fruits et légumes où on peut trouver en Espagne d’immenses superficies de culture sous serres utilisant énormément d’énergie, d’engrais et pesticides. Le sucre issu de culture industrielle de betteraves ou de carottes utilisant aussi des engrais et des pesticides. Idem pour l’amidon, les épaississants (gomme de Guar venant d’Inde) et Carraghénanes (algues venant des Philippines) et enfin les arômes, issus de la pétrochimie. En résumé pour ce simple produit, nous avons besoin d’une dizaine d’espèces végétales et animales réparties partout dans le monde. Cela implique une forte dépendance aux transports de longues distances. Après conditionnement et emballage en usine, le périple continue via des plateformes logistiques, des camions de livraison et les rayons des grandes surfaces.

En amont de la production, on a la politique foncière et agricole et les intrants agricoles. En aval, on trouve, la transformation, la distribution, la consommation puis les déchets.

Les principales menaces qui rendent cette sécurité alimentaire vulnérable:

2. Changement climatique et effets sur la production agricole :

Historiquement un certain nombre d’évènements climatiques extrêmes, sécheresses de 1976, de 2003, fortes inondations de 2016 ont entraîné chaque fois 15 à 20% de perte de la production agricole en France. Les projections sur des années normales selon un scénario optimiste de météo France s’élèvent à + 3° à l’horizon 2100, globalement toute la France sera touchée par une exacerbation de la gestion de l’eau. En France 50% de la réserve en eau est utilisée par l’agriculture, cela sera contraint par le changement climatique parce qu’on s’attend à une réduction de 10 à 40% des débits des rivières.

3. L’effondrement de la biodiversité

Sur notre planète aujourd’hui, les mammifères terrestres, sont représentés essentiellement par les humains et animaux d’élevage, alors que les autres mammifères sauvages ne représentent plus que 5% de la biomasse totale. On a un poids écologique disproportionné. C’est aussi quantifié pour les insectes, en 2019 une étude a montré qu’en 10 ans leur population a baissé de 67%, dans des prairies et des parcs… Cela affecte les services écosystémiques dont l’agriculture a besoin, par exemple la pollinisation, la vie du sol. Cet effondrement de la biodiversité n’est pas étranger à la manière dont on conduit l’agriculture: utilisation de pesticides, perte de la diversité des paysages (remembrement) ce qui amène une perte de niches écologiques.

4. Épuisement des ressources énergétiques et minières

80% des énergies utilisées aujourd’hui sont issue des énergies fossiles. Ceci est vrai aussi au niveau agricole pour faire tourner les tracteurs, fabriquer les intrants chimique, alimenter les industries agroalimentaires, et transporter les produits. On estime en France que 30 000 semi-remorques circulent chaque jour pour l’approvisionnement alimentaire à ses différentes étapes. A cela vient s’ajouter les kilomètres parcourus par chaque ménage pour s’approvisionner. Le problème c’est que ni ces énergies, ni même les engrais phosphatés, ne sont inépuisables !

5. Crise financière et fragilité économique des acteurs

Accumulation de la dette publique et aussi privée. On peut voir des acteurs faire faillite y compris dans la distribution, on assiste à une paupérisation d’une partie de la société qui n’a plus accès aux ressources alimentaires. La structure économique de notre modèle alimentaire est une structure en sablier ce qui la rend extrêmement fragile : 436 000 exploitations agricoles alimentent 67 000 000 de consommateurs à travers un goulot d’étranglement composé de 600 entreprises agroalimentaires (85% du marché) et seulement 6 centrales d’achats (92% du marché). Si une seule centrale d’achats fait faillite on aura un impact disproportionnel vis-à-vis de la population. De même pour la fixation des prix auprès des agriculteurs et pour les consommateurs par rapport à l’offre des produits.

6. Artificialisation des terres agricoles

En France métropolitaine il y a 28 millions d’hectares de sol agricole, une perte de 5 millions d’hectares depuis la sortie de la seconde guerre mondiale dû à l’étalement urbain et aux aménagements autoroutiers, qui en représentent 30 à 50%. Cela contribue à une perte nette de nos capacités de production. Dans le cadre de l’aménagement urbain, le taux d’artificialisation des sols est supérieur à l’augmentation de la population. Arles en est un bon exemple.

La combinaison de ces différentes menaces nous amène à penser « résilience alimentaire » : réussir à maintenir notre capacité à produire et à approvisionner la population.

L’aménagement et le transport autoroutier, favorise l’effondrement de la biodiversité, contribue à l’artificialisation des sols et au changement climatique (émission de CO2) et enfin renforce notre dépendance au pétrole, aux grandes chaînes d’approvisionnement, favorise la déterritorialisation de la production.

En France, en moyenne 90 % de ce qui est produit sur un département est exporté et 90 % de ce qui est consommé est importé.

220 000 hectares de terre agricole (308 000 terrains de foot ) ont été perdus entre 1998 et 2014 dans les Bouches du Rhône (Centre régional de l’information géographique Provence-Alpes-Côte d’Azur CRIGE-PACA) : 55 % destinés aux zones industrielles, commerciales, infrastructures et équipements, 31% aux zones urbanisées, 9 % aux mines, décharges et chantiers et 5 % aux espaces urbains ouverts et zones de loisir. Au total 15 % de la superficie du département est artificialisée, 3 fois plus que la moyenne nationale. Il y a une pression endémique sur les terres agricoles.

Le fuseau du projet de contournement autoroutier va impacter entre 80 et 150ha de terres agricoles et naturelles.

Témoignage de Mathieu, membre de la ferme Longo Maï

Contrairement aux cultures intensives pratiquées sur le territoire, nous avons diversifié les cultures. Par contre, la culture des foins de Crau est maintenue, car elle est à la base d’un système très fragile pour l’écologie de ce milieu et le rechargement de la nappe phréatique. Nous pratiquons la vente directe quasi exclusivement (marché, AMAP …).

II – LES ENJEUX SUR LE TRACE

Sur le fuseau on trouve riziculture, vigne, arboriculture, maraîchage, prairies, élevage extensif : une agriculture diversifiée 20% en bio.

Les grandes cultures et le riz sont le plus impactées en tête de Camargue. On a ensuite des zones de maraîchage, des zones de cultures permanentes, arboriculture et vigne, puis des prairies et des zones de pâturage. Cette diversité est intéressante, à proximité de la ville, cela fait partie de la résilience alimentaire.

  • La riziculture est un gros enjeu agricole, en pleine transition (21% en transition vers l’agriculture bio, label IGP). Le principe de cette agriculture nécessite des rotations de cultures, (blé, tournesol ou légumes de plein champ) le riz permet d’apporter de l’eau douce sur ces parcelles et de faire baisser la nappe salée, De plus elles entretiennent un réseau hydraulique intéressant pour le territoire, pour gérer des espaces naturels qui deviennent des réservoirs de biodiversité.
  • La viticulture, culture traditionnelle en Camargue, 10 exploitations sont concernées par le fuseau dont 2 en bio. 3% de terre sont menacées / 4.5ha de vignes.
  • Arboriculture : surtout des pommes, il y a eu aussi une progression de l’oléiculture, 12ha menacés.
  • Maraîchage : petites surfaces mais très diversifiées, 1.5ha menacés (4 exploitations dont une en bio),
  • Foin de Crau : une AOP, 3 coupes annuelles, puis ces terres sont pâturées par les ovins. Cette production entre aussi dans le système d’alimentation de la nappe phréatique. 23% du projet est constitué de foin de Crau environ 35ha.
  • Elevage ovin: enjeu de préservation de l’environnement et des races rustiques, de plus en plus d’exploitations pratiquent la vente directe ; (28%, 44ha entre les parcours et les prairies sont concernés).
  • Elevage taurin : 3ha concernés

Ce mitage des terres favorise encore plus les formes d’agriculture intensives sans installation humaine, dépendantes de la logistique pour la distribution des produits. A proximité des autoroutes les agricultures plus diversifiées, plus paysannes, deviennent moins viables.

Il existe dans le Code rural un principe de compensation : l’obligation de compenser les terres agricoles détruites, liées à un écosystème particulier, va se heurter à l’impossibilité de le faire. Rien n’est présenté sur ce sujet dans les dossiers officiels de la concertation.

La DTA (Directive Territoriale d’Aménagement) présente ces espaces agricoles comme des gestionnaires de l’écosystème, des espaces à protéger, on se retrouve dans une contradiction entre ce qu’impose la loi et ce qui nous est proposé !

III – L’HYDRAULIQUE : LA GRANDE INCERTITUDE 

1. La nappe phréatique de Crau

Intimement liée aux pratiques agricoles de surface, cette nappe est particulièrement fragile

L’enjeu majeur sur le territoire c’est l’eau en particulier avec un climat méditerranéen. La nappe de Crau, d’environ 550 millions de m3, est affleurante sur une grande partie du tracé de l’autoroute, à 1m de la surface. Une grande partie de cette eau est captée pour fournir l’eau potable aux Arlésiens. Cette nappe est alimentée à 70% par les canaux d’assainissement et l’irrigation des prairies de Crau.

Chaque hectare de prairie irriguée permet l’alimentation en eau de 250 habitants !

Le SYMCRAU a analysé le fonctionnement de cette nappe, et prévoit une grosse tension sur cette nappe en 2050, avec l’évolution de la population, la diminution des terres agricoles, le changement climatique, la transformation des surfaces, etc…

A cela s’ajoutent les risque de pollution de eaux de surface par l’autoroute malgré les bassins de rétention initialement prévus.

2. L’impact sur l’hydraulique agricole

On s’aperçoit qu’on a tout un réseau de canaux des micro-roubines qui alimentent parcelle par parcelle les prairies, et qui risque d’être contrarié par l’autoroute. Il va falloir chaque fois des ouvrages de transparence particuliers. On va imperméabiliser les sols et changer l’hydraulique de surface.

L’impact du projet sur l’hydraulique compte tenu de la faible déclivité du territoire, et de la complexité des canaux, de la nécessité d’entretien des ouvrages, va dégrader un système agricole fragile et inquiète certains agriculteurs sur le territoire. (Pb des ASA)

3. Le risque inondation

Conformément au PPRI (Plan de prévention du risque Inondation), référence crue de 1856.

La majorité du tracé de l’autoroute se trouve en zone inondable, en cas de crue 1.50m d’eau. L’état a octroyé au concessionnaire une surcote de 10cm.

Cela nécessite des aménagements impressionnants, par exemple : créer des stations de pompages Albaron, Gimeaux, sur-dimensionner des bassins de rétention, mettre au sec des réseaux annexes (gaz, électricité), améliorer la transparence du canal de Craponne, réaliser de nombreux ouvrages de décharge et parties sur pilotis (sur 250 et 750m), entretenir rigoureusement les ouvrages existants, améliorer le fonctionnement de l’hydro-zone RN113/voie ferrée etc…

Le tracé définitif n’est pas encore arrêté et les contraintes hydrauliques mal connues, leur efficacité relative et qui va payer ?

Le tracé Sud a été validé par l’État parce que c’est un des moins chers, contrairement au tracé sous fluvial, qui était préconisé en matière de sauvegarde des terres agricoles et des espaces naturels, mais l’addition risque de gonfler fortement chaque fois qu’on précise un peu les choses et qu’on se penche sur les dossiers.


Pour revoir toute la discussion :

Vendredi 18 décembre – Conseil municipal

Compte-rendu partial et partiel de Virginie Maris. Et si vous ne me croyez pas ou voulez plus de détails, vous pouvez le visualiser en intégralité sur le site d’Arles Info.

Je n’imaginais pas retrouver avec un tel plaisir l’acoustique infernale de la salle des fêtes. Mais après deux conseils en visio, c’est plutôt agréable de se voir « en vrai », d’autant qu’on nous a réservé une surprise : le dispositif « salle d’école » est abandonné au profit d’une installation en rectangle, plus proche de l’ambiance « salle du conseil ». Bon, les femmes de l’opposition sont reléguées au second rang, Dominique Bonnet, Marie Andrieux et moi siégeons sur une table en retrait, aux côtés de Jean-Frédéric Déjean qui se trouve finalement en plutôt bonne compagnie.

Cette fois ce n’est pas les aléas techniques mais l’arrivée tardive du maire qui justifie une ouverture de séance avec une douzaine de minutes de retard. On commence par une minute de silence pour Giscard. Je retrouve l’habitude de mon enfance et compte mentalement les secondes. Cinquante-huit, cinquante-neuf, soixante ! On peut y aller.

6 absents, 4 dans la majorité et 2 dans l’opposition.

Délibération 1 : adoption du compte-rendu. On a un mois de retard, mais c’est pas grave. Adopté.

Délibération 2 : compte-rendu de gestion. Alors en gros ce sont toutes les dépenses engagées dans le mois précédent. Quelques prises de parole de l’opposition

– Koukas : peut-on savoir un peu ce qui attend l’espace Mistral ?
– de Carolis : rien… pas de danger, pas de méfiance… juste une interrogation sur le devenir de cet espace.

– Koukas : quel est votre avis sur le projet de cinéma à la Croisière ?
– De Carolis : Ah ben la dernière fois quand j’ai dit que je n’avais pas trouvé le dossier des Minimes je voulais dire qu’il n’y avait pas de dossier administratif soumis à la Mairie. Enfin là c’est un tout autre sujet. La Croisière, pas les Minimes. Alors Jean-Paul Capitani a sollicité un permis de construire ; Mais Patrick Capitani, le frère donc, a adressé un recours gracieux à la commune d’Arles pour dénoncer ce permis (mince alors, moi qui imaginais une histoire à la David contre Goliath avec un pauvre petit voisin qui s’élève contre le géant de l’immobilier arlésien, tu parles, c’est plutôt Dallas…)

Nicolas Koukas évoque finalement une dépense de 12500 euros pour une boîte de consulting pour la programmation de Noël. Cette société très discrète, littéralement introuvable sur le web, est dirigée par Ludovic Arnault, proche de Christian Estrosi et actuel directeur du Grand Prix de France de Formule 1. « Droit dans ses bottes » (on dit comme ça ?), Monsieur de Carolis ne voit absolument pas où est le problème et s’engage à communiquer à Nicolas le travail fournit par cette agence. Trop hâte de voir leur powerpoint avec Mickey Mouse et Pat-Patrouille qui défilent au son du fifre au pied d’un sapin géant orné de croix de Camargue… Je ne manquerai pas de vous en donner des nouvelles!

Délibération No3 : Rapport de la cours des comptes sur l’ACCM. OK.

Délibération No4 : Modification du budget principal. On s’abstient.

Délibération No5 : Relance économique et aide aux commerçants. Nouvelles aides directes. Encore des exonérations de redevances terrasses et de loyers pour les commerçants locataires de bâtiments communaux. On vote « pour ».

Délibération No6 : Ouverture de certains commerces les dimanches pendant les périodes de soldes, la rentrée, Noël, etc. Bon on sait qu’en ce moment c’est un peu dur de ne pas être « pour » l’ouverture des commerces, alors comme tous le monde, on est « pour »…

Délibération No7 : Installation de caméras de vidéosurveillance devant Pasquier. Mandy Graillon annonce qu’il s’agit d’installer des caméras devant, je cite : « un endroit particulièrement dangereux, comme on le sait, car il y a la sortie du Lycée Pasquier ». Mince alors, j’avais bien compris qu’il y avait des quartiers « particulièrement dangereux » avec des dealers, des trafiquants d’armes, des bandes organisées… Mais je n’avais pas encore la trouille de passer devant un lycée. J’imaginais plutôt que c’était pour protéger les lycéens qu’on envisageait ce genre de dispositif de surveillance. Bon, j’imagine que c’est ce qu’elle voulait dire…

Jean-Frédéric Déjean explique que si nous nous sommes opposées à plusieurs délibérations sur la vidéosurveillance, nous ne voterons pas contre celle-ci ; qu’il a, dès sa première intervention sur le sujet, signalé que pour certains lieux stratégiques, cela pouvait s’avérer utile… etc.

Et le spectacle commence. Le Maire ironise sur « le chemin parcouru », caricature les propos de Jean-Frédéric, semble jubiler à l’idée de nos inconséquences. Gloups, bon ben c’est vrai que cette fois on est « pour » (Samuel Paty, tout ça…)

Délibération No8 : Avenant à la convention avec l’Université Aix-Marseille

Il s’agit de réviser la convention pour prendre en compte le fait que la filière de M2 Gestion de l’environnement, spécialité sciences de l’eau option zones humides n’est pas ouverte à l’antenne d’Arles, faute de candidats. Frédéric Imbert présente la délibération et regrette cette annulation.

Je prends la parole :

La baisse des inscriptions pour ce programme ne dépend évidemment pas de la mairie et nous ne pouvons que déplorer que ce programme ne soit pas reconduit cette année, en espérant que cela est dû davantage à un contexte très particulier pour les étudiants cette année.

Je profite néanmoins de cette délibération pour signaler la valeur que ce type de programmes représente pour la ville. La Camargue est un vrai joyau de biodiversité et nous avons dans la région un écosystème extrêmement favorable à la formation aux métiers de l’écologie et de l’environnement. La présence de nombreux spécialistes, à la Tour du Valat comme avec les nombreux partenaires académiques d’Aix-Marseille ou de Montpellier qui travaillent en Camargue, ainsi que celle de plusieurs structures dédiés à la conservation du patrimoine naturel ou à l’éducation à l’environnement, pourrait faire d’Arles un pôle d’excellence pour la formation et la recherche sur les zones humides et sur la biodiversité méditerranéenne. Sachant que Monsieur de Carolis a souvent répété son souhait de voir s’élargir le bassin étudiant dans la ville, je voulais inviter M. Imbert, en charge de l’enseignement supérieur, à réfléchir en collaboration avec Aix-Marseille et avec d’autres acteurs de la recherche, à la meilleure façon d’améliorer l’attractivité du pôle arlésien pour les formations en environnement.

Imbert a l’air assez convaincu et motivé. Il mentionne plusieurs leviers pour dynamiser un peu l’antenne arlésienne : accueillir un cursus plus ample que les seuls M2, avec M1 et pourquoi pas Licence, ouvrir d’autres options… A voir donc.

On vote « pour », à l’unanimité.

Délibération No9 : mise à disposition de locaux de Van Gogh pour le GRETA
On est « pour »

Délibération No10 : Gestion du théâtre d’Arles

Il s’agit de la délégation de service public pour le théâtre d’Arles. Plusieurs enjeux dans cette délibération, le passage à une concession qui pourrait ne plus avoir la forme d’une association locale comme c’est le cas aujourd’hui, une réduction de plus de 200 000 euros (soit 1/3 de la subvention municipale) de la part de financement de la ville, une réorientation « grand public » de la programmation. C’est Claire de Causans qui présente la délibération. Il faudrait voir la scène car elle est vraiment intéressante. En effet, un des éléments les plus choquants de cette délib, c’était le niveau d’ingérence de la Mairie dans la programmation. Ce passage nous avait particulièrement fait tiquer :

Arrivée à ce passage, Madame de Causans corrige une « erreur de plume », il ne s’agit pas de « validation » mais de « présentation ». On se demande comment a pu se glisser une telle coquille, d’autant que Cyril me confirme que lundi, lors de la discussion de cette même DSP au sein de la commission consultative des services publics locaux, il était bien question de « validation préalable », sans erreur de plume.

Koukas attaque. S’appuie sur un dossier particulièrement évocateur récemment paru dans Libé sur la façon dont les nouvelles mairies de droite s’ingèrent dans les institutions culturelles. Le Maire ricane. Koukas s’interrompt. La tension monte d’un cran. Koukas reprend. Il s’agit là d’une concession, l’outil le plus « externalisé » et en même temps un contrôle inadmissible via la validation de la programmation par la Mairie. Claire de Causans corrige, il s’agit de « présenter », pas de « valider ». Ah oui ! C’est vrai ! L’erreur de plume… Koukas enchaîne. Concernant le financement, c’est une véritable saignée. On baisse la subvention municipale de 200 000 euros (elle était auparavant de 592 000 euros), sans oublier les 20 000 euros de loyer. Le DGS a dit, lors du comité technique, que « l’analyse montre qu’un service équivalent pourrait être fourni avec des subventions inférieures », il y est un peu question de la Calade, qui a fermé ses portes en perdant le soutien de la Région, et de cette fameuse « programmation plus grand public ». En fait, c’est probablement la distance que m’a fait croire que le maire ricanait. Il ne ricane pas, il sourit. Parce que, dit-il « il est d’un tempérament heureux et il savoure les paroles [de N.K.] car il sait déjà ce qu’il va lui répondre ». Ah d’accord, il est heureux, et on dirait qu’il n’est pas le seul autour de la table où plusieurs élus de la majorité chuchotent et gloussent derrière leurs masques.

Comme souvent, le Maire ne laisse pas son adjointe répondre et se lance alors dans une grande tirade. Les Arlésiens ont choisi de le choisir. OK… Il a passé sa vie à défendre la culture. La culture est un socle sur lequel chacun peut se retrouver. La culture révèle chacun d’entre nous. Un poète suisse, Ramuz, disait : « la culture c’est une opération de soi sur soi-même, une auto-entreprise qui vous permet de vous réalisez » Et la culture elle rend autonome. Et c’est pour cela qu’il en a fait une quête de vie : elle rassemble, elle agrège, elle révèle et elle libère. Il a passé son enfance au conservatoire de Montpellier et sa jeunesse à faire de la danse… En tant que président de France télévision il a multiplié… à la fin de son mandat il y en avait mille… répondre point par point… bon là j’ai zappé un peu, il me reste quelques bribes, « réflexes staliniens », « l’art de la caricature », « Zola » « thuriféraire de la culture » … Ici, je suis désolée, je décroche carrément. Re-Koukas, Souque, Raffaï, re-Carolis…

Au moment de mettre ce compte-rendu au propre, j’ai quand même tiqué un peu sur Ramuz et « auto-entrepreneur ». Du coup j’ai googlé et bim ! Je découvre que Monsieur de Carolis nous relit des paragraphes de son bouquin Les ailes intérieures, publié en 2016. Pas mal dans le genre auto-citation…

90 minutes, 10 délibérations sur 34 dont plus de la moitié sont passées comme des lettres à la poste. J’ai soudain un gros gros coup de barre, du genre sidéral, cosmique, le coup de barre… Ce soir, je suis en vacances. Peut-être que vous aussi…

On passe finalement au vote : 8 « contre » dans l’opposition.

Délibération 11 : Donation d’oeuvre par Lala Ravoisier (prononcée Lara Lavoisier par l’élue qui se fend d’une contrepèterie involontaire). On est pour.

Délibération 12 : Embellissement de la ville. OK.

Délibération 13 : Ravalement de façade. OK

Délibération 14 : Conseil des sages. 45 membres de plus de 55 ans, représentatifs des quartiers et hameaux de la ville. Et la liste des quarante-cinq noms sortis d’un annuaire des ppt des années 50. Alors vous vous souvenez, nous notre coeur de programme, c’était la démocratie participative, avec entre autre un conseil des jeunes et

Du coup, Cyril se lâche un peu… C’est de bonne guerre. Le voici dans le texte, vous pouvez le lire avec un petit air de guitare sèche à l’oreille :

J’ai beaucoup de respect pour les gens qui veulent s’engager, bénévolement, dans la vie de la cité. Je ne voudrais pas que mon message soit mal pris par les gens dont les noms figurent sur cette liste. Je ne voterai pas contre cette délibération pour ne pas les blesser inutilement.

Je vais me permettre de citer deux poètes que vous reconnaîtrez sans doute pour commencer mon intervention. « Aux âmes bien nées la valeur n’attends pas le nombre des années ». Corneille. « Qu’on ai vingt ans qu’on soit grand père, quand on est… » Vous connaissez la suite. C’est le même propos, mais de manière triviale. Je crains d’ailleurs que notre ami Georges Brassens aurait eu quelques difficultés à se produire au théâtre d’Arles dans sa version 2021.

Mais là n’est pas le fond du problème. Vous voulez faire de la démocratie participative, et l’on ne peut que saluer l’ambition, mais là je tiens à vous féliciter pour la performance. Vous voulez participer au dialogue avec l’ensemble des habitants ? Je vous lis la liste des prénoms : Martine, Robert, Yvette, Alain, Pierette, Georges… etc etc.

Ne trouvez-vous pas que ça manque un peu de diversité? Dans la nature, comme en société, la diversité , c’est la résilience. Vous dites être aller les chercher dans les quartiers ? Mais dans quel quartier Monsieur le maire ? Ceux que je connais abritent beaucoup de gens de cette génération qui nous ont dit durant la campagne «  on n’a pas d’interlocuteur, on n’est pas écouté ».

Vous avez réussi à sélectionner 45 membres d’une homogénéité quasi parfaite.

Je n’ai rien contre les gens de cette liste ne nous méprenons pas, mais je vois des noms de personnes qui ont déjà une activité citoyenne, dans d’autres structures, dans d’autres cercles, et dont la parole porte déjà. Mais comment fait-on pour entendre ceux dont la parole ne porte jamais ? Ceux qui ont peut être des difficultés avec la langue, ceux qui ne sont pas à l’aise en public. Les plus précaires qui méritent, en premier lieu, le concours de l’action publique ?

Et d’ailleurs, comment avez vous recruté ces gens là ? Par quel mécanisme ce conseil a t-il été publiscisé ? J’aimerai savoir sur quels critères ils ont été retenus ? Je connais bon nombre de personnes qui rentrent dans cette catégorie qui n’en ont jamais entendu parler. Je crains que la publicité de ce conseil n’ai été fait que dans ce qu’on appelle « les milieux autorisés ».

Vous mettez au vote la création d’une instance dont vous avez déjà sélectionné les membres ! Ne met-on pas la charrue avant les bœufs ? Ne devrait-on pas valider un principe de création avec un principe de sélection ?

Les enjeux et les défis auxquels nous avons à faire méritent une démocratie participative impartiale et qui soit vraiment représentative de toutes les nuances de la société. Et même mieux, les enjeux auxquels seront confrontés la jeunesse méritent que ce soit la jeunesse la première, qui soit au centre de l’ambition en terme de démocratie participative. J’ai déjà dénoncé ici les mécanismes qui empêche des catégories de la population d’accéder à la citoyenneté, à la politique, à la vie de la cité. Combien ya-t-il de personnes de moins de 30 ans dans le conseil municipal ?

Peut-être demain ferez-vous le conseil des jeunes ? Puis sans doute le conseil de ceux qui naviguent entre deux âges ? Mais à saucissonner comme ça la démocratie participative, on en viens à créer des entités qui défendent les intérêts particuliers de leur groupe, social, culturel, générationnel. Et la somme des intérêts particuliers n’a jamais fait l’intérêt collectif.

Je vous conseille les écrits de Joseph Spiegel qui a travaillé sur ce sujet durant des années sur sa commune. La récente convention citoyenne pour le climat, avec des participants tirés au sort, a permis un travail de fond remarquable. Nul tri selon l’âge, ou d’autres critères plus ou moins confidentiel. Idem pour les jurys populaires qui évitent ainsi cet écueil. Pour information, il existe à Arles un conseil citoyen, dont les membres eux ont été tirés au sort, dans le cadre de l’article 7 de la loi de programmation « pour la ville et la cohésion urbaine ».  Ces conseils citoyens sont associés à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation des contrats de ville : une démarche intégrée traitant des enjeux de développement économique, de développement urbain et de cohésion sociale. Les conseils citoyens exercent leur action en toute indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics. Peut-être pourrez vous nous donner des détails sur les moyens mis en place pour les faire fonctionner ?

J’ai beaucoup de respect pour les gens qui veulent s’engager, bénévolement, dans la vie de la cité. Je ne voterai donc pas contre. Je m’abstiendrais de voter pour cette délibération. Mais c’est le faux-nez d’un projet de démocratie participative dont on ne voit qu’un brouillon. Et votre système de sélection est trop opaque et, volontairement ou involontairement, il échoue à la première marche de son ambition dans son énoncé premier « être représentatif de la population ».

Michel Navarro nous rassure, un conseil des jeunes va être créé dans l’année. Yeah ! Roulez jeunesse… !

Les huit élus de l’opposition s’abstiennent.

Délibération 15 : Modification simplifiée du PLU
Alors là j’avoue que c’est un peu technique et, potentiellement, délicat. Du coup, les modifications simplifiées, il faut plutôt s’en méfier. Mais là il s’agit des modalités de mise à disposition du public. Sur ces modalités c’est ok. Quant aux modifications elles-mêmes

Délibération 16 : Arles Cœur de ville

Cyril Girard en profite pour revenir sur le sujet des plateformes de location de courte durée. Voici son intervention :

Je profite de cette délibération pour revenir sur une question déjà posée au conseil municipal et qui avait donné une réponse évasive. L’intention de cette délibération c’est lutter contre les logements vacants, rendre accessibles aux arlésiens de logements de qualité, etc

La question que je vous pose c’est de revenir sur les plateforme de location de courtes durée. Il y a des villes comme Cassis qui ont mis en place des outils au sein de la collectivité pour gérer le déploiement anarchique des plate-formes de courte durée. Au premier décembre un décret est passé qui permet aux mairies de demander la liste des logements aux plate-formes pour pouvoir contrôler qu’il n’y ai pas, sous un seul numéro, plusieurs appartements qui soient loués et pour permettre un petit peu d’enrayer ce phénomène qui nuit vraiment à l’accessibilité au logement pour la plupart des gens qui voudraient habiter sur Arles. Il y a des procédures qui existent, une vingtaine de communes les ont mis en place, en demandant des changements d’usage et pour les contrôler. Il y a des villes qui luttent contre les plate-forme de location courte durée. D’autres qui les regardent sans rien faire. Ma question est la suivante : que fera la Mairie d’Arles sur ce sujet ?

Mince, le maire n’a pas eu le temps d’y réfléchir depuis septembre. Du coup ça serait bien que Cyril repose sa question par écrit car c’est une question pertinente qui mérite réflexion. Bon joueur, Cyril lui accorde un mois supplémentaire pour réviser sa copie. Il y a peut-être quelque chose de beau à dire sur les nomades des temps modernes dans Les plumes intérieures…

Avis favorable à l’unanimité.

Délibération 17 : Une cession foncière à Salins-de-Giraud

Cyril veut profiter de cette délibération pour évoquer la question du bac à Salin-de-Giraud. Le Maire l’interrompt. Apparemment, c’est trop long, rappel au règlement, on ne peut pas s’éloigner du centre des délibérations, sinon ça ne finira jamais. Mince alors, j’essaie de retrouver le fil entre la délégation de service public du théâtre d’Arles et ses cours de danse à Montpellier, mais vraiment je sèche, faut dire que je n’étais pas hyper attentive…

Cyril est sacrément fair-play ce soir, limite grand seigneur, il s’interrompt et signale qu’il enverra sa question par écrit. Et si on lui demandait en primeur de nous transmettre ce qu’il avait dire… Ah ok, alors avant Monsieur le Maire, c’est vous qui avez la primeur (attention, le texte ci-dessous n’a pas été prononcé en conseil municipal) :

Concernant Salin de Giraud, je souhaite aborder un sujet important, celui du Bac de Barcarin : La mairie fait partie du conseil d’administration du bac.Nous venons d’apprendre la décision unilatérale de la Région et du département. La mairie a-t’elle été consultée ? Si oui qu’elle a été la réponse ? 34 % du budget, quelles seront les conséquences pour les travailleurs ? Pour les usagers ? J’ai l’impression que la région et le département se sont mis d’accord pour dégrader progressivement le service pour les usagers afin d’imposer l’utilité d’un pont dont nous pouvons craindre des impacts forts sociologiquement pour le village de Salin de Giraud et des impact environnementaux non-maîtrisables pour la Camargue.

Favorable à l’unanimité.

Délibération 18 : Un transfert de parcelle dans le domaine public.

Pas d’enjeu. Favorable à l’unanimité.

Délibération 19 : Anticipation sur le budget 2021

Il s’agit de voter pour des dépenses d’un montant de 3 971 000 euros, soit à peu près 1/4 du budget d’investissement de la ville.

Jean-Frédérique se fâche que nous ayons si peu d’informations sur les objets de ces dépenses. Toropole, sécurisation de la Mairie, bon je vous laisse regarder ça.

Alors là, je ne sais pas trop comment, mais brusquement tout s’enflamme. De Carolis crie. Nicolas crie. Jean-Fred crie. Momo crie. Je cherche à baisser le volume mais je réalise que nous ne sommes pas en visio et que je n’ai donc pas le choix que d’attendre que ça passe. Faut dire que l’un des protagonistes a le contrôle des micros, ça en dit long sur le rapport de force. L’opposition se fait couper le sifflet. Et on poursuit comme si de rien n’était. Woaw…

Délibération 20 : Actualisation des tarifs d’accueil pour mineurs – OK

Délibération 21 : Acompte sur subvention au CCAS, à la caisse des écoles et aux centres sociaux – OK

Délibération 22 : Subvention au pôle d’urgence libérale – OK

Délibération 23 : Amendement à la convention entre le ville et l’Eparca – OK

On en vient à tout une série de rapports annuels 2019 qui sont portés à notre connaissance mais sur lesquels nous n’avons pas à voter.

Délibération 24 : Rapport d’activité de l’ACCM

Délibération 25 : Rapport annuel sur le prix et la qualité du service public de l’eau, de l’assainissement collectif et non collectif sur le territoire de la Communauté d’Agglomération Arles Crau Camargue Montagnette

Délibération 26 : Rapport sur les recours administratifs

Délibération 27 : Rapport de la régie du stationnement payant

Délibération 28 : Rapport DSP des arènes 2019

Délibération 29 : Rapport DSP distribution gaz 2019

Délibération 30 : Rapport Pompes funèbres 2019

Délibération 31 : Rapport du Syndicat intercommunal du canal des Alpines septentrionales 2019. Ah ben quand même, un peu d’action ! M. Raviol prend la parole, mort de rire, pour nous signaler qu’il est le seul agriculteur arlésien desservi par ce canal, et donc que la ville paye 14000 euros juste pour lui. Il a l’air de trouver ça vraiment hilarant. Ben ouais quoi, 14000 euros, c’est le fun, tout le monde se marre. Ça sent la fin. J’ai faim. Le couvre-feu vient de tomber. 20H01. Je rêve d’une bière, d’un restau, d’une soirée entre amis… Et j’imagine la ville froide et déserte qui nous attend dehors.

Délibération 32 : recrutement d’un ingénieur études et travaux grands projets.
Il aurait peut-être valu la peine d’attendre les résultats de l’audit RH dont on parle depuis des mois. Les huit élus de l’opposition s’abstiennent.

Délibération 33 : utilisation des équipements sportifs de Mistral par des associations. Unanimité.

Délibération 34 : représentation du conseil municipal dans les conseils d’administration des collèges et lycées. Unanimité.

La délibération 35 n’était pas au dossier mais « remise sur table ». Il s’agit de prolonger le mandat intérimaire de Madame Sophie Aspord à la direction de la Sempa en attendant l’arrivée de son nouveau directeur au 1er mars 2021. Unanimité.

Et pour finir, LA question diverse est posée par Cyril qui, respectueux du nouveau règlement intérieur, avait informé son souhait d’interroger le maire sur ce sujet plus de 48 heures à l’avance. Voici sa question :

Ces derniers temps, personne ne peut le nier, les décharges sauvages, les dépôts de gravats du BTP, se sont multipliés sur le territoire et notamment en campagne. Je suis régulièrement sollicité par des particuliers, des associations qui m’envoient des photos de dépôts sauvages, de remblaiement de zone humide dans des propriété privées, de brûlage de déchets, qu’on aperçoit depuis le bord de la route. Ces infractions et délits relèvent de l’autorité municipale. Je renvoie en général ces demandes vers les élus de la majorité compétente, l’ACCM est sans doute mobilisée, mais il n’y a aucune réponse pénale. Et quel prix pour la collectivité ! Nous le savons, la gestion est l’enlèvement des déchets est une grosse dépense de l’ACCM. La collectivité paie le prix d’actes délictueux sans que jamais on ne cherche à identifier les coupables. Certaines municipalités ont mis en place des brigades municipales qui fouillent les détritus pour en retrouver l’origine : un ticket de caisse, un courrier dans un tas d’ordure permettent souvent d’en déterminer l’origine. Quand aux infractions en propriété privée qu’on voit du bord de la route, nul besoin d’enquêter.

Il y a quelques mois, je vous interrogeais sur la réponse pénale que vous alliez apporter dans l’affaire de l’enfouissement des déchets dans une propriété à Saint-Martin-de-Crau, au titre de votre statut de Président de l’ACCM. Vous m’avez répondu, nous attendons de savoir s’il y a eu contamination des eaux. Il y a quelques mois a eu lieu un procès de trois agriculteurs chez lesquels on a retrouvé 1700 litres de produits interdits. Produits utilisés dans les rizières, dont les eaux de vidanges finissent dans l’étang du Vaccarès, le joyaux de notre territoire classé en réserve Nationale depuis 1927. Trois contrevenants qui, au passage, reçoivent de la PAC, donc du contribuable, des aides se montant à plusieurs centaines de milliers d’euros. Les eaux étaient polluées, pourtant ni le Parc de Camargue, ni la Municipalité ne se sont constitués partie civile pour obtenir réparation. J’en parlais avec Monsieur Raviole mercredi, et il me semble que nous étions d’accord pour déplorer ces comportements qui nuisent fortement à l’image de nos agriculteurs, qui n’ont pas besoin de cette mauvaise publicité. Je note que lorsque des raveurs envahissent la réserve de Crau et laissent des kilos de détritus à Saint-Martin-de-Crau, la mairie est au rendez vous.

Vous nous avez beaucoup parlé de police, Monsieur le maire, de répression, de vidéo surveillance. Et les moyens que vous allez mettre en place sont colossaux. Mais envisagez-vous d’agir avec la même énergie contre les infractions liées à la protection de l’environnement ? Nous sommes la plus grande commune de France, et vous avez la charge de veiller à un patrimoine naturel inestimable, reconnu par l’UNESCO. Envisagez-vous la création d’une brigade municipale, comme cela se fait ailleurs, spécialisée dans la recherche de ce type d’infractions, dans le cadre de l’augmentation des effectifs de police municipale. Envisagez-vous une action plus énergique, via la constitution en partie civile, dans le cadre de procédure liées aux délits environnementaux.

Alors, c’est bien les questions 48 heures à l’avance car effectivement, la réponse est prête, rédigée, lue. Compétence de la police nationale vs compétence de police municipale. Dès le premier trimestre 2021 sera créé une brigade dédiée au constat de ce type d’infractions. Proposition de mise en place de Gardes champêtres qui auront les compétences de la police de l’environnement et pourront dresser des procès-verbaux. Donc pour l’instant, les finances ne permettent pas de le faire, mais dès qu’on pourra on le fera !

20h30 et des poussières, c’est plié après trois heures et demi de conseil municipal. Les fumeuses et fumeurs se retrouvent dehors, unis par ce plaisir d’en avoir fini. On bavarde. Il y a celles qui ont bien trop de boulot pour imaginer même s’arrêter pendant les fêtes, ceux qui sont résolus à faire un break total, celle qui ne dit rien mais qui sait qu’une fois son compte-rendu rédigé et mis en ligne, elle n’ouvre plus son ordi de l’année et se consacre entièrement aux tâches véritablement essentielles du moment : tricot, confiseries, lecture au coin du feu et soirées-film en famille…


Et pour finir l’année, la Provence du 31 décembre revient sur les propos de Cyril Girard, au sujet du conseil des sages et des dépôts illégaux de déchets :

Mercredi 16 décembre – Conseil communautaire

Compte-rendu partiel et partial de Cyril Girard, pour ce dernier conseil communautaire de l’année 2020.

C’est dans une salle au tiers vide que s’est tenu ce dernier conseil communautaire de l’année, plus d’une vingtaine de conseillers étaient aux abonnés absents. Grippe saisonnière ? COVID ? Ou plus certainement lassitude de beaucoup d’élus venus de plus ou moins loin et qui ne se sentent pas toujours directement concernés par ce qui touche à l’ACCM. Monsieur Schiavetti, en éternel curieux, fait partie des quelques citoyens venus assister aux débats. Plus d’une quarantaine de délibérations étaient à l’ordre du jour (voir ci-après). La première délibération consiste à approuver le compte rendu du conseil précédent. J’exprime quelques réserves sur la transcription qui est faite de ces compte-rendus sur le site internet de l’ACCM (qui oublient volontairement de citer les interventions des membres de l’opposition) en ces termes :

« Les Compte-rendus sur le site internet de l’ACCM ne reprennent que les délibérations, en aucun cas les échanges, ni les pièces jointes. C’est de toute évidence dommage pour l’accès à l’information des citoyens de ce qui se fait à l’ACCM, et surtout très dommage pour la démocratie. On ne peut considérer que le conseil communautaire ne se réduise à des prises de décisions. Ce sont aussi des débats, des questions qui éclairent la réflexion. Je demande, dans la mesure ou il y a un verbatim, que ce soit celui-ci qui soit sur le site internet. »

Le Président De Carolis me répond que cette question sera examinée par les personnes chargées de mettre les compte-rendus sur le site internet.

La seconde délibération porte sur les changements de règlement intérieur de l’ACCM. Il s’agit ni plus ni moins d’une retranscription, quasiment au mot près, du règlement intérieur de la ville. Celui-ci avait déjà fait l’objet de nos critiques au conseil municipal. Je redemande le micro qui d’ailleurs ne quittera plus la table que je partage avec Nicolas Koukas. L’intervention étant improvisée j’en retranscris ici les grandes lignes :

« Monsieur le Président, je me suis amusé à comparer l’ancien règlement intérieur et le nouveau, histoire de savoir ce que nous allons gagner et ce que nous aurons perdu, et je constate que nous avons perdus beaucoup de choses : ont ainsi disparus de nombreuses commissions, comme la commission intercommunale pour l’accessibilité aux personnes handicapées. Je suis surpris par la disparition de l’article 35 qui permettait de mettre en place des missions d’évaluation et d’information sur des sujets communautaires à la demande d’un sixième des élus, et enfin, et non des moindres, vous avez totalement occulté le chapitre VI concernant le droit d’expression des élus minoritaires. Nous espérons tous que l’ACCM se dote d’un bulletin et d’autres outils de communication à l’adresse des citoyens, car il sont encore nombreux à ne pas comprendre comment s’articulent les différents services. Encore une fois, après le conseil municipal, vous muselez la libre expression, le droit aux élus minoritaires d’exister et de formuler des avis contradictoires. Pour ces quelques raisons, je voterai contre ce nouveau règlement ».

Nicolas Koukas prends le micro « Nous voterons contre Monsieur le président. » Il déroule peu ou prou le même argumentaire en détaillant les points du précédent règlement qui le rendaient plus démocratique et fonctionnel.

Ma prestation n’était certes pas flamboyante, mais l’énergie, ça se ménage ! Je reste tout de même abasourdi par le fait que les élus d’opposition des autres villes ne s’expriment pas et votent sans sourciller pour ce nouveau règlement intérieur. Comme à chaque fois, seuls les élus d’opposition de Arles s’exprimeront durant la séance.

Les huit prochaines délibérations consisteront à la désignation de représentants de la majorité dans plusieurs commissions. Nous nous abstiendrons. Quelques délibérations sur des renouvellement de marché suite à la crise COVID ou des ré-équilibrages budgétaires n’amèneront pas de remarques.

La délib 12 consiste à un avenant à la prestation de service concernant la réception des ordures par Delta recyclage. Cette société est reprise en location gérance par PAPREC Méditerranée. J’interroge Mandy Graillon sur les raisons de cette reprise. Delta recyclage a été victimes de deux incendies et des bruits peu flatteurs courent sur la gestion de cette entreprise. Il serait bon, je pense, de savoir d’où viennent les difficultés afin d’être vigilant sur la poursuite des évènements. Madame Graillon comme Monsieur de Carolis semblent surpris de la question et éludent, arguant d’un arrangement entre deux sociétés sur lesquelles ils n’ont rien à redire.

La délibération 15 traite de l’adhésion à l’ACCM à une association de réflexion sur les déchets ménagers. Une bonne chose que l’on commence à réfléchir à ce sujet ! Mais l’échelle de réflexion se situe au niveau du bassin Rhodanien, ce qui me paraît vaste pour une gestion efficace par territoire. Nous avions particulièrement travaillé la question lors de la campagne municipale et je me permet quelques remarques :

Les choses avancent sur le sujet des déchets et l’on ne peut que s’en réjouir. Je comprends que certaines filières doivent avoir un certain volume pour fonctionner (recyclage). La situation actuelle (nombreuses décharges sauvages, tonnage de déchets ménagers importants sur notre territoire) me fait dire qu’il y a de nombreux efforts à faire. Il me semble qu’il est important que les territoires aient une gestion locale de leurs déchets ménagers, c’est la meilleure manière de faire de la pédagogie, au niveau des citoyens mais aussi des élus qui ont tendance à envoyer leurs déchets ailleurs. On se souvient du tollé qu’a déclenché l’installation de l’incinérateur de Marseille à Fos. C’est aussi un enjeux en terme de pollution et de trafic car les longs déplacements de camions ont un bilan carbone important. Nos déchets ménagers partent dans le Gard. On ne peut pas s’en satisfaire, d’autant qu’au plus un déchet s’éloigne, au plus on a affaire à des sous-traitants pour le transport, au moins on maîtrise l’acheminement. C’est là que les trafics interviennent et que l’on se retrouve avec des sites d’enfouissement sauvages. Un rapport de la région de 2017 indique qu’il nous faut trouver des solutions en terme d’économie circulaire pour nos déchets mais aucun des 10 projets retenus par la région n’émane de notre territoire.

Je regarde la délibération et je constate que l’on parle de valorisation, de flux, de traitement, de massification, mais à aucun moment n’est abordé la question de base : comment diminuer notre production de déchets ?

Je le disais, notre territoire est malheureusement un de la région qui produit le plus de déchets ménagers par habitant. Le meilleur déchet c’est celui qu’on ne produit pas. Mes deux questions : quel est le projet du territoire concernant les déchets ménagers, à l’échelle géographique de l’ACCM. Quelles seront vos actions pour réduire considérablement la masse de déchets ménagers générés. ?

Mandy Graillon me répond qu’effectivement elle récupère un territoire particulièrement sous-équipé et en retard sur ce sujet. Elle nous garantit de tout l’intérêt porté à nos remarques qui entreront dans la réflexion et se permet un petit brossage dans le sens du poil « je sais que vous avez beaucoup travaillé sur ces questions durant la campagne et que vous aviez porté des propositions très intéressantes, nous sommes tout à fait disposés à réfléchir, avec vous à ces propositions dans le cadre d’un groupe de travail » « Nous sommes disponibles pour avancer au mieux sur ces sujets ».

La délibération 17 arrive vite et l’ambiance va être contrastée avec l’échange précédent. Il s’agit d’un avenant à un contrat régional signé en 2019 pour la somme de 11 millions d’euros environ. Pour faire simple, en 2019, l’ACCM avait signé un contrat avec la Région pour le financement de 25 actions liées au PETR (pole d’équilibre territorial et rural). Des actions liées à cinq principes ; à mi-parcours, un avenant vient remplacer l’annexe 2 pour redéfinir les actions engagées et les moyens alloués. Dans l’avenant qu’on nous présente, six actions ont été ajoutées sans que le budget ait été modifié. Il faut donc savoir quelles actions ont été favorisées, lesquelles font l’objet de moins de moyens, juger de la pertinence des nouvelles actions engagées, et s’assurer que l’ensemble des action répondent bien au 5 objectifs. Cap sur l’écomobilité, une région neutre en carbone, un moteur de croissance, un patrimoine naturel préservé, Bien vivre en PACA. Enfin, ça c’est la théorie, parce qu’en pratique nous n’avons pas l’avenant précédent pour pouvoir juger tout ça, et il est introuvable sur le site de l’ACCM alors qu’il devrait être annexé à la délibération correspondante.

Monsieur le Président, je souscrit à 99 % aux actions préconisées dans ce document. Je regrette qu’on puisse utiliser l’indice de « moteur de croissance » pour juger de la pertinence d’un projet dans le cadre d’un exercice d’équilibre. J’aurai préféré un terme comme « prospérité » à la rigueur, mais croissance c’est les stigmates du vieux monde. L’on sait maintenant que le rapport entre la croissance et le nombre d’emplois créé est ténu. À l’échelle d’un territoire limité géographiquement, on ne peut envisager la croissance comme un projet. Peut être serait-il temps, surtout dans le cadre du PETR de chercher d’autres indicateurs pour juger de la pertinence des projets.

Comme il s’agit d’une convention, j’ai cherché dans les archives du site de l’ACCM la première version de cette convention. Tant qu’à délibérer sur un avenant, autant savoir ce qu’il y a avait avant pour pouvoir délibérer en pleine connaissance de cause. Impossible de comparer et de savoir qui a gagné et qui a perdu dans cette nouvelle convention.

Je constate que vous avez réussi à nous glisser votre projet de toropôle. J’ai déjà eu l’occasion de dire combien il ne répondait à aucun enjeux en terme de ruralité. Le problème de l’élevage est surtout du à la faiblesse des aides européennes qui privilégient l’agro-industrie au dépend des élevages et agricultures traditionnelles et la disparition des terres.

Je déplore surtout que cette convention n’ait aucune ambition concernant le patrimoine naturel, alors qu’il s’agit d’un des cinq axes du plan climat régional. Il n’y a aucune action concrète dans ce sens. Aucune étude, par exemple, sur l’effondrement de la biodiversité sur le territoire, aucune étude sur la dégradation du foncier agricole qui permettrait d’appréhender différemment les choses, sur l’interconnexion des espaces naturels, sur l’évaluation de la qualité des eaux et de la qualité de sols. L’ensemble de la Camargue est un site Natura 2000 au titre de la directive oiseaux, pourtant 30% des oiseaux ont disparus. Aucune étude sur la situation de l’installation des agriculteurs. 50 000 ha de zones de pâturage ont disparus entre les années 50 et 90 pour devenir des rizières, aujourd’hui des champs de tomates ou de melons. Les zones de pâturage sont soumises à une énorme pression, avec le développement des zones logistiques, je pense à Saint-Martin de Crau et les centaines d’hectares englouties sous les hangars, le projet de contournement autoroutier, le développement des zones d’activités. On élude complètement l’un des piliers de ce programme.

Dans ce contexte, bien que je souscrive à une grande partie des actions, je m’abstiendrai de voter pour cette délibération.

J’entends les élus de l’opposition discuter dans mon dos. Ils s’abstiendront de la même manière.

Les délibérations qui suivent concernant les programmes d’habitat sur Tarascon et n’amènent pas de remarque particulière. Nicolas Koukas interroge le Maire de Tarascon sur le permis de louer, qui permet de lutter contre les logements insalubres. Le consensus semble régner sur ces sujets. Lors d’une délibération sur le renouvellement urbain dans le cadre d’une convention avec l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), De Carolis se permet un petit tacle, précisant que les projets sur le quartier de Barriol ont pris du retard dans la mandature précédente, et qu’ils seront rapidement relancés.

Arrive le moment des questions diverses. À la différence du conseil municipal ou Monsieur de Carolis fait appliquer la réglementation à la lettre, au conseil communautaire, jusqu’à aujourd’hui, point besoin d’envoyer les questions en avance pour prendre la parole. C’était pourtant prévu par l’ancien règlement. L’avenir nous dira comment procéder. Malheureusement, les journalistes présents ont plié leur matériel et cette intervention ne sera pas reprise dans la presse. Je demande la parole et m’exprime en ces termes :

Monsieur le Président, l’agriculture est à un moment charnière : changement profond de pratiques avec le bio, résistance forte d’une partie de la profession arc-boutée sur les pratiques à base de chimie, difficultés pour les jeunes agriculteurs acteurs de la transition à s’installer. Nous sommes au chevet d’un modèle économique à bout de souffle : la PAC, premier budget de l’Europe avec 14 milliards d’Euros distribués chaque année, ne résout aucun problème. Les subventions sont fortement inégalitaires. Des entreprises locales touchent des centaines de milliers d’euros de subvention sans contreparties en terme d’environnement. Et pourtant, une partie des agriculteurs vivent mal de leur métier. Les éleveurs, qui pourtant entretiennent les milieux naturels et veillent sur un patrimoine exceptionnel, sont les parents pauvres de ce système. Le malaise agricoles existe mais ne touche pas tous les agriculteurs de la même manière. Le changement climatique amène à réfléchir sur de nouveaux enjeux comme l’autonomie alimentaire.

Ces derniers mois sur le territoire, l’actualité a été marquée de plusieurs scandales : scandale des pesticides avec un procès pour pollution des eaux de surface, scandale des travailleurs détachés traités indignement.

Sur la question de l’agriculture, je crains que le discours de Monsieur Raviol au dernier conseil municipal ne soit symptomatique d’un fort décalage entre la gouvernance de l’ACCM et les réalités de terrain. Alors que Monsieur Raviol nous proclamait que les agriculteurs étaient tous favorables à l’autoroute j’ai pu lire dans la presse exactement l’inverse de Monsieur Mazelle et du président de la chambre d’agriculture dans la Provence et la Marseillaise. L’agriculture est une délégation communautaire, je vous avait déjà questionné sur la disparition des terres agricoles, et vous ne m’avez donné aucune réponse.

Monsieur le Président, notre commune est la plus grande commune de France, essentiellement rurale, le territoire de l’ACCM est d’une diversité formidable en terme d’agriculture, les enjeux sont essentiels et au carrefour de plusieurs problématiques, et pourtant il n’y a toujours pas de projet sur ce sujet. Vous avez, dans le nouveau règlement, supprimer une délibération permettant la création de missions d’information et d’évaluation. Quel est votre projet pour l’agriculture Monsieur le Président, et dans quelle instance, dans quelle commission pourront nous travailler sur ce sujet ?

Encore une fois, Monsieur de Carolis réussira à ne répondre à aucune question. Il donne la parole à Monsieur Raviol, outré par mon propos qui se lance dans un long discours sur « les environnementalistes qui ne mettent plus d’eau dans l’étang du Fangassier, et qui sont responsables de la disparition des oiseaux de Camargue » passant par « vous voulez retourner à l’agriculture avec la charrue est les bœufs », tout en déplorant les mauvaises pratiques en levant les bras en l’air. Sur le sujet de l’autoroute Monsieur Mazel dirait « tout à fait le contraire lorsque je lui parle au téléphone » tout en passant par « sur les aides Européennes, j’ai toujours dit qu’il fallait pas trop en toucher sous peine d’être à la merci des technocrates, et moi-même cette année j’en ai touché beaucoup moins ». Après nous avoir parlé de son tracteur au conseil municipal, Monsieur Raviol nous parle encore de sa situation personnelle. C’est malheureusement le seul prisme par lequel il réfléchit sur les problèmes plus globaux de l’agriculture et c’est bien dommage. Nicolas Koukas à mes côté ne cesse de pester sur les contre-vérités proférées.

Touché au vif, je réponds en ces termes, oubliant malheureusement que je n’ai obtenu aucune réponse à mes questions :

Ce n’était en aucun cas une attaque personnelle Monsieur Raviol, arrêtez de tout ramener à vous, vous racontez malheureusement n’importe quoi. Vous savez très bien que si les flamants ne nichent plus sur la commune, c’est bien parce que la réaffectation des terrains des anciens salins au conservatoire du littoral a changé la donne en matière d’hydraulique. Les chercheurs se sont penchés sur le meilleur moyen de mettre de l’eau dans le Fangassier, mais que malheureusement, la seule option disponible, avec le canal du Japon, a révélé que les eaux étaient chargées de pollutions d’origines agricoles. Vous le savez tellement bien puisque nous avons déjà parlé de ce problème sur le canal de Rousty également. Alors arrêtez s’il vous plaît ce mauvais procès que vous faites aux environnementalistes qui sont bien les seuls à vouloir préserver le trésor qu’est la Camargue, dont nous avons la charge, et pour lequel l’ACCM ne fait preuve d’aucune ambition. Quand au montant de vos subventions, croyez bien que j’ai autre chose à faire que de me pencher sur vote situation personnelle.

À la fin de la séance, Monsieur Raviol, très sympathiquement comme c’est déjà arrivé, vient m’expliquer qu’il est tout à fait d’accord avec moi sur le traitement indigne duquel il est témoin sur certaines exploitations qui emploient des travailleurs détachés, me glissant quelques noms dans l’oreille. Et il déplore que les amendes pour les exploitants agricoles qui polluent soient si faibles par rapport aux montants des aides perçues. En mauvais récipiendaire de ses plaintes, j’oublie de lui rappeler qu’en tant qu’élu de la majorité, aux manette du territoire, il lui suffirai d’agir plutôt que de se contenter de lever le bras au ciel !

Et si vous en voulez encore, vous pouvez le visionner en intégralité ci-dessous :

Alter-concertation – 2. Milieux naturels et changements climatiques

Pour notre deuxième intervention, nous recevons Maxime Zucca, ornithologue et membre du Conseil national de protection de la nature et Anthony Olivier, herpétologue travaillant à la Tour du Valat.

Nous évoquons les enjeux liés aux milieux naturels et aux changements climatiques.

Il s’agit d’apporter un éclairage sur les éléments techniques abordés par le comité de suivi sur ces thèmes : Quels impacts pour les milieux naturels, la biodiversité, la connectivité écologique ? Quelle est la réglementation et l’état du projet en termes de compensation des dommages ? Par ailleurs, nous amorçons une réflexion qui n’a pas été l’objet d’un traitement explicite lors des ateliers de travail de la DREAL, à savoir les enjeux de ce projet au regard du bouleversement climatique et des engagements de l’État en termes de réduction des gaz à effets de serre.

Vous pouvez consulter la présentation visuelle de cette séance en cliquant ici.

Alter-concertation – 1. Les déplacements

Retrouvez notre première alterconcertation, enregistrée le 10 décembre 2020 en présence de Stéphane Coppey (FNE13) et Jean-March Rocchi (conseil de développement du Pays d’Arles).

Nous abordons le thème des déplacements.

Il s’agit d’apporter un éclairage sur les éléments techniques abordés durant un an par le comité de suivi : Qui emprunte l’actuelle RN113 ? Quelles sont les projections en terme de nombre de véhicules dans les années à venir et leur impact, avec ou sans le projet autoroutier ? Quel est le projet économique sous-jacent ? Comment vont se reporter les flux de circulation sur les autres axes ? Comment aborder différemment la question des transports ? Qu’en est-il du report modal ?


Vous pouvez consulter la présentation visuelle de cette séance en cliquant ici.

Voici un texte qui résume certains des enjeux qui nous semblent primordiaux :

Selon l’édition 2020 des chiffres clé du transport publié par le commissariat général du développement durable, en 2018 la part modale de la route représente 89,1% du transport intérieur de marchandises, contre seulement 9,0% pour le ferroviaire et 1,9% pour le fluvial. La part des modes non routiers a fortement chuté au cours des deux dernières décennies, notamment du fait de la réduction du transport ferroviaire (-4,5% par an en moyenne entre 1997 et 2010). Toujours selon ce même rapport, en 2018 les transports sont responsables de 31% des émissions de gaz à effet de serre contre 26% en 2008.

Le territoire arlésien est à la fois soumis au trafic de transit et d’échange. Ce dernier est en augmentation grâce à l’activité de fret du Grand Port Maritime de Marseille. Entre 2012 et 2017 sur le seul bassin ouest du GPMM (terminaux de Fos) le trafic de conteneurs a progressé de 38,6% pour atteindre près de 1,15 millions de conteneurs. L’ambition affichée est d’atteindre 2 millions de containeurs en 2023 et 3 millions en 2030, via notamment les projets de nouveaux terminaux Fos-3XL et Fos-4XL.

L’Union Maritime et Fluviale Marseille-Fos (UMF) fédère l’ensemble des professions qui exercent leurs activités en lien avec le port. En janvier 2019, dans un rapport de contribution au projet stratégique du GPMM 2019-2023, l’UMF juge selon elle que «  Les dessertes terrestres routières et ferroviaires sont jugées insuffisantes pour accompagner la croissance des activités et trafics ». Ce constat est partagé par la direction du GPMM. Ainsi dans le rapport du Projet stratégique du GPMM il est mentionné la nécessité de nouvelles infrastructures autoroutière comme la liaison Fos-Salon et le contournement d’Arles. Contrairement à la plupart des autres grands ports internationaux, le bassin ouest du GPMM ne bénéficient pas d’une connexion directe de type autoroutier vers les plateformes logistiques proches et en direction de l’hinterland national et européen. L’UMF estime que pour maintenir et accélérer la croissance il faut agir en priorité sur « la mise à niveau des dessertes terrestres » ou encore « les actions collectives de lobbying ».

Ce constat est partagé par la direction du GPMM. Ainsi dans le rapport du Projet stratégique du GPMM il est mentionné la nécessité de nouvelles infrastructures autoroutière comme la liaison Fos-Salon et le contournement d’Arles.

Une des conséquences locales de cet accroissement de l’activité conteneurs est le développement des nouvelles zones logistiques, consommatrices de milliers de mètres carrés de terres agricoles ou naturelles. Les projets logistiques sont nombreux sur Fos-Distriport, Fos-la Feuillane, Saint-Martin de Crau, Arles (Nestlé), Chateaurenard, Beaucaire, Garons, Fournès (Amazon), Salon de Provence, Miramas ou encore Ensuès-la-Redonne.

Ces zones d’entrepôts logistiques engendreront une augmentation du trafic routier portuaire et local.

Dans ce rapport de l’UMF, ces professionnels du secteur sont lucides et portent le constat que « malgré le report modal, l’augmentation des trafics va générer un nombre accru de camions et de déplacements professionnels, avec un vrai risque d’asphyxie de la zone. »

De nombreux rapports pointent du doigt le manque de développement local du ferroviaire, comme le doublement de la voie actuelle vers Miramas et la mise aux normes du centre de tri de Miramas, laissée sur le banc de touche depuis de nombreuses années.

Sous couvert de favoriser l’essor socio-économique de la Métropole les professionnels du secteur de la logistique et de nombreux élus locaux estiment nécessaire de créer de nouveaux axes de transport pour éviter les nœuds de transport. Le projet de contournement autoroutier d’Arles au même titre que le projet de liaison autoroutière Fos-Salon est dans cette optique. Mais comment fluidifier les flux et rendre le trafic local plus sûr, quand on veut tripler le nombre de conteneurs et donc de camion sur les routes?

Une grande part du flux de poids-lourds sur l’A54 est en transit, entre l’Espagne et l’Italie. Mais comment peut-on encore cautionner aujourd’hui qu’un poids-lourd traverse l’Europe pour aller livrer des marchandises ? en 2018, 94% des émissions de CO2 du transport proviennent du transport routier. 31% des émissions françaises de gaz à effet de serre proviennent des transports. Être un lieu de transit pour camions européens est un non-sens.

Derrière cette problématique de transports routier, se trouve un enjeu beaucoup plus sociétal et social. Pourtant la concertation actuelle sur le contournement autoroutier ne repose ni la question de la pertinence de cette autoroute ni ne remet en cause le choix du tracé « sud Vigueirat ». Alors que nous vivons une crise sanitaire et économique majeure, que les données climatiques sont de plus en plus pessimistes, que notre dépendance médicale nous a sauté aux yeux au printemps dernier, que les appels à consommer local pour sauver nos entrepreneurs et artisans se multiplient, comment ne pas remettre en cause ce modèle ?

Ce modèle qui consiste à faire venir d’Asie des milliers de conteneurs qui arrivent à Fos, sont amenés en camion pour être stockés dans les entrepôts logistiques avant de repartir dispatchés toujours en camion aux quatre coins du pays. Ces conteneurs contiennent ce que l’on consomme et ce que l’on ne fabrique plus chez nous. Pendant que les politiques locaux se gargarisent des emplois dans la logistique, combien de milliers d’autres en France sont supprimés car ces mêmes produits ne sont plus fabriqués en France ? Des milliers d’emplois qualifiés perdus, contre des centaines d’emplois non qualifiés gagnés ici.

Sur notre territoire du pays d’Arles est en train de se jouer le drame de la mondialisation et de la surconsommation. Ce modèle sociétal qui fait venir des produits du monde entier avec des coûts de fabrication très bas et des salariés sans aucune protection, ce modèle qui fait détruire des zones naturelles pour construire des infrastructures portuaires pour accueillir ces produits, ce modèle qui fait construire d’immenses entrepôts pour stocker ces produits, ce modèle qui fait construire de nouvelles autoroutes pour distribuer ces produits, ce modèle qui détruit la balance des emplois, ce modèle qui nous mène à notre perte.

Ici, nous sommes les premiers témoins de ce drame aux conséquences multiples et dévastatrices.

sources : Contribution de l’UMF au projet stratégique du GPMM et Édition 2020 des chiffres clés du transport en France

Et vous pouvez aussi consulter l’article publié au lendemain de notre conférence dans La Provence :

L’alter-concertation dans la Provence

Un bel article pour annoncer notre alter-concertation ce week-end dans La Provence. Et une conférence en perspective, ce jeudi 10 décembre à 18h30, avec la participation de Stéphane Coppey, président de FNE 13, ancien conseiller transport du conseil régional et ancien président de Tisséo, et Jean-Marc Rocchi, président de Arles en transition et représentant du conseil de développement du pays d’Arles.

Jeudi 10 à 18h30, nous parlerons des transports

Le but sera de décrypter les éléments techniques abordés durant l’année de concertation, notamment sur la question des flux et des déplacements, notamment : qui emprunte l’actuelle RN113 ? quelles sont les projections en terme de flux dans les années à venir et leur impact, avec ou sans le projet autoroutier ? Quel est le projet économique sous-jacent? Comment vont se reporter les flux de circulation avec une autoroute? Comment aborder différemment la question des transports? Quel est l’enjeu du report modal? Les auditeurs pourront poser leurs questions et contribuer au débat par “chat” durant la visio-conférence.

Vendredi 27 novembre – Conseil municipal

Compte-rendu partial et partiel de Virginie Maris, toujours trop long mais déjà moins que le conseil lui-même! Et si vous ne me croyez pas, vous pouvez toujours le visualiser en intégralité sur le site d’Arles Info.

C’est encore une séance de plus de quatre heures en visioconférence qui tînt lieu de conseil municipal vendredi dernier, le 27 novembre.

Patrick de Carolis, Mandy Graillon et Pierre Raviol étaient présents dans la fastueuse salle du conseil pendant que les autres élus tentaient tant bien que mal de suivre et de participer avec des connexions bien inégales.

La première délibération porte sur la tenue en visioconférence et la seconde, réglementaire, rend compte des dépenses et marchés notifiés pour le mois de novembre. Sont à noter les coûts des trois audits annoncés en grande pompe par le maire lors des deux (ou trois) conseils municipaux précédents sur les ressources humaines, les finances et le patrimoine foncier de la ville  : 30 000 €, 36 100 € et 39 720 € à des cabinets respectivement lyonnais et parisiens.

La délibération 3 porte sur la création d’un « Toropôle » : Il s’agit, selon Emmanuel Lescot qui rapporte cette délibération, « d’un lieu emblématique où le taureau serait roi ». Ce projet, qui devrait s’installer sur les actuelles arènes de Gimeaux, est estimé à 2,5 millions d’euros (hors taxes) et nous sommes invités à voter pour le financement des études préalables, soit un montant de 375 000 € à partager pour moitié entre la région et la ville.

L’opposition est très loquace sur le sujet, concernant les coûts de l’étude préalable et la localisation excentrée d’un musée taurin (Momo Raffaï), le manque de concertation (Koukas), tout en réaffirmant à quel point « on » est pour la culture taurine (sic).

Cyril Girard s’exprime à son tour :

Bonjour à tous. Chers collègues conseillers municipaux.

Je m’abstiendrai de voter pour cette délibération car je suis convaincu que ce n’est pas ce projet dont notre territoire a besoin. Il répond sans doute à quelques envies. Mais contenter les envies d’une partie de la population n’a jamais constitué la base de l’intérêt collectif. Vous réussissez pourtant l’exploit de nous proposer des objectifs avec lesquels on ne peut qu’être d’accord : attractivité économique liée à la qualité environnementale, développement de l’agriculture et de l’élevage, défense de l’identité arlésienne (mais est-elle vraiment menacée?), mais la réponse que vous proposez est totalement inopportune. Elle procède de la même logique que celle qui consiste à répondre aux changements climatiques avec un plan fontaine. Ces objectifs servent de caution à un projet, qui lui-même ne sert pas les objectifs. Mais vous vous faites plaisir. De la cosmétique, de la cosmétique. Et quel montant ? Ce qui est écrit en tout petit, c’est qu’il s’agit de la somme de 2,5 millions d’euros hors-taxe. Rien que les études que vous programmez se montent à 375 000 € HT. Que ne pourrait-on faire avec la même somme.

Revenons sur les objectifs : agriculture, économie, qualité de l’environnement. Il existe pour cela un outil qui fait la synthèse : le Parc Naturel Régional de Camargue. Tout n’y est pas parfait, j’en convient. Un président, que vous avez de nouveau porté à sa tête, qui se moque de cette structure, le désengagement financier de la Région, dans un seul but électoraliste, a placé les salariés dans une situation plus que précaire. La mise en valeur des produits du terroir ? Que ne défendons-nous les terres agricoles contre leur inexorable grignotage ? Il existe à quelques centaines de mètres à peine des arènes de Gimeaux une maison des produits du terroir, très accessible et à la vue de tous, fermée et qui cherche un repreneur via un appel d’offre en cours, et un projet en gestation à Mas-Thibert. L’environnement ? Nous aurons l’occasion d’en reparler, mais encore une fois, en dehors du Parc Régional, le désinvestissement de la Région, et celui à prévoir de la ville, dans les Marais du Vigueirat, qui constituent un projet de territoire exemplaire, nous prouve que ce n’est pas ça qui motive ni la mairie, ni la Région. La culture traditionnelle ? Il existe le musée de la Camargue, et divers autres musées à Arles qui œuvrent sur ces sujets. Le cheval ? Je vous renvoie au Mas de la Cure. La corrida ? Mais la Région n’avait-elle pas par le passé coupé les financements de l’école taurine.

Il existe encore trop de questions sans réponses dans ce projet : Qui paiera l’infrastructure ? Qui gérera ? Quid de l’investissement hypothétique du département ? Quel sera le coût de fonctionnement ? Qui peut croire qu’à l’endroit où est situé le projet, des touristes pourront s’y rendre facilement ?

La Région a œuvré ces dernières années à saccager les outils existants pour travailler sur ces sujets. Des outils sérieux, des structures réglementaires, administratives, encadrées par l’Etat dans leur mission, avec des délégations de service public. Aujourd’hui, la Région vient, avec votre concours, se présenter en sauveur de l’agriculture, du développement durable, de la tradition. Vous partagez beaucoup dans votre vision politique avec Monsieur Muselier et son prédécesseur. Non, la ruralité et les enjeux économiques et environnementaux ne peuvent se réduire à cette vision. Une vision folklorique et étriquée des enjeux d’un territoire complexe. Que vous souhaitez réduire à votre vision – le taureau – et l’aboutissement d’un projet – le toropôle. Un projet qu’on peut qualifier ainsi : clinquant, inadapté et exorbitant.

Dans une période faste, nous aurions pu vous laisser faire. Parce que nous aimons, nous aussi, les traditions de Camargue, l’agriculture, et le patrimoine que représentent les races rustiques agricoles : le taureau Camargue, le cheval Camargue, le mouton mérinos. Mais dans un contexte financier incertain, avec un calendrier surprenant puisque les élections régionales arrivent, et alors même que des acteurs territoriaux essentiels sur ces sujets souffrent d’un manque de moyens, il nous est difficile de vous apporter notre soutien. Nous nous abstiendrons de vous accompagner dans ce projet qui nous semble inadapté, terriblement coûteux, qui n’a comme seul intérêt que d’être une belle vitrine pour cacher le désengagement de la région et les lacunes de votre projet dans la préservation des terres agricoles, la cohabitation des intérêts écologiques, sociaux, économiques en Camargue.

Le Maire répond qu’il ne souhaite pas essayer de nous convaincre (ouf!) mais que ce projet est important. Comme presque toujours, sa principale défense semble être d’attaquer la municipalité précédente : 2,5 millions d’euros ce n’est pas grand-chose par rapport aux 4,2 millions d’euros pour le projet de casino ! Si l’on doit passer six ans à dire que c’est bien parce que c’est moins pire qu’avant, ça va être long longtemps… !

Cette délibération est donc votée, 35 pour et 8 abstentions.

On se lance ensuite ensuite dans un tunnel dédié à la sécurité, la prévention, la surveillance etc. En plein débat national sur la « sécurité globale » et alors que nous avons tou.te.s en tête les images écœurantes du passage à tabac de Michel Zeckler par une bande de policiers à la porte de son studio d’enregistrement dans le XVIIe arrondissement de Paris, autant vous dire que ces délibérations ont un goût plutôt amer :

Délibération 4 : armement de la police municipale et acquisition d’armes

C’est bien sûr Mandy Graillon qui porte cette série de délibérations. Elle est « sur son terrain » puisque la sécurité est un sujet que l’on retrouve à chaque conseil municipal depuis le début du mandat. Il s’agit là de valider le principe de l’armement et de décider de l’acquisition d’armes de catégorie B, à savoir des pistolets.

Évidemment, il y a de quoi délier les langues de l’opposition. Mais comme nous nous étions déjà exprimé sur ce sujet dans un conseil précédent, nous avons réservé nos interventions aux délibérations suivantes. Du coup, Mandy Graillon qui semble-t-il avait déjà préparé sa réponse, se trouve un peu dépourvue et reprend quand même la parole pour assener quelques chiffres comparant Arles aux autres communes des Bouches-du-Rhônes.

Le vote est prévisible : 8 contre et 35 pour.

Les délibérations 5 et 6 concernent le financement du matériel de police pour un montant de 375 711 €, dont 174 542 € à la charge de la ville, le reste se répartissant entre l’État, la région et le département. Il s’agit à nouveau de la création de l’hôtel de police sur le boulevard des Lices et du transfert là-bas du « centre de supervision urbain » (= le Big Brother municipal…!). Il y est question de différents équipements (armurerie, salle de sport, caméras piéton, véhicules, matériel de défense) et également de vidéo-verbalisation. Tiens, tiens… On vous en a déjà parlé, vous vous souvenez ? Dans son livre Vous êtes filmés, enquête sur le bluff de la vidéosurveille, Laurent Muchielli explique que finalement, le seul véritable usage efficace de la vidéo-surveillance, c’est la vidéo-verbalisation. Ça n’a pas vraiment d’effet sur la délinquance mais si ça peut au moins faire ralentir les bagnoles et rapporter un peu de sous au trésor public… A moins que l’on finisse, comme à Epinay-sous-Sénart dans l’Essonne, par vidéo-verbaliser les entorses au confinement…

Bref, évidemment toute l’opposition s’oppose et les prises de parole vont bon train. Sauf que là, un pépin technique empêche Cyril de s’exprimer. Du coup, nous vous livrons en exclusivité le texte qu’il avait préparé. Attention donc, la citation ci-dessous n’a pas été prononcée pendant le conseil du fait d’un problème de connexion audio :

Monsieur le Maire, nous avons eu l’occasion de vous présenter le résultats d’études sur la vidéo surveillance qui tendaient à prouver que comme seule réponse à la délinquance, elle était inefficace. Vous persistez, il n’y a pas de surprise. Rappelons-nous que malheureusement, à Nice qui semble être votre modèle dans ce domaine, comme ailleurs, la vidéo surveillance n’a pas empêché les attentats. Un récent rapport des Nations Unies mentionne : « Toutefois, ces dépenses n’ont eu que peu d’incidence sur les taux de criminalité et la réhabilitation des délinquants ». Des études de plus en plus nombreuses montrent que la prévention du crime réussit et qu’elle peut être plus efficace et moins coûteuse que les approches punitives traditionnelles. Selon un rapport du sénat de 2000 « leur désenclavement et le développement des activités et des services constituent une étape essentielle pour la sortie de ces territoires de la spirale de l’exclusion économique et sociale.

Sur ces deux délibérations le vote est donc prévisible : 8 contre et 35 pour.

On change de catégorie pour arriver à la « vie de la cité ».

La délibération 7 porte sur le règlement d’attribution des subventions aux associations. C’est Claire de Causans qui rapporte cette délibération. En gros, il s’agit de dire qu’avant, on distribuait les sous à qui mieux mieux sans critères ni contrôle (ce n’est pas vraiment le retour qu’on a des associations mais bon…) et que maintenant il s’agira « d’encourager et valoriser les initiatives des associations porteuses de projet présentant un intérêt général local en cohérence avec les orientations des politiques publiques mises en œuvre par la ville ». Sur la papier, on pourrait s’en satisfaire. Sauf que, vu les orientations sécuritaires et traditionalistes de la politique municipale depuis le début du mandat, on a de quoi s’inquiéter un peu… Dans le règlement à l’étude, les critères d’attribution qui concernent l’action « en faveur du développement durable et de la transition écologique » sont pour le moins déconcertantes : mobilités douces, tri, végétalisation, achat durable mais aussi : « s’engager à éteindre l’électricité dans les locaux, surveiller l’usage du chauffage et signaler les fuites d’eau » ! Quelle audace ! Le monde d’avant n’a qu’à bien se tenir… !

A nouveau prise de parole de l’opposition : Nicolas Koukas rappelle qu’il y avait déjà des outils d’aide aux demandes et de contrôle dans la mandature précédente et que la liberté des associations ne devrait pas être entravée par une conditionnalité des subventions à leur compatibilité avec la politique de la ville. Même si les questions s’adressent à Claire de Causans, c’est Patrick de Carolis qui répond. On ne comprend plus trop s’il s’agit de faire mieux que l’équipe précédente ou de poursuivre ce qu’ils n’avaient pas achevé. Concernant le pilotage politique, on retient quand même ce que Monsieur le Maire énonce comme une évidence : « Faudrait-il subventionner une association subversive ? ». On s’abstiendra de commenter, mais dans une ambiance générale de droitisation des discours, où les Ministres se permettent de traiter universitaires et militants anti-racistes d’islamo-gauchistes, on peut sérieusement se demander où commence la subversion… Jean-Frédéric Déjean renchérit et s’assure notamment que les associations politiques continueront à avoir accès à des salles municipales. La réponse est oui.

Une fois de plus, l’opposition s’oppose en cœur : 8 contre et 35 pour.

On passe à la délibération 8 qui concerne un partenariat entre la ville et l’État autour du « contrat territoire lecture ». C’est une poursuite plutôt vertueuse de la valorisation de la lecture, notamment portée par les actions de la Médiathèque et dans les écoles ainsi que le festival Arles se livre. Jean-Frédéric Déjean en profite pour interroger le Maire sur l’avenir de Drôle de Noël dont il semblerait que le destin était compromis dès le mois d’août et indépendamment du contexte sanitaire. S’en suit un échange en forme d’altercation par caméras imposées, et le Maire finit par admettre que les festivités de Noël doivent se dérouler sur tout le mois de décembre, bref, bye bye Drôle de Noël, au moins c’est clair.

Bon, une petite pause bien méritée avec une série de délibérations plutôt inoffensives. Un dépôt d’œuvres par Sam Stourdzé au Musée Réattu (délibération 9), la fixation du prix du catalogue de l’exposition Souffle (délibération 10), des réductions de loyers et de charges (principalement liées aux terrasses) pour les commerçants et artisans impactés par la crise sanitaire pour un total de 89 787 € (délibération 11), des admissions en non valeur – il s’agit d’intégrer dans la comptabilité municipale les impayés de débiteurs insolvables de taxes (délibération 12), des pompes funèbres (délibération 13), des stationnements payants (délibération 14), une remise gracieuse de 27 € à la régie des stationnements payants (délibération 15), une actualisation des tarifs de stationnement (délibération 16), la tarification des services funéraires (délibération 17).

La délibération 18 concerne la convention avec le CLCV/espace « Faire ». C’est Catherine Balguerie qui la rapporte. Il faut avouer que depuis le début du mandat nous n’avons pas beaucoup vu ni entendu l’adjointe à la transition écologique, à la biodiversité et aux espaces naturels. L’espace FAIRE du pays d’Arles conseille et accompagne les foyers dans leurs efforts de réduction des consommations énergétiques. La ville apporte 3000 € sur un budget global de 48 300 €. On apprend au détour de la présentation de cette délibération qu’il s’agit de signer en retard la convention 2020 qui sera la dernière. Il n’est pas évident de comprendre ce qu’il en sera pour 2021. Cyril Girard prend la parole pour obtenir des éclaircissements :

Je me félicite de toutes les actions qui ont été menées dans ce cadre là mais je m’inquiète un peu sur le futur. Quelles sont les perspectives du redéploiement de ce service à l’échelle du Pays et notamment de l’investissement financier qui va être accordé. J’ai même envie de dire que 3000 euros sur un budget global de 48300 euros pour une action qui mériterait encore plus de publicité et de moyens c’est finalement pas beaucoup. Quels seront les moyens dans le futur, si vous le savez déjà, si vous pouvez nous donner quelques pistes d’actions sur lesquelles vous travaillez. Merci.

Mme Balguerie répond que le président du Pays d’Arles a écrit au président de la Région concernant le redéploiement dans un nouveau cadre qu’on ne connaît pas, en gros on ne sait pas trop mais on va faire des réunions et prendre des contacts. Ah… ok…

La délibération est adoptée à l’unanimité.

Un peu de sport ensuite, avec des installations sportives (délibération 19, RAS), des attributions exceptionnelles à deux associations sportives – Dojo Raphélois et Stade Olympique Arlésien – (délibération 20, RAS) puis la fin des fonctions de M. Gatte (ex-DGS – délibération 21) et de Mme Armand (ex-directrice adjointe des services – délibération 22).

La délibération 23 concerne la prime COVID-19 pour les agents municipaux. Celle-ci n’est attribuée qu’aux agents ayant travaillé plus de 15 jours pendant le confinement, ce qui a suscité la grogne des syndicats, avec un pré-avis de grève pour la journée du 25 qui a finalement été retiré. Le tableau fourni en annexe de la délibération n’est pas très lisible et fait apparaître une prime de solidarité de 10 € par jour, ce qui semblerait plus juste que ce seuil arbitraire de 15 jours, mais qui ne concerne finalement que les agents du CCAS. Ici encore, on comprend mal si la difficulté à établir le dialogue social autour des critères d’attribution de cette prime vient de l’équipe actuelle ou de ses prédécesseurs. Les huit élus de l’opposition s’abstiennent sur cette délibération.

On passe à l’aménagement du territoire, avec la présentation des travaux réalisés en 2019 (délibération 24) puis l’acquisition pour un euro symbolique du foncier nécessaire à la construction du rond-point des minimes, qui vise à mieux desservir les futurs parkings de la Fondation Luma (délibération 25). Nicolas Koukas en profite pour interroger le maire sur le projet de multiplex aux Minimes et Patrick de Carolis lui répond qu’il a eu beau chercher, il n’a jamais retrouvé les dossiers concernant ce projet.

On remonte en selle avec la délibération 26 sur la démoustication. Dans le centre-ville, en routine, on se débarrasse de Culex pipiens, le moustique urbain par excellence, et cette opération ne nous pose pas de problème. Par contre, il est également question dans cette délibération de la destruction des larves d’Aedes caspius, un moustique inféodé aux milieux naturels qui bénéficie des mises en eau naturelles ou artificielles des nombreux étangs de Camargue, dans les marais de Beauchamp et du Petit Clar. Il s’agit dans cette délibération de valider la participation de la ville à hauteur de 20 682,25 € dans le contrat de démoustication passé avec l’EID (entente interdépartementale de démoustication) pour ces opérations.

C’est le point de discorde entre Changeons d’Avenir et les autres élus de l’opposition et Cyril Girard prend la parole pour expliquer pourquoi nous allons tous les deux voter contre :

Cette délibération porte sur deux modes de démoustications. Autant nous n’avons rien à dire sur la démoustication en milieu urbain, autant il nous semble intéressant de porter à la connaissance de tous des éléments sur ce que l’EID appelle pudiquement la démoustication en milieu péri-urbain qui consiste à démoustiquer des espaces naturels comme le marais de Beauchamps. L’EID (Entente interdépartementale pour la démoustication) depuis plusieurs années nous vend son savoir-faire à base d’épandage de Bti. C’est sa technique. Repasser inlassablement, plusieurs fois par an en fonction de la pluviométrie, aux mêmes endroits. Un travail jamais terminé, un vrai tonneau de Danaïdes. Un business qui ne s’arrête jamais. Car l’EID étant l’opérateur chargé de la lutte, et en même temps la structure chargée de faire les inventaires et de proposer des solutions, l’EID depuis des années alimente sa propre économie avec l’argent du contribuable. Les scientifiques sérieux et indépendants sont de plus en plus nombreux à alerter sur les conflits d’intérêts que représente ce système.

L’EID dont le travail consiste en ce moment à discréditer les travaux scientifiques réalisés en Camargue. L’EID qui a réussi à faire fuir du territoire Qista qui développe les pièges à CO2, start-up locale qui s’appuyait sur une expertise locale et qui continue à se développer ailleurs. Un échec pour notre économie.

L’argument de poids de l’EID: le Bti est inoffensif pour l’environnement. Sur la non nocivité du Bti, je vous renvoie aux travaux réalisés en toute indépendance par la Tour du Valat depuis des années pour le compte du PNR de Camargue. Je vous fait une brève synthèse : un impact sur la faune non-cible supérieur à ceux observés avec les insecticides non-cible, une mortalité supérieure d’un tiers des oisillons pour les populations d’hirondelles, une baisse de 50 % de l’abondance et de la diversité des libellules, une diminution de 34 % des invertébrés des roselières (qui servent de nourriture aux passereaux paludicoles), une accumulation des spores de Bti bien au-delà des périodes d’épandages.

Vous pourriez prétendre que nous n’avons pas le choix. Pourtant les solutions alternatives existent. Une gestion hydraulique adaptée, qui semble avoir été mise en place sur le site des marais de Beauchamp. Mais aussi l’équipement en pièges à Co2 qui permettent la neutralisation des individus adultes sur les lieux de nuisance avec une impact moindre sur les milieux naturels. Cela fait plusieurs années que ces méthodes sont testées en Camargue et démontrent leur efficacité.

Nous sommes le territoire sur lequel ont eu lieu les expérimentations les plus poussées, et nous sommes à la traîne sur ce sujet. D’autres villes avancent. la commune de Hyères qui s’est équipé de 160 bornes récemment. Et qui continue de le faire, à la plus grande satisfaction des habitants, comme dans une trentaine d’autres collectivités françaises ou étrangères. Un investissement payant sur le long terme, puisque rentabilisé en quelques années, qui permet de limiter au strict nécessaire l’utilisation du Bti, coûteux et impactant.

Notre intérêt est bien sûr la qualité de vie des habitants, mais lorsque l’on peut aussi œuvrer à la préservation de la biodiversité et limiter le coût pour la collectivité, c’est encore mieux. Nous avons l’occasion d’engager la ville dans une démarche novatrice et écologique. Au vue de la richesse biologique de notre commune nous devons devenir exemplaire et un modèle à suivre pour les autres collectivités. Car qui paiera demain, ces opérations coûteuses, alors que le département souhaite se désengager depuis plusieurs années.

Monsieur le Maire, Madame Balguerie, ces enjeux sont importants et mériteraient plus d’intérêt de votre part. Nous ne pouvons vous accompagner dans des dépenses pour des actions à l’efficacité limitée dans le temps ayant un impact avéré sur l’environnement. Nous voterons contre bien évidemment. Mais pouvez-vous nous dire, plus largement pour la Camargue, sur des montants qui avoisinent les 800 000 euros par an, comment vous envisagez dans le futur les méthodes de lutte contre les moustiques et leur financement ? Merci.

On discute largement de la démoustication au Bti en Camargue et des alternatives pièges à Carbone. Du rôle du Parc Naturel Régional de Camargue. Avec quelques erreurs et approximations de part et d’autres (genre « on traite le Vacarès au Bti », dixit Emmanuel Lescot qui vole au secours de Catherine Balguerie pour répondre aux questions techniques. Il est bien évidemment impossible de traiter d’immenses surfaces comme celle du Vaccarès), on passe au vote. Cyril et moi votons contre, les six autres élu.e.s de l’opposition comme la majorité sont pour. C’est échange nous vaudra même un encart dans la Provence.

La délibération 27 porte sur la participation financière de la ville au chantier d’insertion des marais du Vigueirat. On est évidemment pour. La délibération est adoptée à l’unanimité.

La délibération 28 est peut-être la plus critique de ce conseil municipal puisque c’est, en creux, l’avenir des Marais du Vigueirat et leur soutien par la ville qui est en jeu. Il s’agit de la résiliation de la convention de gestion des marais du Vigueirat, convention qui prévoyait pour la période 2020-2025 une participation annuelle de la ville de 180 000 € aux frais de fonctionnement de l’association des Marais du Vigueirat. L’entrée sur la scène du groupe SOS justifie, semble-t-il ce rétropédalage. L’adjointe à la transition, Mme Balguerie, n’hésite pas à cibler dans le texte même de cette délibération « un déficit grave de gestion », formule proche de la diffamation pour qualifier les grosses difficultés financières auxquelles la structure fait face depuis le retrait de la Région dans son plan de financement.

Nouvelle pluie de demandes de parole pour saluer le travail de qualité et le rôle clé des marais du Vigueirat dans le tissu social, économique et écologique camarguais. Cyril Girard s’exprime dans ces termes :

Il faudra bien du courage à l’élue qui sera chargé d’aller en conseil de village expliquer aux habitants la révocation de cette convention. Car ce que nous craignons derrière cette délibération, c’est le désengagement financier de la ville dans le projet Marais du Vigueirat. Vous vous abritez derrière des raisons budgétaires, alors que d’un autre côté vous apportez toujours plus de soutien à des projets « environnementaux » aux buts et aux coûts largement discutables.

Permettez-moi de vous rappeler ce que les marais du Vigueirat représentent sur le territoire et le hameau de Mas Thibert.

Avant le désengagement des principaux contributeurs ces dernières années c’étaient 72 salariés. Le premier employeur du village. Les Marais du Vigueirat, en plus de sa mission première de gérer des espaces naturels protégés, a initié des projet comme DEDUCIMA, les jardins partagés, Cosmogol, qui permet d’avoir une pompe à essence à Mas-Thibert , et travaille sur un projet éco-touristique d’hébergement et de restauration et de maison des produits du terroir.

Vous qui tout à l’heure avez porté un projet de règlement des association qui tendrait à les faire devenir des relais de l’action publique, le Vigueirat porte trois délégation de service public : gestion d’un espace naturel, action sociale et accueil du public.

Le Marais du Vigueirat apporte un réponse économique au problèmes sociaux du village : déplacement, emploi, chantier d’insertion, formation. Je vous rappelle qu’il existe un partenariat avec l’office du tourisme et qu’un travail main dans la main entre ces deux structures existe. Le Marais du Vigueirat est également un acteur essentiel dans la sensibilisation et l’éducation à l’environnement. A ce titre, de très nombreux scolaires y sont accueillis chaque année, de nombreuses animations s’y tiennent, en lien avec le CPIE. Les Marais et le CPIE sont deux piliers du cahier ressources proposé par la mairie sur le thème de l’éducation à l’environnement pour des sorties pédagogiques d’excellente qualité.
La qualité du travail effectué pour la gestion des espaces naturels est reconnue à l’échelle nationale. Le Conservatoire du Littoral n’hésite pas à leur donner en gestion de nouveaux terrains acquis dans la Grand Plan du Bourg. On demande à cette structure toujours plus de travail avec la gestion du marais du cassaire, les marais de Meyrannes, mais avec moins de moyens.

Vous vous permettez de remettre en cause la gestion passée des marais du Vigueirat. Qui veut abattre son chien l’accuse de la rage. Avec des accusation à la limite de la calomnie. Décidément sur la ruralité, hormis proclamer votre amour des traditions, votre vision est pour le moins biaisée.

Puisque vous accusez les marais du Vigueirat d’un « grave déficit de gestion ».

Ces 15 dernières années, les amis des marais du Vigueirat ont touché 2 millions 600 000 € d’aide de la ville et de l’ACCM et ont générés 21 millions 600 € de recettes diverses dont la moitié ont été reversées en salaires et prestations aux entreprises locales.

Le marais du Vigueirat a perdu un millions d’euros de financement public (et notamment à cause à l’action de vos amis de la région).

Perdre un million d’euros et réduire son déficit à une dette de 350 000 euros, c’est au prix de nombreux sacrifices. Dont le licenciement d’une vingtaine d’employés.

D’autant que sur ces 350 000 €, 150 sont une dette sèche et 200 000 sont constitués d’argent non perçu. Des structures en dette par rapport aux marais du Vigueirat.

Vous semblez argumenter sur la mauvaise gestion financière de la structure. Pourtant, tous les comptes ont été validés par divers commissaires aux comptes sans que jamais depuis 20 ans la structure n’ai été placée en redressement et il n’y a jamais eu de cessation de paiement.

Vous semblez vous questionner sur une gouvernance qui « mérite d’être expliquée », vous ne sembliez pas savoir lors du dernier CM, ni vous ni même Madame Balguerie chargée dans votre équipe des questions d’environnement, que le mois dernier, le marais du Vigueirat avait signé une convention avec le groupe SOS. Une convention qui s’appuie sur un rachat et un étalement de la dette contractée, mais qui ne fonctionne qu’avec un maintien des aides existantes. Pour toute ces questions, il n’y a eu aucun secret, mais peut être fallait-il se plonger dans le dossier.

Il y a deux phrases que vous avez prononcées dernièrement et que je retiens : «En cette période difficile, partout où nous pourrons encourager l’emploi, nous le ferons » mais vous avez dit aussi « La protection de l’environnement est une responsabilité sociétale ».

Nous sommes sur un sujet qui touche au cœur de nombreux enjeux sociétaux : emploi, équité territoriale, développement durable, protection de la biodiversité, éducation du public, ruralité.

Prendrez-vous vos responsabilités Monsieur le Maire ?

Dans l’état actuel des choses, vous ne pouvez décemment pas nous demander de résilier la convention qui lie la mairie sans proposer le cadre d’un futur accord pour cette structure.

Je vous questionne. Quelle est la raison pour laquelle vous souhaitez vous retirer de cette convention avec les marais du Vigueirat ? Souhaitez-vous dans le futur apporter moins de soutien à cette structure essentielle à l’équilibre socio-économique du territoire?

Quels sont vos projets pour le hameau de Mas-Thibert ?

En attendant votre réponse, chers collègues, conseiller municipaux, en dehors de nos divergence, vous pouvez faire le choix de vous abstenir sur une délibération mal préparée, qui risque de faire du mal à notre territoire et dont vous porterez le fardeau bien longtemps.

Merci Monsieur le Maire.

On nous répond qu’il ne s’agit pas vraiment de désengagement, que ce sont des raisons administratives qui justifient la rupture de cette convention, les réponses sont louvoyantes et ne mentionnent pas la moindre garantie du maintien de l’engagement de la ville auprès des Marais du Vigueirat.

Les huit élus de l’opposition votent contre cette délibération.

On approche de la fin du ce conseil interminable avec deux dernières délibérations sans enjeux pour nous : la désignation d’un représentant de la ville au sein d’Area (délibération 29) et une modification de la composition de la commission taurine (délibération 30).

Patrick de Carolis a ajouté dans l’après-midi une trente-et-unième délibération, concernant l’ouverture des commerces le dimanche pour la période des fêtes. Elle est adoptée à l’unanimité.

On passe aux questions diverses, qu’en bons élèves respectueux du nouveau règlement intérieur, Cyril et moi avons transmis 48h à l’avance au service des assemblées.

Je commence en revenant sur un sujet que j’avais abordé en septembre, la 5G :

Je vous ai questionné en septembre au sujet du déploiement de la 5G, une technologie qui soulève beaucoup de questions et d’appréhensions. La Convention citoyenne sur le climat avait défendu un moratoire sur cette nouvelle technologie, moratoire qui a été retoqué par le président de la République. Des partis politiques, de nombreuses associations, des élus territoriaux se sont prononcés contre un déploiement hâtif de cette nouvelle technologie, souhaitant notamment attendre que soient rendus les rapports de l’ANSES sur les risques pour la santé et de l’ADEME sur l’impact environnemental qui sont attendus pour 2021. A titre d’exemple, le conseil municipal de Lille a tout récemment voté un moratoire je cite « à toute autorisation d’implantation ou d’allumage d’antennes liées à la technologie 5G ». La mairesse de Poitiers à quant à elle, en plus du moratoire, mis en place un jury citoyen avec tirage au sort de citoyen.ne.s pour créer une véritable commission d’enquête citoyenne sur les avantages et les risques de cette nouvelle technologie

J’ai conscience qu’en vous interpelant en septembre il était difficile de me donner une réponse à brûle-pourpoint. Après deux mois de réflexion, je voudrais d’abord vous demander de façon factuelle :
– Est-ce que la Mairie a reçu des opérateurs des dossiers d’informations, des demandes d’autorisation d’urbanisme et des déclarations préalables, trois documents qui doivent passer par la mairie et pour le dernier, obtenir une autorisation ?
– Si oui peut-on savoir quelles sont les suites données à ces demandes ? S’agit-il d’antennes existantes ou de nouveaux sites ? Quels sont les opérateurs qui se sont positionnés ?
Plus généralement, j’aimerais savoir quels dispositifs d’information, de transparence, étaient envisagés au sein de notre territoire ?
Et enfin, après deux mois de de méditation sur le sujet je souhaite savoir quel est votre sentiment, et en particulier quelles sont les velléités de prendre à bras le corps le problème de la fracture numérique qui semble beaucoup plus urgente, en particulier l’amélioration des réseaux existants, que le déploiement d’une nouvelle technologie, largement inutile et potentiellement dangereuse, pour la santé et pour l’environnement ?

Monsieur de Carolis répond que c’est un sujet complexe et commence par ressortir les arguments bien rodés de l’Agence française des fréquences (meilleure connexion, plus de débit, télémédecine, potentiel entrepreneurial). Il évoque les incertitudes sanitaires mais je lui rappelle que ce qui nous préoccupe le plus c’est davantage le coût environnemental et énergétique : « il y a des doutes sur la santé mais il y a des certitudes sur les dommages écologiques et environnementaux ». Le maire se défausse ensuite en rappelant que c’est enjeu national qui dépasse l’autorité du maire. Il assure cependant qu’il organisera une concertation, encadrée par la loi Abeille, dans le cas de demandes de nouvelles installations et indique que Free Mobile l’a déjà averti que seraient activées des antennes existantes. Il propose alors de nous communiquer la liste des antennes concernées et conclut en présentant les objectifs du plan national New Deal Mobile pour éliminer les zones blanches, notamment avec l’installation d’antennes 4G à Beauduc et au Paty, le développement de la fibre sur le territoire, et la création de postes informatiques dans les centres sociaux et au centre de jour. Là encore, on apprécie le relai dans la Provence du lendemain :

Cyril enchaîne avec un sujet qui va beaucoup nous mobiliser pour les semaines à venir, le contournement autoroutier :

Votre position sur l’autoroute au temps de la campagne était « je ne souhaite pas remplacer une nuisance par une autre ». Une manière de ne pas trop se mouiller.

Notre priorité, comme la vôtre, est de traiter les nuisances occasionnées par le nombre de véhicules sur la N 113, liées notamment au développement de la logistique et à l’absence de toute politique nationale et locale de déplacement.

Aujourd’hui, après une année de comité de suivi et alors que la DREAL lance une consultation publique au pire moment pour le faire, nous n’avons toujours pas compris quelle était votre position sur le tracé proposé par l’état. Permettez moi de vous rappeler quelques nuisances occasionnées : 40 exploitations agricoles impactées, 150 ha (à minima tant l’estimation semble sous évaluée) d’espaces naturels et agricoles détruits, un report de circulation prévu de 27 % sur la RN568, de 113 % sur la rd 113, Risque important de saturation des voies du centre d’Arles, une forte augmentation du trafic sur la section nouvelle RD35 (+54%), l’ambition affichée de développer la logistique. Alors que 65 % des camions transitant viennent du GPMM et que celui-ci ambitionne de multiplier son flux de conteneur par 5, le passage à prévoir de 4 fois plus de camions sur le territoire. Les agriculteurs se sont positionnés officiellement contre, tout comme les scientifiques de la conservation et de la protection de l’environnement. Il y a une impossibilité de fait à rentrer dans le cadre réglementaire de la compensation du fait de l’absence d’habitats aux mêmes caractéristiques. Depuis le choix du tracé V6, des choses ont changé dans le contexte réglementaire de la nouvelle loi sur la biodiversité. Ce projet nous oblige à la requalification de la RN 113 pour un coût estimé de 50 à 150 millions d’euros à la charge de la ville. Ce projet s’oppose formellement avec de grands engagements nationaux : stratégie nationale biodiversité, loi relative à l’énergie et au climat, et autres engagements internationaux : accord de Paris, accord de Nagoya.

Je n’ai pas besoin de vous rappeler le score qu’a réalisé Madame Michel, seule candidate aux municipale à porter envers et contre tout ce projet et ce tracé, là où les autres candidats nous disaient à minima qu’il fallait revoir le tracé.

Dans la pire des périodes possibles, la concertation est lancée à partir du 2 décembre, comme si en cette période difficile, les préoccupations des arlésiens étaient de se rendre à des réunions thématiques.

Donc maintenant nous voulons savoir, le suspense a assez duré.

Serez-vous au côté de l’état et de Madame Michel, actif pour la réalisation de ce projet et de ce tracé et comment comptez vous répondre aux problèmes engendrés ? Ou pensez-vous que ce n’est pas le bon projet, et auquel cas quelle sera l’action de la mairie ? Comment allez vous faire la publicité de la consultation à venir ?

Je la pose à vous Monsieur le Maire cette question mais aussi à vos adjoints et je pense à Monsieur Raviol notamment, qui est un acteur du monde agricole et qui a certainement un avis pertinent sur la question. »

La réponse pour une fois est limpide : « Oui il nous faut ce contournement. C’est un projet structurant et indispensable pour la ville d’Arles ». Et je découvre un argument inédit, concernant la fameuse « requalification » de la RN113 en « boulevard urbain », végétalisé, dédié à la mobilité douce… En effet, il semble que cette « muraille de Chine » soit le principal facteur d’isolement et du sentiment d’exclusion du quartier de Barriol. C’est donc une urgence sociale que ce contournement. Ben voyons… ! Monsieur Raviol en rajoute une couche en s’inspirant de sa propre situation d’agriculteur. S’il ne s’émeut pas le moins du monde de la destruction des terres agricoles, considérant que le monde agricole, de façon unanime, est satisfait des propositions actuelles, il se réjouit pour sa part – et avec lui « toute la profession agricole » – de ne plus avoir à prendre le pont de Beaucaire pour emmener son tracteur en révision chez les concessionnaires de matériels agricoles. Madame Ferrand-Coccia reprend ce qu’elle nous avait déjà affirmé lors du précédent conseil : les services de la Mairie collaborent avec la DREAL pour faire de la concertation un grand moment démocratique. Eh bien c’est dit ! Ce grand moment commence justement aujourd’hui !

Pfiou ! Et voilà, c’est fini. On se retrouve dans trois semaines pour le conseil de décembre. A ce rythme (un conseil municipal de quatre heures toutes les trois semaines) pas sûre que vous nous gardiez en vie pendant cinq ans…

Pour un compte-rendu plus partiel mais moins partial, nous vous renvoyons à celui de La Provence du lendemain :

Alter-concertation : ça commence demain !

Les élus Changeons d’Avenir, Cyril Girard et Virginie Maris, ont exprimé, lors du conseil municipal du 6 novembre, leur refus de valider un processus de concertation pour un projet à ce point structurant pour le territoire dans un tel contexte : entre la pandémie, la déprime générale et les fêtes de fin de d’année, on pouvait difficilement imaginer un pire moment pour consulter les citoyen.ne.s.

Mais puisque la DREAL est déterminée à avancer vite, Changeons d’Avenir se propose d’organiser une “alter-concertation”, avec un débat un peu plus contradictoire que la promotion que la DREAL propose de son projet. Il s’agira entre autre, chaque veille d’atelier thématique, de présenter une conférence-discussion virtuelle sur le thème du lendemain. A chaque fois, nous mettrons en dialogue un.e expert.e généraliste qui propose une vision globale ou nationale de l’enjeu avec un.e intervenant.e local, qui connait bien le projet.

Les conférences seront accessibles en ligne via une plateforme de visioconférence et vous pourrez poser vos questions aux expert.e.s. Elles auront lieu de 18h30 à 20h.

Vous pouvez d’ores et déjà retenir les dates :

  • Jeudi 10 décembre à 18h30 : déplacements
  • Mardi 15 décembre à 18h30 : milieux naturels et bouleversement climatique
  • Mardi 5 janvier à 18h30 : paysage et cadre de vie
  • Jeudi 7 janvier à 18h30 : agriculture et hydraulique

Le programme détaillé et les modes de connexion seront rapidement communiqués sur ce site. D’ici là, pour faire entendre toutes les voix dans cette concertation, pensez à vous inscrire sur le site de la DREAL pour réserver vos places aux réunions thématiques ou géographiques qui vous intéressent.

Vendredi 6 novembre – Conseil municipal

Il est possible de visualiser ce conseil en ligne mais comme la vidéo fait quatre heures, Cyril Girard vous propose un petit compte-rendu partiel et partial de ce qui a retenu l’attention des élus Changeons d’Avenir.

Une première pour nous que ce conseil municipal dématérialisé ! Malgré des essais concluant réalisés lors d’un test technique mercredi dernier avec l’ensemble des élus, un petit problème de son retardera d’une dizaine de minutes le début du conseil.

Ce conseil portera sur 32 délibérations. Le programme a quelque peu changé depuis la semaine dernière et le report d’une semaine d’un conseil « classique » à ce mode en visio-conférence. L’une des délibérations les plus importantes, qui portait sur la nouvelle délimitation des quartiers et l’élection des élus, a disparu.

Nous savons que les débats porteront principalement sur le rapport de la cour des comptes au sujet de la gestion financière de « l’appareil mairie » lors de la précédente mandature, sur l’adoption du nouveau règlement intérieur qui défini notamment les moyens donnés à l’opposition, et sur l’acceptation de la méthode de concertation voulue par la DREAL pour la poursuite du projet autoroutier.

Après l’adoption du procès verbal du précédent conseil, il nous faut valider l’ensemble des décisions (dépenses) réalisées par Monsieur le Maire sur le mois écoulé. Jean Frédéric Déjean revient sur la ligne 20-429, une dépense de 12 000 € pour un cabinet de recrutement chargé de trouver le futur directeur de cabinet du maire. Sachant que le recrutement du nouveau Directeur Général des Services avait coûte 18 000 € à l’intercommunalité (pour recruter Bertrand Sert, ancien DGS de la ville de Meaux, dont le maire, un certain Jean-François Copé, a été mis en cause dans « l’autre affaire » Bygmalion), la question n’était pas anodine. Monsieur de Carolis, qui nous avait vanté son formidable carnet d’adresse durant la campagne, fait décidément de grosses dépenses auprès de cabinets privés pour trouver des gens qui n’étaient pas si loin ! Cette fois-ci il nous l’annonce «  il n’est pas impossible que mon agenda porte ses fruits sans que nous ayons besoin de faire appel à ce cabinet ». Reste à vérifier que dans ce cas-là, les 12000 euros inscrits aux dépenses de la ville pour le mois passé seront bien reversés par le cabinet.

Le rapport de la chambre régionale des comptes fait l’objet d’une longue intervention, à charge, de Monsieur de Carolis. Il s’en donne à cœur joie, n’hésitant pas à mélanger des extraits du rapport avec sa propre analyse dans une même phrase, laissant entendre que malversations, tromperies, illégalité, caractérisent la gestion financière de la ville. Au bout de quelques minutes, nous sommes plongés dans un effroi profond. La situation semble catastrophique, irrécupérable, Monsieur de Carolis pourra t-il nous sauver de cette apocalypse ? Nicolas Koukas, élu au budget dans la mandature précédente, trépigne sur son siège et demande plusieurs fois la parole. Lorsqu’elle lui est donnée, c’est pour défendre durant plus de 35 minutes le bilan de son action. Et sa lecture des faits est plutôt différente. Au final, ce rapport fait, certes, état d’un manque de fiabilité sur certains éléments et des erreurs dans la gestion du personnel, d’irrégularités dans le nombre d’adjoints spéciaux par exemple (ce qui peut s’apprécier en fonction de la taille de la commune) mais les préconisations se limitent à une liste de six recommandations. Comme le relève Nicolas Koukas, ce rapport ne révèle « aucun enrichissement personnel, aucun indice d’un système comme vous avez pu le dénoncer ». On est loin du rapport de la cour des comptes sur la gestion du conseil régional, qui épingle notamment « le salaire exorbitant de Mandy Graillon », aujourd’hui deuxième adjointe à la Mairie d’Arles. Monsieur de Carolis reprend la parole et parle alors de la dette cachée de la ville, à savoir son mauvais état général. Les échanges sont vifs et le mot « mensonges » est plusieurs fois prononcé.

Plusieurs délibérations sur les finances sont vite expédiées, avant que n’arrive celle sur le nouveau règlement intérieur du conseil municipal. Rappelons que le règlement précédent avait été abrogé brutalement lors du premier conseil municipal, donnant lieu à un épisode cocasse, le micro ouvert du chef de Cabinet se satisfaisant de cette abrogation « les conséquences sont colossales ».

Nicolas Koukas prends la parole et dénonce un musellement de l’opposition et une impossibilité à travailler correctement dans un tel cadre règlementaire. Les éléments qui font débat dans ce nouveau règlement sont :

  • L’absence de commission plénière pour préparer les conseils municipaux. Jusqu’à maintenant, les conseils faisaient l’objet d’une commission préparatoire, réunissant tous les élus, qui permettait de poser des questions sur des aspects précis et/ou technique des délibérations.
  • La non reconnaissance des groupes d’opposition. Ainsi, il nous est impossible de revendiquer notre appartenance à Changeons d’Avenir et nous partageons l’espace dédié aux élus de l’opposition à tour de rôle avec les sept autres élus.
  • L’arrêt du versement des indemnités aux élus de l’opposition.
  • L’obligation de communiquer 48 heures à l’avance l’objet de d’éventuelles demandes de prises de parole lors de la période des « questions diverses » en fin de conseil. Il faut noter que cette obligation, qui semble bien contraignante, résulte tout de même d’une aimable concession faite à l’opposition – ce fût la seule – car le règlement intérieur initial stipulait que nous devions transmettre le « texte précis » de nos interventions 48 heures à l’avance. Devant le caractère aberrant d’une telle demande (il faut savoir que nous recevons les délibérations seulement cinq jours ouvrés avant la tenue du conseil)

Monsieur de Carolis conseille à Monsieur Koukas d’arrêter de faire la victime éplorée et lui assure que tous les droits de l’opposition sont respectés dans ce nouveau règlement.

Voici mon intervention sur ce sujet à la suite de celle de Nicolas Koukas

Je rejoins Monsieur Koukas dans son analyse de ce nouveau règlement intérieur. Je souhaiterai insister sur deux aspects qui en disent long sur la considération portée aux conseiller municipaux de l’opposition. Vous vous cachez, Monsieur le Maire, derrière l’argument de la strate démographique pour ne pas reconnaître les différents groupes d’opposition. Ce qui vous permet d’éviter le débat. Certes il n’y a pas d’obligation de cette reconnaissance dans une ville de la taille de Arles, mais ça ne signifie pas qu’il n’y a pas possibilité de le faire. Monsieur Schiavetti, et je ne suis pas là pour défendre son bilan, avait laissé aux différents groupes politiques la possibilité d’exister et de s’exprimer. Il leur avait accordé une petite indemnité. Indemnité ne signifie pas traitement. Il s’agit d’un moyen donné pour dégager du temps pour les conseils, les commissions, travailler les dossiers ou se déplacer. Quand vous avez considéré, avec ce nouveau règlement, que le travail de l’opposition ne méritait aucun égard particulier. Vous savez pourtant, Monsieur de Carolis, que cette opposition n’est pas monolithique, mais issue de plusieurs mouvances et de deux listes distinctes à l’élection municipale. Il est navrant de museler ainsi le débat démocratique, surtout lorsque l’on observe les chiffres de l’abstention et la crise de confiance entre les citoyens et leurs représentants. Car cette reconnaissance aurait permit à chaque groupe d’apparaître et de donner chaque mois différents points de vue dans la gazette municipale. Arles Infos étant le seul média dans lequel les élus peuvent avec équité s’adresser à tous les arlésiens puisqu’il est distribué à l’ensemble de la population. Avez vous si peu confiance en votre projet Monsieur le Maire pour user de si petits stratagèmes pour nous empêcher de faire correctement notre travail d’opposition ? C’est dommage car c’est dans la pluralité, dans l’écoute des positions de tous, que nous pourrons sortir par le haut de la crise actuelle.

Les autres délibérations portent sur l’administration générale, les aides accordées aux écoles privées, diverses conventions. Je profite de la délibération N° 18 sur une demande de subvention pour le programme « sauvons nos abeilles » pour interroger le Maire sur sa vision de l’agriculture :

Chers collègues, je suis très heureux de voir l’équipe municipale porter une délibération dans laquelle il est clairement exprimé que « les enjeux de conservation des insectes pollinisateurs sont donc majeurs ». Je remercie les associations, qui ont fait preuve de leur compétence et de leur dynamisme, de mettre leur énergie sur ce projet de sensibilisation et de développement de la biodiversité urbaine. Néanmoins, j’attire l’attention des élus sur le fait qu’il nous faudra être plus ambitieux si nous voulons traiter ce problème à hauteur des enjeux. Car le problème des insectes pollinisateurs, nous le connaissons, c’est la saturation des milieux agricoles et naturels de produits phytosanitaires issus de l’agriculture dite « conventionnelle » . Monsieur le Maire, nous espérons que vous avez une ambition pour l’agriculture sur notre territoire. Une ambition pour la conservation des terres agricoles, une ambition pour la transition vers un système plus équitable qui permette aux travailleurs agricoles de mieux vivre, une ambition pour rentrer de plein pied dans une agriculture moderne, plus vertueuse en terme d’environnement et d’impact sur les ressources naturelles. Nous sommes à la cheval sur deux Parcs Naturel Régionaux, les Alpilles et la Camargue, nous nous devons d’être exemplaires. Cela se jouera sans doute à l’ACCM ou au niveau du Pays d’Arles, qui ont la compétence agricole. Soyez sûr que nous serons disponibles et attentifs sur ce sujet. Dans la plus grande commune de France et donc, de fait, dans la plus grande commune rurale de France, c’est un sujet prioritaire.

Il n’y aura aucune réponse à cette intervention.

Suivent diverses délibération sur des dons d’œuvres d’art et sur des subventions à la culture. Nicolas Koukas interroge le Maire sur le sort réservé au festival drôle de Noël dans le futur. La réponse est évasive « c’est un beau festival mais qui se tient sur un laps de temps très court, nous trancherons sur ce sujet en fonction des finances de la ville ». Ou comment botter en touche.

Enfin arrive la délibération 26 qui concerne les modalités de la concertation liées au projet autoroutier.

Mon intervention :

Chers collègues conseillers municipaux j’attire votre attention sur l’engagement dans lequel nous plonge cette délibération. Il s’agit ici d’une délibération sur une méthode que nous impose le porteur de ce projet, aujourd’hui l’État à travers la DREAL, sur laquelle chaque conseiller municipal devra se prononcer, qu’importe qu’il soit de la majorité ou de l’opposition, en son âme et conscience. Il ne s’agit pas d’une délibération pour ou contre l’autoroute, mais d’une délibération qui porte sur les objectifs et les modalités de cette concertation.

Sur les objectifs, refaisons un bref historique. Ce contournement a fait l’objet d’une grande concertation dans les années 90. Le tracé Sud Vigueirat, celui dont on parle aujourd’hui, n’a jamais fait l’objet de quelconque discussion puisque dès 1996 considéré comme trop impactant pour les terres agricoles et naturelles dans le rapport « Astier ». À partir de là, la commission du débat public a organisé une concertation dans les années 2000. Tous les autres tracés ont fait l’objet de nombreuses contestations. Dans ce contexte, la commission a « ressorti » ce tracé V6 comme étant le bon alors même qu’il n’a jamais été soumis à consultation citoyenne.

Plusieurs années plus tard, en 2018, le rapport Duron annonçait la condamnation finale du projet en le repoussant après 2038.

Pourtant en 2019, Madame Monica Michel, députée En marche de la circonscription et son compagnon et conseiller sur ce dossier Monsieur Brassart, tous deux anciens cadres du Grand Port Maritime de Marseille et ayant leurs entrées au ministère des transports, réussissent à le faire inscrire dans la nouvelle loi de mobilité de 2019 ! J’ai rencontré le directeur de cabinet de Madame Elizabeth Borne début 2019 en compagnie de Michèle Rivasi à ce sujet. Il nous promettait la mise en place de la concertation dont nous discutons en concédant qu’elle serait fermée de manière à ne pouvoir discuter ni de la pertinence du projet, ni d’un autre tracé. À part Madame Michel, l’ensemble des autres candidats à l’élection municipale ont tous concédés qu’ils préféreraient une autre solution technique, et notamment l’étude de la faisabilité d’un tunnel. Monsieur Chassain, vice Président de l’ACCM chargé de l’environnement, est ouvertement opposé à ce projet de contournement.

Ce projet provoquerait le destruction de 700 hectares d’espaces naturels et agricoles, 50 exploitations seraient impactées, tout ça en zone Natura 2000. Chers collègues, ces terres, racines de nos traditions, sur lesquelles pâturent taureaux, chevaux et moutons, sont un trésor. Cette période du Covid, qui n’est sans doute que la première d’autres crises à venir, me fait penser que l’autonomie alimentaire et la conservation des terres agricoles doivent être des objectifs prioritaires dont on ne peut s’écarter.

Ce projet est ressorti grâce à l’action des anciens dirigeants du Grand Port Maritime de Marseille. Le GPMM a pour objectif de faire passer le trafic de 900 000 à 5 millions de camions de marchandises venus d’ailleurs, détruisant encore plus notre économie. Un système économique dont nous voyons l’absurdité un peu plus chaque jour. Et ils ont besoin de l’autoroute. En permettant encore plus de trafic et de pollution, ce projet est de fait incompatible avec les objectifs que nous avons de réduction de gaz à effet de serre. Ce projet ne ressort que grâce à de personnes qui portent un projet industriel et nous faisant croire qu’il portent un projet d’intérêt général.

Cette méthode a pris en otage les arlésiens durant des années qui souffrent de le pollution et des nuisances. Rien n’a été fait. Alors que de nombreux aménagements sont possible pour faire baisser les nuisances qu’ils subissent. Il nous faut aussi réfléchir à un nouveau plan de circulation au niveau de la ville, mais aussi au niveau de l’agglo. Dans une ville moderne, il nous faut penser économie, mutualisation, transport doux, sécurité, baisse de la pollution. Nous avons du travail. Sans parler des nécessités de report modal sur lesquelles il nous faut travailler. Mais il nous faudra également avoir une réflexion sur les développement de la logistique qui détruit indirectement des emplois et génère toujours plus de nuisances.

Voilà pour les objectifs. Pour les modalités, et ça n’aura échappé à personne, la situation sanitaire, et personne ne peut nous dire quand nous en sortiront, et tout sauf propice à la tenue d’une concertation digne de ce nom. Dans l’incapacité de faire des réunions publiques et de rassembler des gens sur ce sujet aussi important que clivant, nous ne voyons pas pourquoi nous devrions aujourd’hui valider le principe d’une concertation tronquée qui ne pourra se faire dans de conditions acceptables.

Je le répète : il ne s’agit pas d’une délibération pour ou contre l’autoroute, et ce n’est pas aujourd’hui que nous auront ce débat, mais d’une délibération qui porte sur les objectifs et les modalités de cette concertation. Et dans ce contexte les élus issus de la liste Changeons d’Avenir voteront contre cette délibération.

Enfin puisque la mode est de créer des commissions, il nous semble que s’il y a un sujet qui mérite une commission, c’est celui-ci, Monsieur le Maire, pour sortir de cette situation ubuesque qui partage la ville depuis des décennies.

Aucune réponse à cette demande de commission. Mais le débat s’engage entre différents élus, de l’opposition comme de la majorité . Jean Frédéric Déjean donnant son point de vue sur une concertation impossible à mener, Mohamed Raffaï intervient aussi dans un plaidoyer favorable au projet. Madame Coccia, déléguée au transport et à la mobilité qui présentait cette délibération reprend la parole pour parler des milliers d’Arlésiens qui souffrent de la proximité avec l’autoroute. J’en profite pour remercier Madame Michel, notre députée, d’avoir consacrée sa vie professionnelle à mettre ces milliers de camions sur nos routes. Virginie reprend la parole pour préciser qu’ils ne s’agit pas ici de voter pour ou contre cette autoroute, mais pour ou contre les modalités de la concertation. Dans un joyeux brouhaha, la délibération est soumise au vote. Nous serons les deux seuls à voter contre cette délibération, le reste de l’opposition s’abstenant et l’ensemble de la majorité votant pour.

Pour la fin du conseil municipal, nous nous abstiendrons de voter une délibération sur les représentants des usagers de l’EPARCA, tant le mode de désignation semble flou.

Ce conseil se terminera par une prise de parole de Dominique Bonnet, élue de l’opposition, qui dit quelques mots sur la commission de suivi COVID. Après presque quatre et demi de visioconférence, la séance est levée.

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