Nous sommes dans une démarche de construction collective d’un projet pour la ville, pour les élections municipales et au-delà. Nous partageons avec vous la synthèse actuelle du groupe de travail “Transport et mobilité”. Avant comme après les élections, n’hésitez pas à nous contacter pour intégrer ce groupe de travail ou à laisser vos suggestions en bas de cette page.
Constat
La voiture est reine. Le territoire est aujourd’hui façonné par elle et pour elle, et les alternatives pour s’en libérer trop faibles. L’espace public en est devenu invivable en terme de bruit, de pollution, sans parler de son incompatibilité fondamentale avec les enjeux climatiques. Dès lors, l’absence de transports en commun performants et d’une politique de développement des modes de déplacements actifs (piétons et cyclistes) renforce les inégalités sociales et territoriales. Le coût sanitaire de la pollution de l’air sur le plan national est estimé à 100 milliards d’euros, 48 000 personnes par an décèdent en France à cause de la mauvaise qualité de l’air. Les projets en cours sur le territoire (autoroute) nous éloignent des objectifs de réduction des gaz à effet de serre, d’autonomie alimentaire, et de relocalisation de l’économie.
Objectifs
Une réduction drastique du nombre de voitures est indispensable. Il faut imaginer une mobilité qui ne fasse plus des quartiers des zones ostracisées et assurer une continuité efficace sur l’ensemble des hameaux. La ville doit développer un réseau de transports en commun et de déplacements actifs efficaces. Les déplacements de personnes et de marchandises seront à terme totalement décarbonés. Tout nouveau projet industriel et logistique doit anticiper cette évolution. Cette révolution doit de faire à l’échelle de l’intercommunalité qui gère plusieurs bassins d’emploi. Des mesures fortes et rapides sont à prendre, en rupture avec l’actuelle situation.
VOLET 1- Réduire la place et l’impact de la voiture en ville
L’exemple qui a appuyé nos réflexions est la ville de Pontevedra en Espagne. La piétonnisation totale d’une ville de 50.000 habitants a transformé la ville de manière significative :
Baisse de 80 % de la pollution
- Economie substantielles sur la voirie en terme financier et de ressources humaines. Ces moyens ont pu être affectés ailleurs.
- Dynamisation exceptionnelle du centre ville et des commerces de proximité
- Réappropriation de l’espace par des personnes qui en étaient exclues (handicapés , famille nombreuses, poussettes etc.)
- Pratique d’une mobilité douce et active (vélo, marche)
- Baisse de certaines pathologies.
Nous pouvons espérer les mêmes résultats à Arles
Il s’agira, au travers d’un Pacte écologique Mobilité Transport (PEMT), d’étudier durant un an et de désamorcer toutes les difficultés potentielles du projet. La piétonisation pourra intervenir en plusieurs phases à partir du centre ville.
Évidemment de nombreux aménagement sont à prévoir, notamment des zones d’intermodalités réparties de manière pertinente. Une zone d’intermodalité est un endroit ou se retrouvent les différentes offres de mobilité (transport en commun, parkings voitures, aires de co-voiturage, vélos), qui forment un maillage efficace et cohérent.
VOLET 2 - Développer l’intermodalité dans les déplacements inter-urbains
- Reconstruire une offre de transports en commun pour les trajets domicile-travail à l’échelle de la communauté d’agglomération, du département et de la région. Les ressources financières générées par les grandes zones d’emploi (Grand Port Maritime, Logistique à Saint-Martin de Crau) doivent être redistribuées de manière à financer ce programme.
- Inventer de nouveaux modes de mutualisation et de coopération :
- Exemple des Simones : application de co-voiturage.
- Aires d’auto-stop.
- Mise à disposition de solutions ponctuelles (bus les jour de marché depuis les hameaux).
- Privilégier systématiquement les transports en commun comme mode de déplacement principal dans tout nouveau projet d’envergure (ex : zones commerciales, entreprise etc.).
VOLET 3 - Favoriser les mobilités actives (vélo, marche à pied)
Le nouveau paysage urbain va entrainer une changement complet des pratiques qu’il conviendra d’accompagner.
- Développer les réseaux de vélos en libre-accès (y compris dans les quartiers éloignés du centre-ville) et augmenter le nombre de bornes dans les lieux fréquentés, et les possibilités de réparation dans un équilibre public, mais aussi en favorisant l’émergence d’entreprises dédiées.
- Intégrer une ligne budgétaire dédiée aux modes de déplacements actifs (piéton et cycliste) dans le budget de la ville.
- Étoffer les services en charge du développement du vélo sur la ville.
- Déterminer un plan vélo municipal ambitieux en lien avec les associations: raccordement des tronçons isolés, mise en place de lignes cyclables express, établissement d’un calendrier de programmation des travaux.
- Agir en faveur de la sécurisation des itinéraires cyclables dont ceux situés dans le cadre du partage de la voirie.
VOLET 4 - Diminuer le transport routier de marchandises et le décarboner
Favoriser une économie de proximité, c’est dynamiser les emplois locaux et lutter contre une mondialisation doit le poids environnemental est insoutenable.
- Lutter contre l’implantation de toute nouvelle zone logistique à l’échelle de l’intercommunalité.
- Siéger dans les instances comme le conseil stratégique du GPMM pour porter la parole des citoyen de Arles.
- Favoriser le travail de proximité : télétravail, bureaux délocalisés, espaces de travail partagé (coworking) au niveau des gares et plates-formes d’intermodalité.
- Avoir une politique d’urbanisme et financière accueillante pour les entreprises locales.
- Initier une démarche auprès des villes voisines, de l’État et des autres collectivités concernées (Région, Département 83 et 06, Métropole Niçoise) afin d’initier un programme pour désengorger l’axe routier Italie-Espagne de transport de marchandises : ferroutage sur voie ferrée Italie-Espagne.
- Décarboner les véhicules de services urbains et de collecte des ordures lors du renouvellement du parc.
Le cas particulier du contournement autoroutier
Le projet d’autoroute au sud de Arles est un projet stratégique pour le Grand port maritime de Maresille (GPMM) pour poursuivre son objectif de massification du conteneur. Par les surfaces de terres naturelles et agricoles consommées, par l’appel d’air pour les camions qu’il va générer, ce projet est totalement incompatible avec les objectifs climatiques, d’autonomie alimentaire et de préservation de la biodiversité. Il est néanmoins nécessaire urgent de traiter les nuisances générées par la situation actuelle.
Il convient donc de :
- Faire baisser le nombre de véhicules sur ce tronçon. 10 000 véhicules arlésiens l’utilisent chaque jour. Un plan de circulation adapté, la mise en place de nouveaux modes de transport en commun ainsi qu’une meilleure redistribution des zone d’attractivité (commerces) devrait permettre de diminuer les véhicules locaux. La nouvelle donne de la mobilité inter-urbaine participera de la même dynamique. De 10 000 véhicules locaux/jour il faut passer à 3 000.
- Interdire les camions en transit, ou faire baisser ce nombre par des mesures incitatives fortes comme un péage avec une tarification dissuasive pour les camions (plus de 50 €) pour « casser » la rentabilité du modèle actuel. C’est environ 10 % du trafic camion (2000 véhicules/jours) qu’il faut repousser.
- Lorsque nous aurons diminué le nombre de véhicules, il conviendra de mesurer les impacts résiduels du trafic, en ayant au préalable mis en place des mesures d’atténuation au niveau de l’agglomération :
- limitation drastique de la vitesse à 70 km/h,
- murs anti-bruit,
- barrières végétales,
- revêtements anti-vibrations.
La volonté affichée pour la gratuité des transports (actuel lignes urbaines d’envia au moins) ne serait pas de trop !
Superbe taff en tous cas 🙂
volet 2 :
Proposer des horaires, pour les transports en commun, qui dépassent le cadre des horaires de travail classique (8-17)
Penser des espaces sécurisés en différents lieux stratégiques de la ville pour laisser son vélo en toute tranquillité sans crainte de ne retrouver qu’une roue ou une selle.
Comment penser la mobilité des mineurs et des seniors ?