Compte-rendu partial et partiel de Cyril Girard pour cette deuxième séance du conseil communautaire

Résumé des épisodes précédents : lors du dernier conseil communautaire, le président élu à la majorité (et seul candidat) avait composé un « bureau des maires » en proposant à l’élection pour les cinq premiers vices présidents les maires des cinq communes concernées : Arles, Saint-Martin-de-Crau, Boulbon, Tarascon, Saintes-Maries de la mer, Saint-Pierre de Mézoargues. C’était le minimum pour commencer à travailler.

30 juillet 2020, Salle des fêtes, ARLES. La séance, prévue à 9h, commence à 9h05. Monsieur de Carolis précise en souriant que suite à ma demande, le conseil sera filmé et retransmis en ligne. Vous pouvez visionner la captation (2h15) ci-dessous.

Il s’agira aujourd’hui d’élire les derniers vices-présidents, mais aussi les élus de 23 commissions allant du Comité consultatif des services publics locaux au pôle d’équilibre territorial et rural en passant par l’agence d’urbanisme du pays d’Aix-Durance ou au conseil de surveillance du centre hospitalier. Pour le spectacle, on procède à un vote, en réalité, les postes ont été négociés un par un en amont. Un savant équilibre à trouver entre les revendications des élus des différentes ville, pas toujours du même bord politique. Du côté de l’opposition, rien ne nous empêche de nous présenter à tel ou tel poste. L’opposition n’est pas aussi « tranchée » au conseil d’agglo dans la mesure où nous sommes désignés du fait de notre présence au conseil municipal. Nous sommes donc considérés comme des élus « minoritaires », tant que nous ne nous sommes pas déclarés dans l’opposition. Et aujourd’hui, en l’absence de Nicolas Koukas et de Françoise Pams, seuls siègent Dominique Bonnet, Mohamed Raffaï et moi-même. Nous sommes réellement minoritaires.

Aucune surprise sur les premières délibérations : il y aura toujours 13 vices présidents. Impossible de contenter tout le monde avec moins de sièges. Dans l’ordre sont donc élus 6e vice président : Jean-Michel Jalabert qui conforte sa position d’homme fort du territoire puisqu’il est aussi le premier adjoint de la mairie de Arles ; en 7e position Rolland Portella, de l’équipe du Maire républicains  de Tarascon, favorable à la Métropole ; en 8e ce sera Rémy Jacquot de l’équipe socialiste de Saint-Martin-de-Crau ; la 9e position revient à Mandy Graillon, la seconde adjointe du Maire d’Arles ; en 10e position Christophe Laufray de Saint-Martin-de-Crau ; en 11e Valérie Martel-Mourgues de Tarascon ; en 12e Marie-Amélie Coccia de Arles, et bon dernier le 13e vice-président sera Eric Souque, également arlésien.

Chose amusante, c’est au bout de la troisième désignation que les candidats ont été amenés à se lever pour au moins se présenter à l’assemblée avant le vote. Tout était donc écrit, mais il faut donner l’apparence. Entre deux dépouillements, Patrick de Carolis vient me signifier qu’il a bien reçu le courrier que j’avais adressé au préfet et qu’il n’a pas encore tranché plusieurs choses quant à notre reconnaissance en tant que groupe CHANGEONS d’AVENIR au conseil municipal. Rendez -vous sera pris.

Suite à l’élection du bureau communautaire, il va falloir fixer l’indemnité des élus. La question va se reposer demain au conseil municipal. Seuls seront indemnisés le président (à hauteur de 4 278 €) et les vices présidents (à hauteur de 1711 €). Je demande la parole :

« Monsieur le président, chers collègues conseillers, nous allons dans les délibérations à venir, voter la présence de conseillers dans 23 commissions différentes. Vous avez choisi d’indemniser le président et les vices présidents. Qu’en est-il des autres conseillers, majorité comme opposition, qui vont passer du temps dans les commissions ? Les indemnités ne sont pas un salaire, mais une manière d’aider les élus à travailler sereinement et dans de bonnes conditions. Ne craignez vous pas qu’en faisant de la sorte, vous pratiquiez une démocratie à deux vitesses : les élus des majorité avec des moyens pour travailler, et les autres élus qui vont avoir plus de difficultés à siéger dans les différentes commissions ? »

La réponse est immédiate : « Vous posez une question dont vous avez je pense déjà la réponse, la loi ne prévoit pas d’indemnités pour les autres élus communautaires ». Mais sa réponse ne résiste pas à la réalité. Les conseillers communautaires des agglos de moins de 100 000 habitants peuvent toucher une indemnité de 6 % de l’indice brut terminal de la fonction publique. Le président a juste décidé de couper le gâteau en treize parts et de priver les autres élus de la moindre indemnité. Une manière de réduire encore les moyens de l’opposition.

Nous voici donc à ce stade de la réunion avec 13 personnes dont on a voté le statut, le montant des indemnités, mais dont nul ne sait à quelle délégation elles vont être affectées, ni quelles sont leur compétences particulières. Le principe est ubuesque. Ce qui justifie le bulletin blanc que j’ai glissé dans l’enveloppe.

Le reste du conseil est du même tonneau. Nous votons 22 participants à différentes commissions sans même savoir réellement quelle est la fonction ou l’importance de certaines commissions. Plutôt que de vous faire un récapitulatif je vous propose d’attendre la synthèse que nous fournirons bientôt les services de l’ACCM mais il conviendra de commenter plus amplement les choix de délégations qui ont été communiqués plus tard dans l’après-midi.

La dernière délibération me semble importante. Il s’agit de voter la redistribution de la dotation de solidarité communautaire. Un outil qui permet de redistribuer les richesses générées, notamment par les activités professionnelles, aux villes qui sont moins aisées. Dans les termes on dit : réduire la fracture territoriale. En réalité, et bien que les critères de l’État soient assez bien appliqués, les communes les plus aisées se débrouillent pour récupérer tout de même assez de dotation. Ainsi Arles, qui abrite 61 % de la population avec un revenu par habitant de 12 000 € ne bénéficie que de 47% des aides et Saint-Martin-de-Crau revenu moyen 14 592 €, 15% de la population reçoit 25 % des aides. Comment exercer la solidarité lorsque les communes qui ont le moins de difficulté reçoivent proportionnellement plus d’aides que les communes comme Arles ou Tarascon dont les revenus sont les plus bas ? Quel est l’investissement de chaque commune dans cette dotation qui permettrait de mesurer l’efficacité de la mesure ? Aujourd’hui, la dotation réduite de 25 %, est votée sur les critères choisi par l’ancien bureau communautaire présidé par Monsieur Vulpian. Il sera intéressant l’an prochain, avec cette nouvelle équipe, de voir quels critères seront privilégiés. La séance va se clore, mon collègue Mohamed Raffaï prend la parole pour exhorter ce nouveau conseil à se mettre au travail, notamment sur les questions économiques après cet épisode de confinement dont les effets vont se faire sentir. Je lui succède au micro en ces termes :

Cyril Girard :« Il n’y a au sein de la communauté d’agglo pas d’opposition, juste des conseillers qui travaillent à l’intérêt général. Nous serons vigilants à ce que les élus minoritaires puissent avoir des places dans les réunions de concertation et que leur parole soit entendue au sein de toute les délégations, je compte sur vous monsieur le président pour vous en assurer. »
Patrick de Carolis : « Mais bien entendu Monsieur GIRARD ! »